Sommaire
- Mise à jour
- Mercredi 13 mai
- Mardi 12 mai
- Lundi 11 mai
- Dimanche 10 mai
- Samedi 9 mai
- Vendredi 8 mai
- Jeudi 7 mai
- Mercredi 6 mai
- Mardi 5 mai
- Lundi 4 mai
- Vendredi 1er mai
- Jeudi 30 avril
- Mercredi 29 avril
- Mardi 28 avril
- Dimanche 26 avril
- Samedi 25 avril
- Vendredi 24 avril
- Jeudi 23 avril
- Mercredi 22 avril
- Mardi 21 avril
- Lundi 20 avril
- Samedi 18 avril
- Vendredi 17 avril
- Lundi 13 avril
- Dimanche 12 avril
- Samedi 11 avril
- Vendredi 10 avril
- Jeudi 9 avril
- Mercredi 8 avril
- Mardi 7 avril
- Lundi 6 avril
- Dimanche 5 avril
- Samedi 4 avril
- Vendredi 3 avril
- Jeudi 2 avril
- Mercredi 1er avril
- Mardi 31 mars
- Lundi 30 mars
Mercredi 13 mai
16h : Dans un article intitulé « La précarité accroît l’exposition au virus », la Tribune de Genève écrit : « Les personnes précaires sont ainsi 3,5 à 4,5 fois plus exposées au virus que la population globale du fait notamment de la promiscuité, mais aussi parce qu’elles accèdent difficilement au dépistage et qu’elles parviennent péniblement à respecter les règles d’isolement et de protection sanitaire. » S’il n’est pas inutile que le journal relaye ce type d’informations, ni que MSF et les HUG produisent des données sur le cas du Covid-19, rappelons qu’il ne s’agit pas là d’un scoop. Les mécanismes étaient déjà connus : dans diverses situations (logement, travail, accès à la santé), les personnes précaires en Suisse se voient imposer une promiscuité, doivent renoncer aux soins et subissent des inégalités d’accès à la prévention. A quand un changement de paradigme : on « découvre » à chaque fois la partie immergée de l’iceberg, la précarité et ses funestes conséquences, mais à quand une dénonciation des mécanismes qui les engendrent en vue d’y mettre fin ? (Source : Tribune de Genève)
9h : L’interdiction de se rassembler à plus de 5 personnes est-elle comptée ? Alors qu’hier à Genève, un mineur s’est fait coffrer pour une action « 4m2 » (cf Le Courrier), des voix se font entendre dans les médias alémaniques pour la fin de cette interdiction. À Berne, Der Bund fait sa une et son édito sur le sujet. Le journal pense qu’il faut mieux avoir des manifs encadrées et négociées avec la police qu’une interdiction intenable sur le long terme. Le chef de la police Reto Nause est critiqué pour son zèle particulier à réprimer les rassemblements progressistes (1er mai et grève du climat). Même chose dans la NZZ qui prend aussi position contre l’interdiction des manifestations, tout arrive (lorsqu’on est mis sous pression) ! (source : La presse RTS La 1re, Der Bund, Le Courrier, NZZ)
8h30 : La plupart des prisons romandes à l’exception de celle de Crêtelongue en Valais ont rouvert leurs parloirs lundi dernier. L’association REPR (ex-Carrefour Prison) a fait un tableau sur son site internet avec les conditions qui varient d’une prison à l’autre (durée maximum, nombre de personnes admises, enfant ou pas, etc) (Source : REPR)
8h : Dans le journal Vivre Ensemble du mois de mai, un exemple concret de la politique de la conseillère fédérale K. Keller-Sutter (PLR) qui a choisi la poursuite des procédures d’asile, et donc des refus. On y lit le témoignage d’un requérant d’asile de 20 ans désespéré après avoir reçu une décision Dublin de renvoi vers la France alors qu’il était en quarantaine. Son compagnon de chambre a été testé positif au Covid-19. (Source : Asile(point)ch)
Mardi 12 mai
8h30 : Comme à Nantes ou Toulouse hier, un rassemblement contre le retour à l’anormal est annoncé le samedi 16 mai à 11h devant le Centre hospitalier Arve Léman de Contamine-sur-Arve (Haute-Savoie). "Soutien aux Soignants qu’on applaudit depuis 2 mois, et qui vont maintenant avoir besoin de notre soutien actif pour revendiquer ce qui nous est tous dû : un hôpital public fort, des soins de qualité, des conditions de travail décentes, et des vrais salaires. En raison des conditions sanitaires actuelles, les rassemblements de plus de 10 personnes sont interdits. Cet interdit a probablement une vraie justification sanitaire, et par un heureux effet collatéral, il permet au gouvernement de nous empêcher de manifester. Vous êtes appelé.e.s à respecter strictement et ostensiblement les gestes barrières et la distanciation sociale. Il est également souhaitable que tout le monde porte un masque." (source : chaîne de messages)
8h : Dans la NZZ du jour, un article sur la mauvaise gestion policière de la manifestation anti-confinement de samedi dernier. Le journaliste pense qu’il aurait fallu leur appliquer la même répression que lors du 1er mai ou contre la manifestation des « autonomes de gauche » (Linksautonome) en avril. (Source : NZZ)
Lundi 11 mai
13h : Le Temps publiait jeudi un article et un éditorial sur l’impact de la pandémie sur le marché de la santé en Suisse. Le marché de la santé a été construit, en Suisse, à marche forcée, entre 1980 et le début des années 2000. Aujourd’hui, l’essentiel des hôpitaux du pays sont des sociétés anonymes. Les produits que commercialisent ces sociétés consistent en une offre chirurgicale ultra-technique : pose de prothèses articulaires (+ 145 % de prothèses de genoux en dix ans), bypass gastriques, changement de valves cardiaques, ablation de la prostate, etc. Les robots qui assistent certaines de ces opérations, les infrastructures dans lesquelles elles se déroulent doivent être amortis et donc fonctionner à leur rendement maximum. Face à la pandémie, le Conseil fédéral a interdit ces opérations faisant perdre deux mois d’amortissement aux hôpitaux. Le 5 avril déjà, l’Hôpital cantonal des Grisons déclarait au TagesAnzeiger devoir emprunter pour payer les salaires.
Le Temps présente (malgré le titre [de l’édito]) la situation comme un problème collectif auquel il s’agirait de trouver une solution rationnelle. Or, il s’agit bien d’une lutte pour conserver les profits des actionnaires et les salaires du management des hôpitaux et des assureurs. C’est la voie choisie par Michel Guillaume, qui n’envisage qu’une piste : la couverture de ces centaines de millions de francs de déficit par la collectivité, via l’impôt ou via les primes d’assurances maladie. Guillaume réclame, dans l’édito, une baisse des primes et la dissolution des colossales réserves des caisses. Mais ces réserves, c’est bien par l’accumulation des primes qu’elles ont été constituées. C’est ainsi qu’après avoir vu leur temps maximal augmenté à 60 heures par le Conseil fédéral, les aides-soignantes hospitalières contribueront (en proportion de leurs revenus respectifs) en moyenne 100 fois plus au financement des hôpitaux que Pascal Couchepin ou Charles Kleiber. (source : Canal Telegram Détaché de presse)
12h : Contrairement à ce qu’on entend parfois, le statut de travailleurs·euses saisonniers n’a pas disparu en Suisse. La Liberté de samedi dernier cite une étude de 2014 selon laquelle « l’agriculture suisse a besoin d’environ 20 000 à 25 000 saisonniers étrangers chaque année. Ils viennent principalement de Pologne, du Portugal, de Roumanie et de France. » À Genève, un avion venu du Portugal a amené des saisonniers pour travailler dans les vignes : "141 travailleurs portugais ont atterri à l’aéroport de Genève en provenance de Porto". (source : La Liberté, 20 minutes)
10h : Plusieurs manifestations anti-mesures d’urgence ont eu lieu à Berne, Saint-Gall et Zurich samedi dernier. Les photos sont assez éloquentes à Berne (le plus grand rassemblement avec près de 500 personnes), on y voit des adultes de tout âge, des parents venus avec leurs enfants, des personnes en fauteuil roulant et des hippies qui font de la méditation. Sur les panneaux, des messages "non à la dictature de la santé", "vive l’amour et la liberté", ou "les médias sont le virus". Les manifestants ont refusé de se disperser pendant plusieurs heures et ont fait exprès de se tenir proches et de s’embrasser. Aucune arrestation mais beaucoup de contrôles par la police, qui était sur les nerfs. Le chef de la police Reto Nause (PDC), artisan bien connu de la répression des manifestations à Berne, a déclaré à la tv "mon cœur saigne d’un point de vue épidémiologique". Plusieurs manifestants évoquaient aussi la défense du système politique suisse (démocratie semi-directe) contre le pouvoir sur ordonnance du Conseil fédéral. Il s’agit d’une lame de fond germanophone puisqu’il y a eu des manifs anti-confinement le même jour en Allemagne. La Berner Zeitung souligne que cela n’avait rien à voir avec une manif habituelle car il n’y avait pas de sonorisation ni de slogans. Pour le 20 Minuten, c’est un certain Alec Gagneux (sorte d’Etienne Chouard alémanique) qui est derrière cette manif, une affirmation sujette à caution car il paraît clair qu’il n’y avait pas d’organisateur au sens où on l’entend habituellement. (Source : Der Bund, Berner Zeitung)
8h : Les CFF ouvrent les toilettes des gares au public, sans système payant. Il aura fallu une pandémie pour que tout le monde puisse se laver les mains gratuitement… (source : RTS La 1re)
Dimanche 10 mai
16h : Dans la WOZ de jeudi dernier, un article sur la répression du 1er mai à Berne et Zurich et leurs justifications politiques. Non, le Conseil fédéral n’a pas demandé de dissoudre toute manifestation, la preuve la répression a été différente d’un canton à l’autre ; Novartis veut se racheter une image en distribuant des doses d’hydroxychloroquine dans le monde ; portrait d’un requérant d’asile d’origine guinéenne et membre de l’Autonome Schule Zürich qui coordonne des distributions de nourriture dans les foyers ; les aides à domicile venues d’Europe de l’est se retrouvent sans revenu. (source : WOZ)
Samedi 9 mai
18h : Les assurances maladies continuent de se gaver, et même plus avec les effets collatéraux de la pandémie. Dans la TdG de vendredi, un article parle des problèmes financiers des jeunes mères qui doivent casquer pour leurs frais médicaux post-partum car les cabinets sont fermés. Normalement, "une couverture complète des soins est assurée par la LAMal pendant les cinquante-six jours qui suivent l’accouchement. Or les mères qui ont accouché aux mois de mars et avril se sont retrouvées devant des cabinets fermés par la crise sanitaire. Les assureurs, eux, ne veulent rien entendre : pas question de prolonger le délai de couverture." Il n’y a pas de petits profits dans ce système sans foi ni loi (source : Tribune de Genève)
13h : Encore quelques détournements d’affiches "Merci" à Genève. "A la violence du système carcéral. A la direction de Champ-Dollon qui envoie au cachot les prisonniers qui manifestent pour des conditions sanitaires dignes", De nous faire découvrir la solidarité collective pour bientôt l’effacer sitôt les magasins ouverts", "Aux dirigeant.e.x.s et aux patron.ne.x.s pour qui nous protéger restent dans leurs résudences secondaire pendant que d’autres continuent à travailler pour leurs profits".
12h : Les HUG et MSF ont fait une enquête samedi dernier dans la fille de plus de 2’000 personnes venues pour la distribution de colis alimentaires à la caserne des Vernets (Voir Suivi des 4 et 8 mai). Résultats : plus de 60 % n’ont pas d’assurance maladie et 52 % sont des personnes sans-papiers. Sur ces dernières, le chef du département de médecine de premier secours aux HUG dit : « Il y a en effet plusieurs milliers de personnes dans notre canton […] qui gardent nos enfants, qui font des ménages à nos domiciles, qui sont engagées dans la restauration mais sur des contrats extrêmement précaires […] elles n’ont aucune réserve financière, peut-être pour 2 ou 3 semaines mais pas au-delà ». Sont touchées, à présent, aussi « des personnes avec des permis de séjour, des personnes parfaitement intégrées ici, des mères célibataires, des personnes avec des petits emplois fragiles, à temps partiel qui sont […] en demande de chômage partiel ou d’aide sociale. Il y a pas un profil type mais un profil de plus en plus varié à mesure que cette marée de crise économique monte. » "Le médecin genevois appelle à un sursaut civique devant cette situation. Ceux qui le peuvent et « qui n’ont pas souffert économiquement de la crise doivent ressentir un devoir de solidarité envers ces personnes », dit-il." Pour sa part, Le Silure appelle à un sursaut politique, mais aussi à une solidarité de classe, un changement de système et une régularisation de tou.te.s les sans-papiers ! (Source : Fil d’info RTS, Twitter @DariusRochebin)
11h : Alors que Thierry Apothéloz, tourne autour du pot au sujet de l’engagement du canton [de Genève] dans l’aide alimentaire, le gouvernement cantonal propose la semi-étatisation du… Salon de l’auto. Dans un entretien complaisant au Courrier, Apothéloz sautille d’arguties en solutions managériales. Il a fallu une distribution dans des conditions détestables pour les récipiendaires pour que le département de la soi-disant « cohésion sociale » s’avise que des gens n’avaient plus de revenu et pas d’indemnités ? C’est la faute à l’enchevêtrement communes-canton, à la confédération, au cadre légal plus strict, couine le pseudo-socialiste. Ses solutions : un groupe de travail et le « pilotage de la question alimentaire de façon globale ». Ni fromage, ni jambon : rien de très concret, comme dirait le président cocaïnomane de la République française. Pour le Salon de l’auto, en revanche : 17 millions sont dans les starting blocks sans groupe de travail ni comité de pilotage. (source : Canal Telegram Détaché de presse)
8h30 : Lundi dernier, des citoyens ont publié un "appel pour un redémarrage humaniste de la Suisse". Leur idée était de faire des happenings chaque jour à midi dans des grandes places en traçant autour de soi un carré de 4m2. La police a distribué des amendes à Genève pour non-respect de l’ordonnance sur les rassemblements et deux personnes ont même été embarquées le 6 mai devant la Gare Cornavin. Mardi, des jeunes de la Grève du climat ont été aussi arrêtés à Berne devant la session parlementaire, ils protestaient contre le renflouement massif de la compagnie aérienne Swiss. Amnesty International proteste. Un journaliste du Courrier à la recherche d’infos se fait mener en bâteau : "Le Conseil fédéral envisage-t-il de lever l’état d’urgence qui verrouille les libertés publiques et à quel rythme ? A l’Administration fédérale, on se refile la patate chaude, du Département de l’intérieur au Département de l’environnement, des transports, de l’énergie et de la communication, puis à la Chancellerie, avant un retour à l’Intérieur." (source : Le Courrier, Tribune de Genève, Twitter @ag_bern, Twitter @klimastreik)
8h : Les récoltes de la Brigade de solidarité populaire Genève se poursuivent la semaine prochaine, lundi et jeudi 14h-18h devant l’Usine. (source : Page FB Action antifasciste Genève, Page FB Brigades de Solidarité Populaire)
Vendredi 8 mai
17h : Dans le Courrier du 1er mai dernier, petit article sur l’annonce de la création d’une "nouvelle faîtière syndicale libertaire" nommée Syndibasa. Ses membres viennent de Suisse romande et alémanique, il s’agit de l’Association Romande des travailleurs/euses de l’Installation Electrique (ART-IE), la FAU Bern, la Fédération syndicale SUD, le Gewerkschaft Basis 21, l’Interprofessionelle Gewerkschaft der ArbeiterInnen (IGA) et le Syndicat Autonome des Postier (SAP). Extrait de leur déclaration : « Nous sommes en rupture avec le syndicalisme institutionnel de paix du travail qui empêche le monde du travail de se défendre, de se construire comme puissance, d’imposer ses revendications et de faire avancer les choses. […] L’exemple le plus flagrant de cette dérive est sans doute la négociation de conventions collectives de travail menée sans mobilisation et sans construction de rapports de force » (source : Le Courrier, Sud-VD)
16h : Dans Le Monde de mercredi dernier, un article sur les distributions de colis alimentaires à la caserne des Vernets de Genève. "Les récipiendaires sont ces milliers d’« invisibles », sans-papiers le plus souvent, ou travailleurs précaires, qui exerçaient dans la restauration, sur les chantiers, comme nounous ou comme femmes de ménage. La crise du Covid-19 les a laissés sur le carreau : sans travail, sans ressource et souvent sans soins, en pleine pandémie, et confinés dans des logements surpeuplés." (source : Le Monde, Le Courrier)
15h : Tag à Genève "Nos vies valent plus que leurs crédits" (quartier des Pâquis).
