Camarades ! <3
Nous occupons depuis le jeudi 1er avril les maisons sises au 92 Route du Bois-des-Frères à Vernier. Nous avons investi ces bâtiments pour plusieurs raisons. Nous souhaitons protester contre la spéculation immobilière rampante à Genève, et y proposer un projet d’habitation collective ainsi qu’une offre sociale et culturelle alternative.
En tant que jeunes étudiant-e-x-s et travailleur-euse-x-s, nous souhaitons surtout et simplement pouvoir vivre en-dehors de la précarité.
Alors même que nous sommes en train de redonner vie à cette maison, nos camarades de la colline du Mormont viennent d’être expulsé-e-x-s, ceci afin de pouvoir continuer la production de ce même béton mortifère et carnassier qui dévore notre ville pour la transformer en mégapole bourgeoise, pleine de nouveaux quartiers de PPE (propriété par étages, copropriété) , de nouvelles villas, et d’esplanades minéralisées. Alors même qu’à Genève il y’a plus de 300’000 m2 de bureaux inhabités, on continue à en construire. Alors même qu’il y’a plus de 1000 maisons vides à Genève on expulse au profit de la spéculation.
Nous soutenons pleinement la lutte de nos camarades récemment expulsé-e-x-s, car nous toute-e-x-s nous opposons contre « l’inévitable » qu’on nous vend à travers la destruction de nos maisons, la fermeture de nos squats et de nos lieux autogérés.
Il ne suffit plus de détruire nos habitations, il faut aussi anéantir nos projets - une vie alternative n’a plus le droit d’exister, une vie collective doit être empêchée a tout prix, une culture déjà ébranlée ne doit pas être aidée ; le monde de demain est entrain d’être démoli avant même d’avoir pu être construit. Il n’y a de fond que pour des méga quartiers de tours et de bureaux.
Nous occupons car nous sommes précaires et que les prix du logement ne sont plus abordables depuis des dizaines d’années, nous occupons car nous voulons vivre en collectif, nous occupons pour pouvoir perpétrer nos activités artistiques et culturelles.
Nous occupons pour créer des espaces ouverts et accessibles à tout-e-x-s, qui fonctionnent hors des lois du marché, sur des bases de solidarité, d’entraide, d’ouverture, d’échange et d’autogestion.
Nous occupons car nous sommes les mauvaises herbes qui traversent le béton.
<3<3<3 Le collectif Chiendent <3<3<3
