Antiracisme - Luttes décoloniales Justice pour Mike

RETOUR DE LA MANIFESTATION JUSTICE 4 MIKE DU 13 JUILLET 2024

Aprés le verdict du 8 juillet 2024, lors duquel le président du tribunal a de nouveau exprimé son mépris pour les vies des personnes non blanches en acquittant les six assassins de Mike Ben Peter ( vous pouvez retrouver le compte rendu dans cet article de Renversé). 800 personnes se sont mobilisées durant quatre jours et se sont rassemblées le samedi 13 juillet à Lausanne. Une manifestation pour rappeler que le Canton de Vaud n’a toujours pas indemnisé la famille de Mike Ben Peter quand bien même rien ne fera revenir ce mari et père de trois enfants. Il y a aussi été rappelé qu’encore une fois les institutions vaudoises ont évité d’affronter la réalité pourtant criante du racisme qui pourrit l’État et sa chaîne pénale.

Lausanne |

Éviter cette réalité, n’est pas le fruit d’une justice aveugle, mais celui d’une justice manquant de courage. Ce manque de courage s’inscrit dans une intention claire de préserver le statut souverain et privilégié des personnes blanches, tout en maintenant les personnes racisées dans le statut de subalterne subissant des violences et des discriminations.

Cette intention perpétue des idéologies suprémacistes et néocoloniales.

C’est conscientexs de cette intention que les 800 personnes ont défilé dans les rues de Lausanne, en faisant raisonner leurs voix en mémoire de Mike, Lamin, Hervé, Nzoy : tous tués par la police vaudoise. Les collectifs Kiboko, Sud Global, Bündnis Justice 4 Nzoy, Outrage Collectif et le Collectif Afro-Swiss ont pris la parole durant la marche. À travers leurs discours puissants et empouvoirants, ces collectifs ont su mettre en mots notre colère et rappeler combien nos luttes sont nécessaires et permettent de créer des espaces de résistance face à un système de destruction.

Voici leur discours.

Collectif Kiboko

Aujourd’hui, la justice est bafouée. Ce sont six meurtriers, responsables de violences insupportables, acquittés sans avoir à répondre de leurs actes, à qui la justice permet de s’en tirer sans conséquence aucune.

Cet acquittement, c’est une complicité évidente entre la justice et l’Etat, censés pourtant être deux autorités séparées. D’une même voix, ils rassurent leurs agents des forces de l’ ordre en leur disant que les meurtres d’hommes noirs restent impunis. A chaque fois qu’un homme noir meurt des bras de la police, tous les agents mis en cause s’en sortent indemnes. Comme pour Hervé, Lamine et beaucoup d’ autres, les policiers n’ont rien fait de mal aux yeux du Ministère Public et des juges. Pourtant, nous savons dans notre chair que ses hommes ne seraient pas morts sans intervention policière et nous exigeons la reconnaissance de leur culpabilité.

Cet acquittement, c’est aussi une ouverture aux politiques racistes, à la criminalisation des hommes noirs, à travers des opérations violentes telles que l’opération Bermudes, outil de l’arsenal anti-deal de la Ville et du Canton, qui consiste à harceler les personnes racisées.
Cet acquittement, c’est le champs libre à la répression contre l’immigration et les sans-papiers dans ce système d’asile mortifère.
Cet acquittement, c’est un affront pour quiconque est la cible de profilage racial, des contrôles aux frontières, des contrôles dans la rue, d’emprisonnements administratif. Et c’est le mépris comme réponse à quiconque cherchera la justice et la vérité.

Cet acquittement, c’est une fois encore l’aveu que l’Etat est une machine qui n’a ni remords, ni états d’âme et où tous les coups sont permis.

Aujourd’hui, c’est l’existence de Mike qui est bafouée. C’est le droit à la justice et à la vérité de sa famille qui sont niés. Et à chaque fois que la justice a légitimé la mort de Mike par des arguments fallacieux, c’est l’humanité même qui est attaquée. La logique qui cherche à criminaliser et à blâmer les victimes est inacceptable et doit être erradiquée.

Ce procès a été le théâtre de la déshumanisation, de clichés racistes à l’égard des personnes noires pour justifier la violence qu’ils déchaînent sur leurs corps.

Nous savons toutes et tous que si les accusés étaient des hommes non-blancs et non pas des policiers, le juge n’aurait pas hésité une seule seconde à les condamner face à des témoignages aussi accablants.