Jeudi 7 mai
18h : La police française serait-elle sur les dents ? À Bourg-en-Bresse (dans l’Ain, département voisin de Genève), le RAID a arrêté le 27 avril une personne « membre de l’ultragauche » (sic) ainsi qu’une de ses connaissances à Corbas (région lyonnaise). Le tout "dans le cadre d’une enquête préliminaire pour « association de malfaiteurs en vue de commettre un crime ou un délit » et « infraction à la législation sur les armes », a indiqué le parquet de Lyon. »" Ils étaient soupçonnés de « préparer une action armée contre les forces de l’ordre », rien que ça ! Comme un petit fumet de fantasme policier dans l’air… La procédure a été classée deux jours plus tard par la justice. (Source : Le Progrès, Lyon Mag)
16h : Retour avec un peu de retard sur le 1er mai zurichois. Pas de cortège là-bas mais de nombreuses actions décentralisées dans la ville. De nombreuses photos et vidéos sont disponibles sur Twitter, on peut mentionner un peinturlurage en pleine journée du siège de Credit Suisse, des banderoles de solidarité un peu partout et des collages féministes. Des serrures d’appartement de luxe loués sur Airbnb ont aussi été bouchées avec de la colle. Il y a eu plusieurs tentatives de se rassembler en petits groupes avec des banderoles de plus de 2 mètres. Le communiqué du Revolutionäres Bundnis dit : « Nous avons [mené ce 1er mai] sous des formes diverses et adaptées afin de nous protéger et de protéger les autres en termes de santé, tout en rendant notre résistance visible dans les villes et les quartiers. » Coïncidence ou non, une conseillère d’Etat PS zurichoise réclame le lundi suivant au Conseil fédéral la levée de l’interdiction de rassemblement de plus de 5 personnes au nom de la reprise de la vie démocratique. (source : Twitter @revmob20, @ajour_mag et @sozialismus_ch, Revolutionäres Bündnis Zürich, Aufbau, Tages Anzeiger)
14h : Sur Renversé, le Collectif de réquisitions solidaires a posté une vidéo devant un immeuble vide dont il occupe 4 appartements à Genève. Situé au 4 rue des Maraîchers à la Jonction, ils sont la propriété de l’Hospice général qui laisse pas moins de 50 appartements vides ! Extraits du communiqué : « Ces occupations devaient permettre de loger 10 personnes jusqu’à la démolition des immeubles en question, [qui vivaient] jusque là entre les lieux d’accueil bas-seuil et la rue. Nous considérons que la “solution” actuelle avancée par la Ville de Genève pour loger les personnes les plus précaires pendant la crise sanitaire du COVID-19, à savoir la réquisition de la caserne des Vernets, n’en est pas une […] . Par ces occupations, nous proposons une alternative respectant les droits fondamentaux et la sécurité des personnes. » Le collectif rapporte que « quelques 337’000 m2 de surfaces commerciales actuellement inoccupées dans le canton de Genève (chiffres de juin 2019, OCSTAT) et de nombreux appartements et maisons voués à être détruits dans lesquels personne n’habite. Nous trouvons indispensable et légitime que des personnes en situation de précarité puissent bénéficier d’un logement à taille humaine, sans contrôle d’identité, dispositif de sécurité et autres contraintes mettant à mal les libertés fondamentales de chacun·e. . […] Au vu de la quantité d’espaces vides et habitables dont l’Hospice Général dispose ici, nous en appelons au bon sens et demandons leur mise à disposition sans plus attendre. » Dans l’attente, face au vide : réquisitions solidaires ! (Source : Renversé)
7h30 : Dans La Tribune de Genève de lundi dernier, un article sur les mesures des patrons de l’hôtellerie pour décharger les coûts du confinement sur leurs employé-e-s. Des hôtels ont forcé les salarié-e-s à prendre des vacances et Unia Genève proteste à ce sujet. Un employé de l’hôtel 5 étoiles Four Seasons Hôtel des Bergues témoigne : « Si on avait dû sacrifier quelques jours de vacances, j’aurais compris, mais là, ce sont des semaines qu’on nous a prises. » Mêmes problèmes au Mandarin Oriental et à l’Hôtel Mövenpick, une employée témoigne qu’elle a vu des « heures supplémentaires en négatif » sur sa fiche de paie. (Source : Tribune de Genève)
7h : La RTS partage les résultats d’un sondage publié aujourd’hui et réalisé par la société de conseil Deloitte : "En raison de la crise du coronavirus, près d’un cinquième des employés suisses estime qu’il est probable qu’ils perdent leur emploi et quasiment un quart des indépendants pensent qu’ils vont faire faillite […]. La situation au travail depuis la crise du coronavirus s’est détériorée pour 63% de tous les employés en Suisse […]. Plus de la moitié d’entre eux ont dû réduire leur temps de travail, 27% décompter des heures supplémentaires, un quart poser des congés par anticipation et 2% des employés ont même été licenciés." Sans commentaires....(Source : RTS, Fil d’info)
Mercredi 6 mai
17h : La RTS réécrit déjà l’histoire. Dans La Matinale, un journaliste affirme qu’il n’y a pas eu de mutinerie dans les prisons suisses. « La maladie ne s’est pas propagée dans les prisons suisses, pas de mutineries non plus, mais une période de confinement difficile à vivre, suspension des visites oblige [...] ». Faux, vendredi 3 et samedi 4 mars à la prison surpeuplée de Champ-Dollon à Genève, des détenus ont refusé de retourner en cellule après la promenade deux jours de suite (voir Suivi des 3, 4, 6, 8, 13.04 et le témoignage publié sur notre site). Par ailleurs, la journaliste introduit le sujet en disant : « « Et le coronavirus, toujours, qui pèse sur le moral des détenus. » A les écouter, ce n’est pas le coronavirus qui pèse sur leur moral mais l’enfermement, l’isolement, la peur d’être infecté et la maltraitance de cette institution répressive. C’est le mot « liberté » qu’ils criaient dans la campagne genevoise ces jours d’avril. Solidarité avec toutes les personnes incarcérées ! (Source : RTS La 1re, La Matinale)
9h : La pauvreté ne tombe pas du ciel ni du Coronavirus : Interrogé sur la proposition d’un « hélicoptère monétaire », des bons de 500.- donnés par la BNS à chaque citoyen-nes suisses, le directeur de Caritas Vaud répond : « Ces aides-là ne toucheraient pas les personnes que nous aidons aujourd’hui puisque la plupart des gens que nous aidons n’existent pas sur une liste. » Il souligne ensuite l’un des mécanismes de la précarisation des sans-papiers en Suisse « qui fonctionnent et qui travaillent en dehors du système mais qui nous permettent, à nous, de travailler dans notre système. Ce ne sont pas des gens […] éloignés. Ils travaillent dans l’économie domestique, ils gardent nos enfants, ils nettoient nos ménages, etc. Ils soutiennent peut-être nos personnes âgées. Ces gens, certains d’entre nous sont leur patrons, si nous ne leur donnons pas l’enveloppe que nous avons l’habitude de leur donner, ils n’ont tout simplement pas de revenu. […] Si les patrons que nous sommes pour certains avaient payé ces gens, la fille [de personnes venues pour une distribution de nourriture] vue à Genève serait moins longue. » En réponse à la pauvreté organisée par le système néolibéral, un slogan approprié : « One solution ! Revolution ! » (Source : Forum, RTS La 1re)
8h : De la première ligne au licenciement : Alors qu’il s’agit d’un secteur essentiel dans la crise du Covid-19, l’entreprise genevoise TN Technique du Nettoyage SA ne s’est pas gênée pour limoger plusieurs employés : « On n’a jamais arrêté de travailler, s’indigne [un des employés]. Même le samedi et le dimanche, il fallait y aller, effectuer des déménagements ou de la manutention, alors qu’on a un contrat de nettoyage. Et voilà qu’on nous licencie. On ne s’y attendait pas. » Dix jours après avoir appris leur licenciement, cinq employés ont eu vent que leur employeur avait déposé une demande de chômage technique, une aide publique dont l’objectif est, en cas de réduction d’activité, d’éviter les licenciements. Dans une action menée ce matin devant cette entreprise, le SIT dénonce également l’entreprise Pronet SA. Pourtant au bénéfice de la réduction de l’horaire de travail, celle-ci a obligé ses employé.e.s à poser des vacances au mois de mars. Le syndicat revendique une augmentation salariale ainsi que le payement par l’employeur des 20 % de salaire non perçus durant le chômage partiel car « la très grande majorité du personnel de nettoyage gagne moins de CHF 4’000.- par mois. Ainsi, le personnel mis au chômage technique n’arrive pas à subvenir à ses besoins les plus élémentaires » (Source : Tribune de Genève, SIT)
Mardi 5 mai
16h15 : Des banderoles et une affiche, toutes à Genève.
