Des agents de police ont abattu un homme ce lundi 30 août vers 18h. sur le quai de la gare de Morges. Très vite après les faits, la presse cherche à dissimuler derrière un écran de confusion le énième meurtre raciste commis par les forces de l’ordre vaudoises. La Tribune de Genève relaie ainsi dans les premiers éléments publiés lundi que l’homme aurait été vu « en train de prier ». Dans les heures qui suivent le meurtre, la Tribune de Genève cite à ce sujet un tweet du site fasciste français fdesouche, lequel cite à son tour le Journal de Morges sans qu’on sache qui est à l’origine de cette indication. C’est ensuite l’évocation systématique d’un autre meurtre survenu à Morges qui sert de contre-feu pour dissimuler la bavure policière. Sous la plume du rédacteur en chef du Journal de Morges et correspondant local de TXGroup, la petite ville vaudoise est décrite comme un coupe-gorge.
L’évocation de la prière et la comparaison avec le meurtre survenu il y a un an et qui aurait été commis par un homme « radicalisé » ont un objectif clair : suggérer une attaque terroriste. Cette suggestion suffit, dans la tête des journalistes, à dédouaner les policiers de l’usage fatal de leur arme de service. Aujourd’hui, il fallait compter avec une difficulté supplémentaire : la vidéo diffusée tard mardi soir par Le Courrier qui montre, contrairement à ce qu’affirment les autres médias, que les flics n’ont pas porté secours à l’homme sur lequel ils avaient tiré. L’édition française du Blick diffuse alors à son tour une vidéo montrant le moment où les coups de feu sont tirés. Justification du tir selon Blick : « l’homme se ruait sur les agents ». Prier, courir, on comprend que la question pour les journalistes n’est plus d’établir les faits mais de justifier les tirs à tout prix et de couvrir l’attitude indécente des flics révélée par Le Courrier.
Annexe audiovisuelle aux notes précédentes : dans le journal de 19h30 de la RTS, le 31 août, Fabiano Citroni a commenté en plateau le meurtre de Morges. Cette séquence a été coupée dans la version mise en ligne sur le site de la RTS. Dans la version du journal qui se trouve en ligne, entre 10 minutes 44 secondes et 10 minutes 48 secondes, on aperçoit Fabiano Citroni sur le plateau avec en arrière plan la photo du quai de la gare vaudoise. La séquence a manifestement été mal coupée. A 22h06, un twitto interpelle le présentateur sur la séquence manquante. Il évoque un « commentaire malheureux » de la part du journaliste. Une heure et demie plus tard, sans répondre à l’interpellation, le présentateur du journal tweete la séquence du commentaire en plateau de Fabiano Citroni amputée du reportage qui la précède. Que s’agit-il de dissimuler ici ? Nul ne le sait.