Pourtant aujourd’hui, Le juge a légitimé chacune des violences que les policiers ont fait subir à Mike. Le juge a eu l’intime conviction que les policiers n’ont commis aucune erreur, que ce déchaînement de violences était mérité. Ce verdict repose donc sur une inversion totale des rôles, où les bourreaux deviennent les victimes, et la victime devient source de danger. Mais aucune de leur stratégie de confusion ne nous fera oublier l’évidence, les faits, la mort d’un homme. Malgré leur tentatives de détourner l’attention en larmoyant sur la difficulté du métier de policier, le danger, nous connaissons son visage. Et nous avons l’intime conviction qu’il faut le combattre et collectivement, l’abolir.

Aujourd’hui, on se réunit pour ceux et celles qui ne peuvent plus le faire, pour chaque famille qui pleurent des êtres chers-ères, arraché.e.s par la brutalité aveugle, la haine insidieuse et la perversité de ce système. Il n’y a pas d’autre choix que de briser le récit qui nous est imposé aujourd’hui.
À chaque manifestation, à chaque discours, à chaque action, nous faisons un pas de plus vers la justice. Nous continuerons de nous battre pour la dignité, et pour un monde où chaque vie est précieuse et mérite d’être traitée avec respect et humanité !

Nous ne laisserons pas la police s’en sortir,
Nous ne laisserons pas la justice s’en sortir,
Nous ne laisserons pas la Suisse s’en sortir !

Cet acquittement, c'est aussi une ouverture aux politiques racistes, à la criminalisation des hommes noirs, à travers des opérations violentes telles que l'opération Bermudes, outil de l’arsenal anti-deal de la Ville et du Canton, qui consiste à harceler les personnes racisées.

version anglaise

Today, justice is being disregarded. Six individuals, responsible for unbearable violence, have been acquitted without accountability, and the justice system is letting them go unpunished.

This acquittal clearly shows the complicity between the judiciary and the state, which are supposed to be separate entities. In concert, they assure their law enforcement officers that the murders of black men will go unpunished. Every time a black man dies at the hands of the police, all involved officers are left unscathed. As in the cases of Hervé, Lamine, and many others, the police are deemed blameless by the prosecutor and the judges. Yet, we know that these men would not have died without police intervention, and we demand that they be found guilty.

This acquittal also paves the way for racist policies and the criminalisation of black men, including violent operations like Operation Bermuda, part of the City and Canton’s anti-drug measures, which consist of harassing racialised people.

This acquittal allows for the repression of immigration and undocumented migrants under a deadly asylum system.

This acquittal is an affront to anyone subjected to racial profiling, border checks, street stops, and administrative detention. It reflects contempt for anyone who seeks justice and truth.

This trial has been a stage for dehumanisation and racist stereotypes about black people, used to justify the violence inflicted on their bodies. We all know that if the defendants were non-white and not police officers, the judge would not have hesitated for a second to convict them given such overwhelming evidence.

This acquittal is once again an admission that the State operates as a machine without remorse or conscience, where anything goes.

It is Mike’s existence that is being trampled upon today. His family’s right to justice and truth is denied. And every time Mike’s death is justified with false arguments, it is an attack on humanity. The rationale that seeks to criminalise and blame the victims is unacceptable and must be eradicated.

This trial has been a stage for dehumanisation and racist stereotypes about black people, used to justify the violence inflicted on their bodies. We all know that if the defendants were non-white and not police officers, the judge would not have hesitated for a second to convict them given such overwhelming evidence.

Despite their attempts to divert attention by lamenting the difficulties of police work, we recognise the true face of danger. And we have the deep conviction that we must fight it and collectively abolish it.

Today, we come together for those who can no longer do so, for every family mourning loved ones snatched away by the blind brutality, insidious hatred and perversity of this system. There is no choice but to break the narrative that is being imposed on us today. With every demonstration, every speech, every action, we take another step towards justice. We will continue to fight for dignity, and for a world where every life is precious and deserves to be treated with respect and humanity !

We will not let the police off the hook,
We will not let the justice system off the hook,
We will not let Switzerland off the hook !

