Fracas. Le long bras métallique tentant de refroidir tant bien que mal la montagne déjà trop réchauffée s’écrase majestueusement sur le champ paisible. Ce champ qui aurait dû rester vert, simplement car les neiges ne tiennent plus à ces altitudes. Or, en ce doux soir de décembre, il est recouvert d’une couche blanche faite d’absurdité et de gaspillage. Ce champ doit rester blanc quoi qu’il arrive car trop de choses en dépendent : l’attrait de la station pour les touristes, les réservations dans les hôtels de luxe, le prix du terrain immobilier, mais surtout ... la satisfaction des riches. Car c’est bel et bien ce que la montagne est entrain de devenir : le théâtre de la mégalomanie des plus privilégiés qui ne font même pas semblant de vouloir participer à la tâche collective qu’est la préservation d’un avenir sur Terre.
Pendant que la confédération nous dit d’arrêter de préchauffer nos fours, la bourgeoisie crache au visage des 99% restant et proclame ses divertissements écocidaires hivernaux comme étant un droit. Patrons des stations de montagnes, petites ou grandes, là-haut loin des canicules, ayez honte de vendre l’âme de la montagne au capitalisme. Mais n’ayez crainte, on ne laissera pas l’appât du gain et l’arrogance des riches continuer leurs ravages. Car n’oubliez pas qu’en montagne, le fracas fait écho.
Fracas !
Le canon s’écrase dans le champ
Un canon qui fait la guerre à l’environnement
Pression du capital
Les stations doivent être rentables
Alors que déjà la glace fond
Encore plus nous détruisons
Prendre le contrôle du climat
Et satisfaire les envies de rois
Car pour les touristes
On serait prêt.exs à tous risques
Faire venir la richesse
Au détriment de celle des fôrets
Voilà le grand buisness
D’un condamné projet
Pendant que les meutes de bourgeois
Font fuir les chamois
Déterminé.exs sur nos cimes
L’on chante nos rimes et nos crimes
Nous avons a protéger la montagne
C’est pourquoi l’on castagne
Les chalets en béton
Et les neiges en canon