Samedi 23 mars 2024, dans la rue du vieux-billard 25 à Genève, des manifestant-e-x-s protestent contre un évènement prévu dès 15h et soutenant la dictature ayant cours en Erythrée. Iels expliquent descendre dans la rue pour lutter contre le régime dictatorial qui leur a fait quitter ce pays. Iels dénoncent le contrôle de la population, l’absence de liberté individuelle, de liberté de presse, et l’absence d’élections nationales depuis les 30 dernières années. D’après elleux, l’évènement du 23/03, sous couvert d’une célébration de la journée de la femme (sic), était en fait un évènement pro-dictatorial. Iels décrivent l’existence d’une répression transnationale envers les personnes ayant fui cette dictature.
Les manifestant-e-x-s se rassemblent vers 11h sur place, les flics leur disent de partir mais iels continuent de manifester pacifiquement et réalisent un interview avec la RTS/SRF. Iels réussissent à empêcher les participants pro-dictature de se rendre à l’évènement. Initialement, les flics ne bronchent pas. Mais dès que la caméra part, l’offensive débute. Vers 20h, les flics dispersent le rassemblement ce qui permet à l’évènement pro-dictature de se dérouler alors que les manifestant-e-x-s avaient réussi à l’empêcher toute la journée. Le groupe de manifestant-e-x-s se fait séparer et une vingtaine de personnes se retrouve devant le cimetière des rois. Les flics trouvent des prétextes afin de justifier l’utilisation de leur attirail répressif et tirent des grenades lacrymogènes (gaz CS) avec des lanceurs type cougars, ainsi que des balles en caoutchouc. Plusieurs personnes ont subi les effets du gaz : effet irritant sur les yeux, les voies respiratoires et la peau. Plusieurs ont été blessées par les balles en caoutchouc, surtout aux jambes mais aussi un d’eux au visage. Certaines blessures s’avèrent être graves.
Les flics ont ensuite pourchassé les manifestant-e-x-s en direction de Plainpalais, et mené une chasse à l’homme sur la plaine. Encore une fois, on assiste à une répression de la part de flics sur-armés, acharnés, virilistes et racistes.
Sans surprise, l’utilisation d’armes a été complètement disproportionnée et injustifiée vu la situation. Les manifestant-e-x-s étaient pacifiques, non-offensif-ve-x-s, sans moyen de défense et sans protections. Les flics semblaient en plein entraînement, peut-être frustrés de ne pas avoir pu s’exercer durant la manifestation pour le droit au logement. Face à des manifestant-e-x-s situé-e-x-s à plusieurs dizaines de mètre d’eux, immobiles et désarmé-e-x-s, les flics s’auto-alimentaient dans leur propre scénario de guerre, prétendant voir des personnes armées et préparant des munitions alors que ce n’était pas le cas comme les témoins ont pu le voir. Les flics s’auto-excitent avec des phrases comme “ils préparent des munitions, on riposte !” ou encore “préparez l’utilisation des moyens de contrainte gaz, les manifestants sont en train de prendre des panneaux et des cailloux pour nous les jeter dessus”. Ils trouvent des prétextes pour tirer, peu importe la réalité. On se croirait dans “Call of Duty”.
Les manifestant-e-x-s sont finalement repoussé-e-x-s jusqu’au boulevard St-George, où des sympathisant-e-s les rejoignent et les soutiennent. A côté de ça et comme on le voit dans la dernière vidéo ci-dessous, la bourgeoisie genevoise ne se laisse en rien perturber durant son repas. L’ensemble des manifestant-e-x-s et sympathisant-e-x-s décident collectivement de se disperser vers 21h.
