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Lettre juive à la CICAD

Lettre en réponse au communiqué et aux affirmations de la CICAD concernant la Campagne AFZ et à l’affirmation que l’antisémitisme et l’antisionisme c’est « exactement la même chose ».

En réponse au communiqué et aux affirmations de la CICAD sur Léman Bleu concernant la Campagne AFZ, je ne peux que réagir à ces accusations graves et si peu argumentées. J’ai moi-même deux associations inscrites à la campagne AFZ depuis trois ans. Je suis spécialement choqué par le fait que ces accusations de la part de la CICAD ne prennent pas en compte les potentielles personnes juives qui auraient adhéré à la campagne, ce qui restreint leur moyen d’expression. Ceci vaut, bien évidemment et tout autant pour les personnes non-juives dans la même situation, qui devraient jouir du même droit. Les objectifs de la campagne AFZ sont très clairs et ne visent pas des individus, et il n’a jamais été question d’exclure des personnes « israéliennes quelle que soit leur identité ».

J’aimerais aussi mettre l’accent sur la façon dont une organisation comme la CICAD nuit à la judaïté, et en particulier aux personnes juives qui revendiquent la liberté de critiquer un état criminel et qui défendent la dignité et les droits de la population palestinienne. Je m’excuse auprès d’elle d’ailleurs, car je vais faire une parenthèse pour parler principalement de judaïté. Je vais, provisoirement, mettre de côté ma priorité sur la libération de la Palestine et les voix palestiniennes, et même, faire un peu la victime.

Mais dans tout ça, j’aimerais surtout relever l’incohérence des discours de la CICAD, et par extension, de groupes comme ADL, IHRA et toutes les organisations qui adhèrent à sa définition réductrice de l’« antisémitisme ». Je le ferai à partir de ma position et mon identité, qui est juive et antisioniste. Je ne suis pas le seul et je ne dirai rien qui n’a pas déjà été dit. Tout au plus je réorganiserai certains éléments. Parmi ces éléments, je relèverai quelques exemples pour désigner notamment le racisme constitutif du sionisme et qui contredisent les propos de la CICAD, surtout en regard à l’affirmation que l’antisémitisme et l’antisionisme c’est « exactement la même chose ».

Le sionisme n’est pas raciste par simple inférence. Le racisme sioniste a été assumé et ouvertement formulé tout au long de son existence. C’est parce que le sionisme est un mouvement colonial et nationaliste que la xénophobie fait partie intégrante de ses fondements.

Le sionisme n’est pas raciste par simple inférence. Le racisme sioniste a été assumé et ouvertement formulé tout au long de son existence. C’est parce que le sionisme est un mouvement colonial et nationaliste que la xénophobie fait partie intégrante de ses fondements. Sa particularité est que son racisme ne s’est pas limité pas aux personnes non-juives. Cela est devenu évident dès les premières années de la création de « l’état d’israël » lors de l’absorption des juifs-arabes d’Afrique du nord et d’Asie de l’Ouest (Bloc 5 du Plan Un Million). Planifié, ce projet répondait au besoin incessant de créer une majorité juive en Palestine occupée. Le problème était que ce « bloc » concernait une population qui avait largement plus en commun avec l’ennemi d’« Orient » (les musulman.es, les arabes en général et les amazighs) que les juif.ves d’Europe. Ces communautés ne partageaient pas seulement des langues avec les populations de pays arabo-musulmans, mais aussi tout un éventail de cultures, de coutumes, et même des folklores et des croyances régionales, sans parler de leur participation à la vie sociale, économique et politique. Le problème était donc la menace que représentaient ces communautés qui auraient apporté avec elles leurs cultures « primitives ». Même si ce primitivisme avait l’avantage d’associer « Israël », par leur biais, à une sorte d’authenticité mythique, d’un judaïsme idéalisée et fantasmée, qui avaient toutefois 2000 ans de retard. Il fallait les « sauver » de ces régions « barbares » tout en profitant de ce qu’elles pourraient apporter une main d’oeuvre bon marché pour construire le jeune pays. [1]

« La tâche principale à laquelle nous sommes confrontés est de sauver cette communauté juive, [et] le moment est venu de monter un assaut sur cette communauté juive pour une conquête sioniste. » Eliyahou Dobkin, le chef du département de l’immigration de l’Agence juive, 1943 [2].

