Le Procureur Laurent Maye décide de garantir l’impunité des agents de police responsables de la mort de Roger Nzoy Wilhelm, homme noir de 37 ans, qu’ils ont laissé mourir le 30 août 2021 sur un quai de la gare de Morges après que l’un d’entre eux lui ait tiré dessus à trois reprises sans raison valable.
En rendant une ordonnance de classement sur cette affaire, quelques mois après l’acquittement des 6 policiers qui ont tué Mike Ben , le message du Ministère Public vaudois est simple :
- la vie des personnes racisées ne compte pas aux yeux de la justice vaudoise.
- la vie des personnes qui présentent des troubles mentaux ne compte pas aux yeux de la justice vaudoise.
- les familles des victimes de violences policières ne comptent pas aux yeux de la justice vaudoise.
- la justice vaudoise est au dessus du droit
Classer cette affaire, c’est un choix politique qui montre une fois de plus à toute la société que l’impunité du système raciste suisse restera intacte quoi qu’il advienne. C’est montrer que malgré les dénonciations faites à l’encontre de la Suisse et du Canton de Vaud – que ce soit par la Cour Européenne des Droits de l’Homme, mais aussi par des commissions d’expert.e.s, par des associations de juristes, par des collectifs anti-racistes et autres ONG – l’État garantira toujours une protection totale à la police. Une police qu’on autorise toujours plus à faire “justice” elle-même, quitte à juger de la culpabilité des individu.e.x.s et à infliger des châtiments allant jusqu’à la mort. Classer cette affaire, c’est autoriser toujours plus la police à violenter, déshumaniser et harceler des minorités déjà opprimées par le système capitaliste et ses institutions.
Dans le cas de Nzoy pour qui nous demandons justice depuis plus de trois ans, un policier s’estpermis de tirer sur cet homme pas assez normal et pas assez blanc à son gôut. Après les trois coups de feu qui ont mis Nzoy à terre, les trois autres policiers présents l’ont laissé sans assistance car sa vie n’était pas assez précieuse à leurs yeux. Nous appelons ça du racisme, et ce n’est pas seulement ces quelques agents mais toute l’institution policière, les chaînes pénale et judiciaire et les politiques qui doivent répondre de ce racisme.
Pour crier notre colère contre cette décision scandaleuse du Ministère Public ainsi que pour réclamer un procès équitable et la récusation du Procureur, nous appelons à un rassemblement le 7 décembre, 15h place du 14 juin, Lausanne.