Le Carnaval Populaire et Deter choisi le chat pour son autonomie et sa désobéissance face aux ordres.

La caricature est devenue réalité. Les droits de toutes les minorités sont bafoués partout dans le monde. Il n’existe plus de contrainte éthique, légale. Le réel, la vérité ne signifient plus rien, il n’existe plus de tabous sociaux.
La nation est éternelle, le genre est immuable et la hiérarchie naturelle.

Voilà le monde qu’on nous impose.

Et nous le refusons.

Le Carnaval Populaire et Deter appelle à contrer le sentiment d’impuissance dans lequel la montée du fascisme nous plonge et à refuser l’état de sidération

Les fascistes ne sont pas plus nombreux que nous. Ils prennent juste beaucoup trop de place, sont beaucoup trop friqués et parlent beaucoup trop fort. Ils parlent parfois tellement fort qu’on n’arrive plus à penser et prennent tellement de place qu’on arrive plus à lever le poing. Ne leur laissons plus aucun espace. Ne leur laissons pas fabriquer l’opinion. Rendons leurs idées ridicules, rions de leur bêtise. Chantons pour recouvrir leurs voix et leurs pensées. Roulons leur dessus avec nos chars, inondons la ville par notre présence diverse et dérangeante.

Pourquoi le carnaval ?

Le Carnaval est un rituel qui fête l’arrivée du printemps, il représente le chaos primordial avant toute nouvelle création, le passage de la nuit au jour, le renversement de toute chose.
Derrière cette pratique qui a traversé des siècles, se cache le besoin de défoulement, de briser l’ordre établit, de renverser, même un court instant, les hiérarchies sociales : un exutoire aux frustrations subie le reste de l’année. Malgré les interdictions, la répression, la récupération qu’il a subie, le Carnaval garde sa force subversive et séditieuse. Derrière les grandes parades publicitaires subventionnées, il reste partout dans le monde une réalité sociale et populaire d’un Carnaval contestataire toujours combattu et toujours renaissant.

Ne laissons pas la rue aux fachos, ne laissons pas les rituels et la fête au capitalisme

La Carnaval Populaire et Deter est la première édition d’un rituel que nous souhaitons lancer : une fête populaire, un mouvement joyeux fait de cris, de danses, de rires, de sons et de créativité. Une fête gratuite, sans obligation d’achat, sans subvention, sans patron. Une fête pour fédérer, pour politiser, pour reprendre l’espace public, pour faire masse contre le fascisme.

Les rituels sont là pour nous rassembler, pour rythmer et lier nos vies ensemble et aux saisons. Fêtons ensemble. Ridiculisons publiquement le pouvoir le jour du Carnaval et donnons l’envie de le saper petit à petit le reste du temps.
Reprenons ce qu’il y a de beau et d’émancipateur dans le rituel carnavalesque et lâchons les traditions dépassées, les costumes discriminants ou se réappropriant des cultures qui ne sont pas les leurs. Moquons les puissants de ce monde car leur pouvoir ne nous donne pas envie. Il isole, il rend le monde triste et terne. A leur pouvoir, répondons par notre puissance. Donnons l’envie de se joindre à nous. Créons, année après année, un front populaire antifasciste.

Rejoignez nous le 22 mars à Lausanne pour un défilé costumé

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Alors il est temps de préparer votre char, de coudre vos costumes avec les moyen du bord, de coller maladroitement des paillettes sur du vieux cartons pour créer des masques fantasques, de peindre des slogans sur des vieux tissus, de construire des objets imposant et de nous rejoindre pour une résistance joyeuse et deter.

On se retrouvera dès 12h13 au quartier du Vallon pour nous organiser, nous préparer ensemble, enfiler nos déguisements cagoulesques. Il y aura à manger, à boire et une scène ouverte pour faire entendre la diversité de nos voix et de nos pensées. Puis nous irons à 15h32 à la place du château où le cortège prendra le départ et déambulera au rythme des fanfares et des percussions venues de nombreuses villes, avant d’arriver à l’emplacement final, où nous nous réchaufferons autour de nos rêves partagés d’un avenir antifasciste.
Nous brûlerons alors le “bonhomme hiver” pour ritualiser, année après année, que le fascisme ne passera pas !