Sud Global

Chers frères et soeurs, chers camarades,
Encore une fois, justice n’a pas été rendue.
Encore une fois, la Suisse se lave les mains de ses crimes, comme elle l’a toujours fait. Parce que nous devons appeler la mort de Mike pour ce qu’elle est, c’est un assassinat. Un assassinat raciste contre un homme noir, perpétré par le bras armée de l’État, la police. Un assassinat qui s’incrit dans la longue liste des crimes racistes commis par la Suisse depuis l’époque coloniale jusqu’à aujourd’hui.
Parce que oui, nous le répéterons encore et encore. La Suisse est un état raciste et violent qui, plus que quiconque, bénéficie de l’impérialisme racial, ici et ailleurs.
L’acquittement des policiers n’est pas une surprise, loin de là, puisque la Suisse a toujours nié son fondement raciste. Car ici nous sommes en plein cœur de l’Empire, en plein cœur de la modernité occidentale et l’État nous rappelle sans cesse que la vie des damnés de la terre n’a aucune valeur à ses yeux, ici et ailleurs.
Mais nous ne devons pas perdre espoir.
Nous ne devons jamais perdre espoir.
Notre responsabilité est là, nous sommes ceux qui avons à cœur notre humanité et tentons de sauver ce qu’il en reste, au contraire de ceux d’en face qui la renient. Les violents, ce sont eux qui s’octroient un droit de vie ou de mort, qui décident de qui appartient à l’humanité ou pas. Et c’est là que réside le fondement même de la suprématie blanche. Il est de notre devoir de continuer à lutter, pour Mike, pour sa famille, ses proches et pour tous les damnés de terre. Il n’y aura jamais la paix tant qu’il n’y aura pas la justice.
No justice, no peace !

version anglaise

Dear brothers and sisters, dear comrades,
Once again, there is no justice.
Once again, Switzerland is washing its hands of its crimes, as it has always done.
Because we must call Mike’s death what it is : a murder.
A racist murder of a black man, perpetrated by the armed wing of the state, the police.
A murder that joins Switzerland’s long list of racist crimes, from colonial times to the present day.Because yes, we’ll say it again and again. Switzerland is a racist and violent state, which benefits more than anyone else from racial imperialism, here and elsewhere. The acquittal of the police o cers comes as no surprise, far from it, since Switzerland has always denied that its racism. For here we are in the very heart of the Empire, in the very heart of Western modernity, and the State is constantly reminding us that the lives of the the Wretched of the Earth have no value in its eyes, here and elsewhere.
But we must not lose hope.
We must never lose hope.
We are the ones who take our humanity to heart and try to save what’s left of it, unlike those on the other side who deny it. The violent ones are the ones who grant themselves the right to life and death, who decide who belongs to humanity and who does not. And therein lies the very foundation of white supremacy.
It is our duty to continue to ght, for Mike, for his family, his loved ones and for all the wretched of the earth. There will never be peace until there is justice.
No justice, no peace !

Bündnis Justice 4 Nzoy

Bonjour à toux, au nom de l’alliance Justice4Nzoy, nous vous saluons et vous souhaitons une manifestation forte !

Nzoy était un Zurichois de 37 ans qui a été abattu par la police à Morges il y a un peu moins de trois ans. Nzoy devait mourir parce qu’il était noir. Sa mort est un cas typique de violence policière raciste, la raison pour laquelle nous descendons ensemble dans la rue aujourd’hui. Nous nous tenons épaule contre épaule avec les proches de Mike et Nzoy et leur souhaitons de la force pour leur combat.

Les cas de Mike et Nzoy se ressemblent : dans les deux cas, la police a fait preuve d’une grande brutalité à l’égard de leurs victimes, et n’a montré aucune volonté d’aider alors qu’ils étaient en train de mourir. Dans les deux cas, les policiers se sont contredits, ont menti et se sont couverts. Dans les deux cas, les procureurs ont laissé les policiers tranquilles, ont suivi leur version des faits et ont minimisé les actes. Dans les deux cas, les services de l’État ont fait traîner l’enquête, ont fait supporter les coûts aux familles et ont tenté de briser leur résistance. L’arrogance avec laquelle ils minimisent et justifient ces actes est toujours la même.

Ces similarités révèlent la dimension systématique de cette violence. La mort de Mike et celle de Nzoy, ce ne sont pas des dérapages, mais la conséquence d’un système entièrement raciste. L’oppression des personnes de couleur est un élément central de la société dans laquelle nous vivons. Elle se manifeste par la division et la désolidarisation au quotidien, et débouche régulièrement sur une violence meurtrière. L’oppression des personnes de couleur est étroitement liée à l’exploitation capitaliste et à l’abaissement colonial du Sud mondial qui se poursuit encore aujourd’hui.

