Une grande manifestation est prévue pour le samedi 12 avril 2025 à 14h à Lausanne. Cet événement s’inscrit dans le cadre du week-end de clôture de la cagnotte Rebuild Gaza et se terminera au centre d’art scénique Arsenic. Il témoigne de notre indignation face à la tragédie en cours en Palestine – à Gaza comme en Cisjordanie – et interpelle les autorités vaudoises et suisses sur leurs responsabilités.
La situation humanitaire en Palestine demeure catastrophique, dans l’indifférence complice de la communauté internationale.
À Gaza, plus de 625 000 enfants y sont aujourd’hui privés d’éducation du fait de la destruction des écoles et du manque de personnels enseignants, dont une partie a péri pendant les attaques. Malgré une trêve partielle, la population gazaouie demeure en proie à une crise humanitaire sans précédent : l’accès à l’eau, à l’électricité et aux soins médicaux reste gravement entravé, tandis que l’aide internationale peine à parvenir jusqu’aux familles dans le besoin.
En Cisjordanie, parallèlement, les violences se multiplient. L’armée et les colons israéliens mènent quasi-quotidiennement des attaques et des opérations de répression contre la population palestinienne. Cette spirale de violences s’accompagne d’une expansion accélérée des colonies israéliennes, souvent illégales au regard du droit international, aggravant la spoliation des terres et fragmentant davantage le territoire palestinien. Les Nations Unies et diverses ONG dénoncent un climat d’impunité qui engendre davantage de brutalité, au point que la situation a été qualifiée d’apartheid par la Cour internationale de Justice.
Ces derniers mois, un fait en particulier a choqué notre conscience : la décision de la Suisse concernant le financement de l’UNRWA (l’agence de l’ONU pour les réfugiés de Palestine). Sous la pression de certains milieux politiques, la Suisse a menacé de suspendre son soutien à cet organisme essentiel, avant de ne verser qu’une contribution réduite pour l’année 2024. Si le Parlement a finalement renoncé, en mars 2025, à interrompre totalement ce financement, cette remise en question manifeste néanmoins la complaisance et la responsabilité de la Suisse face aux massacres en cours. Nous ne laisserons pas la Suisse continuer d’être complice du génocide – il est de notre devoir de demander des comptes et d’exiger des actions à la hauteur de l’urgence.
Appel à manifester : « Vaud doit agir pour la justice en Palestine »
Il est inconcevable de rester silencieux face à la souffrance infligée au peuple palestinien. Nous attendons des autorités, ici à Vaud comme à Berne, qu’elles prennent position et agissent concrètement.
Cette manifestation porte un message clair : la solidarité ne s’arrête pas à nos frontières, et le canton de Vaud doit montrer l’exemple.
Revendications :
Il est temps de passer des paroles aux actes pour soutenir le peuple palestinien, dans le respect du droit international. Nos demandes sont les suivantes :
- Reconnaissance officielle d’un État palestinien souverain par l’État de Vaud, ainsi que la reconnaissance du droit au retour des réfugiés palestiniens chassés de leurs terres. Cette reconnaissance symbolique au niveau cantonal marquerait un engagement fort en faveur d’une paix juste et durable au Proche-Orient, et ferait écho à la volonté populaire de justice. Nous appelons également de nos vœux un soutien du Canton de Vaud à la reconnaissance d’un État palestinien au niveau fédéral, afin que la Confédération helvétique rejoigne les pays qui ont déjà reconnu la Palestine sur la scène internationale.
- Boycott académique des institutions israéliennes complices de l’oppression. Nous exhortons les universités et hautes écoles du canton (UNIL, EPFL, etc.) à suspendre leurs collaborations avec les universités et centres de recherche israéliens impliqués dans le développement de technologies militaires ou la justification idéologique de la colonisation. Ce boycott académique, inscrit dans le cadre plus large du mouvement international BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions), vise à faire pression de manière non-violente pour le respect du droit international.
- Désinvestissement des fonds publics vaudois des entreprises participant à la colonisation et à la répression du peuple palestinien. Concrètement, nous demandons au Canton de Vaud de contrôler et retirer ses avoirs (y compris ceux gérés via la Caisse de pension et autres fonds publics) de toute entreprise fournissant armes, surveillance ou infrastructures aux forces d’occupation israéliennes, ou tirant profit de l’occupation illégale. Nos impôts ne doivent en aucun cas financer, même indirectement, des violations des droits humains.
- Soutien symbolique accru à la cause palestinienne. Nous souhaitons que le drapeau palestinien puisse être affiché sur des bâtiments publics cantonaux lors de journées de solidarité, en signe de soutien au peuple palestinien en lutte pour ses droits. Cet acte symbolique fort – déjà observé dans d’autres villes en Europe – enverrait un message d’humanité et de reconnaissance de la souffrance endurée par les Palestiniens. De même, nous encourageons les communes vaudoises à baptiser des espaces publics en mémoire des villes palestiniennes martyres, afin de ne pas oublier leur histoire.
- Renforcement des dispositifs contre l’islamophobie en Suisse. Les événements en Palestine ont malheureusement été accompagnés d’une montée des discours de haine anti-musulmans sous nos latitudes. Il est impératif que les autorités cantonales et fédérales renforcent les mesures de prévention et de sanction contre l’islamophobie. La lutte contre le racisme, sous toutes ses formes, est indissociable du combat pour la justice en Palestine.
