« Ce qui est difficile à accepter c’est que la personne a souffert, elle n’est plus là et elle ne peut plus parler. Et d’autres parlent à sa place, et ceux qui parlent à sa place, c’est ceux qui ont tué ou ceux qui vont couvrir ceux qui ont tué. Et ces personnes qui ont du sang sur les mains ou indirectement du sang sur les mains, parce que quand ils tuent, quand ils tabassent ils savent qu’à côté, ils sont protégés, donc ceux qui protègent sont indirectement complices, même à posteriori. Lorsque vous vous apercevez que ceux qui tuent, ceux qui mentent, sont ceux qui sont censés être protégés, sont ceux qui sont censés faire la vérité, ceux qu’on vous présente comme des experts sont des escrocs, ça fait un petit peu trop.
Et que si vous acceptez ça, en fait vous êtes aussi complices, de la même manière que celle qu’on appelle la justice est complice, de la même manière que le système est complice, vous demande vous même d’être complice, vous comprenez que vous devez dire non, dire non à ce qui se passe, peu importe le prix. »
Farid El Yamni
En France,
La police a assassiné Wissam El Yamni le 1er janvier 2012 à Clermont-Ferrand.
La police a assassiné Gaye Camara le 16 janvier 2018 à Epinay-Sur-Seine.
La police a assassiné Ibrahima Bah le 6 octobre 2019 à Villiers-le-Bel.
Wissam, Gaye et Ibrahima ont pour point commun d’être des personnes racisées. Et d’avoir été assassinés par la police.
Farid El Yamni, Mahamadou Camara et Diané Bah ont pour point commun de s’être entièrement voués au militantisme après la mort de leurs frères. Le film Frères d’Ugo Simon recueille leur parole. À l’ombre de l’effervescence des manifestations et rassemblements, les trois frères, à tour de rôle, font état de leur condition de « morts-vivants ». Vivants car toujours debouts mais morts car une partie d’eux s’en est définitivement allée avec leurs frères. Ainsi, quand la police tue, elle tue également tout l’entourage par ricochet. Alors ces frères et leur famille luttent pour continuer à exister, luttent pour que justice soit faite, luttent pour que le peuple dise “non”, lui aussi.
En Suisse, la police a assassiné Roger Nzoy Wilhelm le 30 août 2021 à Morges.
Enfin, comme face aux autres crimes racistes commis par la police, l’appareil judiciaire a répondu par le déni, le mépris et le mensonge aux familles de Nzoy, Wissam, Ibo et Gaye.
C’est de tout cela dont on discutera le lundi 26 septembre à 20h30 au Spoutnik.
En présence des camarades du Silure, du cinéaste Ugo Simon, d’Angela (soeur de Nzoy), de Farid El Yamni et d’Inan Turkan (membre du comité Justice pour Ibo).
et aussi le MA 27, ME 28, JE 29, VE 30, 20h30, (seulement le film)
