Féminismes - Luttes Queer

Un rassemblement à la lueur des bougies : retour sur la Journée du Souvenir Trans

Le 20 novembre 2022, s’est déroulé la journée du Souvenir trans*. Place de Neuve 18h, les lumières des bougies commencent à éclairer la place. Une centaine de personnes se sont réunie-xs pour commémorer touxtes les personnes trans* assassiné-e-xs, suicidé-e-xs et expulsé-e-xs en Suisse et dans le monde.

Genève |

La Journée du souvenir trans* à tout d’abord commencé par un Trans*freeshop en mixité choisie personnes trans*, non binaires et en questionnement à l’espace autogéré de l’Université de Genève ( Nadir ). Du tissu, des paillettes et de quoi pimper des masques ( ou loups ) flamboyants étaient mis à disposition !! Par la suite, un départ groupé est parti de l’espace pour se diriger vers le lieu du rassemblement à 18h. 

À l’appel d’un rassemblement pour le 20 novembre par le Collectif Radical d’Action Queer ( CRAQ ) et le pôle trans* 360, quelques centaines de personnes se sont réunie-xs à partir de 18h à la Place de Neuve. De nombreuxses pancartes et banderoles dénonçant les violences transphobes étaient présentes. Les discours ont alors débuté à 18h30, à commencer par un discours co-écrit et lu par le CRAQ et le groupe trans* 360 que noux publions ci-dessous.

Par la suite, quelques prises en de paroles ont eu lieu. Notamment une analyse politique sur l’avortement de deux conférences transphobes à l’Université de Genève au printemps 2022, les menaces de plaintes par l’Université qui ont ensuite plané pendant plusieurs semaines ainsi que le traitement médiatique et politique de ces événements. Discours qui faisait le constat d’un véritable enjeu à s’organiser ici ( en Suisse ) et maintenant pour contrer l’offensive réactionnaire au-delà des enjeux de transidentités. 

L’association Transparent, association de parents d’enfants trans* et non-binaires, a entamé un discours de solidarité et de soutien aux jeunes personnes trans* rappelant l’importance des proches dans leurs parcours.

À la suite de ces discours, de nombreuses personnes concernée-xs ou non ont pris le micro pour s’exprimer et rapporter des témoignages en ce jour de commémoration et de lutte.

Le rassemblement s’est ensuite terminé par un moment collectif en mixité choisie personnes trans* et leurs allié-es à l’espace autogéré de l’Université de Genève ( Nadir). Sur place un repas végan et sans gluten attendait les personnes. La soirée s’est déroulée en la musique, autour de jeux de sociétés, de discussions et de rencontres. Une manière essentielle pour noux de conclure cette journée parfois douloureuse et anxiogène. Cette soirée a permis de renforcer nos liens, faire de nouvelles rencontres et créer du soutien entre personnes trans*, non binaires et leurs proches, à Genève et environ. 
 

Bonjour à touxtes, merci d’être là en cette journée du souvenir trans* et non-binaire !

Aujourd’hui noux sommes le 20 novembre, un jour important pour commémorer touxtes les personnes trans* assassiné-e-xs, poussé-e-xs au suicide et expulsé-e-xs de leur pays d’accueil, ainsi condamné-e-xs à des violences certaines. 

En cette soirée noux allons noux exprimer sur des violences transphobes, transmysogines,racistes et putophobe. Certains propos peuvent être difficiles à entendre, n’hésitez à demander de l’écoute à la team care ici présente ou bien à vos proches ce soir. 

Pour rappel, cette journée de commémoration découle de l’assassinat de Rita Hester, une femme trans* afro-états-unienne tuée à Allston, dans le Massachusetts, le 28 novembre 1998. Lors de cette date, noux commémorons une fois de plus nos mort-e-xs, noux revendiquons nos droits, noux visibilisons nos existences, les violences transphobes que noux subissons, nos joies et nos peines, ici et partout dans le monde. 

en quelques chiffres, 

327 ! C’est le nombre de personnes trans* et non-binaires assassiné-e-xs dans le monde entre automne 2021 et automne 2022.

95 % ! C’est le pourcentage de femmes trans* et/ou personnes trans* féminines assassiné-e-xs parmi les 327 personnes trans* et non-binaires assassiné-e-xs. !

 
48 % ! C’est le pourcentage de travailleur-euse-xs du sexe parmi les 327 personnes trans* et non-binaires assassiné-e-xs !
 
36% ! C’est le pourcentage de personnes migrante-x-se parmi les personnes trans* et non– binaires assassiné-e-xs en Europe !
 
L’écrasante majorité des personnes trans* et non-binaires assassiné-e-xs entre 2021 et 2022 à l’échelle globale sont des personnes racisées, noires, et latinEs et travailleuses du sexe.!

La suisse n’est pas une exception : 
 
2/3 ! C’est le nombre de personnes trans* qui ont fait une tentative de suicide en Suisse en 2019 

ON N’OUBLIE PAS, Cristina Blackstar assassinée le 25 février 2022 à Lausanne dans son appartement. 

Et toi aussi MARJO blanchet, parti le 15 avril 2022.

VOS NOMS ON NE LES OUBLIE PAS 

NOUX PENSONS AUJOURDHUI A VOUX ET A TOUXTES LES PERSONNES TRANS TUEES, SUICIDEES ET EXPULSEES ICI ET PARTOUT DANS LE MONDE !

La Suisse n’échappe pas aux violences systémiques cissexistes (en d’autres termes transphobes) notamment face à la justice, la médecine, le droit au séjour, la police, le travail ou encore le logement.

