Déjà avant la Nakba, des puissances coloniales et impérialistes poursuivaient leurs intérêts dans la région située entre la Méditerranée et le Jourdain et rencontrèrent la résistance de la population locale. Il s’agit d’une lutte permanente qui actuellement s’intensifie à nouveau : Israël a développé au cours des années un système d’apartheid élaboré grace à un racisme ambiant. Le gouvernement qui est au pouvoir depuis quelques mois et inclut des forces ouvertement fascistes, poursuit le vol des terres et le colonialisme de peuplement avec une violence déchaînée et réprime brutalement toute résistance anticoloniale.

Ce ne sont pas les excès de violence du mouvement des colons, ni la tyrannie des troupes d’occupation qui mobilisent actuellement des dizaines de milliers de personnes dans les rues de Tel Aviv. Il s’agit de protestations contre un président corrompu, de protestations essentiellement libérales contre une atteinte à la séparation des pouvoirs et pour la défense de la démocratie définie comme exclusivement juive - qui, en tant que telle, exclut une partie importante des personnes qui y vivent et ne peut donc jamais répondre aux exigences d’une véritable démocratie. Il s’agit d’un conflit qui s’envenime entre différents courants sionistes. Le thème de la colonisation progressive de la Palestine n’est pas à l’ordre du jour.

Pendant ce temps, les razzias souvent meurtrières contre la résistance palestinienne se multiplient depuis des mois, le nombre de morts dépassant de loin celui des années précédentes. Fin mars, les forces d’occupation ont envahi toutes les grandes villes palestiniennes. Au début du ramadan, les occupant.e.s sionistes ont interdit aux fidèles musulmans l’accès à la mosquée Al-Aqsa à Jérusalem. Parallèlement, une jeune génération de Palestinien.ne.s prend les armes et s’organise en résistance. Ces personnes s’opposent également de plus en plus à l’Autorité palestinienne impuissante et corrompue ainsi qu’à leur propre bourgeoisie exploiteuse qui collabore avec l’occupation. Dans la lutte, les masses palestiniennes s’unissent par-delà les checkpoints et les murs, que ce soit en Cisjordanie, dans la bande de Gaza ou sur le territoire israélien. Une unité nationale qui est d’une grande importance dans la lutte anticoloniale.

La lutte pour une Palestine libre n’est pas seulement la lutte contre le colonialisme sioniste et l’État d’Israël. C’est aussi la lutte contre l’impérialisme occidental et les régimes arabes réactionnaires qui collaborent avec ces puissances. C’est cette lutte contre le colonialisme et l’impérialisme qui donne à la lutte de libération palestinienne une force symbolique particulière.

Après des décennies d’expulsion, il existe une grande diaspora palestinienne répartie dans le monde entier. Des personnes qui, en tant que réfugié.e.s, se retrouvent souvent sans papiers tout en bas de leurs sociétés respectives et qui donnent une dimension internationale à la lutte palestinienne.

L’histoire nous enseigne l’importance de l’internationalisme prolétarien, sans lequel il n’y aura pas de libération de l’humanité, que ce soit en Palestine ou ailleurs. Dans les années 70, la gauche palestinienne a vécu une collaboration pratique avec différentes luttes de libération. Des internationalistes révolutionnaires ont porté cette lutte au cœur des métropoles occidentales en y organisant des actions militantes. Un camarade qui incarne une telle ligne révolutionnaire est Georges Ibrahim Abdallah - un internationaliste qui est emprisonné dans les prisons françaises depuis près de 40 ans pour sa lutte anti-impérialiste et sa position révolutionnaire.

Il convient également de nous rappeler ici du camarade Marc Rudin, récemment décédé, qui a échappé à la répression à la fin des années 70, a quitté la Suisse et a travaillé pendant de nombreuses années comme graphiste révolutionnaire pour le Front populaire de libération de la Palestine FPLP. Il a vécu l’internationalisme et a apporté une formidable contribution à l’esthétique révolutionnaire.

Cette tradition d’internationalisme prolétarien et l’hostilité envers l’impérialisme occidental font de la Palestine un point de référence important pour les luttes émancipatrices. Renouvelons nos alliances contre nos ennemis communs, renouons avec les luttes passées, développons une pratique internationaliste commune et unissons-nous dans une perspective de libération de toute l’humanité.

Combattons le racisme qui est à l’origine de cet ordre mondial d’exploitation et d’oppression qui nous divise. Combattons la nouvelle droite qui s’unit sous la bannière du racisme anti-arabe et anti-musulman. Les profiteurs de l’ordre mondial impérialiste se trouvent également ici, en Suisse. Participez à la semaine d’action !

Liberté pour la Palestine !

Liberté pour tous les peuples opprimés !

Mort à l’impérialisme ! Pour l’internationalisme !

Journées d’actions dans toute la Suisse du 15.05 au 1.06.2023, plus d’info à venir sur https://renverse.co/ et https://barrikade.info/