Précarité Droit à la Ville Queer Féminisme marxiste

TRANS-PEDES-BI-GOUINES EN LUTTE POUR LE DROIT AU LOGEMENT

Lutter pour une ville populaire et inclusive ainsi que contre la hausse des loyers et la spéculation immobilière nous concerne. Nous, le Collectif Radical d’Action Queer (CRAQ) pensons qu’au-delà de la simple “convergence des luttes”, le droit au logement pour touxtes touche particulièrement les personnes LGBTQI+. Trans-pédés-bi-gouines, rendez-vous à la manif le 23.03.2024 à Genève !

Genève |

Contrairement à des idées trop largement répandues, pas touxtes les queers vivent dans des beaux appartements dans des quartiers fraichement gentrifiés. En plus des doubles mécanismes de discrimination à l’emploi et d’évitement de certains environnements de travail considérés comme hostiles, les trans-pédés-gouines,notamment raciséexs, trans et/ou handiExs, restent une classe de travailleurEusexs souvent précarisées. En suisse, face à la hausse constante des loyers et de la spéculation immobilière, des assurances maladies et de l’inflation économique, de nombreuxses personnes LGBTQI+ ont de la difficulté à joindre les deux bouts à la fin du mois.

A Genève comme ailleurs, le manque d’accès à des logements dignes et abordables expose les personnes queer à des violences diverses. La marginalisation et la violence du système capitaliste sur les trans-pédé-bi-gouines a pour conséquence : ruptures familiales, sans-abrisme, discriminations à l’embauche et/ou au logement, recours au travail du sexe, isolement, agressions, violences psychologiques, physiques et sexuelles. Nos coming-out génèrent souvent des situations de ruptures familiales, au travail, amicales et sociales. Être trans-pédé-bi gouine à pour conséquence une plus grande vulnérabilité face à l’accès au logement, aux soins et au travail. Nombreuxses sont les personnes qui, suite à leur coming-out, se retrouvent à la rue, crèchent d’un canapé à un autre, perdent leurs emplois, perdent des soutiens familiaux ou amicaux, dans une ville où trouver un logement relève déjà du parcours du combattant.

L’homo-lesbo-bi-transphobie ne peut être réduite à l’insulte, l’agression physique ou verbale. Qu’en est-il de sa violence systémique, celle où l’on se retrouve viréEx de son appartement, qu’on se retrouve licenciéEx, ou non-employable parce qu’on n’a pas un passing assez cishétéronormé ? Cette homo-lesbo-transphobie là n’a pas besoin de s’exprimer par l’insulte, et elle est très difficile à dénoncer. Cette violence systèmique moins "spectaculaire" (que l’insulte) est omniprésente et a des conséquences bien pires sur nos vies.

Par exemple, à Genève, de nombreuxses jeunes LGBTQI+, souvent mineurExs, se retrouvent mis à la porte du domicile familial , sans ressources. Le manque de ressources (économiques et sociales) et de logement affecte alors gravement la santé mentale, la capacité à suivre les études ou à faire des recherches d’emplois. De plus, le nombre de demandes d’hébergements d’urgence pour ces jeunes dépasse les capacités d’accueil des structures existantes. Afin de trouver un logement, les jeunes se doivent parfois de passer par l’hospice général où à nouveau, les jeunes sont confrontés à des violences racistes, transphobes et homophobes au cours de leur demande de logements. Le parcours à travers l’hospice général est éprouvant pour les jeunes personnes LGBTQI+, d’autant plus si iels sont trans et/ou n’ont pas la nationalité suisse, ce qui a pour conséquence un impact négatif sur leur santé mentale.

Cette difficulté d’accès au logement touche aussi particulièrement les personnes queers requérantExs d’asile. Celles-ci sont confrontéEXs à des conditions d’accueil inhumaines alors qu’elles subissent en plus la violence d’un système queerphobe. A Genève, les services d’hébergements collectifs pour les requérantEXs offrent peu de protection aux personnes LGBTQI+. Les réquérantExs d’asile LGBTQI sont souvent confrontéEXs à des situations éprouvantes de violences et de stigmatisation du fait de leur identité de genre ou orientation sexuelle au sein de ces logements alors même qu’elles ont été contraintes à quitter leur pays d’origine du fait de ces violences.

Au delà de l’agenda politique LGBTQI+ actuel de promotion de « l’égalité des droits », ne serait-il pas temps d’analyser les LGBTQIA phobies et les discriminations de manière systémique et de nous pencher réellement sur les luttes sociales ? La retraite, le travail, le logement, l’asile, les exemples sont nombreux pour affirmer que les luttes trans-pédés-biexs-gouines sont aussi, et en réalité avant tout, une lutte sociale.

Le système capitaliste et sa trans/homo/lesbo/bi-phobie nous précarise et nous isole : face à ces violences, révoltons noux ! Prenons la rue !

Marre d’une ville qui n’appartient qu’aux riches !
Marre de l’isolement des personnes queer !
Marre d’une ville gentrifiée qui exclue les personnes les plus précarisées !

TRANS-PEDES-BI-GOUINES TOUXTES DANS LA RUE LE 23.03.2024 !
APPEL DU COLLECTIF RADICAL D’ACTION QUEER

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