Aujourd’hui commence le Forum du le Sans-Abrisme à Lausanne, Renversé.co s’est entretenu avec un membre du Collectif 43m2 qui coorganise cet événement.
Pour rappel 43m² est né en 2022, dans le Canton de Vaud, à la suite d’un constat d’échec du dispositif cantonal d’hébergement d’urgence et du dispositif bas-seuil. Son nom, 43m², c’est la surface moyenne habitée par personne dans le Canton de Vaud. Derrière cette moyenne se cachent des réalités bien différentes : certains possèdent des surfaces immenses, souvent inutilisées, tandis que d’autres n’ont que la rue.
Entre occupations, autres actions et débats avec des institutions et des politicien.ne.s Renverse.co s’est intéressé à leur méthodes protéiformes. Renverse.co sera aussi au forum pour vous assurez quelques comptes-rendus des discussions et conférences.
Il semble que vous cumulez les stratégies allant de l’action directe jusqu’à des espaces de débats en collaboration avec des milieux institutionnels, comment le collectif a-t-il imaginé ça ?
On voit ca plutôt comme une seule stratégie plus globale composée d’éléments qui ne s’opposent pas. Une stratégie globale contre le sans-abrisme pour laquelle on joue, en tant que collectif , une multitude de rôles différents dont certains qui pourraient être pris par d’autres. Et c’est ce qu’on souhait justement à cette lutte. Si on était beaucoup plus, différents individu.e.x.s, collectifs et ou autres organisations pourraient alors s’occuper de chacun des aspect d’une telle lutte commune. Pour le moment, on est plutôt seul comme orga militante alors on réfléchit comme si on était plusieurs entités.
Concrètement, ça a quoi comme effet le fait que 43m2 ait mené a bien tant des occupations pour pour faire des espaces d’accueil autogérrés, que d’autres actions symboliques, et un forum sur le sans-abrisme ?
Pour ce qui est du cas de 43m2, on pense que le fait que ce soit le même collectif qui fasse ces différents types d’actions fait passer les actions directes comme presque normales. Ca participe d’une certaine façon à asseoir leur légitimité.
De manière générale, au-delà du système d hébergement d'urgence, il paraît nécaissaire que la lutte contre le sans-abrisme s’inscrive dans une lutte plus large pour la dépénalisation et la décriminalisation, conjointemment aux luttes anti-carcérales par exemple.
Tu parles là des modalités d’action, des différentes formes possible, qu’en est-il du contenu ?
Jouer le jeu du débat comme ce sera le cas lors de ce forum sur le sans-abrisme, c’est une façon de faire entendre aussi nos conclusions et revendications dans un autre genre de contexte et on l’espère avec un autre impacte possible.
De toute évidence, le personnes issues du mon académique/scientifique et qui travaillent sur le sujet arrivent aux mêmes conclusions que nous. Par exemple, l’étude sur les hébergements d’urgence de l’école de fribourg mandatée par le Canton de Vaud tire ces même constats évidents, comme une sous-évaluation du système d’urgence, un manque de place en tout temps mais surtout en été (qui montre les limites de la poitique du “thermomètre”) et le besoin de mettre en place des hébergements ouvert 24h sur 24h.
On peut penser que, c’est triste d avoir besoin de scientifiques pour valider un discours militant. On voit pas le truc comme ça. Pour nous, c’est plutôt qu’on attend des politiques qu’ils prennent des décisions rationnelles en se basant sur des travaux pertinents et approfondis sur le sujet ainsi que sur les expériences de terrain. Dans le collectif, on est une bonne majorité à être des travaileureuse.x.s sociale.x.s en lien avec ce terrain et il nous a semblé évident d’embarquer ces personnes plus scientifiques et académiques dans cette lutte pour porter avec nous nos revendications. Cet événement c’est aussi ça, une rencontre entre des gens de terrains et des académiques.
Tu dis qu’une bonne partie de vos constats et réflexions sont partagées par le côté académique représenté par l’HETSL(Haute École de Travail Social) qui coorganise et accueil l’événement. Dès lors, quels sont vos apports qui sont propres à un collectif militant comme 43 m² ?
Un projet que nous présenterons le jeudi, c’est une base de données en forme de frise chronologique de le mise à l’agenda politique de la question du sans-abrisme dans le Canton de Vaud. Un des éléments que soulève cette frise c’est l’importance des des activités militantes et de leur relais via les médias pour faire du sans-abrisme un sujet politique. Ce rôle propre à des organisations militantes, de politiser et de médiatiser un sujet par des actions concrètes et symboliques, est crucial et nous sommes effectivement les seul.e.x.s à en parler.
Un deuxième élément qui me paraît primordial, c’est l’importance selon nous d’élargir la question du sans-abrisme aux politiques raciales et racistes et à la criminalisation des personnes étrangères. Alors que d’autres disent qu’il n’est pas pas sérieux de mélanger ces sujets, nous affirmons aux contraires que ces problèmes systémiques ont un lien et se nourrissent parmi.
De manière générale, au-delà du système d hébergement d’urgence, il paraît nécaissaire que la lutte contre le sans-abrisme s’inscrive dans une lutte plus large pour la dépénalisation et la décriminalisation, conjointemment aux luttes anti-carcérales par exemple.
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