Notre réponse au racisme est la solidarité et l’organisation. Nous commençons par cela au quotidien : Défendons-nous lorsque des propos et des blagues racistes sont dit. Intervenons lorsque nos frères et sœurs sont harcelés par la police.

C’est une bonne chose que les proches de Mike et Nzoy s’organisent ! Qu’ils n’aient pas perdu courage, qu’ils bravent le harcèlement étatique et continuent à se battre ; cela inspire beaucoup d’autres et leur donne de la force. Mettons-nous en réseau avec d’autres collectifs qui s’occupent de cas similaires, sortons de l’isolement.

Tirons les leçons de l’histoire des luttes antiracistes. Apprenons du mouvement Black Power, de la résistance anticoloniale et du mouvement Black Lives Matter !

La solidarité est notre arme, au quotidien et dans la rue. Déclarons la guerre à ce système raciste, ouvrons la voie à une société solidaire et fraternelle.

version anglaise

Hello everyone, on behalf of the Justice4Nzoy alliance, we greet you and wish you a powerful rally !

Nzoy was a 37-year-old man from Zurich who was shot dead by the police in Morges three years ago. Nzoy had to die because he was black. His death is a typical case of racist police violence, the cause that brings us to the streets today. We stand side by side with the families of Mike and Nzoy and wish them strength for their fight.

The cases of Mike and Nzoy are obviously very similar : in both cases, the police treated their victims with great brutality, showed no willingness to help them as they lay dying, and verbally belittled them. In both cases, the police officers colluded, lied and covered up. In both cases, the prosecutors spared the police officers, followed their accounts and trivialized the crimes. In both cases, state authorities delayed the investigation, passed on the costs to the relatives, trying to break their resistance. The arrogance with which they trivialize and justify these acts is always the same.

These similarities reveal the systematic dimension of racist police brutality. Mike’s death and Nzoy’s death are no exceptions, but the consequences of a thoroughly racist system. The oppression of people of color is a central element of the society we live in. It manifests itself in everyday hostility towards black people, and it repeatedly leads to murderous violence. The oppression of people of color is closely linked to capitalist exploitation and the colonial degradation of the global South, which continues to this day. The racist division of society truly is the secret to the power of the ruling class, one of the most important reasons why we have not overthrown the capitalist system long ago.

lors que durant le procès se déclinent tous les qualificatifs de la bestialité pour décrire Mike et justifier sa mort. Qui à part des racistes peuvent entendre des cris de rage à la place de cris de détresse ? Qui à part des racistes justifient la multiplicité des coups sur Mike en raison "d'une force surhumaine" ?
Qui à part des racistes se mettent à 6 sur le corps d'un homme menotté plaqué sur le béton froid et humide pour le tabasser ?

Collectif OUTRAGE

Avant de commencer, Outrage collectif voulait remercier tous les collectifs et militantexs qui ont fait que ce procès ne soit pas passé sous silence, et qui ont accompagné et accueilli la famille de Mike durant toutes ces années et durant ce procès insoutenable. Ce procès qui ne fait que nous confirmer que la police et la justice sont racistes. Le verdict ne fait que confirmer notre propos : Syndrôme du délire agité ? quoi de plus raciste ? En Suisse on tue un homme, précisons “Noir”- car ce n’est pas un hasard - et les meurtriers sont relaxés. Les meurtriers sont indemnisés.

À travers ce jugement l’État leur dit “merci d’avoir fait votre travail et désolé que vous en ayez souffert”. Alors que durant le procès se déclinent tous les qualificatifs de la bestialité pour décrire Mike et justifier sa mort. Qui à part des racistes peuvent entendre des cris de rage à la place de cris de détresse ? Qui à part des racistes justifient la multiplicité des coups sur Mike en raison “d’une force surhumaine” ?
Qui à part des racistes se mettent à 6 sur le corps d’un homme menotté plaqué sur le béton froid et humide pour le tabasser ?
Pourtant, la témoin-clé est formelle : Lors de l’intervention, elle a entendu la souffrance, les cris de peur et de détresse là où les flics n’ont entendu qu’une voix “oppositionnelle” émergeant d’un corps à mater.
Tout cela sous le regard d’une famille endeuillée. Une famille qui n’a, elle, aucun soutien de l’État. Mais avant tout, une famille vaillante. Non, Monsieur le juge, Mike ne serait pas mort s’il n’avait pas croisé ces 6 policiers ! Non, rien ne justifie qu’on l’ait assassiné de la sorte.

