Jean Dutoit
Le Collectif Jean Dutoit est né en 2015 à Lausanne (CH) de la rencontre d’une centaine de personnes originaires d’Afrique de l’Ouest avec un groupe de citoyen·nes suisses. Le collectif s’est formé dans le but de trouver un toit pour ses membres africains qui vivaient et dormaient à la rue faute d’hébergement disponible.
Sous la devise « Nobody should sleep outside », le Collectif Jean Dutoit agit principalement et concrètement en occupant des bâtiments vides et en négociant ensuite avec leurs propriétaires le droit d’habiter le lieu durant un temps. Depuis sa création, le collectif est composé des « membres résidents » issus de la migration et des « membres d’interface » issu·es de la société civile locale. Les premiers sont ceux qui habitent la maison occupée par le Collectif où ils vivent et organisent leur vie collectivement selon des principes d’autogestion. Les seconds sont celles et ceux qui participent régulièrement aux réunions hebdomadaires de la maison et mettent à contribution leur savoir-faire dans les échanges du Collectif avec les propriétaires, les autorités publiques, les gens du quartier et les médias. Depuis bientôt 10 ans d’existence, ces mode d’action et d’organisation ont permis aux membres du collectif de pallier à une carence politique et sociale concernant l’hébergement d’urgence et la politique d’asile en Suisse.
Si la recherche d’un toit constitue de sa création à aujourd’hui l’objectif premier du Collectif Jean Dutoit, son histoire et les conditions d’existence de ses membres africains en Suisse l’ont confronté à d’autres enjeux qui dépassent le seul accès au logement. Violences policières, renvois, exclusions et stigmatisations, c’est l’accueil que réserve la Suisse à ceux qui survivent à la traversée de la Méditerranée. Durant son histoire, le Collectif s’est donc retrouvé ponctuellement engagé à lutter contre les violences systémiques dont ses membres résidents sont la cible et à construire des alternatives viables.
En 2018, le Collectif Jean Dutoit a publié un livre qui approfondit la genèse du collectif et les enjeux politiques et sociaux liés aux conditions d’existences de ses "membres résidents" en Suisse, voir "Rapport pour les droits et la mobilité des personnes noires africaines en Suisse et en Europe".