Depuis le 19 janvier, la population française est entrée dans une lutte contre une réforme des retraites imposée par un gouvernement qui ne tient sa légitimité que d’une élection présidentielle dans laquelle Emmanuel Macron a utilisé l’extrême-droite pour obtenir la majorité. Pour imposer sa réforme inutile, le gouvernement français a menti, foulé au pied les institutions de la démocratie représentative en abrégeant les débats et en recourant à l’article 49-3 de la constitution. Face à la réaction légitime de la rue, le ministre de l’intérieur, l’abject Gérald Darmanin, issu des milieux fascistes, encourage les brutalités policières et les arrestations arbitraires qui s’exercent aussi bien contre les manifestations que contre les grèves et les blocages de sites de production.

Dans la même logique de terrorisation des mouvements sociaux, le 25 mars à Sainte-Soline, le gouvernement français et son administration ont manqué de tuer et ont mutilé des manifestant·exs qui protestaient contre la mise en œuvre de gigantesques retenues d’eau destinées à l’irrigation de grandes cultures industrielles.

Ces luttes sociales et la brutalité de leur répression ne peuvent pas nous laisser indifférent·exs. Elles montrent qu’il nous reste une marge de manœuvre contre la toute puissance du capital, mais elles montrent également que ce dernier défend chèrement, sans égard pour nos vies, sa position dominante.

Nous qui habitons la Suisse devons manifester d’autant plus de solidarité avec ces luttes que c’est dans notre pays que se réalisent une large part des profits générés par la privatisation des régimes de retraites (banques, assurance) et par l’industrialisation à outrance de l’agriculture (banques, trading de matières premières).

Anesthésié·exs par des années de concordance et de paix sociale, nous de savons plus réagir face à ce qui devrait nous concerner au premier chef : dégradation continuelle d’un régime des retraites déjà inique, versements massifs d’argent public aux entreprises privées, privatisation de la santé.

Au moins, nous pouvons afficher notre solidarité avec le mouvement français. C’est pourquoi le Silure vous propose une rencontre avec des camarades français.exs en lutte le vendredi 21 avril prochain dès 18h. Ce sera aussi l’occasion de discuter d’un tronçon de soutien au mouvement dans la manifestation du Premier mai.