Nous, personnes trans*, nous mobilisons depuis des décennies pour nos droits, pour l’accès aux soins, au travail, au logement, pour vivre tout simplement. Nous avons relevé la tête et commençons à être plus visibles. Visibilité qui exaspère les réactionnnaires.

La forte montée de l’extrême droite en 2023 a eu comme conséquence une augmentation des discours et politiques anti-trans en Suisse et dans le monde. On peut citer plusieurs exemples ici à Genève : rassemblement de personnalités anti-trans d’extrême-droite, augmentation d’émissions télévisées d’articles de presse ainsi que de conférences polémistes et réactionnaires sur les parcours de transition, de nouvelles campagnes et projets de loi de l’UDC contre l’autodétermination, l’accès aux soins et le respect des droits des enfants trans et non binaires. Les effroyables résultats de la dernière campagne fédérale a mis en avant une avancée de l’UDC au parlement. Or, ce parti est bien décidé à continuer de s’attaquer aux droits des femmes, aux droit d’asile et de migration, aux personnes raciséexs et/ou musulmanexs, aux classes populaires, ainsi qu’aux droits des personnes LGBTQIA+. Ne nous laissons pas abattre par la montée des idées réactionnaires et les violences de l’extrême-droite, soyons plus que jamais uniexs.

Les réactionnaires et l’extrême-droite n’exercent pas le monopole de la violence. Les violences et discriminations structurelles contre les personnes trans* sont omniprésentes et doivent cesser. La Suisse n’échappe pas aux violences systémiques transphobes et cissexistes* notamment face à la justice, au droit au séjour, dans le soin, face à la police, au travail ou encore dans l’accès au logement. Pour cela, lutter pour les droits des personnes trans* nécessite de combattre sur tous les autres fronts de luttes et difficultés d’accès à des droits sociaux dont les personnes trans* sont souvent plus exposéexs que d’autre. Ces difficultés d’accès, l’isolement et le manque de soutien ont des répercussions graves sur la santé des personnes concernéexs notamment chez les personnes trans* les plus vulnérabiliséexs, c’est-à-dire les personnes raciséexs, migrantexs, travailleureusexs du sexe, pauvres.

La lutte pour notre autonomie nécessite que nous rompions avec l’isolement et créions des réseaux de solidarités entre personnes trans* mais également avec tous les mouvements de libération.

L’entre-aide communataire est un outil nécessaire à notre libération et nous devons construire des liens plus forts au sein de la communauté, notamment en ces temps de montée d’idées réactionnaires d’extrême-droite.

Le TDoR se doit aussi d’être un moment pour rappeler le rôle que nous avons à jouer dans les combats contre l’impérialisme.

Nous dénonçons fermement l’instrumentalisation des luttes LGBTQIA+ par le gouvernement israëlien à des fins coloniales et impérialistes. Si ce gouvernement fait marcher sa propagande LGBTQIA+ et féministe friendly depuis de nombreuses années c’est bien pour nourrir une image de l’homophobie supposées des Palestiniennexs. Face à l’augmentation des crimes et massacre de l’état d’Israël depuis plusieurs semaines, celui-ci s’acharne à ramener des sympathisantexs LGBTQIA+ à travers la rhétorique d’une Palestine supposée "homophobe". Sur les réseaux nous pouvons voir des soldats israliens jusqu’à revendiquer la libération de la Palestine de l’homophobie. La récupération politique d’identités marginalisées pour couvrir le génocide en cours est totalement ignoble. Nous dénonçons fermement l’instrumentalisation des luttes LGBTQIA+ par le gouvernement Israëlien a des fins coloniales et impérialistes. En tant que transpédébigouines, affrontons le pinkwashing du gouvernement israëlien et son agenda colonial.

Refusons qu’un génocide soit perpétré pour notre sois-disant libération !

Notre combat est avant tout celui qui cherche à détruire l’impérialisme sous toutes ses formes. Arrêtons de pointer du doigt la Palestine alors que tant de politiques transphobes et homophobes sont menées par nos gouvernements occidentaux. La lutte transpedebigouine est une lutte pour l’autonomie et la libération. Elle est donc fondamentalement pour une Palestine libre. Leslie Feinberg, auteurixe trans lesbienne, le disait déjà : « Je ne crois pas que nos sexualités, nos expressions de genre ou nos corps puissent être libérés sans une féroce mobilisation contre la guerre et le racisme propres à l’impérialisme, qui doit être au cœur de nos luttes. »

Parce que nous aspirons à lutter contre toutes les discriminations et systèmes d’oppressions, l’antisémitisme et son instrumentalisation doivent elles aussi être combattues. L’augmentation des actes antisémites à travers le monde et à Genève n’est que le témoignage de la persistance de celui-ci dans nos sociétés. Son augmentation doit être comprise dans un contexte politique de polarisation (juifves vs musulmanExs) que nous dénonçons. L’actuelle instrumentalisation de "la lutte contre l’antisémitisme" pour justifier la répression des mouvements de solidarité pour la Palestine, ne fait que faciliter la montée de l’extrême-droite tout en renforçant l’islamophobie et la haine anti-juifves.

Face à la haine et à la violence, face à la justice, face aux frontières, face à la police, face à l’impérialisme, face à la précarité et à l’isolement, ni oubli, ni pardon !

Pas de libération avant que touxtes soient libres !
Sans justice, pas de paix.

WE MOURN THEIR DEATHS,
WE HONOUR THEIR LIVES,
AND WE CONTINUE TO FIGHT

Suivi d’un moment pour se retrouver au chaud avec repas, boissons et infokiosque en mixité choisie personnes trans/non binaires et leurs alliéEs.

* Système de domination qui soutient que les personnes cis sont plus naturelles et légitimes que les personnes trans et/ou non-binaire. Nous préférons le terme “cissexisme” au terme “transphobie” car il illustre le fait que c’est une oppression systémique et non une "phobie" individuelle, psychologique et irrationnelle.