Violences institutionnelles - Enfermement Violences policières Racisme

Justice pour Michael - La police lausannoise a encore tué

L’histoire se répète, et avec elle l’impunité d’une institution policière raciste et coloniale. Les similitudes entre les différentes affaires parlent d’elles-même. Le drame s’est déroulé à quelques mètres de l’endroit où a été tué Mike Ben Peter, dans des circonstances quasiment identiques.
NOUS APPELONS À MANIFESTER LEJUIN 2025 À 14H À MONTBENON, LAUSANNE

Lausanne |

La mort de Michael vient raviver une peine déjà si forte. Le milieu antiraciste uni dans la rage, demande justice. Tous les groupes militants présentent leurs plus profondes condoléances à la famille et aux proches. Les communiqués arrivent de toutes part :


C’est avec douleur que le collectif Jean Dutoit a appris, ce 25 mai 2025, la mort de Michael, La police a encore tué. Cette nouvelle fait écho à une autre tragédie, que le collectif a bien en tête : la mort de Mike Ben Peter. Mike Ben Peter faisait partie du collectif Jean Dutoit et a été tué par l’intervention de 6 policiers en 2018. Les similitudes entre les deux cas ravivent la blessure de ce meurtre. Même rue, même cause : la police présume que c’est un dealer et cela légitime sa violence. Quand est-ce que la police cessera de cibler les hommes noirs ? Quand est-ce que la ville de Lausanne cessera d’augmenter son arsenal policier en restant aveugle aux conséquences ? La mort de Michael est inacceptable et démontre les politique d’un pays qui refuse d’accueillir les personnes et de lutter contre le racisme systémique au sein de son pays.

Comme en 2018, le collectif demande la justice et la vérité pour Michael.
Nous appelons la Suisse et ses habitants à regarder en face la montée du racisme, de la diffamation et des violences inacceptables dont les Noir-e-s sont les cibles. Nous appelons la population à manifester, afin de briser la loi du silence et faire respecter les droits fondamentaux de chaque être humain à Lausanne, dans le Canton de Vaud et en Suisse.

Le Collectif Jean Dutoit


Nous pleurons notre frère, Micheal Kenechukwu Ekemezie. un homme, un fils. un frère, un mari, un père. Sa vie avait une valeur infinie.
Encore un Homme noir arraché à la vie par la violence raciste de la police vaudoise. Il s’agit là encore d’un noiricide. Oui le noiricide c’est ce projet dont le but est d’annuler nos existances.
À sa famille, à ses proches, à toutes celles et ceux qui l’ont aimé : nous vous envoyons notre amour le plus profond, notre rage partagée, notre promesse de ne jamais laisser son nom sombrer dans le silence. Aucun mot ne comblera l’absence. Mais que notre douleur, notre tendresse, et notre engagement vous parviennent. Vous n’êtes pas seul·es.
La mort de Micheal Kenechukwu Ekemezie n’est pas un fait isolé. Elle fait écho à celles de tant d’autres hommes noirs tués par la police vaudoise : Hervé Mandundu, Lamine Fatty, Mike Ben Peter, Roger “Nzoy” Wilheilm.
Et tant d’autres encore, anonymisés, oubliés, effacés.
Leurs morts ne sont ni des bavures, ni des anomalies. Elles sont le produit d’un système : un système policier, carcéral, colonial, raciste, patriarcal, qui normalise le noiricide. Ce système, nous le refusons en bloc. Et nous le nommons sans détour : la violence d’État. La violence blanche.

Le Collectif Afro-Swiss


L’équipe du Sleep-In a appris avec horreur la mort de Michael, une personne récemment accueillie dans notre hébergement d’urgence. Comme tant d’autres, Michael était en quête d’une vie digne, dans un pays qui pourtant lui refusait tout : un logement, un travail, des papiers. Nous gardons de lui le souvenir d’un homme doux, discret, venu partager un repas chaud et trouver un peu de répit pour une nuit. Nous adressons tout notre soutien à sa femme, leurs fils et leur bébé, ainsi qu’au reste de sa famille, ici en Suisse comme au Nigeria, et à ses proches, dont le monde vient de s’effondrer.

Depuis ce drame survenu dimanche, notre maison est en deuil. Ses amis, ceux qui ont partagé la rue, les repas, les nuits, sont sous le choc. Beaucoup nous disent : «  ça aurait pu être moi  ». Cette mort ne peut être dissociée du contexte dans lequel vivent nombre des personnes que nous accueillons : profilage racial, contrôles incessants, peur permanente, violences d’État, exclusion institutionnalisée.

Ce ne sont pas des accidents. Ce sont les conséquences prévisibles et évitables d’un système qui refuse l’humanité à celles et ceux qui n’ont pas les bons papiers.
Comment supporter cela ?
Ce qui s’est passé est insupportable.

