Ce matin avait lieu une audience entre Jérémy et la procureure Victoria de Haller. Elle a prononcé sa libération avec effet immédiat, bien que la Chambre pénale de recours ait rejetté le recours contre la prise illicite de son ADN et s’entête dans son fichage des militant.exs politiques. Malgré cela, la procureure a été forcée de reconnaître que l’enquête n’avançait pas, qu’aucun indice probant n’a été versé au dossier, et que malgré le risque de collusion qui persistait (sic) elle ne pouvait pas maintenir notre camarade plus longtemps en prison. Elle a donc été obligée, à contrecœur, de le libérer, confirmant par la même occasion que Jérémy était détenu pour l’exemple.
Jérémy peut maintenant retrouver ses proches. Nous remercions chaleureusement tous les soutiens qui se sont manifestés ces derniers mois.
La prison continue à briser des vies dedans et en dehors de ses murs, et on n’oublie pas que des centaines de personnes restent enfermées à Champ-Dollon aussi pour des motifs politiques. Mais ces motifs ne sont jamais politisés car ils concernent des personnes majoritairement pauvres, non-blanches, étrangères et/ou sans-papiers. La lutte pour la libération de Jérémy reste encore une lutte pour la critique intransigeante et l’abolition finale de toutes les prisons.
La lutte pour Jérémy reste aussi la lutte pour un mouvement écologiste fort, déterminé, et solidaire face à la répression d’Etat. L’actualité récente durant la détention de Jérémy confirme ce que nous, comme d’autres, avancions : les effets terrifiants du dérèglement climatique se font sentir aux quatre coins du globe. La planète brûle et New-York est recouverte d’un inquiétant brouillard jaune-orange. Pendant ce temps-là, Holcim réalise des bénéfices records et reçoit des certifications “Nature & économie” pour ses gravières favorisant soi-disant la biodiversité. Les autorités et milieux politiques complices continuent d’encourager les entreprises climaticides à poursuivre leurs actes de destruction, tandis que la justice préfère cibler les militant.exs qui visent justement à la protection du vivant. On pense ici aux blessé.exs de Sainte-Soline, à l’évacuation de la ZAD du Rümstadt contre Holcim à Zürich contre Holcim, aux récentes arrestations en France liées au sabotage d’une entreprise de Lafarge-Holcim, mais aussi en Allemagne avec Letzte Generation.
Doit-on faire confiance à la justice dans ces conditions ? La réponse est bien entendu négative et la mobilisation pour Jérémy va continuer jusqu’au procès et après, jusqu’à la clôture totale de la procédure. Jusqu’à ce que la justice comprenne qu’il est temps de d’abandonner toute volonté répressive contre le mouvement écologiste.