Introduction
Le collectif féministe des personnes en formation (dont l’acronyme est CFPF) s’est créé en début d’année scolaire à Genève afin de nous organiser en vue de la grève féministe du 14 juin prochain.
Nous sommes un collectif qui s’est uni autour d’un féminisme qui ne reproduit pas d’oppressions. Le CFPF se réunit en mixité choisie sans mec cis-genre [1]. Nous pouvons ainsi nous organiser entre nous selon nos propre besoin et mener cette lutte féministe qui est la notre.
Pour commencer, les mots ont leur importance, nous parlons de grève féministe et non de grève des femmes. Cela car nous souhaitons faire une analyse des rapports de pouvoir qui traversent notre société en termes de genre et non en termes de sexe. Nous avons choisi les termes de personnes en formation et non d’étudiante car nous souhaitons montrer que les revendications que nous portons visent à changer les structures de tous nos lieux de formation afin que ceux-ci deviennent accueillant pour toutes les personnes les utilisant. Enfin, l’utilisation du mot « personnes » permet d’inclure les identités de genre qui sont trop souvent invisibilisées. Nous revendiquons un féminisme qui dépasse la binarité des genres.
Notre réflexion se veut également globale et inclusive de tou.te.x.s. Nous souhaitons construire des lieux de formation exempts, le plus possible de dominations et d’oppressions. C’est pour cela que tout ce qui va suivre, même si ce n’est pas toujours formulé expressément, se veut, et doit être compris dans une lutte globale contre le capitalisme, le racisme, le sexisme, l’hétérocispatriarcat, la bi et panphobie, le classisme, l’islamophobie, la grossophobie (liste vraiment non exhaustive et inspiré de nos camaradexs du 8 mars).
Cet ensemble de textes est publié avec comme perspective la grève du 14 juin. En deux mots, il s’agit d’une grève de toutes les personnes qui ne sont pas des hommes cis. Ce jour là, nous n’irons pas au travail, nous ne nous occuperons pas des foyers mais nous serons dans la rue pour exprimer notre colère face à cette société patriarcale. En effet, tant au boulot qu’à la maison, notre travail est invisibilisé, moins bien payé, moins valorisé, à temps partiel, plus précaire. Pour ces raisons là et bien d’autres encore, des collectifs locaux, cantonaux, romands, suisses se sont créés pour organiser cette grève d’envergure nationale.
Nous affirmons que le féminisme et un moyen de lutte indispensable à la destruction du capitalisme.
Si le nombre de revendication est impressionnant c’est qu’il faut se souvenir que l’inscription du principe d’égalité dans la constitution suisse remonte à moins de 40 ans. En 1991 une première grève nationale féministe demande l’application de ce principe d’égalité constitutionnel. Celle-ci nous rappelle que la grève est un moyen de construction d’un rapport de force nécessaire à changer les structures légales, sociales et économiques. Dans les questions féministes, le privé est éminemment politique et c’est donc l’ensemble de la structure qu’il faut changer. Cela s’obtient par de grands moments d’effervescence collective mais également par nos interactions, par la solidarité que nous créons au jour le jour et par une bienveillance qui défiera la compétition que l’on nous impose dans cette société aux logiques marchandes et capitalistes. Nous devons nous organiser collectivement pour changer l’ordre établi et aller vers une société plus juste, plus égalitaire, plus collective et résolument féministe. Nous affirmons ainsi que le féminisme et un moyen de lutte indispensable à la destruction du capitalisme.
Revendications
Toutes nos revendications ont étés déposées aux directions de l’Université avec un préavis de grève. Nous avons construit ces revendications au cours des 10 derniers mois avec les différents établissements de formation ainsi qu’avec plusieurs autres syndicats, associations et collectifs. Nous avons au mieux essayer de combiner les avis de tout.e.x.s les personnes concerné.e.x.s
Nous avons été d’accord de faire un travail pédagogique dans nos textes et dans les différentes assemblées générale qui ont eu lieu ces derniers mois. Cependant, nous souhaitons aussi exprimer notre colère. Parce qu’on en a marre de se faire harceler, de ne pas obtenir les mêmes postes que les hommes cis, d’entendre des exemples sexistes à longueur de cours, de subir des regards déplacés, de se sentir mal à l’aise dans les toilettes, d’avoir des auditoires qui s’appellent encore droit de l’homme, de subir des blagues sexistes, et j’en passe.
(1)