16h : Au téléjournal, une caissière parle de son travail dans l’un des « deux géants » [de la grande distribution] durant la crise du Covid-19 : « On part au travail avec une crainte d’être contaminée parce que mes collègues qui sont dans les rayons sont directement exposés avec les questions des clients. Et nous, à la caisse, aussi, même si des mesures de protection ont été installées par la suite, le port de gants, le désinfectant, le plexiglas, vous avez toujours des gens qui viennent vers vous, que ce soit de côté ou en face, [pour] vous poser une question de très près. Cette peur existe toujours malheureusement. […] Les clients, ça va un peu mieux. Au début, je peux les comprendre aussi, c’était très difficile, très pénible. Parce que les gens allaient dans les magasins, ils ne trouvaient pas soit 1kg de sucre, de riz ou de farine, donc ils se sentaient un petit peu frustrés, un peu énervés parce qu’ils ne trouvaient pas cette marchandises. Et c‘est clair que c’était nous, à la fin, à la caisse qui devions accepter ces critiques ou un peu la colère de ces clients parce que justement ils ne trouvaient pas la marchandise. » Le personnel de vente, au front toujours les jours depuis le début de la crise, attend encore une prime réclamée par l’USS, nous apprend le journaliste. Quid d’une augmentation salariale ? (Source : 19:30, RTS 1)
10h : Action du syndicat étudiant CUAE vendredi dernier à Genève avec une banderole sur Uni Dufour « Examens maintenus, à quels prix ? ». Les affiches placardées reprennent des témoignages d’étudiant-e-s en galère avec la pandémie et pointent du doigt le fait que la précarité joue à plein dans la réussite ou l’échec aux examens. "J’ai trois enfants de 1, 3 et 6 ans. Avec la fermeture des crèches, je les garde à la maison. Impossible de suivre les cours et on me demande de passer les examens, alors que je ne peux me permettre un semestre de plus", "j’ai été appelé à la PCi jusqu’à la fin mai. Je travaille les nuits dans un EMS. Dois-je choisir entre dormir ou réviser pour mes examens ?". Par ailleurs un réseau intercantonal a été formé avec des syndicats et associations d’étudiant-e-s de Lausanne et Neuchâtel avec un site web dédié action-education(point)ch. (source : Page FB CUAE, Silure)
Lundi 4 mai
19h : Retour sur le 1er mai à Bâle, seule ville suisse où il y a eu un cortège. Le communiqué posté sur Barrikade dit que 800 à 1000 personnes ont repris les rues et manifesté par petits groupes. Des contrôles ont eu lieu à la fin. Extrait : "Depuis le début de la crise du Corona, des tentatives ont été faites pour répercuter les coûts de la crise sur les conditions de vie. Nous devons maintenant lutter contre cela de manière décisive." AufBau a également accroché des banderoles devant plusieurs hôpitaux à Bâle comme à Zurich et Winterthur en solidarité avec le personnel de la santé. "Avant la crise, le discours du côté politique était clair : les soins de santé sont trop chers. Il faut économiser, économiser, économiser […]. Et dès que le Corona est arrivé, la première mesure prise d’en haut a été d’abroger le droit du travail. En parallèle, le travail d’infirmier, souvent dévalorisé et mal payé, [… ] a reçu l’appréciation que ce travail mérite. Mais les mots, les applaudissements et le chocolat ne suffisent pas. Si nous voulons vraiment offrir des soins de qualité, si nous voulons mettre la vie des gens au centre de nos préoccupations, le système de santé doit être radicalement modifié. [… ] Nous devons nous battre ensemble : pour un service de santé publique de qualité et gratuit, dans lequel il n’y a pas de place pour une médecine à deux vitesses ni pour les intérêts du capital. » Cette manif du 1er mai a provoqué une réaction courroucée dans le journal bourgeois Basler Zeitung qui a déclaré qu’on ne pouvait pas être contre le capitalisme car c’est lui qui produit les masques (!) (Source : Barrikade, Twitter @mai_basel, Page FB Revolutionärer Aufbau Basel, Basler Zeitung, non traduit)
16h30 : Plusieurs centaines de mètres de queue, trois heures d’attente, 1’300 colis alimentaires d’une valeur de 20 francs. A Genève, plus de 2’500 personnes se sont déplacées samedi dernier à la Caserne des Vernets nous rapporte Le Courrier dans un article intitulé « Le nouveau visage de la pauvreté ». La Caravane de solidarité est à nouveau à l’initiative de cette distribution [cf Suivi 20 avril]. Le directeur du Centre social protestant déclare « On ne peut pas parler de cette situation sans évoquer Papyrus (l’opération genevoise de régularisation des personnes sans-papiers, ndlr). On en a régularisé plus de 2000, leur nombre total est estimé à environ 10 000. On a donc 8000 personnes qui théoriquement n’ont droit à aucune aide et qui ont subi de plein fouet le ralentissement économique. » L’édito du Courrier critique l’inaction du gouvernement cantonal : « Ces personnes n’ont guère ému les autorités fédérales : elles ne sont pas concernées par les milliards prévus pour la relance économique, au prétexte que l’aide au secteur domestique est trop compliquée à mettre sur pied. Et au bout du lac, alors que le département du développement économique a lâché 100 ‘000 francs pour assister les restaurateurs désireux de faire livrer leurs repas à domicile, ce sont des initiatives privées qui pallient l’absence de soutien nutritionnel étatique aux plus fragiles. En ce moment, le silence du Département de la cohésion sociale de Thierry Apothéloz est assourdissant. […] Une main-d’œuvre dont personne ne veut voir le visage, et dont les autorités n’ont que faire du ventre qui crie. ». Dans le Temps une femme de ménage d’origine philippine témoigne « Nous parlons mieux l’anglais que le français. Pour cette raison, nous sommes les femmes de ménage, les nounous ou les domestiques des expatriés. Une de mes amies a perdu son emploi et du même coup son domicile. » (Source : Le Courrier, Le Temps)
16h15 : Banderole aux fenêtres à Genève. "Le virus mortel c’est le capitalisme". (source : Silure)
16h : reprise du Suivi après une petite pause. Retour sur le 1er mai genevois avec la fresque commune des Jeunes révolutionnaires, de l’Action antifasciste et du Secours Rouge sur la façade de l’Usine. “Seul le peuple sauve le peuple”. Extraits des communiqués : “Le patronat suisse et mondial annonce déjà des baisses de salaires, des extensions du temps de travail ou encore des réductions des assurances sociales. […] Pour ce premier mai 2020 nous voulons crier haut et fort notre refus de ce système qui privatise les bénéfices et socialise les pertes mais aussi montrer notre esprit combatif et notre solidarité internationale.” (source : Page FB Action antifasciste Genève, Page FB Secours Rouge Genève et Page FB JRG - Jeunes Révolutionnaires Genève, Page FB Feu au lac)
Vendredi 1er mai
13h : Collage ce matin à Genève dans la cour du Silure. “Multinationales, banques et patronat, covidons les coffres ! #NousNePaieronsPasVotreCrise”. À Genève, un 1er mai 2020 pluvieux et sans cortège. La période actuelle est critique ; depuis le 16 mars et le début du semi-confinement, le Silure a modestement tenté d’apporter sa pierre aux discussions avec la publication de témoignages, de textes et d’un suivi en continu sur son site. Il va falloir garder son sang-froid mais aussi donner de la voix dans les mois à venir ! Le capitalisme ne peut régler les pandémies qu’à sa façon, les rapports de force restent nécessaires pour imposer d’autres choix en matière sociale et économique. À bientôt dans les rues, bon 1er mai à tout le monde ! (source : Silure)
Jeudi 30 avril
20h : Le SSP a tenu une conférence de presse à Fribourg pour dénoncer les pressions qui s’intensifient sur le personnel soignant des EMS, le fait que les personnes vulnérables se voient contraintes de retourner travailler et un licenciement abusif. Les doléances sont multiples : « l’impossibilité de maintenir les distances de sécurité (…,) le manque persistant de matériel de protection (…) une aide-soignante d’un EMS fribourgeois a été licenciée avec effet immédiat à la mi-avril pour avoir envoyé, dans un groupe WhatsApp, un message de solidarité à des collègues, personnes à risques et au bénéfice d’une attestation médicale, à qui l’employeur demandait de retourner travailler. » Le syndicat rappelle comment le Conseil fédéral est passé de l’injonction pour ces personnes à être « strictement confiné-e-s à domicile, ensuite renvoyé-e-s au travail et enfin autorisé-e-s, au moyen d’un certificat médical, à retourner à domicile avec un droit au salaire. Cette valse-hésitation a donné aux patrons une marge de manœuvre importante. Il faut rappeler que l’ordonnance fédérale n’a pas clairement précisé que les personnes vulnérables étaient protégées contre le licenciement. » Le syndicat souligne qu’« en Suisse comme ailleurs, les trois quarts des emplois les plus exposés au coronavirus sont occupés par des femmes. C’est le cas des EMS, où les femmes occupent la quasi-totalité des postes dans les soins, l’aide et les services aux pensionnaires. Les EMS comptent une majorité d’emplois peu qualifiés, notamment les aides-soignantes : les qualités requises sont considérées comme « naturellement » féminines et donc sont peu valorisées : les salaires sont bas, les conditions de travail difficiles et les relations de travail sont davantage précaires que dans d’autres secteurs de la santé. » Fuck patriarchy and capitalism ! (Source : SSP, 12h45 RTS 1)
16h : La Tribune de Genève consacre un article au travail des ambulancier.e.s que le Covid-19 a passablement modifié. Ils portent maintenant un équipement comprenant une double paire de gants, des lunettes de protection, une combinaison intégrale "dans laquelle il cuit à l’étouffée à 40°C" et un masque "qui décourage le sourire apaisant". "« La tenue de protection est hyperanxiogène, regrette [un ambulancier]. Un patient m’a dit qu’en me voyant arriver, il voyait la mort qui venait le chercher… C’est difficile d’être distant et déshumanisé alors que notre métier compte justement une grande part d’humain. » […] « On doit parfois laisser des membres de la famille sur le trottoir, certains en pleurs, confie le directeur adjoint. Ils ne savent pas s’ils reverront leur proche vivant. C’est inconcevable et terrible, pour eux comme pour nous. »" Plus que la charge de travail, selon la Tribune de Genève, c’est la "charge psychologique" qui a été difficile : "Contrôler sans cesse chaque geste pour éviter d’infecter ou de l’être, accepter qu’une prise en charge anodine puisse cacher un Covid asymptomatique… « Au début, certains collègues étaient terrorisés […] Ils craignaient d’être infectés et de contaminer leurs proches. » Il faut encore supporter, parfois, la stigmatisation. « La voisine d’une ambulancière avait peur qu’elle soit infectée et lui a demandé de ne plus sortir sur son balcon… »" Une profession au front qui a pris cher puisqu’"un tiers des ambulanciers du service genevois ACE a été infecté. Toutes les autres compagnies l’ont aussi été". (Source : Tribune de Genève)
15h30 : Toujours sur les livreurs, la réouverture des deux McDrive de Genève le 27 avril a conduit à des énormes files d’attentes de véhicules au Lignon et à Meyrin. Les seuls "piétons" qui avaient le droit de commander étaient les livreurs travaillant pour les plateformes UberEats, EatCH ou Smood. "Et devant les enseignes, les livreurs, qui sont payés pour la plupart à la livraison, étaient dans la même attente et montraient des signes d’impatience. Obligés de multiplier le plus rapidement possible des commandes, afin de gagner de l’argent, ils se sont retrouvés coincés sur place. « Au Lignon, c’était le cauchemar ! J’ai dû patienter 1h30 pour un menu », raconte l’un d’eux. Pour certains livreurs, la course est rapidement devenue peu ou plus rentable..." L’entreprise Smood annonce qu’elle donnera 30 ou 40frs de compensation à ses livreurs, et un Mars ? (source : Tribune de Genève)
14h30 : S’appuyant sur un sondage national réalisé auprès de plus de 1000 livreurs, Unia Genève dénonce les conditions de travail des livreurs, un « secteur stratégique pour l’économie mais qui maltraite ses acteurs ». Le syndicat réclame une prime de risque et plus de contrôle des entreprises. Le sondage donne des informations concernant les mesures de protection, les 2m de distances requis ne sont pas respectées pour près de la moitié d’entre eux ; pas assez de gel hydroalcoolique pour un tiers d’entre eux. On apprend encore que pour un tiers de livreurs sondés, « leur employeur n’a pas informé les personnes à risque de leur droit de rester à la maison ni ne garantit que les confinés soient payés à 100% pendant la durée de leur auto-isolement, même s’ils ont été en contact avec des personnes infectées ». Un livreur signale : « Même avec un certificat médical, on ne peut pas rester à la maison : c’est ce que mon chef m’a dit. », tandis qu’un autre révèle : « Comme l’ordonnance sur la durée du travail a été suspendue, nous travaillons quinze heures par jour. » D’après le conseiller d’Etat Mauro Poggia, « seule la plateforme Uber Eats pose problème dans sa légalité, les autres ont reconnu un contrat de travail garantissant leurs droits aux travailleurs ». Le droit de se taire ? (Source : Le Courrier)
14h : A l’occasion du 1er mai, RiseAgainstBorders réitère un appel à manifester à Zurich, cette fois-ci en petit groupe de 5 personnes maximum : « Safety for all refugees ! ». Et d’expliquer que rien n’a changé pour les personnes en exil, ni en Suisse, ni dans les camps en Grèce, ni en mer Méditerranée. #LeaveNoOneBehind
D’autre part, une vingtaine de collectifs exigent la fermeture du bunker (abri PCi souterrain) d’Urdorf (ZH) dans lequel plus de 30 personnes en exil sont contraintes de loger dans des conditions indignes et risquées. Ce logement collectif, forçant une promiscuité non sans conséquences, ne permet pas de respecter les distances sociales requises (voir 13 avril). Les signataires mettent en avant que loger ces personnes en chambre individuelle est nécessaire pour leur santé et celle de la communauté et qu’une telle mesure est possible immédiatement, par exemple dans des hôtels vacants. Fermeture de tous les bunkers pour personnes en exil en Suisse ! (source : Page FB RiseAgainstBorders)
13h : Banderole à Genève. "Du fric pour l’hôpital public, non aux millions pour les avions !". (source : Page FB Feu au lac)
11h : Unia Genève publie un troisième portrait de travailleuses d’EMS (les EPADH en suisse), celui d’une infirmière. Ces institutions, plus de cinquante dans le canton, note le syndicat, « ont la particularité d’être fortement subventionnés par l’État, ce qui devrait les rendre plus attentives aux conditions des résident-e-s et des employé-e-s. Malheureusement ce n’est pas toujours le cas ». Dans une lettre publié dans Le Temps il y a un mois, cette infirmière écrivait : « Le monde des EMS est un milieu oublié des médias, malheureusement nous avons l’habitude de cela. Je dis souvent à mes proches que je travaille avec une population marginale ; moins on la voit, mieux on se porte. […] Nous travaillons avec la population la plus à risque, avec le taux de décès le plus élevé de la pandémie, mais personne ne se préoccupe réellement d’eux, de nous. » Aujourd’hui, elle précise que la question : « Pourquoi sommes-nous les oubliés de cette crise ? » qui concluait sa lettre, elle la posait « au système, à ceux qui gèrent globalement la crise, à Mauro Poggia, responsable du Département de la santé » parce que la crise du Covid19 en Ems est « fortement sous-estimée » ». A ce jour, cette infirmière n’a reçu aucune réponse. Concernant le milieu extra hospitalier, elle insiste : « Nous sommes les parents pauvres du secteur santé. On a été mis de côté ! » (Source : Unia Genève, Le Temps)
Mercredi 29 avril
19h : À Genève, action du syndicat Unia pour protester contre l’interdiction d’accès au chantier du méga-projet Quartet dans le quartier populaire des Charmilles. Des représailles après leur opposition à la réouverture des chantiers. Là encore, c’est un chantier de l’entreprise HRS qui est concerné, c’est-à-dire l’entreprise où il y avait eu une grève spontanée dans un autre grand chantier près de l’aéroport début mars. Ce n’est pas un cas isolé, d’autres entreprises générales ont interdit aux syndicats d’accéder aux chantiers. "Ouverture des chantiers et protection de la santé : les syndicats exigent l’accès aux travailleurs" (Source : Acta, Unia Genève, Tribune de Genève)
18h : Affiche pour la grève des loyers à Genève.
