Pourquoi nous avons fait ça ?

Pour dénoncer les inégalités d’accès à la terre !

Les terres agricoles sont un des biens les plus précieux dont nous disposons. Le Golf Club de Genève est classé comme terrain agricole et pourtant, il n’est pas utilisé en tant que tel, mais comme un espace de loisir dont l’accès est limité à un groupe de privilégié-e-s.

Dans la crise actuelle générée par le COVID19, repenser la distribution des richesses, dont les surfaces agricoles exploitables, est une obligation. En effet, la crise exacerbe et visibilise les inégalités sociales.
Alors que certain-e-s ont disposé de résidences secondaires et d’espaces verts privés, d’autres sont restés confiné-e-s dans des espaces exigus avec un accès limité aux espaces verts publics. Les personnes vivant dans un centre-ville surdensifié (12’669 habitants/km2) ont vécu le confinement bien différemment que les habitants de zones privilégiées comme Cologny (1’519 habitants/km2).

Alors que certain-e-s ont pu bénéficier de ressources propres conséquentes, d’autres se sont retrouvé-e-s du jour au lendemain sans source de revenu et donc sans possibilités de subvenir à leurs besoins (voir par example les files devant la caserne des Vernets). Des métiers précaires ont été soudainement reconnus comme essentiels au fonctionnement de notre société, les personnes les exerçant ont dû augmenter leur temps de travail en s’exposant à des risques considérables (par rapport à ceux qui pouvaient rester chez soi). Tout cela avec des conditions de travail, des rémunérations et une considération sociale en décalage complet avec ce rôle central pour notre société.

Nous avons besoin de terres agricoles pour nous nourrir, surtout en période de crise, celle actuelle et celles à venir.
La crise du COVID19 nous a montré que nous vivons dans un système extrêmement dépendant du flux international de marchandises et extrêmement vulnérable aux crises (système fondé par ailleurs sur l’injuste exploitation des peuples et des matières premières du Sud global dans un logique néo-coloniale).
Le taux d’auto-approvisionnement alimentaire de la Suisse ne s’élève même pas à 60%. La pression sur les surfaces agricoles et les difficultés d’accès à la terre augmentent chaque jour. Dans cette perspective, un terrain de golf de 46 hectares est un gaspillage de ressources énorme.

Imaginons et construisons un autre monde.

Le terrain du Golf Club pourrait être utilisé pour produire de la nourriture pour un grand nombre de personnes par le biais d’une coopérative agricole solidaire.

Autre utilisation intéressante pourrait être celle d’y construire une coopérative d’habitation pour y loger un grand nombre de personnes actuellement mal-logées.

Ou encore d’autres utilisations auxquelles nous n’avons pas réfléchi…

À chacun-e d’imaginer la suite ! À chacun-e de revendiquer la suite !