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Feu aux prisons, soutien en attendant !

À l’appel du collectif dubruitpourlesprisonnierEs, le 18 mai 2020, plusieurs activistes anticarcéraux ont mené deux actions de soutien aux abords de deux prisons vaudoises. En cette période de confinement, les médias ne parlent pas, ou peu, des victimes colaterales de ces mesures totalitaires.

Lausanne | Morges |
Pour une écrasante majorité de citoyen.ne.x.s, la suppression des prisons est tout simplement impossible et inconcevable. Les personnes qui militent pour l’abolition carcérale sont considérées comme des utopistes et des idéalistes dont les idées seraient, au mieux, irréalistes et inapplicables et, au pire, mensongères et insensées. C’est dire à quel point il est difficile d’envisager un ordre social qui ne repose pas sur la menace de l’incarcération des individus dans des lieux épouvantables conçus pour les séparer de leurs proches et de leur communauté. La prison est considérée comme un élément si « naturel » qu’il est extrêmement difficile d’imaginer la vie sans elle. (Angela Davis).

À l’appel du collectif dubruitpourlesprisonnierEs, le 18 mai 2020, plusieurs activistes anticarcéraux ont mené deux actions de soutien aux abords de deux prisons vaudoises. En cette période de confinement, les médias ne parlent pas, ou peu, des victimes colaterales de ces mesures totalitaires. Les détenu.e.x.s, sortes de sous-citoyen.aine.x.s a qui ont a enlevé même leurs droits fondamentaux, ne peuvent plus recevoir de visite depuis deux mois, et restent vivre dans un milieu carcéral surpeuplé avec un haut risque de transmission du COVID-19. Il est alors primordial de soutenir et de montrer de la solidarité pour ces personnes vivant déjà dans des conditions inhumaines et destructrices, et pour qui cette crise du COVID a encore endurci leur condition de vie (ou survie).

L’action de soutien a d’abord eu lieu devant la prison du Bois-Mermet. Constatant déjà une certaine présence policière sur zone, le groupe a contourné l’entrée principale de la prison pour se diriger vers la cour principale, située à l’arrière du bâtiment. Trois assistants de police attendaient à proximité et ont vraisemblablement donné l’alerte, deux policiers en civil étaient disposés sur le chemin et il n’aura fallu que quelques minutes pour qu’une camionnette de la police lausannoise ainsi qu’une voiture et plusieurs motos soient dépêchées sur les lieux. Par chance, la prison est située en bordure d’une forêt impraticable en voiture grâce à laquelle les militant.e.x.s ont pu déjouer le guet-apens.

La prison du Bois-Mermet, terrifiante de par ses barbelés, retient captives plus de 168 personnes, uniquement en détention préventive. La grande majorité des détenu.e.x.s n’a droit qu’à une heure de promenade par jour et aucune “activité éducative” (pour reprendre le vocabulaire carcéral).
Rouage de la machine répressive et du racisme institutionnel suisse, Bois-Mermet est aussi un des lieux de détention principaux des personnes en attente d’expulsions forcées du pays.
Derrière les hauts murs barbelés, le groupe a attiré l’attention des détenu.e.s et a pu hurler son soutien, tendant bien haut les pancartes anticarcérales pour que touxtes les prisonnier.e.x.s puissent les voir. Aux “tout le monde déteste la prison” vociférés en coeur, des voix sans visages répondaient depuis les fenêtres “Feu à la sécurité”, “Sortez-nous d’ici !”. La rage a fait place à la bienveillance, en soutien aussi aux familles, le groupe a commencé à chanter “On vous aime, on vous aime.”
Au bout de quelques minutes, la répression est arrivée, les activistes se sont immédiatement dispersé.e.x.s et ont réussi à échapper à l’interpellation. Inversion des rôles, horizontalité, la dispersion s’est déroulée sous les cris de soutien des détenu.e.x.s qui, regardant la police depuis leurs cellules, ont hurlé longtemps encore, donnant du courage aux activistes. Manif dehors, manif dedans.

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Les activistes se sont ensuite réorganisé.e.x.s et se sont rendu.e.x.s à la prison de la Tuilière près de Morges. La prison de la Tuilière emprisonne une centaine de personnes, en mixité de genre, ainsi que des enfants jusqu’à 3 ans. Elle contient aussi une unité de répression psychiatrique. Outre les barbelés terrifiants, le dispositif sécuritaire est structuré de sorte que les détenu.e.x.s soient coupé.e.x.s du monde extérieur au point qu’il a été presque impossible pour les activistes d’établir le contact avec elleux. Les lignes électrifiées entourant les champs qui emprisonnent les chevaux (autre détention abominable) ont même empêché les militant.e.x.s de se rapprocher du mur de la prison. La rage hurlée là-bas, la présence des banderoles, l’action s’adresse alors aux familles. Toutefois, quelques opprimé.e.x.s qui auront pu entendre les slogans on répondu aux slogans de solidarité par d’autres slogans de solidarité.

N’oublions pas que trois quarts des prisonnier.ère.x.s sont économiques. La prison est l’un des rouages les plus violents et les plus efficaces du contrôle disciplinaire exercé par le capitalisme d’État. N’oublions pas toustes les détenu.e.x.s du monde, et celleux vivant à deux pas de chez nous.

Cages nulle part, amour partout.

Feu aux prisons de Suisse et d’ailleurs.

À bas l’enfermement !
Que crève la taule !
À bas la justice bourgeoise !
À bas l’état, les flics et les prisons !
Liberté pour toutes les prisonnières et prisonniers !
On vous aime !
Détruire le capitalisme sauvez les prisonniers !
Rasons toutes les prisons, les mauvais jours finiront !
Force et courage aux détenu.e.s !
Liberté pour tous.tes !
Feu aux lieux d’enfermement et au monde qui les produit !
Police partout ! Justice nulle part !
Ni oubli ni pardon !

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