Nous, travailleureuses sociales, ne pouvons que témoigner de ce que nous voyons, de ce que nous entendons, et de ce que nous partageons jour après jour. Nous ne pouvons pas – et nous ne voulons pas – nous habituer à ces homicides. Nous refusons d’assister passivement à la déshumanisation des personnes racisées et précarisées.
Combien de temps encore faudra-t-il supporter ça - et l’impunité qui y est associée ?
Combien de vies faudra-t-il encore perdre avant que l’on écoute enfin ceux que notre société laisse dehors ?

Association Sleep-in


Nous pleurons aujourd’hui la mort de Michael
Michael faisait parti de la communauté large de la Demeure / Canopy.
Il était père de deux jeunes enfants. Mari. Frère. Enfant. Ami.
Il était avec nous dimanche, en pleine forme, en pleine santé.
Il nous montrait les photos de son bébé qu’il n’avait pas encore pu voir.
Et le soir, après une interpellation musclée, il serait soi-disant mort d’un malaise.
L’heure est au recueillement
L’heure est aussi à la rage et au combat pour obtenir la vérité et la justice
Michael nous ne t’oublions pas
No justice No peace
Rest in Power

La Demeure


A l’heure où la police continue à tuer en Suisse, aussi récemment que dimanche 25 mai 2025 à Lausanne, la Commission d’expert.e.s chargée de faire la lumière sur l’affaire Nzoy adresse toutes ses pensées aux proches et à la famille de Michael Kenechukwu Ekemezie. Le récent arrêt du Tribunal cantonal vaudois annulant l’ordonnance de classement dans l’affaire Nzoy nous a démontré une fois de plus la partialité du Ministère Public vaudois. Nous réitérons l’importance d’une enquête indépendante et enjoignons le Canton de Vaud à dessaisir le parquet vaudois au profit d’une entité externe au canton. Nous rappelons le rôle indispensable des collectifs qui accompagnent les proches de victimes dans leur combat pour la vérité ainsi que l’importance des mobilisations qui portent la lutte contre les violences policières et le racisme structurel.

La Commission indépendante chargée de faire la lumière sur la mort de Roger Nzoy Wilhelm


Après le meurtre de Michael ce dimanche 25 mai, nos pensées et notre amour vont à l’ensemble de sa famille, à ses proches et à toutes les victimes de violences policières.

Bras armé de l’État, la police continue de tuer en toute impunité. Il ne s’agit pas d’un accident ou d’un hasard, la mort de Michael illustre la guerre permanente qui est menée contre les pauvres et plus spécifiquement contre les personnes racisées administrativement et économiquement fragilisées.

Relégués à l’écart de la société, les plus précarisés sont considérés comme des indésirables, des gens à écarter, à supprimer.

Exposé aux risques et à la violence de la rue, Michael avait des solutions de logement transitoire et fréquentait les hébergements d’urgence quand cela lui était nécessaire et qu’il avait la chance de se voir attribuer une réservation.

Les politiques sociales à destination des personnes en situation de sans-abrisme s’appuyent sur la nationalité et le staut de séjour pour exclure celleux qu’elles ne se donnent pas les moyens d’accueillir. Aussi, les personnes qui dorment dehors à cause du manque de places dans les hébergements d’urgence, les personnes à qui on dit « non » sont, pour l’écrasante majorité, des hommes racisés sans statut de séjour régulier.

Tous les droits étaient refusés à Michael : droit à un logement digne, droit de travailler, droit de construire un avenir, droit d’être avec sa famille, droit à son humanité pleine, droit à la sécurité … Ce dimanche 25 mai, la police lui a retiré son droit de vivre.

Ce système raciste continuera de semer souffrance et mort tant que nous ne l’aurons pas fait tomber.

Collectif 43m2


Nous avons appris avec horreur le décès de Micheal, qui arrive quelque jours après seulement le drame survenu à Genève. Le 13 mai dernier, une personne a été abattue par la police en plein après-midi dans le quartier des Pâquis à Genève. Y a-t-il eu échange de tirs, situation dangereuse pour la police ? Non. La personne était montée sur le toit d’une voiture et agitait un couteau. C’est ce qui a déterminé les flics à tirer à quatre reprises, tuant la personne et mettant en danger quiconque se trouvait dans les parages à ce moment. Il s’agit d’un meurtre policier de plus en Suisse romande. L’arsenal dont disposent les flics est immense (spray, tasers, protections individuelles de toutes sortes) et se développe sans cesse, mais ils ne peuvent pas s’empêcher de tuer des gens. Comme le souligne Didier Fassin dans La Force de l’ordre (2011), c’est le désœuvrement de la police et l’impunité dont elle jouit qui contribue à transformer en tragédies des événements que le dialogue et l’empathie pourraient régler aisément. Il faut dénoncer le silence et l’inaction des autorités et des partis politiques sur cette situation qui ne trouvera sa solution que dans un désarmement puis un démantèlement des forces de polices. Les personnes qui souhaiteraient partager des informations sur le meurtre des Pâquis peuvent écrire à coalitioncontrelescrimespoliciersCH@proton.me

