Migrations - Frontières Migration MNA

Compte-rendu de la conférence de presse du Collectif Lutte des MNA - 30.07.2019

Ce mardi 30 juillet 2019, le Collectif Lutte des MNA a appelé à une deuxième conférence de presse. Celle-ci a pris une forme un peu particulière. Elle a été changée en un cours d’Histoire factice de la rentrée 2079, durant lequel le professeur a raconté la lutte des MNA, appelée 60 ans plus tard “le grand scandale des années 2010”. Ce cours a été donné devant l’Hôtel-de-Ville afin de revendiquer fermement le droit à la formation pour tous.tes les mineur.e.s et en réaction à la proposition de rencontrer la conseillère d’état en charge le 3 septembre, date tardive ne permettant pas d’espérer une rentrée scolaire 2019 pour les MNA. Récit.

Genève |

Le cours a commencé par un bref mot de bienvenue du professeur à cette rentrée du 30 août 2079, puis il a procédé à l’appel. C’est avec grand plaisir que nous avons constaté que de très nombreuses rédactions étaient présentes : l’ATS, la Tribune de Genève, Le Courrier, Le Temps, la RTS, Léman Bleu, et même... la Radio Suisse Italienne ! Une classe bien remplie !
Mme Anne Emery-Torracinta, en revanche, a répondu absente. “elle est en vacances, m’sieur !” ont répondu certains élèves... Dommage.

Le professeur a commencé son cours en expliquant le contexte de 2019 et a ensuite enchaîné sur l’émergence de la lutte du “Collectif Lutte des MNA” et son déroulement. Il a ensuite proposé à ses élèves de relire la déclaration écrite pour la conférence de presse du 30 juillet 2019 du Collectif, dont voici la retranscription :

Cela fait plusieurs semaines que nous interpellons la Conseillère en charge du DIP et du SPMI, la responsable des Mineurs Non-Accompagnés (MNA), Mme Anne Emery-Torracinta.

Suite à une 1re conférence de presse, un rassemblement qui a réuni plus de 200 personnes, et plusieurs lettres ouvertes et échanges de mails, nous avons enfin reçu une proposition de rendez-vous le 3 septembre, avec le Conseil d’État aux Migrations.

Nous avions demandé un rendez-vous dans les plus brefs délais, en soulignant tout particulièrement l’urgence de la situation, et par conséquent, la volonté des jeunes de trouver une solution au plus vite, notamment quant à leur droit à la formation.

Nous sommes bien entendu heureux.ses d’avoir enfin obtenu un rendez-vous. Néanmoins, nous prenons cette proposition de date comme une marque de mépris face à l’urgence et la gravité de cette situation.

Le 3 septembre, c’est dans plus d’un mois.
Le 3 septembre, la rentrée scolaire aura eu lieu depuis déjà 1 semaine.
Le 3 septembre, les jeunes mineurs actuellement à la rue, y dormiront-ils encore ?

Par notre présence aujourd’hui, nous tenons à revendiquer le droit à l’éducation pour tous, et pour de vrai : il figure dans la Convention des Droits de l’Enfant ; et de plus, Mme Emery-Torracinta elle-même, en a fait un de ses principaux combats politiques, en rendant la formation obligatoire jusqu’à 18 ans, à Genève, dès 2018.

« FO18 a pour ambition d’accompagner chaque jeune vers une formation réussie et de soutenir en particulier les jeunes en difficulté ». (site internet officiel d’Anne Emery-Torracinta ; https://www.emery-torracinta.ch/mon-action/formation/fo-18/)

Cette phrase nous reste en travers de la gorge, vous le comprendrez.

La rentrée 2019, sera la deuxième rentrée où tous les jeunes mineurs suisses devront obligatoirement poursuivre leur formation jusqu’à leur majorité.
La rentrée 2019, sera la deuxième rentrée où les jeunes MNA n’auront pas accès, comme les suisses, à leur droit à la formation.

Notre présence aujourd’hui et la mobilisation des MNA pour leur accès à l’éducation démentent la déclaration de Torracinta du 6 mai 2019, à la RTS « on se trouve face à des jeunes qui nous posent beaucoup de questions, qui pour la plupart ne cherchent pas à s’intégrer et ne restent que quelques jours. »

Madame la Conseillère d’État, nous vous demandons d’agir et ce, avant la rentrée scolaire 2019.

Après une brève conclusion du prof, les personnes présentes ont répondu aux questions des journalistes et l’assemblée s’est dissoute peu de temps après.

Réponse du Conseil d’Etat, par voie de presse

Mauro Poggia, conseiller d’Etat au Département de la Sécurité, de l’Emploi et de la Santé (DSES) a répondu en tant que porte-parole du Conseil d’Etat, en l’absence de Mme Torracinta. Il déclarait être prêt à avancer le rendez-vous fixé au 3 septembre avec la Délégation du Conseil d’Etat aux migrations. Nous lui avons donc adressé une lettre proposant de le rencontrer avant le retour de sa collègue et avons obtenu un rendez vous avec lui le 26 aout. Affaire à suivre...

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