Il était donc urgent de profiter d’un « matériel humain » tout en le « désarabisant » et lui inculquer les bonnes valeurs civilisationnelles européennes auxquels le sionisme avait si fortement adhéré.

« À notre avis, les Juifs séfarades et yéménites joueront un rôle considérable dans la construction de notre pays. Nous devons les faire venir pour les sauver, mais aussi pour obtenir le matériel humain nécessaire à la construction du pays ». Berl Locker, président de l’exécutif de l’Agence juive, s’adressant à Henry Morgenthau, octobre 1948 [3].

« L’objectif doit être de leur inculquer un esprit occidental et de ne pas les laisser nous entraîner dans un Orient contre nature. L’une des plus grandes craintes... est que le grand nombre d’immigrants d’origine mizrahi oblige Israël à comparer son niveau de culture à celui de ses voisins. » Le ministre israélien des affaires étrangères, Abba Eban, 1957

On se souvient des Ma’abarot, des enfants yéménites kidnappés, de l’Affaire des enfants de la teigne, de la « ghettoïsation », des inégalités sociales et la sous-représentation des communautés juives issues des pays arabo-musulmans dans la sphère politique et leur ascension sociale difficile, encore visible aujourd’hui. Ces communautés composent pourtant une large moitié de la population « israéliennes » actuelle. On retiendra aussi les traitements à l’égard de la population juive éthiopienne et spécialement la stérilisation forcée des femmes, révélée en 2013 [4].

« En règle générale, ils sont à peine plus avancés que les Arabes, les Nègres et les Berbères de leur pays... Les Africains [du Nord] apportent leurs coutumes partout où ils s’installent. Il n’est pas surprenant que le taux de criminalité augmente dans le pays... Il y a surtout un fait tout aussi grave : leur incapacité totale à s’adapter à la vie dans ce pays, et surtout leur paresse chronique et leur haine pour toute forme de travail. » Arye Gelblum, Haaretz, 22 avril 1949.

« Je dois dire que le matériel humain en Allemagne est meilleur que ce que je pensais, surtout après avoir visité les Nord-Africains à Marseille » Itzhak Rafael, membre de l’Agence juive, à la suite d’une visite dans un camp d’immigrants qui se préparent à partir en Israël. [5]

Je ne veux faire en aucun cas un parallèle entre ce à quoi ont pu se confronter ces communautés juives-arabes et la lutte de libération de la Palestine. Si j’en parle, c’est d’abord parce que je fais partie de ce « matériel humain ». J’en parle aussi parce que cela fait partie d’histoires juives très souvent sous-représentées. Prenons pour exemple le programme du Festival International du Film des Cultures Juives de Genève qui contient environ 0 % de juif.ves lié.es à l’Afrique du Nord ou l’Asie de l’Ouest, encore moins d’Éthiopie, qui ouvre le jour même où la ville de Genève propose une conférence sur l’antisémitisme en invitant la CICAD. J’en parle encore parce que je ne me sens pas du tout représenté par ce que prétend défendre la CICAD.

Le sionisme est discriminant et ce de manière inhérente et virtuellement sans limites quand il s’agit d’atteindre ses objectifs coloniaux, et nous avons tous les droits de le rejeter, autant les juif.ves que les autres. Cela montre encore que le sionisme a toujours porté préjudice aux communautés juives.

Le sionisme est discriminant et ce de manière inhérente et virtuellement sans limites quand il s’agit d’atteindre ses objectifs coloniaux, et nous avons tous les droits de le rejeter, autant les juif.ves que les autres. Cela montre encore que le sionisme a toujours porté préjudice aux communautés juives. Ces exemples ne sont d’ailleurs pas des cas isolés, et sont largement documentés. Si cette rhétorique se fait plus rare en ce qui concerne les juif.ves-arabes, elle est toujours d’actualité en ce qui concerne les juif.ves d’Éthiopie, et celle qui concerne « les animaux humains » palestiniens, bien sûr, n’a pas évolué. Les intentions expansionnistes du sionisme ont peu changé depuis leurs formulations et l’exécution du plan Dalet. Nous en avons eu encore une fois la preuve ces derniers mois.

