Durant deux heures, la foule a crié des slogans tels que « Free Free Palestine », « Stop au massacre à Gaza », « Vive la résistance du peuple palestinien », « Israel assassine, Suisse complice » et « Boycott Israel ». En passant devant les locaux de la RTS au Quai Ansermet, la foule a hué et crié « RTS honte à toi » en réaction à la couvertue médiatique biaisée de ces derniers jours. Celle-ci inclut notamment des amalgames entre l’antisionisme et l’antisémitisme et entre le peuple palestinien et le Hamas, ainsi que la non prise en compte du contexte colonial et de l’occupation de la Palestine depuis 1948.

En effet, tant les dirigeants politiques que la presse occidentale présentent les événements de ces derniers jours comme s’ils étaient sortis de nulle part. Or, les Palestinien-ne-s ont enduré des décennies de violences, d’expulsions massives et d’apartheid. Depuis plus de 75 ans, les gouvernements successifs d’Israël ont systématiquement violé leurs droits humains : les droits à la liberté, à l’égalité, à la justice et à l’autodétermination.

Depuis 16 ans, le gouvernement israélien étouffe la population de Gaza sous un blocus militaire aérien, maritime et terrestre, emprisonnant et affamant deux millions de personnes, et leur refusant toute aide médicale. Les enfants de dix ans qui vivent à Gaza ont déjà été traumatisés par sept grandes campagnes de bombardement au cours de leur courte vie. Le gouvernement actuel d’extrême droite d’Israël a intensifié le nettoyage ethnique de milions de Palestinien-nes à Gaza, en Cisjordanie et à Jérusalem-Est.

Les rapports d’Amnesty International, de Human Rights Watch et de B’tselem - la plus grande ONG des droits humains d’Israël - affirment qu’Israël pratique une politique d’apartheid. Récemment 2’800 personnalités de confession juive en Israël et aux Etats Unis ont pris position dans le même sens à travers une pétition qui affirme qu’ « il ne peut y avoir de démocratie pour les Juifs et Juives en Israël tant que le peuple palestinien vit sous un régime d’apartheid, comme l’ont qualifié les experts juridiques israéliens eux-mêmes ». Qui peut encore affirmer que qualifier Israël de régime d’apartheid est de l’antisémitisme ?

Dans ce contexte d’oppression systématique, les Palestinien-nes résistent comme ils et elles l’ont toujours fait, de diverses manières. Au fil des décennies, ils et elles l’ont fait par des manifestations, des pétitions et des marches, par des appels aux Nations Unies et à la Cour internationale de justice. Ils et elles ont coordonné et appelé à des campagnes de boycott, de désinvestissement et de sanctions (BDS). Mais les Nations Unies, l’Union Européene, les pays complices ont refusé d’agir concrètement, en contribuant ainsi à l’impunité dont jouit l’Etat d’Israël et sa politique. Et au fil des décennies, les Palestinien-nes ont également eu recours à la résistance armée, ce qui est leur droit, dans le cadre du droit international, en tant que peuple sous occupation.

Face à l’hypocrisie d’un occident raciste et néocolonial nous allons ici, maintenant, et partout, renforcer les mouvements antiracistes, anti-impéralistes et décoloniaux. Nous continuerons à répondre à l’appel palestinien et à ses demandes légitimes de metttre fin à toute coopération militaro-sécuritaire et à tout commerce avec l’apartheid israélien. Nous appelons à faire pression sur le gouvernement suisse pour qu’il exige la réactivation du Comité de l’ONU pour enquêter sur l’apartheid israélien en vue de le démanteler, comme cela a été fait pour l’apartheid en Afrique du Sud.

Il ne peut y avoir de paix dans la région aussi longtemps que l’Etat d’Israël pratique une politique d’apartheid et d’occupation.

Restons mobilisé-e-s !
Canalisons notre colère et notre tristesse dans l’organisation et l’action !
Merci à toutes les personnes qui sont venues aussi nombreuses. Aujourd’hui à travers le monde, et grace à vous : la rue était palestinienne !