Mardi 28 avril
19h30 : Dans Le Matin dimanche, Rudolf Strahm (PSS) s’épanche sur la gestion de la crise sanitaire. L’entretien est intéressant dans la mesure où sont nommés clairement quelques faits : la tarification à l’acte des soins médicaux empêche la prévention ; les différents lobbys économiques déterminent les décisions du Conseil fédéral ; le secrétariat d’État à l’économie est un nid de néolibéraux. Ce qui étonne, c’est l’origine de ces confidences. Strahm, en effet, a introduit le néolibéralisme au Parti socialiste dont il fut secrétare général de 1978 à 1985. Il s’est engagé pour la libéralisation du marché de l’électricité. Selon l’anecdote, à la question de la différence entre la gauche et la droite, Strahm répondait que la gauche voulait vraiment le marché partout, tandis que la droite faisait semblant. Remords sénile, opportunisme ? On continuera d’ignorer les motifs de ces confidences puisque le journaliste n’a pas jugé utile de poser la question. (source : Canal Telegram Détaché de presse)
18h30 : Rattrapage zurichois avec cette action banderole le 5 avril dernier dans un spot prisé par les touristes. “Hinter den Alpen liegen miserable Flüchtlingslager. Menschen jetzt in Schweiz aufnehmen #LeaveNoOneBehind” [Derrière les Alpes se trouvent des camps de réfugiés misérables. Rappatrions ces gens en Suisse dès maintenant ! #LeaveNoOneBehind] (source : Page FB Solidarität gegen Corona)
18h15 : Banderoles et collages le week-end dernier à Zurich. “Den Spiess umdrehen : statt Sozialpartnerschaft, Klassenkampf” [Renversons les rôles : au lieu du partenariat social, la lutte de classes], “[…] Krieg dem Krieg !” [Guerre à la guerre - pas arrivé à lire le reste], “Gewalt zu Hause, Gewalt vom Staat. Patriarchale Strukturen zerschlagen !” [La violence à la maison, la violence de l’État. Détruisons les structures patriarcales !] (source : Aufbau)
18h : La Grève des femmes / Grève féministe de Zurich publie son appel pour un 1er mai féministe et appelle à des collages décentralisés les 29 et 30 avril : « Que vous soyez employée.x de maison, nounou, infirmière, caissière, thérapeute sociale, éducatrice de jour, parente, grands-parente, aide-soignante dans un foyer - dans le monde entier, le travail de soins, dont 95 % est effectué par des femmes, est considéré comme allant de soi dans le système patriarcal et capitaliste et ne mérite pas d’être mentionné. Dans le monde entier, les femmes qui, en raison de leur situation économique, n’ont pas d’autre choix que de prendre un emploi de domestique ou de soignante, par exemple, sont exploitées sans vergogne et souvent de manière criminelle ! Avec le Covid-19, il est apparu une fois de plus à quel point le travail sous-payé et non rémunéré est vital dans le secteur des soins [...]. Stop à l’exploitation ! À la prochaine grève féministe le 14 juin 2021. » (source : Page FB Frauenstreik Kollektiv Zürich, non traduit)
13h : Le processus de déconfinement amenant davantage de personnes dans les rues associé à l’injonction à maintenir la distanciation sociale est l’occasion pour l’association Pro Vélo de revendiquer une politique active en matière de vélo. L’association invite à suivre l’exemple de Berlin, Bogota, New York et Oakland qui à l’occasion de la crise du Covid-19 ont effectué des aménagements pour les cyclistes. Le vice-président de Pro Vélo Genève relève que « Cette crise nous permet de constater la place pléthorique que prennent les voitures et des possibilités d’aménagement dont nous disposons quand elles ne circulent pas. » Un exemple d’une possibilité, bienvenue dans une ville qui fait la part belle aux automobilistes, mais qu’il s’agit encore de faire advenir (Source : Le Courrier, RTS)
12h : Un mélange des genres pernicieux : Dans les cantons de Genève et Neuchâtel, le traçage systématique des individus ayant eu un contact rapproché avec une personne malade du Covid-19 reprend. A Neuchâtel, nous apprend la RTS, "des policiers feront notamment partie de l’équipe qui va opérer ce traçage, [mais] il ne s’agit pas d’une opération de police". Est-ce qu’on manque à ce point-là de personnel de santé qu’il fasse faire un travail de santé publique à des policiers ? Par d’alternatives ? Dans un entretien avec Mediapart « Le Nigéria est mieux préparé que nous aux épidémies », G. Lachenal dit à ce propos : « Avec une certaine ironie, on constate que des pays comme le Cameroun ou le Nigeria sont mieux préparés car ils disposent de ce qu’on appelle des agents de santé communautaire (Community Health Workers) qui sont des gens peu formés – ce ne sont pas des infirmiers – mais qui sont des sortes d’aides-soignants de santé publique, qui s’occupent des campagnes de vaccination, mais aussi de surveillance épidémiologique, et qui s’avèrent très utiles pour faire le suivi des cas, et des contacts des personnes infectées. C’est un savoir social que ne peut faire la police ou un smartphone. » (Source : RTS, Mediapart)
### Lundi 27 avril
13h : Dans Le Courrier du jour, un article suit une maraude de la Brigade de solidarité populaire Genève. "Le mouvement actif depuis le début du confinement fait écho à une initiative milanaise. Identifiant de plus en plus de laissés-pour-compte dans la politique sanitaire étatique, les mouvements antifascistes locaux ont décidé d’apporter leur aide concrète sur le terrain". Des plats chauds sont distribués dans la rue, et une deuxième distribution a lieu au temple des Pâquis pour les travailleuses du sexe du quartier. « Pour elles, pas question d’attendre sur le trottoir l’arrivée des maraudeurs, sous peine de s’exposer à une amende pour racolage. "« En les invitant à venir ici, on les incite à faire quelques pas dehors. Et les paquets sont un moyen de leur redonner un peu de dignité », ajoute Francesca Olivetti [de Swiss Gambia Solidarity]." (source : Le Courrier)
11h30 : Dans le Matin dimanche, un article sur la situation des travailleuses du sexe et le soutien apporté par l’association Fleur de Pavé. "Beaucoup continuent de travailler au noir. « On choisit entre notre survie et notre santé », résume Marianne*. Une survie cher payée, raconte cette prostituée exerçant dans le canton de Vaud. Connaissant leur situation précaire, de nombreux clients se déchaînent sur ces femmes en difficulté". Des clients les frappent car "« ils savent qu’on n’a pas le droit de travailler » […] L’amende peut être salée. Le 3 avril, une Thaïlandaise a été condamnée à 60 jours-amende à 100 francs avec sursis, une amende de 1500 francs et des frais de justice de 500 francs pour avoir continué son activité à Rheineck (SG)." Le patriarcat n’est pas confiné. (source : Matin dimanche)
11h15 : Dans la WOZ de jeudi dernier, un édito assez combatif du journaliste Kasper Surber qui critique l’approche de la crise des médias dominants : dans le Tages Anzeiger, on demande à la présidente d’Unia si elle est « devenue folle », la NZZ craint le « socialisme épidémique » si l’Etat intervient trop dans l’économie et le milliardaire nationaliste Christoph Blocher se paie des pages dans la presse appelant au redémarrage au nom de la lutte « contre la pauvreté de masse ». Il remarque que la gauche suisse est assez atone malgré la grève des femmes et le mouvement pour le climat l’an dernier. Surber défend l’idée (comme un certain Lordon) "qu’entre l’utopie sociale et le projet concret, le niveau intermédiaire est souvent oublié : celui des institutions publiques". Aussi à signaler, un bon article sur la façon dont les très riches suisses vivent le confinement dans leur bulle et un article sceptique sur les projets de « cyber-manif » pour le 1er mai. (source : Wochenzeitung, non traduit)
11h : Quelques bribes tirées de la lettre d’information d’Antira(point)org du 20 avril :
- le médecin Markus Fritzsche qui s’occupe des requérants d’asile depuis 30 ans s’est fait retirer son mandat pour le camp fédéral d’Adiswil (ZH) après avoir été trop critique de l’absence de protection des demandeurs d’asile. L’Etat lance même des procédures disciplinaires contre lui pour tenter de le marginaliser.
- centres de rétention : comme nous l’avions dit aussi dans ce Suivi, les deux centres de rétention de Genève ont été vidés. Antira reprend un article du média Republik où on apprend que c’est aussi le cas pour celui de Bässlergut à Bâle-Ville et que 14 personnes ont été libérées à Berne. « A Soleure, la détention administrative d’un homme vient d’être prolongée, et à Zurich, la prison d’expulsion de l’aéroport est pleine aux deux tiers. » dit Republik. La situation est aussi difficile à la prison de Pöschwies (ex-Regensdorf) dans le canton de Zurich.
- des retours sur le rassemblement de solidarité avec les réfugiés à Berne et de la tentative de manif en voiture à Zurich, respectivement les 16 et 18 avril (source : Antira(point)org, non traduit)
10h : Dans le Temps de jeudi dernier, un article sur les milliers de sans-papiers qui n’ont plus de revenu à cause de la pandémie. "La fragilité de leur situation les pousse à accepter des licenciements ou suspensions de contrat sans aucune revendication. L’angoisse d’un contrôle de police les conduit à faire leurs courses la boule au ventre. La peur d’entacher leur dossier d’octroi ou de renouvellement de permis de séjour les incite à ne pas demander d’aide financière. Et la crainte d’une possible dénonciation les contraint à ne pas se faire soigner". Dans le canton de Vaud, un appel à été lancé le 15 avril dernier par le CSP, d’autres associations caritatives et les partis de gauche (pourtant majoritaires au gouvernement vaudois…). A Genève, une prise de position du même type est en préparation. Le CCSI précise qu’il ne veut pas que l’aide étatique renforce la répression : "Le fonds de solidarité devra s’appuyer sur les organisations [caritatives] pour pouvoir distribuer cette aide, car ces personnes n’iront pas s’adresser à l’Etat". (Source : Le Temps)
9h : L’association Caravane de solidarité a organisé une nouvelle distribution de biens de première nécessité samedi dernier à Genève. Une vidéo sur FB a fait beaucoup réagir, elle suit une queue sur "plusieurs kilomètres" (en filmant les jambes). "La misère invisible qu’on veut garder invisible", commente une internaute. D’après un bénévole, 600 colis ont été distribués en 1h30 "et malgré ça, plus de 1’000 personnes attendaient encore [pour qui] rien n’a pu être distribué". Un reportage à Lausanne dans le 19:30 de samedi dernier montre aussi une situation alarmante. "Les structures d’entraide croulent sous les demandes. Au delà d’une aide financière, les gens viennent surtout chercher à manger". Le directeur de Caritas dit ne pas être surpris et pointe des causes structurelles. "Dans le paquet ficelé des 20 milliards la Confédération, les pauvres n’existent pas" (source : Groupe FB Coronavirus entraide Genève et régions, Page FB Caravane de Solidarité - Genève, 19:30 RTS 1)
Dimanche 26 avril
16h : Deux autres actions banderoles respectivement à Bâle et à Berne avec des vidéos à l’appui. "Corona tötet, Grenzen auch" [Le Corona tue, les frontières aussi] et "Solidarität mit VerkäuferInnen Eure Gesundheit vor ihrem Profit. Unterstutzen / organisieren ! CEO Migros : 20k/monat Verkäuferin : 4k" [Solidarité avec les vendeu-euses. Votre santé avant leurs profits. Organisons le soutien ! CEO Migros : 20k par mois Caissière : 4k] (source : Page FB Revolutionärer Aufbau Basel, Chaîne Youtube Revolutionäre Jugend Gruppe)
15h30 : Des possédants et des dirigeants qui parlent aux médias sous couvert d’anonymat mais pourquoi donc ? C’est au sujet d’une revendication de revalorisation d’un métier dont l’utilité semble avoir été enfin reconnue : les infirmières et infirmiers. Le point de vue des ces anonymes, « dirigeants de cliniques privées et politiciens de droite », est relayé par la RTS : « Le personnel soignant ne fait que son métier, à savoir soigner, et c’est la raison pour laquelle un salaire leur est versé chaque mois, sans besoin de prime ». Pourquoi l’anonymat ? Un rapport de force qui se modifie quelque peu ou simple mépris ? En tout cas, la revendication de l’Association suisse des infirmières (ASI, voir le Suivi des 21 et 25 avril) ne consiste pas en une prime (comme le proposent le trio fribourgeois PDC, UDC et PLR) ou autre une récompense mais en une revalorisation du métier impliquant une augmentation de salaire. (Source : RTS)
15h : Deux banderoles à Genève. "Leurs profits nos mort.es, arrêt du travail non essentiel, grève des loyers, réquisition des logements vides" et "Et après ? On redémarre la machine à détruire la planète ou on change de système ?" (source : Page FB Feu au lac, Page FB solidaritéS Genève)
14h30 : Encore quelques panneaux détournés à Genève. (source : Silure)
Samedi 25 avril
17h : Le Temps s’est fait l’écho cette semaine d’une énergique prise de position de l’Association suisse des infirmières et infirmiers. L’ASI essaie d’obtenir un bénéfice tactique de la crise sanitaire, en réclamant l’application anticipée des revendications de l’Initiative fédérale sur les soins infirmiers que le parlement fédéral essaie de torpiller. La Suisse, apprend-on, ne forme que 43 % de ses infirmières et infirmiers. À ceux qui seraient tentés de se féliciter de la bonne gestion de la crise en Suisse, il est bon de rappeler que ce pays n’a pas de système de santé. Il emprunte celui de ses voisins, sans vergogne et sans rien donner en échange. Même si Le Temps laisse une large place à la position de l’ASI, la conclusion de l’article laisse la parole à l’un des représentants des assurances maladies au parlement fédéral. Et l’argumentaire solide et politique de l’ASI se trouve soudain réduit à un slogan : notre patience est à bout. (source : Canal Telegram Détaché de presse)
13h : Le Silure publie le [témoignage]->https://silure-ge.net/fr/home/ressources/la-protection-civile-c%27est-l%27armee-de-reserve-du-capitalisme-en-ce-moment] d’un astreint de la Protection civile. En ce moment de catastrophe sanitaire, il s’interroge sur la dérive de cette structure dont le but officiel est l’assistance à la population en cas d’événements dommageables ou de catastrophes. « L’armée et la protection civile prétendent être prêtes à parer à toute éventualité, en fait non. Tu as l’impression qu’ils se préparent les trois-quart de l’année à vivre un bombardement de l’armée allemande qui n’est jamais encore arrivé jusqu’à aujourd’hui. Mais une pandémie, visiblement, ils ne savent pas la gérer... ». En attendant le conflit « La tâche des affectés pour la patrie, en temps normal, c’est par exemple d’aller voir si les sirènes d’alarme fonctionnent ou si dans les abris PC l’eau est disponible... ». Mais pendant le Covid 19 « toute une partie des astreints est au service de certaines entreprises privées qui sont contentes d’avoir trouvé de la main-d’œuvre gratuite. » Parfois l’entreprise offre généreusement « un plat du jour à midi. Entre le coût de ce plat d’environ 14 CHF ou le salaire d’un mois, c’est tout bénéfice »
Et notre témoin, nous livre une opinion claire et réjouissante : « je suis contre le fait que la protection civile soit mise à disposition, gratuitement, du secteur capitaliste pour qu’il fasse du bénéfice en réduisant les coûts du travail pendant cette période ». Sans oublier que « surveiller les gens dans les supermarchés ou aller faire la morale aux promeneurs dans les parcs ou au bord du lac, ce n’est clairement pas ce pourquoi les astreints ont été formés jusqu’à aujourd’hui. » Puisqu’on est à Genève, il pose la même question que Patrick Juvet en 1977, Où sont les femmes ? mais apporte une réponse bien plus passionnante… (source : Silure)
11h : Pression sur des personnes vulnérables. Contraint à prendre les transports publics s’il devait retourner au travail, ce que son médecin lui recommande fortement d’éviter, un homme travaillant dans la construction raconte la réaction de son employeur :"Il l’a pris de manière négative et m’a plus ou moins menacé de me renvoyer si je ne faisais pas d’efforts de mon côté ces prochaines semaines. […] On m’a clairement dit par téléphone que je ne pouvais pas travailler depuis la maison les trois prochains mois. […] Je passe beaucoup plus d’heures à travailler pour mon montrer ma motivation. Et à côté de ça, une fois que j’ai fini de travail, je fais une recherche d’emploi tous les soirs car j’ai peur de perdre mon travail. […] Je sais que si je fais valoir mes droits, ça pourrait me protéger à très court terme. Mais cela me sera reproché à long terme. Je suis très inquiet d’autant plus inquiet que la situation économique risque d’empirer ces prochains mois et que de retrouver un travail ce sera difficile. Ce sera d’autant difficile que j’ai des problèmes de santé qui limitent mes recherches d’emplois." Et on apprend, par la RTS, que la confédération fait confiance aux entreprises sur ce dossier. Pas nous... (Source : Forum, RTS La 1re)
Vendredi 24 avril
14h : Collage à Genève près de la plaine de Plainpalais. "Femmes en 1re ligne, merci !" !
