Le 10 juin 2023 aura lieu la Pride à Genève. Nous, trans-pédé-bi-gouine-inter, continuerons à affirmer que nos luttes sont et seront toujours anticapitalistes, antiracistes, décoloniales, féministes et antifascistes ! Face à la dépossession par le néolibéralisme de toute force contestataire à la pride, marchons fièrement dans le bloc révolutionnaire ! Rendez-vous le 10 juin dans la rue avec joie et détermination.

FACE AU NEOLIBERALISME : FAISONS BLOC A LA PRIDE

“We are here, we are queer” : nous sommes nombreuXses à avoir entendu cette phrase. L’enjeu de la visibilité trans-pédé-bi-gouine-inter est un sujet marquant dans l’histoire de nos luttes. Ce n’est qu’à partir des années 60-70 qu’en Suisse les personnes homosexuelles, puis progressivement les personnes trans et intersexes, ont pris la parole sur le sujet et ont commencé à visibiliser leurs revendications et luttes. A partir de ces années des communautés et associations LGB ouvertes et à grande échelle apparaissent. Jusqu’alors il valait mieux vivre cachéEx car la répression était violente. A titre d’exemple, il a fallu attendre les années 80 pour que le fichage des homosexuelLExs en Suisse prenne fin – du moins officiellement. Il faudra ensuite attendre dix ans de plus pour voir les derniers registres finalement détruits. La visibilité (lorsqu’elle est rendue possible) nous amène une grande joie, de la force, de la solidarité, de la FIERTE, mais elle peut également nous exposer à des violences (familiales, sociaux-économiques, migratoires, etc.) et par conséquent à la précarité, l’isolement voir la mort.

Aujourd’hui,la visibilité reste toujours un enjeu de nos luttes, mais elle n’est que poudre aux yeux si elle n’est pas accompagnée du renversement du système capitaliste-blanc-bourgeois. De manière générale nous avons vu des améliorations des conditions de vies pour les personnes LGBTQIA+ au sein du capitalisme, cependant celles-ci ne nous mènerons pas vers une libération de touxtes. C’est pour cela que nous devons rompre avec les bases matérielles de nos oppression, et renverser le système capitaliste dans son ensemble.

La “visibilité pour touxtes” ne doit pas être la finalité de notre combat. Nous ne pouvons en rester là, notamment depuis que le système capitaliste privatise et marchande nos identités sexuelles et de genre.En effet, nous ne pouvons qu’être en colère face à un système qui a transformé nos oppressions en un “style de vie”. Système qui a dépolitisé toute question sociale et politique auquel nous faisons face partout, tout le temps.

MERDE à ce système qui réduit l’acronyme LGBTQIA+ en un ensemble de biens et de pratiques à acheter et à consommer de façon individuelle. À ces multinationales qui, comme d’habitude, revêtent le logo arc-en-ciel tout le long du mois de juin tout en continuant de s’enrichir sur les inégalités sociales, l’exploitation et la colonisation des pays du sud global. Jamais nous ne marcherons “fièrExs” d’un système capitaliste aux couleurs arc-en-ciel.

Cette marchandisation/privatisation des identités sexuelles et de genre est un moyen de contrôle, de régulation normative et de précarisation des corps et des désirs. Elle nous divise en catégories sociales “normées” vs “déviantes”. D’un côté, il y a l’“homonormativité”, qui est le résultat de l’assimilation par des personnes LGBTQIA+ du capitalisme blanc-bourgeois-chrétien. Dans l’homonormativité, notre respectabilité dépend de notre assimilation à l’idéologie hétéro-cis-blanche-bourgeoise : en somme, de notre aptitude à devenir des “copies parfaites” d’un modèle à détruire. De l’autre côté, il y a les “déviantes” : les personnes racisées, les précaires, les exilées, les handies, les trans, les pédés, les gouines et touxtes celleux qui sont exclues de ce modèle dominant qu’on voudrait nous faire bouffer. Refusons l’homonormativité et l’exclusion qu’elle engendre au sein même de notre communauté !

Combattons le système capitaliste et refusons de nous soumettre à ses politiques néolibérales racistes, classistes, coloniales, cissexistes, patriarcales, blanches, hétéro-bourgeoises ! Protégeons et continuons les luttes révolutionnaires trans-pédé-bi-gouines-inter dont nous sommes les héritierExs. Restons solidaires et uniExs face à la montée de l’extrême-droite, ses attaques et ses idéologies réactionnaires. Soyons présentExs sur tous les fronts, à la PRIDE comme à toutes les autres mobilisations sociales, féministes, décoloniales, antiracistes et antifascistes ! Uniexs nous serons plus fortExs.

NOUS SOMMES PARTOUT. IL EST TEMPS DE FAIRE DE NOS PLACARDS, NOS ARMES !

TOUXTES DANS LE BLOC REVOLUTIONNAIRE DE LA PRIDE LE 10.06.2023 A GENEVE

DIMANCHE 4 JUIN
ACTIVITES AVANT LA PRIDE

Pour se rencontrer, préparer nos plus belles pancartes et visionner de supers films, le bloc révolutionnaire organise un atelier pancartes/banderoles à l’Atelier (usine) de 12h à 17h puis deux projections de films au Spoutnik.

17h30 : "La première marche" (2020, 1h04 ). Un documentaire plein d’humour et d’engagement, qui inspire la volonté d’unité et d’intersectionnalité face aux multiples oppressions. Celui-ci dresse le portrait des quatre étudiantExs qui ont organisé la première Marche des fiertéExs à Saint-Denis, en banlieue.

suivi d’un délicieux repas puis d’une deuxième projection ,

20h00 : "Et ta soeur..." (2011, 1h04). 60 minutes consacrées à l’Ordre des Sœurs de la Perpétuelle Indulgence (créé en 1979, à San Francisco), leurs actions, leurs engagements, leurs combats : la justice sociale, la lutte contre l’homophobie, le sida par la prévention, l’aide aux malades, l’information et le refus de la honte. Le film répond aux questions suivantes : « Qui sont les sœurs, quelles sont leurs actions de prévention et d’information ? Quels sont leurs combats, pourquoi et comment devient on Sœur de la Perpétuelle Indulgence ? Quelles sont leurs actions et auprès de quels publics ? »