Si donc une organisation comme la CICAD prétend lutter contre l’antisémitisme et « toutes les formes de racisme », en déclarant sur Léman Bleu que antisémitisme et antisionisme « c’est exactement la même chose », comment peut-elle adhérer à une idéologie intrinsèquement xénophobe ? Cela porte de graves atteintes aux personnes qui défendent les droits des Palestinen.nes et à celles juives qui sont convaincues qu’il faut contribuer à cette même lutte. Supposer qu’être juif.ve fait de nous des sionistes est aussi une manière de nous mettre en danger, et les personnes juives antisionistes sont nombreuses. Surtout, c’est mettre en danger les personnes non-juives qui n’ont pas forcément les outils pour se défendre face à l’amalgame antisioniste=antisémite. Cela participe, en quelque sorte, à favoriser l’antisémitisme lui-même. C’est aussi entretenir l’idée que le sionisme (si juif.ve=sioniste) est une affaire génétique et adhère de ce fait au discours racialiste qui nous parvient du XIXe siècle – dont la judaïté et les peuples non-européens ont suffisamment souffert – en se soumettant aux idéologies-mêmes qui ont permis la Shoah. Les fondateurs du sionisme ont fait le choix incompréhensible d’adopter l’idéologie et les méthodes de ceux-là mêmes qui les ont persécutés pendant des siècles. C’est incompréhensible mais c’est simple. Le sionisme s’est calqué sur les héritages des nationalismes romantiques, les principes coloniaux et impérialistes de l’Europe, épousés par une minorité d’élites juives, en « laïcisant » le judaïsme pour en faire un projet colonial. Le sionisme ne peut, en aucun cas, représenter et prétendre représenter les communautés juives dans leur intégralité, encore moins conserver le monopole sur ce qu’être juif.ve veut dire.

Faire la critique des politiques d’« israël » est un droit qui relève du droit de la libre expression, et qui en soi, ne concerne pas l‘orientation religieuse de ses représentants. Cette orientation pourrait être tout autre et nos positions ne changeraient pas.

Nous avons par contre le droit d’accuser l’instrumentalisation de la judaïté, des victimes de la Shoah, et de l’utilisation de son argumentaire messianique pour justifier des comportements extrémistes, tel que le font Bezalel Smotrich, Itamar Ben Gvir et Daniella Weiss, en toute impunité. À l’instar des mouvements islamistes extrémistes qui portent préjudice aux communautés musulmanes, j’estime que le gouvernement « israélien » et ses alliés sont en train de parfaire la destruction de ce qui reste des identités juives dans le monde. Je dirais même que si la Shoah a détruit presque entièrement les communautés juives d’Europe, le Sionisme s’est employé à effacer les autres, restantes. Un bon exemple serait le pillage et la dispersion des archives presque millénaires de la Gueniza de la synagogue Ben Eyra du Caire, supervisés par Salomon Schechter. [6] Je précise que des juif.ves-arabes sionistes, et même férocement sionistes, existent et ça ne fait pas d’elleux des anti-sionistes par nature. Je considère toutefois que le projet sioniste a délibérément fait en sorte de supprimer un maximum les cultures juives, d’Europe et d’« Orient » en misant sur la violence et une culture exclusivement martiale, pour endosser les valeurs européennes blanches et se créer un ennemi qui n’était pas le leur, l’« arabe ».