13h30 : Dans une lettre envoyée au Conseil fédéral, au Conseil d’État et au Conseil administratif de la Ville de Genève, les marchand.e.s de marchés genevois décrivent : « Au supermarché, on utilise tous le même caddie, au marché non. Au supermarché, on ouvre et ferme tous les mêmes frigos/congélateurs, au marché non. (...) Au supermarché, on pianote tous la même balance pour peser nos marchandises, au marché non. (...) En pleine crise sanitaire, au supermarché on peut continuer à faire ses courses, au marché non. Cherchez l’erreur... ». « C’est une inégalité de traitement inacceptable ! » dénonce le président de l’Association des marchés de Genève. Si récemment, des stands ont pu reprendre leurs activités à Plainpalais et à Carouge, les marchand.e.s « considèrent le dispositif insuffisant et discriminatoire (et s’indignent) du fait que le maintien de l’interdiction des marchés fait la part belle aux grandes enseignes, au détriment des vendeurs sur stand ». (Source : Le Courrier)
13h : Dans les 20 EMS du canton de Genève, 104 personnes âgées sont décédées. Le Courrier rapporte que « la situation reste tendue. « Nous avons pu remarquer que la crise ne faisait qu’accentuer les disfonctionnements là où ils existaient déjà », explique un syndicaliste d’Unia. Un constat partagé par deux aides-soignantes d’un EMS : « Nous avons besoin de plus de personnel expérimenté », assène Fanny*. Sa collègue, Josiane*, qui travaille dans une unité Covid-19, rebondit : « Des intérimaires nous aident. Mais la direction nous a avertis que, le budget étant épuisé pour l’année, elles ne seront plus là la semaine prochaine. » « Nous vivons une crise, renchérit Fanny. Ce n’est pas l’heure pour parler d’économies, d’autant qu’on nous en parle déjà toute l’année. » Et sa collègue d’analyser : « On manque de matériel. Du coup, le virus se propage en dehors du service. Mais le plus difficile, c’est de voir nos aînés partir dans la souffrance et souvent seuls : ce n’est pas une mort normale avec ce virus. Même avec la morphine, ils gémissent alors qu’ils sont inconscients. » (Source : Le Courrier)
12h30 : Sphère privée : Les médecins romands proposent à leur tour leur pierre à l’édifice du déconfinement : le concept du « déconfinacheck » résumé ainsi : « Autant les décisions de confinement ont été coercitives, centralisées, autant les mesures de reprise doivent être individualisées, en fonction du risque de chacun, de ses conditions d’existence et de travail. ». La crainte des médecins : la mise à mal ou la disparition de deux de leur principes fondamentaux, le secret médical et le respect de la sphère privée des patient.e.s. Le président de la Société vaudoise de médecine et de celle de la Suisse romande évoque des possibles dérives : « Des partis politiques sont en train de dire que les entreprises devraient pouvoir tester leurs employés dans un but de protection et pouvoir ainsi délivrer des certificats d’immunité. D’autres estiment que les autorités devraient se charger de ces opérations en les centralisant. » (Source : Le Courrier)
Jeudi 23 avril
14h30 : Sur Barrikade, des risques d’évacuation pour le grand squat zurichois de la Juch-Areal dans le quartier d’Altstetten. La municipalité de Zurich veut évacuer cet espace où vivent plusieurs dizaines de personnes depuis octobre dernier. Ils ont reçu un ultimatum au 24 avril pour quitter les lieux. « Ainsi, dans l’ombre de la crise de Corona, les gens sont chassés de chez eux et les espaces culturels alternatifs sont détruits. » La Juch-Areal est un ensemble d’anciens baraquements pour requérants d’asile laissés à l’abandon par l’administration municipale après la construction des camps d’asile fédéraux. Le hashtag #JuchBleibt a été lancé sur twitter. Solidarité ! (Source : Barrikade, non traduit)
14h : Tags à Genève sur les affiches de l’agence de pub Neo Advertising. "[Un grand merci] de ne rien changer", "[Un grand merci] d’avoir donner (sic) (encore) le monopole à Coop / Migros", "Prétexte publiciataire au grand retour du bazar". (source : Silure)
13h15 : Dans Le Courrier d’aujourd’hui, un article sur la situation des intérimaires. A l’annonce du semi-confinement le mois dernier, les entreprises ont massivement congédié les temporaires. Ils n’ont pas le droit aux RHT et d’autre part "ont peu de chance de toucher des indemnités de chômage suffisantes pour vivre". Unia Genève demande un fonds d’aide cantonal afin de les soutenir et a fait témoigner des intérimaires lors d’une conférence de presse. **Alimentation/logistique** : "« Je ne suis pas payée depuis le 12 mars », témoigne Francesca". Elle travaillait via l’agence One Placement pour le primeur Ronin, qui livre des restaurants scolaires. « Je n’ai pas été licenciée. Je suis juste en suspension. » Employée en Suisse depuis neuf mois seulement, elle ne peut pas toucher le chômage « normal ». **Bâtiment** : Antonio est temporaire depuis deux ans et demi dans le groupe de construction Implenia, « on lui a simplement dit, le 18 mars, de ne plus venir ». « [O]n me dit que je suis trop vieux pour être engagé en fixe ». **Hôtellerie** : « Samir*, qui occupait quant à lui une activité temporaire à l’hôtel Mandarin Oriental, témoigne : « Suite à l’annulation du Salon de l’auto, mon employeur m’a annoncé la fin de ma mission temporaire. J’ai d’abord cru que j’avais le droit au chômage technique, comme tous les autres employés de l’hôtel. Mais ce n’était pas le cas. » (source : Le Courrier, Page FB Unia Genève)
!
13h30: Une directive des Transports publics genevois (TPG) « donne l’impression que certains méritent plus de vivre que d’autres » s’insurge un conducteur de l’entreprise. Afin de choisir à qui offrir certaines journées de piquet à domicile, les TPG ont opté pour le critère suivant : ne pas avoir eu d’accidents depuis trois ans ou avoir été considéré comme notoirement méritant l'an dernier. Une conductrice explique que « personne ne fait exprès d’avoir un accident, qui peut venir de la malchance. Avec le virus, ceux qui roulent se sentent en danger. C’est choquant qu’on nous dise: tu es mauvais, tu es puni, tu peux choper le Covid-19.» (Source : 20minutes)
13h: Dans le 24 heures du 18 avril, article sur une association distribuant, comme à son habitude, des repas à des personnes sans-abris à Lausanne a également été stoppée par deux agents de police municipale la semaine dernière. Même prétexte qu’à Genève (voir 20 avril) : pas d’autorisation. On apprend que la "police municipale de Lausanne ne cautionne pas l'action" des agents. "Il n'y a pas d'interdiction de l'activité de la Maraude, explique le porte-parole du corps de police. […" class='spip_url'>(https://lecourrier.ch/app/uploads/...
il s’agissait de vérifier le respect des distances. Malheureusement, il y a eu une incompréhension, un raccourci de la part des agents, une initiative malheureuse en disant que les bénévoles n’avaient pas le droit de faire cette distribution." Initiative malheureuse ou un banal exemple de plus du pouvoir discrétionnaire laissé à ces agents ? (Source : 24heures)
Mardi 21 avril
15h30 : L’Association suisse des infirmières et infirmiers (ASI) a adressé une lettre ouverte au parlement concernant la revalorisation de la profession. Ils critiquent à nouveau la décision du Conseil fédéral du 20 mars dernier de retirer le droit au repos du personnel soignant. "La crise montre également de manière éclatante l’importance systémique des soins infirmiers. Une reconnaissance financière de notre travail dans cette situation extraordinaire serait donc plus qu’appropriée ! […] Fini les belles paroles ; le monde politique doit passer à l’acte – maintenant. […] Le personnel s’épuise parce qu’on lui refuse systématiquement le temps de prodiguer aux patients les soins dont ils ont besoin. Le personnel soignant n’est plus disposé à travailler en permanence au-delà de ses limites, au prix de sa propre santé." (Source : ASI)
15h : "La grève des loyers, c’est maintenant !". Après une initiative similaire à Genève, lancement côté alémanique d’une grande campagne nationale pour la grève des loyers ("Mietstreik" en allemand), la revendication est simple : une remise de loyers pour les 3 prochains mois "ou aussi longtemps que durera la crise, et ce afin d‘atténuer la menace existentielle pesant sur les travailleurs et les travailleuses". Le site web est classe et traduit dans quatre langues. Il est proposé d’envoyer des courriers anonymisés de semonce à son propriétaire ainsi qu’aux grandes propriétaires immobiliers suisses comme les entreprises Swiss Re, Swiss Prime Site ou UBS. (source : Mietstreik)
12h30 : Toujours dans Le Temps d’hier, un article sur les gens du voyage (yéniches, manouches et sini). "Le confinement rend difficiles, voire impossibles, le travail des communautés nomades suisses, ainsi que leurs déplacements". Il risque aussi de ne pas y avoir assez d’aires d’accueil cet été. "Pour nous c’est une immense catastrophe, même les communes qui nous acceptaient d’habitude nous refusent à présent" (source : Le Temps)
11h30 : Dans le Temps d’hier, un article sur la misère sociale dans le canton du Tessin depuis le début de la pandémie. "A La Croix-Rouge Tessin, la demande de fourniture de biens de première nécessité « a plus que doublé » […] Chez Caritas, en quelques semaines, autant d’interventions ont été réalisées qu’en un an habituellement". Il est rappelé qu’au Tessin, "le salaire médian est de quelque 1000 francs inférieur au reste du pays". (source : Le Temps)
9h : Chez les camarades de Barrikade, un communiqué revendique le peiturlurage des locaux zurichois de l’institut libéral Avenir Suisse, ainsi que des associations patronales EconomieSuisse et UPS dans la nuit du 15 au 16 avril. "[Ces organisations] travaillent intensément en coulisse pour rendre la crise exploitable pour le capital et pour répercuter les coûts à la baisse". Le récent rapport d’Avenir Suisse qui propose des horaires de travail 24h sur 24h dans les entrepôts de logistique est dénoncé comme une nouvelle forme d’exploitation. Leur rôle dans l’entrée des logiques marchandes à l’hôpital est aussi souligné : "Nous n’oublions pas qui, au cours des dernières décennies, a fait pression avec succès […] afin de rendre le système de santé attrayant pour les investisseurs au lieu de le rendre utile à la société." (source : Barrikade)
Lundi 20 avril
19h : "Des détenus au bord de la crise de nerfs" à la une du 20 minutes aujourd’hui. L’article parle de la situation à la prison de La Tuilière à Lonay (VD) [qui n’est pas seulement pour femmes apparemment]. Au début du mois, une pétition avait été lancée pour le retour des visites. On ne sait pas ce qu’elle est devenue. En tout cas selon l’article, « la tension est palpable depuis des semaines ». Depuis le 1er avril, l’administration pénitentiaire interdit aux proches d’amener eux-mêmes des paquets. Le frère d’une prisonnière témoigne « A cause du virus, seuls La Poste et ses concurrents sont autorisés à livrer des paquets. C’est un comble quand on sait qu’ils sont déjà débordés et souvent en retard ». Le manque de journaux et de cigarettes se fait sentir. En plus de ça, l’eau du robinet est coupée depuis 2 mois pour cause de contamination. "Bien que de l’eau en bouteille soit distribuée à volonté aux prisonniers, la situation est tendue". Solidarité ! (source : 20 minutes)
17h : Vendredi dernier c’était la journée des luttes paysannes. Le syndicat Uniterre critique le conseiller fédéral Guy Parmelin (UDC) et son ordonnance du 1er avril qui vise à « faciliter certaines importations pour faire face à la crise actuelle du COVID-19 […]. L’État favorise encore et toujours le marché globalisé et les acteurs industriels de l’agro-alimentaire ». Le MAPC a profité quant à lui de cette date pour publier son manifeste. Des volontaires coordonnés par la Grève du climat et Agriculture du futur ont été accueillis pour la réalisation d’activités agricoles dans la campagne genevoise. "17 avril. Journée internationale des luttes paysannes. Je veux manger local, je soutien les paysan.ne.x.s… et pas qu’en temps de crise. Pour une révolution paysanne !" (Source : Uniterre, MAPC, Canal Telegram Grève du climat - Vaud)
15h50 : Dans Le Temps de samedi dernier un article sur le quotidien de travailleuses du sexe (TDS) dans le quartier des Pâquis à Genève. L’article parle de l’action de l’association Aspasie, "fondée par Grisélidis Real qui défend les droits des TDS". La situation est grave : "Avec l’impossibilité d’exercer leur métier, les plus précaires d’entre elles n’ont plus de quoi manger ni de lieu où dormir […] « Aspasie n’a jamais été autant sollicitée. Nous soutenons financièrement les TDS qui n’ont plus rien, […] Les plus vulnérables, une majorité de femmes, viennent de l’UE, d’Espagne, de Roumanie et de Hongrie surtout, au bénéfice d’un permis de 90 jours. Souvent, elles vivent sur le lieu des passes, dans le salon de massage ou dans les studios qu’elles sous-louent à prix d’or. Après avoir perdu le droit de travailler, elles n’avaient plus rien. […] Pour atténuer les effets brutaux du confinement, nous avons essayé de convaincre certains propriétaires de salons de laisser les TDS y dormir sans percevoir de loyer. Certains ont joué le jeu, mais pas tous, loin de là. […] Selon les témoignages que nous avons recueillis, la police se montre particulièrement zélée ; de plus en plus de TDS se sont faits arrêter ces derniers jours en flagrant délit et sont désormais passibles d’une ordonnance pénale », déplore la coordinatrice d’Aspasie." (source : Le Temps)
