Féminismes - Luttes Queer Antifascisme

Riposte contre le rassemblement TERF* 11/06/23 [GENEVE]

(*Trans Exclusionary Radical Feminist)

Venez nombreu-x-se-s dimanche à la place des nations à 13h pour assister en direct à l’annulation du rassemblement TERF qui y est prévu !

Ce dimanche 11/06/2023, place des nations, un rassemblement organisé par « Standing for women », groupe se revendiquant explicitement comme TERF est prévu à 13h. Il est porté principalement par Kelly-Jay Keen, connue pour ses propos haineux et discriminants envers les personnes trans et en particulier transféminines.

Genève |


Qui sont les TERFs ?

Ces dernières années, les discours TERF prennent une place de plus en plus grande dans le débat public s’appuyant sur des arguments réactionnaires et souvent portés par des personnes proches d’idées nationalistes et fascistes.

Les TERFs sont des féministes radicales anti-trans, elles mettent en avant le sexe comme critère définissant les individus, nient l’existence d’une identité de genre indépendante du sexe et luttent pour que les droits des femmes soient liés au fait d’avoir des organes génitaux et reproducteurs « féminins ».

Les principales idées des TERFs :

• Les femmes trans sont des hommes et les hommes trans sont des femmes. Négation de l’identité de genre, seul le sexe prime selon elles. Alors que les personnes transmasculines sont invisibilisées, les personnes transféminines elles, sont vues comme une menace à la féminité et un danger pour les femmes lorsqu’elles ont accès aux mêmes lieux publics (toilettes, compétitions sportives, …)

• Se définir comme trans serait issu d’homophobie internalisée, les personnes trans préféreraient dire qu’elles sont trans pour ne pas admettre être gay. Au delà du fait que l’identité de genre ne définit pas l’orientation sexuelle et qu’il existe des personnes trans hétéro, homo, bi, pan, etc., les TERF pensent sérieusement qu’on passerait par toutes les galères de la transition juste pour pas être gay ?

• Les TERF luttent pour que les droits des personnes trans reculent, en particulier au royaume uni elles dénoncent le système de santé qui selon certains groupes TERF favoriserait les femmes trans [men who call themselves women] par rapport aux femmes cis [women]. Elles militent aussi souvent pour enlever la possibilité de changer de mention de sexe à l’état civil, ainsi que contre l’accès à la PMA, la FIV et les autres moyens d’accès à la parentalité pour les personnes trans.

• …

Les TERFs adoptent des stratégies diverses pour manipuler à leur avantage l’opinion public. Tout d’abord elles jouent sur la « trans-panic » récurrente dans les mouvements anti-trans. L’argumentaire s’appuie sur l’idée que laisser les personnes transitionner et être ouvertement trans amène à corrompre les témoins et en particulier les enfants. Cela à terme amenant à une société où le « wokisme » et « transgenrisme » serait tel qu’il deviendrait impossible de vivre sereinement en tant que cis selon les modèles bienséant de famille nucléaire etc.

Elles jouent sur leur identité de femme biologique et ne manquent pas de se victimiser lorsqu’elles sont l’attaque de mouvements trans. En particulier, lorsqu’elles sont attaquées par des femmes trans, elles s’efforcent à présenter la scène comme une agression sexiste d’un homme sur une femme.

Comme les autres mouvements fascistes et réactionnaires, les TERF brandissent à tout bout de champ la sacrosainte liberté d’expression. Elles crient à la « silenciation » et font appel à l’imaginaire de la « cancel culture » quand elles sont censurées ou que leurs actions sont empêchées. Plusieurs hashtags ont notamment été lancés dans ce sens : #erasewomen et #femaleErasure.
Rappelons juste encore une fois que proférer des propos haineux et discriminants ne relève pas de la liberté d’expression, mais est une prise de pouvoir oppressive envers les personnes/le groupe visé par ces propos.


Quelles sont les revendications de standing for women ?

Si de manière générale les TERF rejettent cette étiquette et préfèrent se définir comme « critiques vis à vis du genre » [gender critical], ce n’est pas le cas du groupe standing for women qui revendique explicitement cette appellation.

Kellie-Jay Keen, fondatrice de standing for women et fervente militante de la cause TERF sera présente dimanche. Elle organise régulièrement ce genre de rassemblements, anime un live youtube tous les mardis appelé « TERF talk tuesdays ». Elle s’est aussi rendue personnellement à des compétitions sportives où des femmes trans concourent pour dénoncer leur participation, a mégenré et dégradé verbalement en public la première scénatrice trans au Royaume Uni McBride, etc.
Elle est également membre de Hands across the Aisle Coalition, visant à mettre en place des alliances politiques au sein de l’extrême droite et des milieux transphobes.
Elle est apparue à la radio ou à la télévision avec les Proud boys, des politiciens et groupes d’extrême droite racistes, homophobes et sexistes.
Le rassemblement de dimanche est l’une des étapes du tour du monde de Kellie-Jay Keen qu’elle organise à l’occasion de ce qu’elle a prénommé la « TERF year ». Elle s’est déjà rendue dans de nombreux pays où elle a été soutenue par des mouvements d’extrême droite réactionnaires, notamment en Australie où elle a reçu le sponsor de coalitions ayant lutté contre le mariage pour touxtes.