Israël n’est pas non plus une entreprise caritative de la part de l’Europe. Souvenez-vous que l’antisémitisme ne s’est pas évaporé au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale. Souvenez-vous que les rescapé.es des camps, pour la plupart, n’ont retrouvé ni leurs biens, ni leurs maisons (souvent occupées par la société civile) ni leur travail, ni leur place dans la société à laquelle ces personnes appartenaient ou alors de manière très sélective. Ces rescapé.es étaient d’ailleurs généralement placé.es dans des camps transitoires, parfois aux côtés de prisonniers nazis. Ce sont trois années obscures qui dénotent l’échec humanitaire en Europe et qu’on occulte bien souvent. Déplacer le problème en Palestine était le meilleur moyen pour l’Europe (y compris la Suisse) de ne pas prendre ses responsabilités. Je refuse donc que les Palestinien.nes continuent à payer le prix d’une autre catastrophe qui ne les concerne pas.

La Shoah est bien réelle, ainsi que l’est la Nakba. Les nier est insultant, mais la première ne peut pas justifier la deuxième, d’autant plus que les projets de colonisation (de peuplement) sionistes ont été formulés et reformulés depuis au moins 1895 et dirigés vers la Palestine depuis 1904. À partir des années 1920 s’est établi en Palestine le groupe paramilitaire Hagana avec ces mêmes intentions. Depuis 1901, le JNF (le Fonds National Juif) était déjà présent et occupé à acheter des terres. Du Hagana est né le groupe Irgun considéré terroriste – notamment par Hannah Arendt et Albert Einstein – (qui a donné lieu au parti politique Heirut en 1948 puis au Likud dans les années 1970) et le Stern Gang, auto-proclamé organisation terroriste (qui par ailleurs a cherché alliance avec l’Allemagne nazie et l’Italie fasciste). Les idéaux et les intentions du mouvement sioniste n’ont jamais été dissimulés, mais bien plutôt assumés en toute connaissance de cause :

En 1938, Ben Gourion déclare [7] « Quand nous disons que les Arabes sont les agresseurs et que nous nous défendons, ce n’est qu’à moitié vrai. En termes de sécurité et de vie quotidienne, certes, nous nous défendons. Mais, (...) en termes politiques, nous sommes les agresseurs, et eux se défendent. ».

Propagande européenne de l’Irgun de 1931 avec une carte d’"Israël" incluant dans ses frontières toute la Palestine mandataire et l’actuelle Jordanie

Le nettoyage ethnique de la Palestine a été minutieusement préparé à partir des années 1930, notamment grâce aux « Dossiers de village » (qui recensaient pas seulement les villages mais aussi ses habitants et leurs activités). [8] Ce nettoyage ethnique a continué et s’est intensifié à partir de 1967 lors de l’annexion de la Cisjordanie, de Gaza et du plateau du Golan, qu’on oublie trop souvent. Les méthodes du nettoyage ethnique et de la répression du peuple palestinien se sont perpétuées et précisées sans relâche et ont cours encore aujourd’hui. Nous assistons aujourd’hui et depuis quatre mois, à sa forme la plus exposée, génocidaire et violente, aussi bien à Gaza qu’en Cisjordanie et à travers les médias et les pays qui soutiennent et justifient cette violence.

Les méthodes du nettoyage ethnique et de la répression du peuple palestinien se sont perpétuées et précisées sans relâche et ont cours encore aujourd’hui. Nous assistons aujourd’hui et depuis quatre mois, à sa forme la plus exposée, génocidaire et violente, aussi bien à Gaza qu’en Cisjordanie et à travers les médias et les pays qui soutiennent et justifient cette violence.

Nous sommes en droit de librement critiquer les politiques d’« israël » et ce n’est aucunement une atteinte directe à sa population « civile israélienne » ou à la judaïté dans son ensemble. Ce serait d’ailleurs le rôle d’une organisation comme la CICAD d’aider les personnes qui défendent les droits de la population palestinienne à ne pas faire l’amalgame entre sionisme et judaïsmes, critique d’« Israël » et judéophobie. Les expériences juives et ses histoires auraient tout le potentiel de communiquer, éduquer, enquêter sur une infinité de manières d’évoluer dans des milieux oppressifs et, surtout, de créer des outils de cohabitations avec différentes populations, religions et ethnies, car c’est aussi ce qui caractérise l’histoire juive, particulièrement en Afrique du Nord et en Asie de l’Ouest. Ça peut paraître nostalgique et pour dire la vérité, ça l’est, mais ne pas profiter de ces expériences millénaires est déplorable et participe de leur effacement.