15h40 : Après l’action des syndicats de la construction mercredi dernier sur un chantier de l’entreprise Induni, l’Etat a demandé à la Tribune de Genève de bien vouloir écrire un article. Malgré un taux d’infraction de 8% sur les 300 chantiers contrôlés (soit moins de la moitié du total des chantiers réouverts), le message donné est que tout va bien et qu’il n’y a rien à voir. La directrice de l’Office des autorisations de construire va même jusqu’à affirmer qu’il n’y a pas d’infractions sur le chantier objet de la dénonciation syndicale malgré les nombreuses photos envoyés par les syndicats qui démontrent le non-respect des mesures de distanciation sociale. Comme indiqué dans le texte du Silure "à toute vitesse vers le pire du monde", les pressions fédérales semblent avoir bien fonctionnées. De crainte de ne pas toucher d’indemnités, les entreprises ont décidé de réouvrir les chantiers. Le représentant patronal tente d’expliquer sans convaincre que la réouverture des chantiers est liée au déconfinement décidé jeudi dernier par le Conseil Fédéral. Pourtant, cela fait bientôt trois semaines que les chantiers redémarrent progressivement. (source : Tribune de Genève)
15h20 : Un secteur qui profite de la crise, tout en exploitant ses employé.e.s : La RTS nous confirme par l’entremise d’un spécialiste en investissement « que le numérique est le grand gagnant de cette crise » : à commencer par Amazon « dont le court de l’action a touché des plus […] Les achats ou les payements [en ligne] se démocratisent bien plus, puisque vous aviez beaucoup de personnes qui avant le confinement allaient à la poste par exemple pour faire leur payement, et aujourd’hui s’essayent sur internet. Et évidemment lorsque ce sera le retour à la normale ces personnes continueront et comprendront que c’est très facile de faire ses payements en ligne. Même chose pour les rencontres en ligne (…) ». Drôle d’usage de la démocratisation. Et décidément, leur monde d’hier comme d’aujourd’hui fait vraiment (c)rêver. (source : Forum, RTS La 1re)
15h10 : Dans Le Courrier, un article sur une initiative solidaire à Genève qui a été interrompue par la police : La Caravane de solidarité, une association active par le passé auprès des réfugiés syrien.ne.s et des personnes sans papiers, distribuait depuis le 4 avril de la nourriture et d’autres produits (shampooing, savon, papier toilette…). Une des initiatrice de cette initiative fonctionnant sans argent, avec des dons déclare : « On croit que la misère n’existe pas en Suisse, mais elle est bien présente. A cause du coronavirus, beaucoup de travailleurs au noir ont été privés de ressources du jour au lendemain. Des familles suisses, aussi, se retrouvent dans une précarité aggravée. Les associations caritatives ont été prises de court, nous répondons à un besoin urgent car la misère déborde dans la rue. » Mais c’est sans compter le travail de la police. La distribution a été interrompue samedi 18 avril à Plainpalais, relate le journaliste du Courrier, la police a « placé sous séquestre la voiture-remorque de l’association avec son contenu. Une organisatrice a été entendue durant plusieurs heures au poste. […] Après un premier avertissement, la distribution a repris à un autre point de rencontre. « L’initiative de cette association partait d’un bon fond, mais elle n’était pas autorisée ; et il s’agissait d’une récidive », précisait dimanche le porte-parole de la police cantonale. » Vous l’aurez compris la forme (autorisation) prime sur la fond (l’aide) même lorsqu’il s’agit de solidarité et de crise sanitaire (Source : Le Courrier)
15h : Malgré les circonstances, les appels pour le 1er Mai fleurissent en Suisse alémanique.
Zurich : « La situation actuelle fait ressortir sans relâche les contradictions et la barbarie du capitalisme. […] Trouvons de nouvelles formes pour porter notre protestation dans les rues malgré la situation actuelle. Trouvons des formes pour briser l’individualisation imposée et pour lutter collectivement (mais toujours en toute sécurité) pour un autre monde ! (Aufbau)
Bâle : « Malgré - et précisément à cause de - la situation actuelle, nous devons utiliser le 1er mai : comme un jour où nous luttons ensemble. Nous voulons montrer la perspective d’une société solidaire, et un système économique organisé par la base et adapté aux besoins de la population. […] La protection de nous-mêmes et des autres rend impossible la forme de mobilisation de masse, mais c’est peut-être précisément dans cette situation que de nouvelles formes de résistance s’ouvrent. […] Venez dans la rue en petits groupes, prenez vos propres banderoles […] Apportez des masques et gardez la distance nécessaire. » (Source : Aufbau, Barrikade, Page FB Revolutionäres 1. Mai Bündnis Basel, non traduit)
14h : À Bâle, banderole aux fenêtres d’un immeuble vide. "Massengekündigt ! Wohnen statt Profit" [Résilié collectivement ! L’habitat plutôt que le profit] Le communiqué dit "[Certains] dans la rue, en prison ou dans un camp d’asile fédéral, ne peuvent pas non plus rester chez eux. Il y a suffisamment d’appartements pour tout le monde, mais ils doivent être mis à la disposition de tous." (source : Page FB Revolutionärer Aufbau Basel)
13h : Collage à Zurich. « Die Heldinnen kommen an ihre Grenzen. Mehr Personal, Lohn Und Kompetenzen » [Les héros et héroïnes atteignent leurs limites. Davantage de personnel, de salaires et de formation !] (source : Page FB BFS Jugend Zürich)
12h : Retour sur la manifestation de solidarité avec les réfugiés de samedi dernier à Zurich. L’appel invitait à venir au point de rassemblement en voiture et à vélo. La police a rapidement nassé le cortège, des véhicules et du matériel audio ont été confisqués et plusieurs arrestations ont eu lieu. La police zurichoise n’avait pas lésiné sur les moyens, sauf… les moyens de protection ! Le communiqué dit en effet que « contrairement aux manifestant.e.s, la police avait ni masques, ni gants ».
Trois revendications étaient au centre de la journée : l’évacuation des camps en Grèce, l’hébergement décentralisé des réfugiés en Suisse et la reprise immédiate du sauvetage en Méditerranée. "La guerre, la pauvreté due au colonialisme, tout cela existe encore et les gens continuent de fuir". Il a été souligné que la crise du coronavirus renforce le racisme structurel déjà existant et que si l’arbitraire pour les personnes en exil existait bien avant le Coronavirus, aujourd’hui, le dispositif suisse de l’asile défie toutes les mesures de sécurité et de dignité. Le communiqué critique la politique du responsable de la sécurité du canton de Zurich le socialiste Mario Fehr (aussi responsable de l’asile). En conclusion, il dit que "l’État utilise la crise pour saper les droits fondamentaux et faire taire les voix critiques. Le système montre son côté le plus laid dans la crise ; des mesures autoritaires pour maintenir des conditions racistes et patriarcales et protéger le profit."
Quelques banderoles : « _Evakuerien jetzt_ ! » [Evacuer dès maintenant [les centres de rétention] », « _Solidarität ohne Grenzen. Schutz für Flüchtende in der Schweiz, Griechenland & überall _[Solidarité sans frontières. Protection pour les réfugiés en Suisse, en Grèce et partout] « _Die Grenze liegt nicht zwischen innen und aussen sondern zwischen unten und oben »_ [La frontière n’est pas entre [ceux] dedans et à l’extérieur, mais plutôt entre le bas et le haut] (Source : Barrikade, Page FB RiseAgainstBorders, Page FB Revolutionäre Jugend Zürich - RJZ, Twitter @ajour_mag )
### Dimanche 19 avril
11h30 : À Genève, la brigade de solidarité populaire organise une récolte de masques, gants, produits d’hygiène et de soin, denrées alimentaires, matériel biodégradables pour servir les repas. Permanences les lundis et jeudis de 14h à 18h à L’Usine. (source : Page FB Brigades de solidarité populaire)
11h : Dans le Matin dimanche, un article sur l’exploitation des employé-e-s dans les centres de logistique qui traitent les commandes sur internet : "Devant l’écran et les quelques clics, difficile d’entrevoir la réalité des travailleurs. Parmi eux, Maria*, qui travaille à l’essai au centre de logistique d’Écublens (VD), préparant les commandes des ventes en ligne sur LeShop.ch, filiale de Migros. Chômeuse en fin de droits, Maria porte de grands espoirs sur la possibilité de décrocher un CDI. Mais dès le début de l’épidémie, le dépôt connaît des cas parmi ses employés. Maria étant une personne à risque, le médecin lui délivre un certificat médical à durée indéterminée. « L’agence d’intérim qui m’a placée m’a clairement fait comprendre que c’était un problème, et que je risquais de perdre ma place, raconte-t-elle. Je suis retournée travailler. » […] « Ce sont des travailleurs invisibles, généralement sans formation, des étrangers touchant de petits salaires… Ils vivent dans la peur constante du licenciement et l’employeur en profite. »" (source : Matin dimanche)
9h : Plusieurs syndicats d’enseignants en Suisse romande ont émis des critiques contre l’idée de rouvrir les écoles le 11 mai en l’absence de garanties. "Nous le disons clairement : dès que les conditions sanitaires seront remplies, l’enseignement en classe devra reprendre. En effet, le télé-« enseignement » n’est guère praticable dans bon nombre de contextes familiaux et ne fait qu’aggraver les inégalités sociales. Mais pour l’heure, ces conditions ne sont pas réunies." (source : SSP)
Samedi 18 avril
12h : A Bâle, une action de solidarité avec le personnel le 9 avril dernier devant le Bruderholzspital. « La santé plutôt que le profit ! Nous avons besoin d’une société qui soit organisée en fonction des besoins et non en fonction des intérêts du capital ! C’est pour cela que nous devons nous battre. »
A signaler aussi, une banderole et des tracts distribués le 12 avril dans des immeubles locatifs appartenant au Credit Suisse. « Dans le quartier de Schorenweg, cette banque s’est distinguée par la plus grande résiliations de bail de ces dernières années. Alors que les locataires sont maintenant encore plus serrés que d’habitude à cause du Corona, les sociétés immobilières et les banques devraient-elles simplement continuer à percevoir leur loyer ? Non ! Annulez les loyers ! » (Source : Page FB Organisiert Kämpfen)
9h : Épée de Damoclès : Le SEM n’a donné qu’un délai de deux mois à Sangar Ahmad, un homme kurde d’Irak travaillant dans le nettoyage d’hôpitaux à Vevey (voir 9 avril, « Sangar Ahmad désinfecte les hôpitaux d’un pays qui ne veut pas de lui »). En tout temps, solidarité avec toutes les personnes en exil ! (Source : 24 heures)
Vendredi 17 avril
15h : Banderole à Genève sur la place des Volontaires. "Il y a les pays qui exportent les armes et ceux qui exportent des médecins #solidaritéinternationale"
14h : Pour Swissinfo, le journaliste Luigi Jorio a fait un passage en revue de la situation dans les prisons suisses. Au Tessin et dans le canton d’Argovie, il n’y a plus de droit aux visites, à Champ-Dollon c’est encore possible sous plexiglas (comme mentionné aussi dans le témoignage que nous avons publié). On apprend qu’à Champ-Dollon, le nombre de prisonniers est passé de 650 à 560. Les mesures alternatives sont « l’assignation à résidence, du bracelet électronique et de l’obligation de signature ». Plusieurs associations demandent une réduction de la population carcérale. « Cependant, suivre ce qui a été fait en France, en Grande-Bretagne, aux États-Unis et dans d’autres États, et procéder à des libérations massives, ne semble pas être une option en Suisse. » (source : Swissinfo)
9h : Affiches à Genève sur la place de Montbrillant. "Nous ne reviendrons pas à la normale parce que le problème c’était la normalité"
### Jeudi 16 avril
20h30 : Petite manifestation à Berne pendant la conférence de presse du Conseil fédéral. “Solidarität heisst Asylcamps evakuerien” [La solidarité consiste à évacuer les camps d’asile] (source : Page FB Revolutionäre Jugend Gruppe Bern, Twitter @fabokohler)
14h30 : L’association patronale SSE qui disait hier dans un communiqué qu’il était « grand temps de mettre un terme à la campagne visant la fermeture générale de tous les chantiers ». Ca n’a pas très bien marché à Genève car une action intersyndicale a eu lieu ce matin pour bloquer l’accès au chantier de l’Etang à Meyrin (GE). « A la suite d’une intervention musclée de la part des agents de sécurité mandatés par le maître d’ouvrage contre les ouvriers qui refusaient de reprendre le travail, la police a dû intervenir. Au moment de l’envoi de ce communiqué, des tractations avec l’inspection des chantiers étaient toujours en cours. […] Même si les infrastructures sanitaires ont été mises en place, la nature même du travail sur un grand chantier rend impossible le maintien des distances de sécurité ». (Source : Unia Genève, SIT)
13h30 : Encore sur les EMS, un article de La Liberté raconte que dans les canton de Vaud et de Fribourg des employées vulnérables sont obligés d’aller travailler par leur direction. "[C]e sont souvent des femmes (nettoyeuses, aides-soignantes, infirmières) plus très jeunes, précaires et craignant de ne pas retrouver de poste de travail, qui affrontent ces risques. […] A Fribourg, Catherine Friedli, secrétaire syndicale au SSP, rapporte un nombre important de cas d’employés d’EMS dont les employeurs requièrent la présence, malgré le fait d’être munis d’une attestation […] L’Hôpital intercantonal de la Broye a connu des tensions car le service de médecine du personnel n’a pas validé des attestations fournies par des médecins." Solidarité ! (source : La Liberté)
13h : Unia Genève a publié mardi le premier témoignage d’une série consacré aux travailleuses dans les EMS (les EHPAD suisses). Une femme de chambre témoigne : "Le taux d’absentéisme, déjà important pour le secteur, a explosé ces derniers jours. "La situation est encore pire qu’avant. Il y a beaucoup d’intérimaires […] Le surmenage lui brise le dos et le manque d’effectif criant lui rappelle chaque jour qu’il n’y a « personne pour nous aider ». Avant la crise sanitaire, Manon travaillait pour deux, « maintenant je fais le travail pour trois »." La direction ne vient même plus sur place, "[a]vant on les voyait tous les jours pour nous surveiller, maintenant il n’y a plus personne" (source : Unia Genève)
