Dans la nuit du 10 au 11 octobre un tag est apparu à Genève en solidarité avec Vincenzo Vecchi. Il est accusé d’avoir participé à la manif anti-G8 de Gênes en 2001. La justice italienne l’a condamné à 12 ans de prison en vertu d’une ancienne loi fasciste, dite “Pillage et dévastation”. Cette loi, soigneusement conservée dans l’arsenal juridique de l’Etat italien jusqu’à aujourd’hui, permet de condamner n’importe qui ayant participé à une manifestation durant laquelle des “pillages” et des “dévastations” ont eu lieu. Vincenzo risque 12 ans de taule pour avoir participé au contre-G8 de Gênes.
En 2004, la justice italienne a condamné en 1re instance Vincenzo et beaucoup d’autres à de longues années de prison. En 2009, le verdict est confirmé en 2e instance et Vincenzo est condamné à 12 ans de prison. Il se réfugie alors au nord de la France. En août 2019, il est arrêté par la Brigade nationale de recherche des fugitifs en allant au travail. Après des années de procédures, d’accusations invalidées par les Cours de cassation françaises, et d’archarnement judiciaire à son encontre de la part des Etats italiens et français, la Cour de cassation de Paris va rendre son verdict final sur l’extradition ou non de Vincenzo vers l’Italie ce mardi 11 octobre 2022.
Vincenzo a été arrêté sur la base d’un mandat d’arrêt européen, qui consacre la coopération des Etats de l’Union Européenne dans plusieurs affaires judiciaires ces dernières années, qui facilite la répression des mouvements contestataires à l’échelle internationale et, au passage, remet en cause la France en tant que pays d’exil pour les opposant.e.x.s politiques étrangèr.e.x.s. On n’oublie pas le cas d’Emilio Scalzo aussi arrêté chez lui par des flics cagoulés sur la base d’un mandat d’arrêt européen, avant d’être extradé en quelques mois depuis l’Italie vers la France.
21 ans après les faits, la justice italienne et l’Etat français s’acharnent contre Vincenzo alors même que la justice française a cassé par 2 fois la validité du mandat d’arrêt européen contre Vincenzo. Cet acharnement dissimule à peine une volonté politique répressive : celle de briser individuellement Vincenzo et une poignée d’individus isolés, en même temps que d’attaquer directement toute personne qui refuse le capitalise mondialisé, via l’intimidation par la peur. Dans l’affaire de Vincenzo, il n’est pas question d’une quelconque justice, mais bien d’une répression de classe.
Même si le mandat d’arrêt européen est cassé par le verdict du 11 octobre ; même si Vincenzo est finalement acquitté (ce qu’on lui souhaite) ; le signal envoyé est clair : les Etats européens sont prêts à franchir un nouveau cap dans la répression politique des mouvements sociaux. Mais peut-on vraiment attendre autre chose de ces Etats et de leur justice bourgeoise ? Acquittement ou pas, pillage et dévastation ou pas, on ne reconnaîtra jamais cette justice qui travaille sans cesse au maintien du pouvoir en place.
Vincenzo libero !
Feu aux tribunaux !
Pillage et dévastation partout !