Selon une enquête de Transgender Network, en Suisse, 20% des personnes trans* en âge de travailler sont au chômage. C’est cinq fois plus que le taux de chômage moyen. Ce taux plus élevé n’est pas accidentel, mais relève bien des discriminations structurelles. Plus de 30% des personnes trans* au chômage interrogées ont été licenciée-xs pour cette raison. Le coming-out sur le lieu travail constitue par ailleurs une autre difficulté pour les personnes trans*. Selon le même sondage, le coming-out d’un quart des personnes interrogée-xs a eu pour répercussion une dégradation de la situation professionnelle de celles-ci voire la résiliation de leur contrat de travail. ET n’oublions pas touxtes celleux qui sont poussé-e-xs à la démission. 

Les personnes trans* sont encore trop souvent oubliée-xs et invisibilisée-xs dans les politiques de santé publique. En conséquence, noux sommes plus vulnérabilisé-e-xs face au VIH ou aux autres infections sexuellement transmissibles. De plus, l’accès au système de santé est encore bien trop difficile pour les personnes trans*. Cette situation provient d’obstacles structurels liés aux injonctions binaires et sexistes instaurées dans notre société : documents officiels avec la mention de sexe, manque de formation du personnel médical et thérapeutiques à tous les niveaux, manque de prise en charge inclusive et transaffirmative. Enfin, l’accès aux mesures médicales est un processus pénible durant lequel noux devons sans cesse prouver nos identités. Toute transition, qu’elle soit sociale, médicale ou juridique, relève du parcours du combattant en Suisse : les obstacles sont encore bien trop nombreux, sans parler des coûts financiers astronomiques de ces transitions ou de l’augmentation des primes d’assurance participant ainsi à la précarisation des personnes concernée-xs. 

MARRE DE CETTE SOCIETE QUI NE NOUX RESPECTE PAS !

IL EST TEMPS QUE NOS BESOINS SOIENT ENTENDUS. MAIS DEVANT LE SILENCE ASSOURDISSANT DES POVÛVOIRS PUBLICS ET DES INSTITUTIONS N’ATTENDONS PAS QUILS SE PREOCCUPENT DE LA SANTE ET DROITS DES PERSONNES TRANS* POUR AGIR 

CONTRUISONS DES MODES DE PRISES EN CHARGE COLLECTIVE ET AUTONOME DES BESOINS DES PERSONNES TRANS* 

REPRENONS LE POUVOIR SUR NOS VIES !

DEMANDONS LA LIBRE AUTONOMIE DE NOS CORPS !

ET A BAS LES PERSONNES QUI SOUHAITERAIENT FAIRE RECULER NOS DROITS ! MORT AUX DISCOURS ET POLITIQUES CIS-SEXISTES DE LA CLASSE POLITIQUE ET MEDIATIQUE AINSI QUE DES GROUPES D’EXTREME DROITE !

CAR EN EFFET, depuis 1 an, à Genève, on a pu constater la constitution d’association proche de mouvements d’extrême droite catholiques français ainsi que la montée de discours réactionnaires dont le but est d’alimenter chez l’ensemble de la population une panique de « idéologie transgenre ». Sous prétexte de défendre, les enfants d’un pseudo « lobby LGBT », leur objectif, en réalité est de mener des campagnes pour tout simplement faire reculer les droits des personnes trans* notamment en leur refusant l’accès aux droits et aux soins. Ils essayent de faire monter une panique morale à travers des discours médiatiques sensationnalistes autour des enfants trans*, des femmes trans* lesbiennes ou encore des personnes trans* dans le sport. Ces groupes d’extrême droite portent un projet de société réactionnaire. REFUSONS DE LES ÉCOUTER ET RESTONS SOLIDAIRES pour un mouvement d’émancipation de touxtes, pour un féminisme queer, antiraciste, décolonial et antifasciste !
 
Face à la montée de groupes réactionnaires en Europe, noux ne resterons pas silencieu-s-ex. 
 
Les questions trans* ne représentent pour l’instant pas les discours et mobilisations premières de l’extrême droite en Suisse, qui reste la migration, l’islam et le nationalisme. Néanmoins, lutter pour les droits des personnes trans* c’est lutter sur tous les autres fronts de luttes et difficultés d’accès à des droits sociaux dont les personnes trans* sont souvent plus exposée-xs que d’autres. Ces difficultés d’accès, l’isolement et le manque de soutien ont des répercussions graves sur la santé mentale et psychique des personnes concernée-xs notamment chez les personnes trans* les plus vulnérabilisée-xs, c’est-à-dire les personnes racisée-xs, exilée-xs, travailleureuxes du sexe, pauvrexs. À l’heure actuelle il est extrêmement grave de voir que les conditions d’accueil d’éxilé-e-xs perpétuent les risques de violence et créent des vulnérabilités. Les conditions d’accueil des éxilé-e-xs LGBTQIAP+ sont extrêmement violentes dans les centres d’enregistrement fédéraux et dans les centres d’hébergement collectifs cantonaux. Cette violence ne vient pas seulement de la part d’autres exilé-e-xs, mais aussi du personnel d’accueil, du personnel de sécurité ou des services sociaux, qui perpétuent les mises en danger vécues dans les pays d’origine. Aucune prise en charge psychologique n’est prévue. Les travailleur-euses ne sont pas formé-es et mélangent sexualité, expression de genre et identité de genre. La méconnaissance généralisée favorise des évaluations basées sur des critères souvent stéréotypiques qui rendent le parcours épuisant et provoque un sentiment fort de désespoir. Les exigences cis-hétéro sexistes et racistes du SEM doivent cesser 

Noux rappelons que La défense des droits de personnes trans* ne peut se faire seule, Elle EST ET SERA UNE LUTTE DE CLASSE, ANTI-RACISTE, FÉMINISTE ET ANTIFASCISTE !

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