Monsieur le juge, ici nous soulignons l’absurdité de ce qu’on appelle la “Justice”.

Lors du procès, on a entendu plusieurs fois de la part de chaque partie que Mike ne serait pas mort s’il n’avait pas été interpellé par la police.
Pourtant la justice les acquitte en niant l’évidence, en invoquant des causes multifactorielle alors qu’il s’agissait d’un plaquage ventral !
Le multifactoriel c’est ces 6 flics !
Le multifactoriel c’est l’horreur que sont le profilage racial, le poids cumulé des policiers, les coups, le spray au poivre, le déni de sa souffrance. Tout ça sans lui adresser la parole !
Aujourd’hui une agression collective menée par la police en pleine rue, est légitimée par la justice et ce chien de garde de procureur. Mike a été tué, mais Mike est vivant dans l’amour et la lutte de sa famille.
A cette famille vaillante, nous donnons toute notre force et notre soutien.
A Bridget, A Roger, Aux enfants de Bridget et Mike, et toute leur famille, qui ont non seulement perdu un être cher, mais vivent la violence du système judiciaire.
Un système qui les confronte aux meurtriers de Mike, et les force à revivre encore et encore son meurtre.
A cette famille vaillante nous souhaitons la Justice et la Vérité.
Et c’est aux côtés de cette famille vaillante, que le combat continue pour la Justice et la Vérité !

version anglaise

Before we begin, Outrage collectif would like to thank all the collectives and activists who ensured that this trial was not swept under the carpet and who supported and welcomed Mike’s family throughout these years and during this unbearable trial. A trial that only confirms that the police and the justice system are racist. The verdict only confirms what we are saying : excited delirium syndrome ? What could be more racist ? In Switzerland, a man is killed - let’s specify ‘black’ - because it’s no coincidence - and the murderers are acquitted. The murderers are compensated.

Through this judgement, the State is saying to them, ‘Thank you for doing your job, and I’m sorry you suffered’. During the trial, every description of bestiality was used to depict Mike and justify his death. Who but racists could hear cries of rage instead of cries of distress ? Who but racists would justify the repeated beatings of Mike by claiming he possessed ’superhuman strength’ ?

Who but racists would stand over the body of a handcuffed man lying on the cold, wet concrete and beat him ? Yet the key witness is adamant : during the intervention, she heard suffering, cries of fear and distress, whereas the cops only heard an ‘oppositional’ voice emerging from a body to be subdued.

All this happened under the gaze of a bereaved family. A family that has no support from the state. But above all, a brave family. No, Your Honour, Mike would not have died if he hadn’t come across those six police officers ! No, there is no reason why he should have been murdered like that.

Your Honour, we are here to point out the absurdity of what is called ‘Justice’.
During the trial, we heard repeatedly from both sides that Mike would not have died if he had not been stopped by the police. Yet the courts acquitted them by denying the evidence, citing multifactorial causes when in fact it was a belly tackle !
The multifactor is these six cops !

The multifactorial elements are the horror of racial profiling, the cumulative weight of the police officers, the beatings, the pepper spray, and the denial of his suffering. All this without speaking to him !

Today, a collective assault by the police in the middle of the street is vindicated by the courts and the watchdog prosecutor. Mike was killed, but Mike lives on in the love and struggle of his family.

To this courageous family, we give all our strength and support. To Bridget, to Roger, to Bridget and Mike’s children, and their entire family, who have not only lost a loved one but are also enduring the violence of the justice system.

A system that confronts them with Mike’s murderers and forces them to relive his murder over and over again. We wish this courageous family Justice and Truth.

And it is alongside this courageous family that the fight for Justice and Truth continues !

Collectif Le Silure

Je parle pour le collectif autonome Silure de Genève. On est là aujourd’hui pour crier notre colère.
La décision du tribunal lundi dernier est une honte.
Six années de procédure pour en arriver là, c’est une parodie de justice,
c’est la démonstration de la collusion entre police et justice.

