Logement - Squat

Occupation du T27 : une riposte urbaine de plus à Genève !

Quelle joie de voir une nouvelle occupation se produire à Genève pour s’opposer à un projet capitaliste d’industrialisation et dénoncer l’abandon de bâtiments ! Vendredi 13 octobre, le collecif Bâtiments Vides s’est installé au T27, un terrain meyrinois, avec la ferme intention d’en faire un lieu convivial de partage.

Genève |

Dans son communiqué, le collectif explique que réquisitionner ce terrain appartenant à la FTI (qui veut en faire une zone industrielle) est une “réponse concrète aux manquements de la ville”, “que ce soit en matière de logement, de culture, de nourriture, ou de besoins essentiels”.

Le mouvement Ripostes Urbaines soutient cette initiative contrastant sérieusement avec la politique immobilière genevoise qui laisse des bâtiments entiers tomber en ruine plutôt que de les rendre utiles pour les personnes qui en ont réellement besoin. Cette tentative n’est pas la première et sûrement pas la dernière !

Déjà en février, une vingtaine de personnes occupait l’immeuble du 8, rue Royaume aux Pâquis. Dans ce quartier où la gentrification fait rage, ce bâtiment était (et l’est encore aujourd’hui) laissé vide. La police, sous les ordres du conseiller d’état de l’époque Mauro Poggia, est immédiatement intervenue pour évacuer violemment les occupant.e.x.s. Pour avoir essayé d’habiter dans un immeuble délaissé par son proporiétaire crapuleux, les vingt personnes ont été arrêtées, mises en garde à vue et subissent à présent de lourdes suites pénales.

Les autorités protègent la spéculation immobilière et encouragent la gentrification de nos quartiers. Les loyers sont beaucoup trop hauts pour qu’on puisse les payer et la crise immobilière oblige les couches les plus précaires de la population à vivre dans des conditions de vie détériorées. Les foyers d’urgence sont pleins à craquer et les plus pauvres dorment dans la rue par manque d’alternative. Et en même temps, plus de 300’000 m2 de bureaux sont vides à Genève, des immeubles d’habitation tombent en ruine, des maisons immenses sont laissées à l’abandon pendant des années ! A Lausanne, le mouvement 43m2 a occupé plusieurs espaces (le palais Beaulieu, le jardin de la haute école de travail social, puis le théâtre de Vidy) durant l’année 2022 pour y installer ou tenter d’y installer des hébergements d’urgence. Malgré la flagrance du problème, le relai politique n’est que rarement au rendez-vous.

L’appropriation de la ville par les riches ne concerne pas que les logements. Les espaces gratuits ou peu chers sont également menacés, non sans résistance populaire ! Les associations du quartier de la Jonction s’opposent toujours à la venue du Baroque sous les anciennes halles TPG de la Pointe. Malgré la présence d’un projet associatif favorisant la vie de quartier et des activités non-marchandes, la ville a préféré attribuer cet immense espace à une entreprise de restauration et de boîtes de nuit de luxe. En décembre 2022, Ripostes Urbaines avait occupé la Pointe de la Jonction l’espace d’une journée pour y organiser une fête foraine populaire !

La Jonction, les Pâquis, et maintenant Meyrin... L’occupation du T27 s’inscrit dans une dynamique plus générale qui est en train de se créer à Genève : la volonté de plus en plus bruyante et forte d’une ville différente. Une ville qui s’oppose aux logiques du marché immobilier. Les ripostes appellent les ripostes mais surtout elles rappellent qu’une alternative est possible !

L’occupation du T27 est une bouffée d’air dans une ville bourgeoise et aseptisée. Le collectif Bâtiments Vides propose de faire de cet immense espace et sa dizaine de maisons des lieux de vie collectifs, des cuisines participatives, des épiceries prix libre, des espaces culturels et sportifs... Ce projet fait rêver, bien plus que le projet terne et mortifère de la zone indsutrielle de la FTI !

Soutien aux occupant.e.x.s du T27 !

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