Répression - Enfermement

De la prison à la révolte

Films, présentations et discussions autour des luttes anti-carcérales dans les années 1970, du 17 au 19 mars 2023 au cinéma Oblò (Lausanne)

Lausanne |

En Europe occidentale et aux États-Unis, la décennie 1970 voit exploser de puissantes révoltes contre les prisons, portées par les personnes enfermées elles-mêmes et relayées par des mouvements de soutien à l’extérieur.

Cinquante ans après, un retour sur cette période féconde en idées subversives nous semble utile pour donner des outils à celles et ceux qui luttent aujourd’hui encore contre l’enfermement et pour l’abolition de la prison et du système pénal.

Du 17 au 19 mars 2023
Au cinéma Oblò (Av. de France 9, Lausanne)
Tout à prix libre

Programme

VENDREDI à 18h30
La mort se mérite, film de Nicolas Drolc (France, 2017, 97’)
EN PRÉSENCE DUALISATEUR
La Mort se Mérite brosse le portrait de Serge Livrozet, figure de la contre-culture française des années 70, ancien plombier, ancien perceur de coffres-forts, fondateur du Comité d’Action des Prisonniers, écrivain autodidacte et militant libertaire. Devant la caméra intimiste de Nicolas Drolc, cet « anarchiste qui n’aime pas les bombes » se laisse dresser le portrait en n’étant tendre ni avec lui-même, ni avec la vie et les plaisirs qu’il y recherche pour « rendre ce séjour merdique le moins désagréable possible ».

Bouffe pop’

VENDREDI à 21h
Sur les toits, film de Nicolas Drolc (France, 2014, 95’)
EN PRÉSENCE DUALISATEUR
Que s’est-il passé dans les prisons françaises entre septembre 1971 et la fin de l’année 1972 ? Pour la première fois les prisonniers déclenchent des révoltes collectives, prennent le contrôle de leurs prisons, occupent les toits et communiquent leurs revendications en s’adressant à la foule. 40 ans plus tard ce film dépoussière cette page méconnue de l’histoire des luttes sociales.

SAMEDI à 15h
Contestations de la prison en Suisse entre les années 1970 et 1990.
Présentations d’Alix Heiniger (historienne) et de Jacques Fasel (co-fondateur de l’Association de Défense des Prisonniers de Suisse)
Dans les années 70, les premières mobilisations contre les prisons sont initiées par des actions à l’intérieur des prisons (grèves de la faim, pétitions, refus de rejoindre les cellules), relayées et soutenues à l’extérieur par les collectifs Aktion Strafvollzug et le Groupe Information prison, puis le Groupe Action prison, respectivement dans les parties alémanique et romande du pays. Un deuxième cycle de mobilisations contre la prison naît dans les années 1980 avec notamment la création de l’Association de Défense des Prisonniers de Suisse (ADPS), à laquelle a participé Jacques Fasel, alors enfermé au pénitencier de Bochuz.

SAMEDI à 17h30
Rondo, film de Markus Imhoof (Suisse, 1968, 42’, vostfr)
Documentaire réalisé par Markus Imhoof alors qu’il était étudiant, Rondo traite des impasses du système pénal suisse. Il utilise un cas individuel pour illustrer les mécanismes auxquels un détenu récidiviste est soumis au sein de la prison, qu’il transmet via des trouvailles formelles ingénieuses. Preuve s’il en est de l’acuité de sa critique, le film a été interdit par le Département de la justice du canton de Zurich durant plusieurs années.

SAMEDI à 18h30
Quelles archives des luttes anti-carcérales ?
À l’encontre des récits dominants, comment retracer l’histoire des luttes contre les prisons dans les années 1970, et sur la base de quels documents d’archives ? Table-ronde avec Nicolas Drolc (autour des archives de Serge Livrozet), Frédéric Deshusses (Archives contestataires, Genève), Alix Heiniger (historienne), Anne-Catherine Menétrey-Savary (Infoprisons) et le CIRA.

Bouffe pop’

SAMEDI à 21h
Fluchtgefahr, film de Markus Imhoof (Suisse, 1974, 100’, vostfr)
Pendant fictionnel de Rondo et s’inspirant de la même matière documentaire, Fluchtgefahr suit Bruno, le jeune protagoniste, qui se retrouve en prison pour un délit mineur et rentre dans une spirale dont il peinera à sortir et qui le construit comme « bandit ». Ce film trop peu connu de l’histoire du cinéma suisse démontre avec une grande intelligence contestataire que le système pénal échoue à « réhabiliter » les personnes qu’il punit et produit plus de problèmes qu’il n’en résout.

DIMANCHE à 16h
Vernissage de la réédition du livre
La révolte à perpétuité de Sante Notarnicola (éditions d’en bas)
présenté par Jacques Wajnsztejn.
Sante Notarnicola, né en 1938 à Castellaneta, a été tour à tour braqueur, « bandit » (comme il s’est lui-même présenté lors de son arrestation), communiste sans parti, poète, écrivain. Il est décédé le 22 mars 2021 à 82 ans à Bologne. « Sante raconte. Sa voix est libre des défenses d’office, c’était un révolutionnaire sans parti. […] Un jour, il est le représentant d’une mutinerie carcérale, le lendemain, il est à nouveau submergé par les représailles, le réduit à zéro que les autorités déplacent sans cesse. Les trous, les fossés, les catacombes criminelles de notre pays, il les a tous traversés, vagabond aux fers entre barreaux et escortes » (Préface, Erri De Luca)

DIMANCHE à 18h
Teach our Children, film de Christine Choy et Susan Robeson (USA, 1972, 35’, vostfr) + Attica, film de Cinda Firestone (USA, 1974, 80’, vostfr)
Les deux films de ce programme reviennent, peu de temps après les faits, sur la révolte de détenus dans la prison d’Attica en septembre 1971 et sa répression extrêmement violente ordonnée par le gouverneur de l’État de New York. Teach Our Children est réalisé au sein de Third World Newsreel, une organisation médiatique alternative gérée par des personnes racisées, et adopte un point de vue structurel, rappelant les mots de Malcom X, « C’est ce que l’Amérique veut dire : la prison ». Dans Attica, un montage d’images du soulèvement tournées par des journalistes et d’entretiens avec des mutins, jamais accompagné d’une voix-off explicative, construit un contre-discours particulièrement puissant face au déni des violences carcérales et de celles commises par les soldats et policiers armés lors de l’attaque.

Infokiosques et tables de presse :

  • Collectif Parlons prisons (Genève)
  • Groupe Infoprisons (Vaud)
  • Scarceranda (Italie)
  • CIRA (Lausanne)

En lien avec cet événement, une sélection de livres liés à l’abolition de la prison est proposée par la librairie associative Les Médusales (Chem. de Renens 51, 1004 Lausanne, medusales.org).

Aux mêmes dates :
TATTOO CIRCUS à l’espace autogéré
3 jours de tattoos prix libre en soutien aux prisonnierexs
Plus d’info sur espaceautogere.squat.net

P.S.

Organisé par le CIRA et le ciné-club contre-feux
www.cira.ch
www.oblo.ch

Agenda

De la prison à la révolte

du 17 mars au 19 mars 2023
 17 mars : 18h00  - 19 mars : 21h00
du 17 mars au 19 mars 2023
 17 mars : 18h00  - 19 mars : 21h00
 Cinéma Oblò,

 

Avenue de France 9, Lausanne

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