A Genève deux personnes sont mortes en cellule le 3 janvier le 22 février dernier. Malheureusement il n’a pas été possible d’entrer en contact avec les proches. C’est pour ça qu’à chaque fois que c’est possible, c’est important de lutter pour que ces morts ne soient pas ignorées, ne soient pas oubliées. La justice c’est pas seulement une pile de manuels juridiques, c’est un rapport de force.

Donc bravo à Kiboko, bravo à toutes les personnes qui depuis 6 longues années ont fait en sorte de rappeler le nom de Mike et d’en avoir fait un symbole.
La lutte ne s’arrête pas après une décision de justice, la lutte ne s’arrête pas parce qu’un procureur a décrété que la vie des personnes noires ne compte pas !

Tant qu’on est là
la lutte ne s’arrête pas.

version anglaise

I’m speaking on behalf of the Silure autonomous collective in Geneva. We’re here today to shout our anger.

The court’s decision last Monday is a disgrace.

Six years of proceedings to get to this point is a travesty of justice,
it’s a demonstration of the collusion between the police and the justice system.

In Geneva, two people died in prison cells on 3 January and 22 February.
Unfortunately, it has not been possible to contact the next of kin. That’s why, whenever possible, it’s important to fight to ensure that these deaths are not ignored or forgotten. Justice isn’t just a pile of legal manuals ; it’s a balance of power.

So, well done to Kiboko and to all the people who, for six long years, have worked to remember Mike’s name and make it a symbol.
The fight doesn’t stop after a court decision ; the fight doesn’t stop because a prosecutor has decreed that the lives of black people don’t count !

As long as we’re here, the fight doesn’t stop.

Collectif Afro Swiss

Lundi dernier, le 8 juillet 2024, la justice vaudoise s’est à nouveau montrée complice d’une police raciste.

Pas de justice, pas de paix !

Pas de justice, pas de paix !

En Suisse, la police peut abuser de son pouvoir, commettre un homicide et tout de même être acquittée.
En Suisse,un agent de police peut asséner des coups dans les parties génitales d’une
personne, lui asperger le visage avec un spray au poivre, la plaquer violemment au sol et être acquitté.
En Suisse, plusieurs policiers peuvent maintenir un homme en position de plaquage ventral pendant plusieurs minutes, malgré ses plaintes et ses cris de souffrance, et être acquittés.
C’est malheureusement ce qui s’est passé le 28 février 2018. Mike Ben Peter, âgé de 39 ans, mari, frère et père de trois enfants, a subi tous ces actes de violence.
Des expertises médico-légales effectuées à l’étranger ont clairement démontré que
l’immobilisation au sol par les policiers a été la cause directe de son décès.
Pourtant, en Suisse, le Tribunal cantonal vaudois a décidé de ne pas en tenir compte et a rendu un verdict d’acquittement lundi dernier, le 8 juillet 2024.

C’est une honte !
Une honte !

En Suisse, on se dit pays exemplaire en termes de respect des droits humains, mais on permet à sa justice de tolérer l’usage disproportionné de la force par la police.
Une justice qui délivre à la police un permis de tuer les hommes noirs.
Et quand elle ne les tue pas, elle les harcèle, les suit, les contrôle uniquement parce qu’ils sont noirs.

Pas de justice, pas de paix !
Pas de justice, pas de paix !

En Suisse, outre les pratiques brutales et sadiques de la police, c’est le racisme systémique qui a causé la mort de Mike Ben Peter. Les policiers, adhérant au mythe de l’homme noir possédant une force physique impressionnante, ont estimé qu’ils devaient être six, SIX, pour l’immobiliser, alors qu’il n’était ni armé, ni dangereux, ni agressif.
En Suisse, ce même mythe prétend que les corps noirs ne ressentent pas la douleur. Les cris de souffrance de Mike Ben Peter n’ont pas été pris en compte.
Comment la justice a-t-elle pu confirmer les témoignages peu crédibles des six policiers, qui affirmaient ne pas avoir interprété les cris de Mike Ben Peter comme des cris de douleur, alors qu’ils étaient six sur lui, chacun pesant entre 70 et 100 kilos ?
Comment est-ce possible ? Comment est-ce possible ?
Cela est possible parce que la police est raciste, parce que la Suisse est raciste.
Cela est possible, car, en Suisse, la souffrance d’un homme noir n’est pas audible pour la police blanche et raciste.
La vie des Noirexs ne compte pas pour vous !
Mais la vie des Noirexs compte !
Depuis les premiers jours de l’esclavage, de la colonisation et de la ségrégation qui sont vos projets de mort, nos vies ne vous importent pas.
Aujourd’hui, en Suisse, nous marchons et nos voix résonnent dans les rues. Elles seront
accompagnées de celles et ceux qui ont lutté pour notre émancipation. Comme elleux, nous continuerons de rêver à un monde où le corps noir ne craindra plus l’espace public, où la vie d’une personne noire aura la même valeur que celle d’une personne blanche. Nous rêvons d’un monde où la justice sera restaurative, complice d’un système abolitionniste. Un monde sans police.
Nous rêvons d’un monde où vos projets de mort seront jugés et où des moyens seront mis en place pour prendre soin et réparer les blessures que vous nous avez infligées.
La vie des Noirexs compte !
La vie des Noirexs comptes !

