Migrations - Frontières Migration Droit à la Ville

Pour une ville agréable pour touTEs, pas de frontières dans nos quartiers !

À Genève, il suffit de se balader au centre-ville durant une journée pour se rendre compte qu’il n’appartient pas à tout le monde. Pendant que les cadres et les banquiers jouissent de la ville en toute tranquillité, les contrôles aux faciès insécurisent ce même espace pour les personnes sans statut légal. Pour ces dernières, un contrôle de police peut impliquer des interdictions de périmètres, des heures en garde à vue, des mises en détention ou même des expulsions.

Genève |

Ce sont les lois et la police qui posent les bases de cette ségrégation spatiale. Le droit suisse considère comme délit pénal le simple fait de séjourner en Suisse sans autorisation. Une personne sans statut légal peut alors dès lors être incarcérée à Champ-Dollon pour plusieurs mois sans avoir commis le moindre délit si ce n’est de ne pas avoir les « bons papiers ». Et si ce n’est pas le pénal qui les attend, nombre d’entre eux sont placés en détention administrative en vue d’une expulsion.

Pour Perce-frontières, la lutte pour reprendre ensemble la ville doit prendre en compte le harcèlement juridique et policier que subissent les personnes non-blanches à Genève et qui a des implications directes sur la manière dont ces dernières peuvent se mouvoir. Lorsque l’on connaît notamment la menace de l’incarcération ou de l’expulsion quand on bouge dans l’espace public, on ne peut qu’adapter son comportement : éviter certaines rues, faire des détours pour se rendre à des rendez-vous, sortir à des heures précises, ou simplement ne pas sortir. Même se rendre à un rendez-vous à l’OCPM, par exemple, revient à fréquenter une zone dangereuse, alors que ne pas s’y rendre sera interprété comme une soustraction à l’autorité. Résultat : des situations paradoxales et absurdes où l’autorité convoque des personnes à des rendez-vous tout en les empêchant de s’y rendre.

En plus du bannissement du centre urbain par ces mécanismes racistes, les personnes en exil sont assignées à des zones qui sont le reflet de leur exclusion. En effet, ils.elles sont logé.e.s dans des bunkers, relégué.e.s au troisième sous-sol, loin sous les pieds d’une population qui ignore ou tolère largement cette situation. Les foyers hors-sol quant à eux sont souvent excentrés et mal desservis par les transports publics. Un exemple parmi d’autres, le foyer des Tilleuls collé au tarmac de l’aéroport de Genève qui sera bientôt détruit, mais pas pour les bonnes raisons : à sa place sera construit une prison administrative supplémentaire et un « centre fédéral de départ ». Pour au moins toutes les raisons énoncées ci-dessus Perce-frontières invite tout le monde à venir à la manifestation pour le droit à la ville le 7 octobre à 17h00 à 22 cantons.

Continuons à nous mobiliser pour que la ville appartienne à toutes et tous !
Pas de frontières dans nos quartiers !
Contre le harcèlement policier et judiciaire des personnes en exil !
Pour une vie agréable pour toutes et tous !

P.S.

Perce-frontières comprend cet appel dans le cadre de la campagne “Pas de frontières dans nos quartiers”. Informez vous sur www.pas-de-frontieres.ch

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