Depuis trop longtemps les différentes judaïtés sont maintenues dans le flou pour en faire un monopole discursif « israélien », parce que l’Europe n’arrive pas à assumer sa culpabilité, ni à la dépasser et que les États-Unis s’obsèdent à poursuivre leur politique belliciste et leurs intérêts impérialistes. Et depuis trop longtemps l’on maintient la question de l’antisémitisme dans le flou où seul le sionisme serait en capacité d’en mesurer la gravité. Cela fait du judaïsme et de la lutte contre l’antisémitisme une histoire partiale, dont l’une des seule référence historique avant la Shoah serait la bible, et « Israël » et le sionisme (juif ou non), les seuls juges. Il faut réintroduire la judaïté dans la réalité et l’histoire, y compris l’erreur, provisoire j’espère, du sionisme, et surtout en relation avec le christianisme, l’islam, l’Arabie pré-islamique, les amazighs, les Khazars, les Éthiopien.nes, l’Égypte pharaonique ou non, les yeménites,… et non pas une histoire mythifiée mais bien les histoires (au pluriel, j’insiste) des interrelations de toutes ces communautés. Une histoire qui fasse simplement partie de l’humanité. Des histoires d’horreur aussi, avec celle du Rwanda, de l’Arménie, du Congo, de l’Amérique du nord, du Kurdistan, de l’Asie de l’ouest, de l’Australie, de la Palestine, ... de tous les peuples décimés pour des raisons absurdes et l’arrogance suprématiste. Les massacres et les génocides ont tous leurs spécificités, la Shoah aussi, mais ils ont en commun qu’ils ont toujours été commis, facilités et permis par les « grandes puissances », en particulier celles de l’occident. Dès ses débuts, le mouvement idéologique sioniste a fait le choix de faire cette alliance criminelle, ce qui constitue, pour moi, une trahison envers les communautés juives.

Depuis, le judaïsme est maintenu hors de l’histoire, et représente un « peuple » si irréel que même les crimes d’« Israël » demeurent irréels et son régime impuni. Et on peut s’inquiéter pour la population israélienne, dont la jeune génération ou les générations futures devront répondre un jour de ces crimes. Il faut replacer l’Europe (et la Suisse, les États-Unis et le Canada) face à ses responsabilités (par exemple l’invention de l’antisémitisme et sa tentative de l’exporter et de le projeter sur les populations arabo-musulmanes) du passé et du présent et Israël face aux siennes, du passé et du présent, également. Et cela ne concerne pas uniquement la lutte palestinienne mais toute l’agressivité occidentale qui s’est abattue sur l’ensemble des régions d’Asie de l’Ouest. Fallait-il vraiment tuer 4 millions de musulman.ne.s depuis 1990 ? [9] Le projet « Israël » est un échec et il s’embourbe et c’est OK de le dire, pour les personnes juives et les non-juives, pour celles qui combattent toutes les formes de discrimination, y compris la judéophobie. Parce qu’expulser les habitant.es de plus de 400 villages, détruire leurs maisons, soumettre à une répression systématique et à l’apartheid le restant de la population pendant 76 ans et arracher des millions d’oliviers est franchement une drôle de façon de faire « fleurir le désert ».

L.M.C., membre du collectif AFZ Genève

Notes

[1Ella Shohat, Colonialité et ruptures ; écrits sur la figure du Juif-arabe, Lux Canada Humanites, 2021

[2Yehouda Shenhav, The Arab Jews : A Postcolonial Reading of Nationalism, Religion, and Ethnicity, Stanford University Press

[6Ella Shohat

[7Cité dans : Benny Morris, Victimes - histoire revisitée du conflit arabo-sioniste, Complexe Eds, 2003

[8Ilan Pappe, The Ethnic Cleansing of Palestine, Oneworld Publications, 2007

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