12h45 : Dans Le Temps, un article sur la situation du personnel domestique à Genève. Nounous, auxiliaires de vie, femmes de ménage, elles n’ont souvent plus de revenu et craignent pour leur permis de séjour (quand elles en ont un). Elles « s’endettent et sont de plus en plus nombreuses à souscrire aux colis du cœur pour pouvoir manger ». « Le SIT a revendiqué au début du mois une allocation temporaire [cf ci-dessous, 3 avril]" mais aussi du « matériel de protection, des places en crèches ou écoles pour leurs enfants et la mise à disposition de chambres d’hôtel vacantes. » « Des employés sont mis à la porte, car ils étaient en colocation avec une personne fragile et ont poursuivi leur activité, pointe-t-elle. Garantir l’accès aux soins médicaux à tous, y compris sans papiers, est également essentiel dans cette situation. » (Source : Le Temps)
12h30 : Dans le 20 minutes toujours, un monteur de meubles qui travaille dans une entreprise sous-traitante d’Ikea se plaint des cadences de travail et du manque de protections. « Lui et ses collègues reçoivent 50 ml de gel désinfectant et un seul masque. Joao assure que la quantité de travail ne lui permet pas de passer au dépôt pour se réapprovisionner en masques. » (source : 20 minutes)
12h : L’info n’est pas nouvelle mais elle fait la une du 20 minutes aujourd’hui sous le titre « Libérés faute d’avion pour leur expulsion ». A Genève, les deux centres de rétention (Frambois et la Favra) ont fermé il y a un mois car les renvois « ne sont plus possibles pour des raisons matérielles ». Aucune information sur leur réouverture prochaine, tant mieux ! La situation semble être différente d’un canton à l’autre pour les centres de rétention. Par exemple avec le centre LMC de Granges (VS), il y a eu des libérations mais on ne sait pas si la prison est fermée. (Source : 20 minutes, Le Nouvelliste)
10h : Dans une lettre ouverte aux autorités, des organisations et des partis du Canton de Vaud mettent en avant les conséquences de la perte d’emploi dû à la crise du Covid-19 sur des personnes exclues ou précarisées par l’État et demandent des mesures pour y palier. Il s’agit des personnes sans-papiers, estimées à 12 000 dans le canton, ainsi que celles au bénéfice de permis dont le renouvellement dépend d’un emploi ou du non-recours à l’aide sociale. Parmi les impacts, notons le renoncement au soin, le manque de nourriture, la précarisation grandissante et l’incapacité à payer des factures, parce qu’elles n’ont pas droit à l’aide sociale ou parce qu’elles y renoncent pour ne pas risquer de devoir quitter le territoire. Revendications des signataires : garantie que la cessation d’activité à cause de la crise sanitaire n’ait pas d’impact sur une régulation ou un renouvellement de permis ; accès complet aux soins ; aucune sanction ou expulsion pour les personnes en situation irrégulière ; libération des personnes détenues en vue d’un renvoi. La crise sanitaire du Covid rappelle que la précarisation et l’exclusion de personnes qu’engendrent les dispositifs des politiques migratoires suisses sont toxiques pour la santé des individus et parfois également pour la santé de la communauté. (Source : Le Courrier)
9h : En replaçant le bien commun au centre, l’édito du Courrier du jour tient sa position en parlant de l’après crise autrement que les autres journaux de la place : « Boucler les centres commerciaux et autres dealers de superflu, clouer au sol EasyJet et ses oiseaux de malheur, et cela au nom de l’intérêt vital des citoyens : la crise sanitaire actuelle a le mérite de rappeler ce que la politique peut. Le bien commun est encore une boussole primordiale, capable de mobiliser une société, en dépit de la puissance des investisseurs et du chant de leurs apôtres. » Mais aussi de rappeler qu’« il s’agira d’être imaginatifs et novateurs, mais aussi déterminés et radicaux. La crise du Covid-19 – avec son lot d’injustices, sa mise en lumière des effets pervers de la mondialisation et des limites du discours économiste de la santé, sa remise au cœur du monde de l’État et de l’humain – nous offre des arguments précieux dans la lutte pour un changement de paradigme. Et probablement une opinion publique plus ouverte qu’hier. Le pire serait néanmoins de croire la voie pavée et l’attentisme suffisant. Il est plus que temps de déconfiner nos luttes. » (Source : Le Courrier)
8h : Banderoles respectivement sur l’église de Fraumünster de Zurich et le centre alternatif Reitschule de Berne. "Nicht nur ihr wollt überleben. #Riseagainstborders" [Vous n’êtes pas les seuls à vouloir survivre] et "Covid19 bedeutet : Moria & alle Asyl-camps evakuieren. Grenzen öffnen ! #LeaveNoOneBehind" Covid-19 implique d’évacuer Moria et les camps d’asile et d’ouvrir les frontières ! #LeaveNoOneBehind
### Mercredi 15 avril
19h : Les éditoriaux copié-collés de la Tribune de Genève et du 24 heures d’hier et d’aujourd’hui sont exemplaires des partis pris et des priorités de leurs actionnaires. Alors qu’hier on mettait en garde contre la « gauche syndicale qui réclame contre vents et marées un confinement généralisé et l’arrêt des chantiers », aujourd’hui le journaliste Philippe Rodrik indique avec enthousiasme que la crise est un bon prétexte pour augmenter l’âge de la retraite. Cette perspective avait pourtant fait échouer le plan Berset en votation (2017). Les capitalistes n’ont semble-t-il aucune vergogne a exploiter une catastrophe sanitaire pour imposer une catastrophe sociale. L’occasion fait le larron… (source : Canal Telegram Détaché de presse)
17h : Deux autres nouveaux articles à signaler sur notre site, d’abord un texte de solidarité avec les prisonniers de Champ-Dollon et qui pointe du doigt le caractère pathogène de l’institution carcérale. "Notons que ces proportions ne sont pas le fruit du hasard mais bien les conséquences d’un système judiciaire qui stigmatise et criminalise toujours plus les personnes les plus précaires de nos sociétés."
Un autre article répond aux questions qui se pose lorsqu’on parle de grève de loyers. L’idée est d’offrir un outil de vulgarisation juridique au service des locataires dans la jungle du droit du bail. (source : Silure)
14h : Dans Le Temps d’hier, prise de position à contre-courant d’une chercheuse en cybersécurité qui critique l’utilisation de technologies de surveillance pour des raisons sanitaires. "Il n’est pas improbable que, lorsque les besoins de surveillance liés au Covid-19 ne seront plus d’actualité, les technologies testées durant cette période soient utilisées à d’autres fins que celles avancées pour la santé publique et la lutte contre la pandémie. Que cela soit basé sur un relatif volontariat de la population, bien préparée par à un marketing efficace du consentement à la surveillance (pour contribuer à faire télécharger l’application), ou que cela soit imposé par des autorités, il en résulte une acceptation passive et généralisée de la surveillance par les pratiques numériques". (source : Le Temps)
11h : Sur Renversé, un article raconte qu’une expulsion dégueulasse a eu lieu mardi à Genève à l’avenue Henri-Bordier, dans un immeuble géré par la Fondation HBM Emile Dupont. « Douze policiers sont intervenus et n’ont respecté aucune des consignes sanitaires : pas de gants ni de masques, trois à quatre personnes par voiture, non-respect des distances sociales. Ces personnes risquent а présent une condamnation pour séjour illégal avec une peine d’emprisonnement, ainsi qu’une peine pour violation de domicile et pour dommage а la propriété. » solidarité ! (source : Renversé)
10h : Le Silure publie le témoignage d’un prisonnier de Champ-Dollon, c’est un document de première importance et le premier à sortir de l’intérieur depuis la révolte des 3 et 4 avril derniers. L’entretien évoque le quotidien dans la prison en période de corona : « Ici, on nous donne un masque différent chaque jour. Et on doit le mettre dès qu’on sort de la cellule. C’est obligatoire. On a aussi du savon en cellule et un accès au lavabo. » Il pointe du doigt le fait que « l’accès aux assistants sociaux a été supprimé » alors qu’ils sont nécessaires « pour demander des aides [et] pour préparer sa demande de conditionnelle ». « Et en plus pour l’annoncer, ils ont mis des affiches. Ça a été un problème parce qu’il y a plein de gens qui ne savent pas lire. »
Il y a aussi des précisions sur le déroulement des faits durant la révolte d’il y a deux semaines : "les manifestations ont eu lieu aux promenades des Albanais" (l’administration pénitentiaire pratique depuis des années la séparation ethnique pendant les promenades). Il raconte aussi qu’un prisonnier « est monté jusqu’au barbelé en haut du grillage. Il s’est blessé dessus. Je n’étais pas là, mais j’ai entendu. Et après coup, j’ai vu des traces de sang par terre. J’ai entendu dire qu’il a été mis 10 jours au cachot pour ça. ». Les protestations continuent, chaque soir les détenus font du bruit. A lire absolument ! (source : Silure)
Mardi 14 avril
15h15 : Dans Le Nouvelliste, l’ancien conseiller fédéral radical Pascal Couchepin prend la pose du vieux sage pourvoyeur de conseils. Il faut « faire vie qui dure », c’est-à-dire « agir de telle sorte que la vie soit encore possible sur la durée », c’est ma maman qui l’a dit, elle a connu la guerre et blablabla. Cette soif de durabilité n’était pourtant pas ce qui caractérisait M. Couchepin lorsqu’il dirigeait le Département de l’économie. Il était alors plutôt l’avocat du libre-échange à tout crin. Comme Bill Clinton ou Pascal Lamy, Couchepin fait partie de cette génération de politiciens qui a cimenté le cadre de la mondialisation néolibérale. Participant au sommet de Seattle en 1999, il n’avait pas de mots assez durs contre l’audace des manifestants qui avaient bloqué la tenue de la conférence. Aujourd’hui, pas une once d’autocritique chez ce personnage. Sous sa bonhommie valaisanne, Couchepin reste l’idéologue qu’il a toujours été. (source : Canal Telegram Détaché de presse, Le Nouvelliste)
15h : La rappeuse lausannoise La Gale était interviewée dans le 24 heures de samedi dernier. Quand on lui demande comment se passe l’arrêt des concerts et de son activité professionnelle annexe (elle travaille dans un théâtre), elle répond "oui, je vais perdre de l’argent. Mais je pense à toutes celles et ceux qui sont sur la ligne de front. Tous les ouvriers sur les chantiers, qui ne devraient pas y être et qu’on envoie quand même au cassepipe […] On est en train d’assister au point culminant de l’écrasement du faible par le fort. Les patrons sont déjà reclus dans leurs chalets, les autres dans leurs salons, alors que les employés et les ouvriers sont exposés quotidiennement au risque." (source : 24 heures)
14h : Sur la RTS, interview de la directrice du Centre d’études environnementales de l’IHEID à Genève. « Dès que l’économie repart, la pollution repart avec elle. » Le journaliste lui demande si « on va oublier la transition énergétique ». « Alors c’est le danger de toutes ces crises économiques, que les objectifs environnementaux peuvent être la victime des récessions économiques. A très court terme, effectivement il y a le lobby des entreprises qui peuvent dire : « on est déjà sous le coup d’une récession économique, est-ce qu’on pourrait suspendre certaines régulations environnementales qui sont coûteuses pour les entreprises. » (…) A moyen terme, il y a aussi simplement qu’après les plans de relance massifs qui sont entrepris en ce moment, d’ici 2-3 ans, les budgets des gouvernements seront bien à la baisse et donc il n’y a peut-être plus assez d’investissements publics pour les subventions environnementales. Donc il y aura un changement de priorités aussi qui peut être dommageable aux politiques environnementales. » Quoi qu’en disent les Verts et les différents surfeurs de la vague verte, il n’y aura pas d’écologie qui ne soit pas anticapitaliste. (source : La Matinale, RTS La 1re)
13h : Chronique d’une pénurie annoncée : La TdG et les autres journaux Tamedia du jour donnent des éléments supplémentaires sur le manque de masques en Suisse le mois dernier. En 2017, l’Office fédéral de l’approvisionnement économique (OFAE) renonce à donner des consignes aux hôpitaux et aux cantons en matière de stockage, chacun fait comme il veut car "les acteurs de la santé craignaient les coûts élevés du stockage." Et de poursuivre « Il était clair qu’une ordonnance fédérale stricte sur le stockage obligatoire n’aurait pas été acceptée. » La logique capitaliste : stocker en fonction des économies désirées (qui profitent à certains) et non en fonction des besoins estimés (qui auraient profité au commun, à nous tou.te.s). Rappelons l’impact qu’a eu cette pénurie au début de cette crise sanitaire : des professionnelles de santé travaillant sans masque (EMS, soins à domicile) ou devant réutiliser un masque à usage unique, les autorités sanitaires communiquant que le port de masque dans la population n’est pas nécessaire avant de revenir en arrière, un gouvernement qui n’en distribue pas (faute d’en avoir) et enfin des employeurs autorisés à forcer leurs employé.e.s à travailler sans protection. (source : Tribune de Genève)
12h : Mini-manif à deux à Berne. « Schliesst die Läger, öffnet die Hotels » [Fermez les camps [d’asile], ouvrez les hôtels] (source : Page FB Bleiberecht Bern)
Lundi 13 avril
9h45 : Banderole sur un immeuble en construction à Zurich samedi dernier. “Wer heute profitiert wird morgen enteignet” [“Qui profite aujourd’hui sera exproprié demain”] (source : Aufbau, Page FB Revolutionäre Jugend Zürich - RJZ)
9h30 : Quelques extraits de la revue de presse alémanique Antira(point)org du 6 avril dernier.