Le groupe Standing for women oriente sa lutte vers la redéfinition de termes « essentiels à la définition des femmes biologiques [female] et de leurs droits ». Il propose par exemple de définir « woman » comme « adult human female » en faisant une définition essentialiste excluant de fait les femmes trans. Le groupe cherche également à récolter des fonds par l’appel à dons ou la vente de merchandising (au slogans plus transphobes les uns que les autre : « transgender women are men », « men don’t pass », et même un sweat pour les mec cis alliés : « my wife is a terf », ...) afin « d’organiser une défense face à l’assaut général contre les femmes ». Standing for women est entre autres liés à un projet de parti politique appelé « The other Party » portant une campagne pour l’abrogation du « Gender Recognition Act » du parlement britannique permettant aux personnes trans de changer leur mention de sexe à l’état civil.


Contexte à Genève

Ce rassemblement a lieu dans le cadre du tour du monde de Kelly-Jay Keen à l’occasion de ce qu’elle appelle la « TERF year ». Cependant dans le contexte genevois, cet événement s’inscrit dans la continuité des attaques et discours anti-trans. Rappelons la création récente de l’AMQG (associaiton pour une Approche Modérée des Questionnements de Genre) qui vise à limiter voire empêcher l’accès aux hormones et à des actes médicaux de transition pour les personnes mineures. Rappelons également les deux conférences qui ont été empêchées il y a quelques mois à Genève, l’une de l’essayiste Eric Marty qui présentait son livre transphobe « Le Sexe des Modernes », l’autre autour du livre « La fabrique de l’enfant-transgenre : comment protéger les mineurs d’un scandale sanitaire ? » en présence de Masson et Eliachef, deux transphobes notoires. Dans les deux cas, l’université de Genève ayant préféré protéger la transphobie au nom de la liberté d’expression plutôt que les personnes trans visées par ces discours discriminants et haineux.
Plus récemment, la RTS diffusait un documentaire transphobe, offrant une place généreuse aux idées réactionnaire et à la réappropriation de l’existence de détransitions de genre pour attaquer les personnes trans et leurs droits. Un rassemblement avait eu lieu devant les locaux de la RTS à Genève, mais celle-ci a choisi de diffuser tout de même le documentaire et de rester sourde aux demandes des personnes s’étant rassemblé-x-es.

Les droits des personnes trans et des personnes LGBTQIA+ sont déjà tellement insuffisants, mais en plus ils sont menacés de toute part et nombreux sont les groupes et individus qui sauteront sur les moindres occasions de faire reculer ces droits à Genève et ailleurs. C’est pour ça qu’on ne doit rien lâcher, que nous devons être là à chaque fois qu’ils tenteront de se rassembler, pour leur montrer qu’on se laissera pas faire, et qu’ils n’auront jamais de place ni de voix, ni ici, ni ailleurs. Qu’ils aillent tous mourir !


Contre-rassemblons nous dimanche !

Nous ne pouvons pas rester les bras croisés face aux démonstrations de haine de l’extrême droite, encore moins si c’est fait sous couvert de féminisme radical. Les TERFs ne sont pas les bienvenu-es à Genève, ni ailleurs. Continuons à « silencier » (comme ils disent) les transphobes jusqu’à ce qu’ils se taisent à jamais. Brûlons les TERFs !
Nous lançons un appel à la mobilisation contre la tenue de ce rassemblement. Venez avec de quoi les embêter, les empêcher de parler, d’écouter et de rester. Leur rassemblement n’aura pas lieu.
Toute initiative est la bienvenue de la part des militan-x-t-es, des collectifs féministes, des associations LGBTIQA+, des autonomes, des antifa, des individu-x-es et des habitan-x-t-es de Genève et de partout ailleurs.

Rendez-vous à la place des nations à 13h pile.

Mobilisons-nous contre les réacs, les fascistes et les TERFs !

P.S.

Pour constater par vous même l’étendue de leur bêtise et de leur haine, vous pouvez visiter leur site internet : standingforwomen.com

Agenda

Riposte contre le rassemblement TERF* 11/06/23 [GENEVE]

 dimanche 11 juin 2023  13h00 - 15h00
 dimanche 11 juin 2023
13h00 - 15h00
 place des nations,

 

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