Le Silure à Genève

première manifestation spontanée du 27 mai 2025



Communiqué de Presse - La police lausannoise a encore tué
Il s’appelait Michael Kenechukwu Ekemezie.
Il était père d’un garçon de deux ans et d’une petite fille de deux mois. Sa femme et lui venaient de se marier. Il est né le 23 avril 1986 au Nigeria. La police de Lausanne l’a tué le dimanche 25 mai 2025.
Michael faisait partie de Canopy - un groupe luttant sur les thématiques du droit au logement et au travail, et pour la régularisation des sans-papiers - qui a entre autre rédigé le Manifeste pour habiter, travailler et participer 1. Ce document a été adressé aux politiques de Lausanne, Prilly, Renens et du Canton de Vaud et a été présenté à la Haute École de Travail Social de Lausanne.
Les quatres policiers impliqués dans sa mort, bien qu’ils soient prévenus pour homicide par négligence par le Ministère Public sont toujours en service. Ils patrouillent dans la ville, alors qu’ils viennent de tuer sur la base d’un contrôle au faciès.
Les témoignages du voisinage s’accumulent, et rapportent l’extrême violence de l’intervention de la police : alors qu’il était maintenu à terre, le visage écrasé contre le sol, Michael appelait à l’aide, il disait très explicitement qu’il avait mal et qu’il se sentait mal. Le communiqué du Ministère public ne mentionne ni l’arrestion violente, ni le placage au sol, mais parle d’une "situation revenue au calme". Moins d’une heure s’est déroulée entre l’interpellation de Michael et sa mort. Or dans leur communiqué, les autorités se sont empressées de parler d’un « malaise », insinuant que sa mort est un événement totalement isolé de l’intervention elle-même. Ces tactiques narratives sont systématiquement mises en place puis reprises massivement par les médias- en Suisse ou ailleurs - lorsqu’un homme noir meurt entre les mains de la police. L’histoire se répète, et avec elle l’impunité d’une institution policière raciste et coloniale. Les similitudes entre les différentes affaires parlent d’elles-même. Le drame s’est déroulé à quelques mètres de l’endroit où a été tué Mike Ben Peter, dans des circonstances quasiment identiques.
Les investigations sont confiées au Détachement d’investigations spéciales policières (DISPO) et menées par les inspecteurs de la police de sûreté de la police cantonale vaudoise. Une décision incompréhensible : après le procès Mike Ben Peter, les avocats de tous les partis s’étaient accordés sur le fait qu’ils n’avaient jamais vu une enquête aussi bâclée. La police ne peut structurellement pas enquêter sur elle-même, ni efficacement, ni de manière impartiale. C’est pour ces raisons que nous demandons que la Municipalité de Lausanne et le Canton de Vaud garantissent :
  • La suspension immédiate des agents impliqués
  • La saisie et l’archivage de l’ensemble des documents (caméras de surveillance publique,
    cameras du poste de police, bodycams, discussions radios des agents, PVs...)
  • Le transfert de l’enquête au Ministère Public d’un autre Canton pour réduire les risques
    de collusion
  • La nomination d’un•e expert•e médico-légal•e sans lien avec la police ou la justice
    vaudoise
  • La conduite d’une enquête de voisinage rigoureuse et la publication d’un appel à témoins
    garantissant la protection des sources
    Les heures et les jours à venir sont déterminants et cruciaux pour mettre la lumière sur ce crime
    raciste. Un appel à témoins invite toutes personnes ayant des informations sur cette affaire à
    contacter : coalitioncontrelescrimespoliciersCH@proton.me
    Justice et vérité pour Michael Kenechukwu Ekemezie. Stop aux violences policières
    Communiqué en version pdf


Les signataires de l’appel à manifester
  • Kiboko - Justice pour Mike
  • Justice pour Nzoy
  • Outrage collectif
  • 43M2
  • Colectif sud global
  • Colectif afro-swiss
  • Collectif contre-attaque et autonomie
  • Association SLEEP-IN
  • la demeure
  • Jean Du Toit
  • Dynamic Wisdom
  • A Qui Le Tour
  • le Silure
  • les Médusales
  • Grondements des terres
  • Bibliothèque autogérée queer feministe de la Molène
  • Al manba Marseille
  • Collectif RDR Briançon
  • Strix Calais
  • Help4Dunkerque
  • Revue Z
  • Tous migrants
  • Observatoire citoyen des morts dans les prisons suisses
  • Parlons prison Vaud
  • La Prison Tue
  • Jupiter Collectiv
  • Grève féministe Vaud
  • Solitarités

Agenda

Manifestation 7 juin - Justice pour Michael - La police lausannoise a encore tué

 samedi 7 juin 2025  14h00 - 19h00
 samedi 7 juin 2025
14h00 - 19h00
 Esplanade de Montbenon,

 

Esplanade de Montbenon, Lausanne

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