Nous sommes ici aujourd’hui non seulement pour Mike Ben Peter, mais aussi pour ses proches, et pour toutes les victimes de violence policière. En Suisse, nous demandons que justice soit rendue et que la Suisse cesse de protéger des policiers meurtriers.
Pas de justice, pas de paix !
Pas de justice, pas de paix !

version anglaise

Last Monday, July 8th, 2024, the Vaud justice system once again showed itself complicit with a racist police force.

No justice, no peace !
No justice, no peace !

In Switzerland, the police can abuse their power, commit homicide, and still be acquitted. In Switzerland, a police officer can strike someone in the genitals, spray their face with pepper spray, violently pin them to the ground, and be acquitted. In Switzerland, multiple police officers can hold a man in a belly tackle for several minutes, despite his complaints and cries of pain, and be acquitted.

This is, sadly, what occurred on February 28, 2018. Aged 39, a husband, brother, and father of three children, Mike Ben Peter was killed because of police violence. Foreign forensic examinations demonstrated that the police’s force on Mike, while belly tackled, was the direct cause of his death. Yet, in Switzerland, the Vaud Cantonal Court disregarded this and acquitted all six police officers. The court pronounced a not guilty verdict on Monday, July 8, 2024.

It’s a disgrace ! A disgrace ! In Switzerland, we pride ourselves on being exemplary in terms of human rights, but we allow our justice system to tolerate the excessive use of force by the police. A justice system that gives the police a license to kill black men. And when it doesn’t kill them, it harasses them, follows them, controls them solely because they are black.

No justice, no peace !
No justice, no peace !

In Switzerland, apart from the brutal and sadistic practices of the police, it is systemic racism that caused the death of Mike Ben Peter. The police officers, subscribing to the myth of black men possessing inhumane physical strength, thought they needed six officers, SIX officers, to restrain him, even though he was unarmed, unthreatening, and unaggressive. In Switzerland, this same myth claims that black bodies do not feel pain. Mike Ben Peter’s agonising cries were not heard.

How could the court confirm the questionable accounts of the six police officers, who claimed not to have understood Mike Ben Peter’s cries as expressions of pain, even though six of them were on him, each weighing between 70 and 100 kilos ? How is this possible ? How is this possible ?

This is possible : because the police are racist, because the Justice system is racist, because Switzerland is racist. In Switzerland, this is possible because the white racist police don’t hear black men’s pain and suffering.

Black lives don’t matter to you !
Black lives matter !

Since the early days of slavery, colonisation, and segregation, which are your death projects, our lives do not matter to you. Today, in Switzerland, we march, and our voices resonate in the streets. Our voices are joined by those who fought for our emancipation. Like them, we will continue to dream of a world where the black body will no longer fear public spaces and where the life of a black person will have the same value as that of a white person. We dream of a world where justice will be restorative and aligned with an abolitionist system. A world without police.

We dream of a world where your death plan will be judged and where measures will be put in place to care for and heal the wounds you have inflicted upon us.

Black lives matter !
Black lives matter !

We are here today not only for Mike Ben Peter but also for his loved ones and all victims of police violence. In Switzerland, we demand that justice be served and that Switzerland stops protecting murderous police officers.

No justice, no peace !
No justice, no peace !

Notes

DANS LA MÊME THÉMATIQUE

À L'ACTUALITÉ

Publiez !

Comment publier sur Renversé?

Renversé est ouvert à la publication. La proposition d'article se fait à travers l’interface privée du site. Si vous rencontrez le moindre problème ou que vous avez des questions, n’hésitez pas à nous le faire savoir
par e-mail: contact@renverse.co