Antiracisme - Luttes décoloniales Violences policières

Retour de la manif pour Nzoy

Aujourd’hui à Lausanne près de 2000 personnes ont répondu à l’appel à manifester d’une dizaine de collectifs suisses romands et de proches de Nzoy. L’appel a été relayé à l’échelle nationale, et plusieurs organisations ont mis en place des transports depuis le Tessin, Genève, Bâle ou encore Zürich (ville d’origine de Nzoy). Aujourd’hui, à Lausanne, la rue a demandé justice pour Nzoy et pour toutes les victimes de crimes policiers dans les trois langues nationales.

Lausanne |

La manifestation a été rythmée par des slogans et les discours de différentes organisations. À la gare, le point de départ de la manif, le premier discours dénonçait la création à venir d’un nouveau “centre de sécurité” au sein de la Gare de Lausanne. 3000m2 mit à disposition de la police cantonale et du service des douanes, pour y installer des cellules de rétention et des salles d’audition, tout ça à l’abri des regards.

Le cortège s’est ensuite arrêté devant le tribunal d’arrondissement de Montbenon, pour faire pression sur les autorités judiciaires. En effet, à l’heure actuelle il n’y a toujours aucune certitude que la famille de Nzoy ait droit à un procès. Cette affaire illustre une fois encore la compromission de la police et du Ministère Public, dont le dossier d’enquête est encore presque vide. Le collectif Outrage a rappelé dans son discours que ces dernières années à Lausanne la police a tué dans l’impunité la plus complète, sous la protection des tribunaux qui ont parfois même indemnisé les meurtriers.

« Police raciste, justice complice »

Le cortège est ensuite redescendu vers la place de l’Europe où une personne a lu une lettre à Nzoy écrite par sa sœur. Elle y raconte ce qui a suivi la mort de son frère, ainsi que le deuil et la révolte qui l’habitent depuis. Le collectif Sans Papiers Basel a ensuite pris la parole, suivi par un membre du collectif Jean Dutoit. Ils ont tous deux pointé du doigt les violences d’Etat qui visent les personnes en exil en Suisse.

Avant-dernière étape marquante de la manifestation : après avoir remonté la rue Centrale, les banderoles ont encerclé l’hôtel de police, sous l’œil d’une quarantaine d’anti-émeutes qui suivaient le rassemblement avec un canon à eau et qui n’ont cessé de filmer depuis les hauteurs. La foule a chanté « Tout le monde déteste la police » en donnant assez de voix pour qu’on l’entende de l’autre côté des murs du commissariat.

Dernière étape avant la fin, le cortège s’est arrêté à la place du tunnel où le collectif Sud Global, le collectif Faites des vagues et SolidaritéS ont à leur tour pris la parole. Les deux premiers ont évoqué notre responsabilité politique à nous mobiliser depuis ici contre le racisme et les politiques internationales impérialistes menées par la Suisse.

La fin du parcours ne s’est pas faite dans le calme puisque la manifestation est tombée nez à nez avec le stand des « chrétiens pour israël », une organisation évangéliste sioniste. Le stand a rapidement été vidé de ses drapeaux et pancartes sous les chants des manifestantxes : « nous sommes toutxtes les enfants de Gaza ».

Et après ?

La manifestation du 2 avril 2002 a été belle mais rien n’est gagné et il nous faudra nous mobiliser à nouveau pour mettre la pression sur le tribunal qui instruit l’affaire ainsi que sur tous ceux qui se rendent complices des violences policières. Tenons-nous prêtxes !

Nous pouvons déjà annoncer que le 30 aout 2022 – un an après le meurtre de Nzoy – une mobilisation est prévue à Zurich.

P.S.

La famille de Nzoy est toujours à la recherche de témoignages écrits ou de vidéos prises à la gare de Morges ce jour-là. Ils peuvent être transmis à cette adresse : 30.08.morges@gmail.com

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