Crise...
Nous venons de traverser deux ans de pandémie, durant lesquels les analyses scientifiques se sont multipliées afin d’alerter quant aux liens entre le déséquilibre des écosystèmes et la course effrénée de la productivité capitaliste. Pourtant, il est clair que ces menaces n’ont ému ni les grands patrons, ni les politiques.
En effet, cette crise – comme toutes les autres – n’en aura pas été une pour tout le monde. Les ultra-riches ont empoché des centaines de milliards depuis le début de la pandémie [1], tandis que des millions de personnes, en Suisse et ailleurs, ont été entraînées dans encore plus de précarité, par la perte de revenus et le manque de protection sociale. La pandémie de la Covid-19 a mis en évidence les limites de la croissance infinie et du libéralisme. Mais elle n’aura pas suffi à ébranler la frénésie capitaliste, qui ne peut fonctionner qu’au détriment de nos droits sociaux et politiques, et de la biodiversité. La crise sanitaire a démontré, une fois de plus, que pour les autorités la loi du marché vaut plus que la dignité de nos vies.
Les mesures sanitaires incohérentes de notre gouvernement ont encouragé la reprise économique, l’isolement et le fichage des personnes. Elles ont aussi dangereusement empiété sur la liberté de manifester.
Leur récente suppression, alors que le virus continue de circuler et que les effets du Covid long restent flous, nous laisse tirailléExs entre soulagements face à la suppression des dispositifs de contrôle inadéquats mis en place par la Confédération, et l’inquiétude quant à la logique du « retour à la normale », autrement dit du retour au travail et à l’exploitation capitaliste débridée.
Sur crise...
La nuit du 23 février dernier, la Russie lance une offensive militaire contre l’Ukraine. Les pays occidentaux s’activent rapidement et un véritable embargo est mis en place dans les jours qui suivent. Les images terribles de l’Ukraine ravagée par les bombes se multiplient, alors que le sort réservé au dissidentExs en Russie est passé sous silence.
Nos nations occidentales démontrent par la même occasion qu’il leur est possible d’imposer des sanctions économiques importantes contre un État engagé dans une guerre d’agression, et d’organiser l’accueil de centaines de milliers de réfugiéExs dans un délai extrêmement court.
On ne s’étonne plus de l’hypocrisie d’un pays comme la Suisse, qui ,en parallèle de cet accueil,veut augmenter son soutien à FRONTEX [2]. Dispositif ayant pour but de repousser les migrantExs avant même qu’ielles aient atteint ses frontières, au besoin avec violence.
Le traitement médiatique et politique de l’attaque russe, ainsi que la prise en charge de celleux qui fuient l’Ukraine démontrent une fois encore un soutien à géométrie variable vis-à-vis des victimes des guerres impérialistes. Si nous nous réjouissons de l’accueil qui est fait aux ukrainienNExs qui fuient la guerre, nous ne sommes pas moins écoeuréExs par le cynisme d’une politique migratoire raciste et assimilationniste.
Par exemple, la Confédération est allée jusqu’à évacuer des occupantExs de certains de ses centres d’accueil pour faire de la place aux réfugiéExs ukrainienNExs.
Notons aussi que le Secrétariat d’État aux Migrations a annoncé que les personnes qui arrivent d’Ukraine sont triées selon qu’elles ont le passeport ukrainien ou non. Ainsi, les réfugiéExs non-européenNExs (non-blancHExs) venant d’Ukraine ne bénéficient pas des dispositifs d’accueil mis en place pour les réfugiéExs UkrainienNExs.
Cette solidarité blanche qui n’ouvre ses bras qu’aux “bonNExs réfugiéExs” ne fait que prouver ce que nous savions déjà : le combat pour la dignité de touxtes, pour les droits de toutes les personnes en exil, ne peut plus attendre.
À l’offensive !
Les crises sociales, économiques, écologiques et politiques se multiplient et s’accélèrent. Il est difficile d’imaginer un avenir radieux face à leur ampleur. Mais nous ne nous laisserons pas décourager. Il est plus que jamais temps de s’organiser contre la catastrophe que nous réservent les capitalistes et les impérialistes va-t-en-guerre.
Défaisons-nous des réflexes individualistes et du défaitisme, et créons une réelle force politique !
Soyons fortExs ensemble !
Rejoignez-nous nombreuxSEs dans le bloc révolutionnaire du 1er mai !
Et soyons toujours plus nombreuxSes toute l’année partout où il faut lutter !