- Dans les camps fédéraux gérés par l’entreprise privée ORS AG près de Zurich, ce sont des particuliers qui sont intervenus pour leur donner du savon et du désinfectant, ce qui a causé des frictions avec l’entreprise.
- Décryptage des déclarations de la conseillère Karin Keller-Sutter (PLR) dans les médias : dire comme elle le fait que les procédures d’asile peuvent continuer comme d’habitude est le signe d’un profond cynisme.
- Dans Der Bund (journal bernois), il est rappelé que les étrangers détenteurs d’un permis de séjour peuvent le perdre s’ils touchent des aides sociales, une disposition très dangereuse en temps de pandémie où les recours à l’aide sociale augmentent ! À Berne c’est l’UDC qui gère l’asile, un député de ce parti refuse tout relâchement légal.
(source : Antira.org, Barrikade)
8h : Banderole sur l’Espace autogéré de Lausanne. “Grève des loyers. Solidarité avec les personnes précarisées par les mesures contre le Covid-19” (source : Page FB Feu au lac)
Dimanche 12 avril
9h30 : 4 maisons ont été occupées le 9 avril à Zurich dans le cadre d’une campagne « Für alle. Eine Zuhause » (Un chez-soi pour tout le monde). Un joli site web a été créé pour l’occasion, avec une vidéo tutoriel sur comment ouvrir des maisons en période de pandémie http://zuhause.zureich.rip. « La demande d’une grève des loyers ne nous suffit pas. Occupons donc les logements vides ! Ouvrons-les à tous ceux pour qui il n’est pas possible de rester à la maison. ». (source : Wir bleiben alle, Barrikade, Page FB Revolutionäre Jugend Zürich - RJZ, Aufbau, Page FB Ajour Magazin, non traduit)
9h : Sur le site de la BauernZeitung, le principal journal agricole suisse, on peut lire l’interview du directeur de Proviande au sujet du contingent de 1’400 tonnes que cet organisme a demandé à l’Office fédéral de l’agriculture en date du 6 mars, soit dix jours avant la fermeture des restaurants. La conséquence de la libération de ce contingent d’importation est que le Conseil fédéral a décidé de dépenser 3 Mios pour congeler du bœuf produit en Suisse, tandis qu’on trouve dans les feuilles publicitaires – dont la distribution n’a pas été suspendue – du bœuf de provenance variée (Uruguay, Paraguay, etc.) On ne savait pas, se défend le directeur de Proviande. Drôle de défense ! Le 28 février, l’OMS portait la menace mondiale à très élevée. Le lendemain, les rassemblements de plus de 1000 personnes étaient interdits. Du 4 au 6 mars, le nombre de malades testés positifs en Suisse était multiplié par un facteur trois. Ce court entretien illustre deux aspects importants de la situation présente. D’abord, la difficulté des managers à envisager un arrêt du cours des choses économiques. La Suisse est autonome à 80 % en viande de bœuf (fourrage non compris). Les signes de propagation de la maladie auraient donc pu déterminer une politique d’importation prudente sans risquer une seule seconde une pénurie sérieuse. Ensuite, le caractère central de la restauration hors domicile dans le système agro-alimentaire et plus largement dans le système économique. L’arrêt des activités de Mc Donald’s – mentionné dans l’article – mais aussi de la restauration collective (Eldora, Novae, etc.) a conduit, d’un jour à l’autre, à une crise de surproduction qui coûte 3 Mios à la Confédération. Dans le domaine de l’alimentation comme dans celui de la santé, l’incurie des managers associée à des systèmes ultra-centralisés est désastreuse pour l’ensemble de la société. (source : Canal Telegram Détaché de presse, Bauernzeitung)
Samedi 11 avril
10h50 : Promiscuité imposée par l’Etat : Dans un foyer pour requérant.e.s d’asile du canton de Vaud qui regroupe quelques 125 personnes, un habitant nommé Alex témoigne pour le nouveau projet multimédia entre l’association Vivre Ensemble et Exilia Films. Dans un entretien mis en ligne mardi, il observe que certaines personnes du foyer sont malades, crachent et toussent. Lorsqu’il interpelle un employé pour savoir s’ils vérifient si ce n’est pas le coronavirus, ce dernier répond qu’il n’y a pas de tests. Il commente : « Ils pourraient faire 5-10 tests, juste pour les personnes qui toussent. C’est pas très cher. C’est plus cher si une personne en infecte d’autres qui ensuite vont à l’hôpital, ça sera plus cher. J’ai de l’anxiété. J’ai peur. Je ne contrôle pas cette situation. […] Notre situation est dangereuse. On est beaucoup de personnes. Il n’y a pas la possibilité de maintenir une distance, ni de nettoyer la cuisine après le passage de chaque personne […] Quand tu habites avec 20 à 40 personnes par étage, il n’y a pas de place pour une distance d’un mètre. C’est impossible de contrôler cette situation. Ce foyer est dangereux. Toutes les personnes qui habitent en appartement peuvent rester dans leur appartement. Nous ne pouvons pas. C’est dangereux ! Ce moment est dangereux. » En réponse à ses doléances, on lui répond : « La Suisse fait tout pour vous. » (Source : Asile.ch ; Chaine Youtube Voix d’asile)
10h30 : Un article sur le site de la Tribune de Genève nous relate que la fondation du banquier Edmond Safra, propriétaire d’immeubles des rues basses, refuse d’accorder une baisse de loyer aux enseignes de luxe appartenant notamment au groupe LVMH. Le groupe en question est dirigé par Bernard Arnault, homme classé le plus riche du monde en début d’année. Face aux doléances de l’hyper-bourgeoisie, cette dernière n’obtient en réponse qu’un bâillement aristocratique de l’avocat Marc Bonnant, membre du Conseil de la Fondation Safra. Ces querelles de possédants seraient amusantes si elles ne nous rappelaient que rien n’a été fait pour soulager les locataires de leurs loyers. Alors que même l’Asloca semble plus se soucier du sort des locataires commerciaux, des appels commencent à circuler pour obtenir le gel des loyers en Suisse. (source : Canal Telegram Détaché de presse, Tribune de Genève)
9h : Danger au travail : Dans un établissement de santé psychique du canton de Fribourg où le personnel n’a l’autorisation de porter un masque que pour faire des soins corporels, une éducatrice sociale raconte de manière anonyme au téléjournal : « Les psychiatres sont en télétravail et les hôpitaux psychiatriques sont débordés. C’est à nous de tout gérer. Je me sens en colère. On est seuls, c’est une grosse pression ! On a besoin que notre direction nous protège pour qu’on puisse mieux protéger les résidents. » Et un syndicaliste vaudois de souligner : « Ce n’est pas les applaudissements qui nourrissent l’hôpital public, c’est des investissements massifs qu’il faudrait faire ! Et je crois que le manque de masques et de protections est simplement un symbole extrêmement violent de ça, parce que les gens sont en danger pour faire leur métier. » Un dépistage généralisé du Covid-19 dans tous les établissements de santé est à nouveau demandé par les syndicats. (Source : 19h30, RTS 1)
Vendredi 10 avril
17h : La RTS consacre des reportages au « monde d’après », avec un constat : « le coronavirus exacerbe les inégalités sociales » et une question : « que retenir de la crise pour améliorer les conditions de vie des oubliés de la société ? » Dommage d’avoir raté l’occasion de changer de discours car ces personnes ne font que rarement l’objet d’un "oubli". Elles font plutôt l’objet d’exclusion, encaissant violemment les conséquences connues des choix pris par les politiques. Pour « identifier ce que la crise pourrait changer dans nos sociétés », pourquoi ne pas identifier et donner du temps d’antenne aux réels ressorts sociaux de la vie de ces dits « oubliés » et aux pistes visant des systèmes alternatifs ? (Source : 19h30, RTS 1)
9h : Dans la TdG, Lise Bailat nous prend pour des ânes : « c’est la stratégie de la carotte et du bâton qu’a maniée le Conseil Fédéral » écrit-elle, dans un article qui résume la conférence de presse de mercredi. En ces moments de communion nationale, les journalistes semblent encore plus dociles qu’à l’habitude. Aucun ne relève que l’élargissement du dispositif de RHT à certains travailleurs sur appel (minimum 20 % d’activité, engagé depuis 6 mois) intervient bien tard et aurait pu être annoncé en même temps que l’élargissement pour les temporaires. Le Temps rappelle la charge de l’UDC pour une reprise au 19 avril et souligne les besoins des indépendants. Il est déjà bien loin le temps où ce journal évoquait les femmes et les bas salaires au front. Hier soir, Alain Berset et Daniel Koch répondaient en direct aux questions des auditeurs de la Première. Brièvement suspendue, la vie idéologique reprend, avec son lot de médias aux ordres. (Canal Télégram Détaché de presse, Tribune de Genève, Le Temps, RTS)
8h45 : La secrétaire générale de l’Association suisse de négoce de matières premières et du transport maritime (STSA) - cette activité économique correspond à environ 3,8 % du PIB et regroupe quelques 35 000 professionnel.le.s en Suisse - partage sa perspective dans un entretien pour Swissinfo. La lobbyiste genevoise, ancienne collaboratrice de la police fédérale à Berne, nous apprend que « les sociétés suisses de commerce de matières premières travaillent en étroite collaboration avec les torréfacteurs et les chocolatiers pour assurer l’approvisionnement en biens de consommation essentiels pour la Suisse, conformément aux politiques du gouvernement suisse visant à garantir le maintien des réserves fédérales de café et de cacao. (…) Les commerçants sont parfois dépeints comme de mauvaises personnes gagnant beaucoup d’argent sur le dos des autres. En réalité, aujourd’hui, ils travaillent dur pour que tout le monde puisse continuer à vivre aussi normalement que possible. Et continuer à boire du café et à manger de l’ananas ou du kiwi tous les matins. » Voilà l’essentiel est donc là… (source : Canal Telegram Détaché de presse, Swissinfo)
Jeudi 9 avril
19h30 : Lundi dernier, le journal 24 heures a publié un article sous le titre "Sangar Ahmad désinfecte les hôpitaux d’un pays qui ne veut pas de lui". Le susnommé est un Kurde d’Irak domicilié à Vevey qui travaille dans le nettoyage. "En première ligne face au Covid-19, il aseptise deux jours et demi par semaine les poignées de portes, les chaises, les sols, les murs ou encore les tables d’auscultation touchées par des malades : " Il a reçu du Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM) une décision de renvoi pour le 13 avril prochain. L’édition d’aujourd’hui nous apprend qu’une mobilisation a été lancée pour sa régularisation via la plateforme change(point)org. Solidarité ! (source : 24 heures)
19h15 : Dans le 19:30 de mardi dernier, zoom sur les femmes de ménage et les employées de maison. Celles qui continuent de travailler ont la boule au ventre, d’autres sont congédiées et ne reçoivent pas leur salaire, et elles n’ont pas le droit aux aides car il s’agit souvent du travail au noir. (source : 19h30, RTS 1)
19h : Article sur la situation du personnel soignant aux HUG et dans les EMS dans la Tribune de Genève. "Le syndicaliste évoque un personnel mis sous pression pour renoncer à ses vacances ou au contraire en prendre lorsqu’il s’agit de personnes à risques, ou alors de personnes malades pressées d’écourter leur quarantaine pour reprendre le travail. Même chose aux HUG, "on peut prier le personnel à la dernière minute de rester à la maison, exiger qu’il récupère ses heures supplémentaires, tout en restant disponible si besoin. « C’est presque du travail sur appel, blâme le syndicaliste. Sous prétexte de solidarité, les HUG bafouent les droits des travailleurs." Autre problème aux HUG, "les nettoyeurs se sont vu initialement interdire le port du masque" (maintenant ça aurait changé). Le syndicat propose que l’ensemble du personnel et des résidents d’EMS soient testés, « pour savoir où on en est ». (source : Tribune de Genève)
18h30 : A Genève, les syndicats Unia et SIT ont organisé une conférence de presse contre l’autorisation de réouverture pour le chantier de la pizzeria Molino à la place du Molard. Un ouvrier témoigne : "On porte de lourdes charges à deux, on se croise sans cesse, respecter la distance est impossible […] Mes enfants ne vont plus à l’école, mais je dois travailler ! C’est contradictoire". L’un des syndicalistes déclare : "L’État n’a pas hésité à mobiliser 400 personnes avec des drones, le week-end dernier, pour sanctionner des rassemblements de plus de cinq personnes. À juste titre. Or il ne semble pas aussi déterminé à contrôler les règles d’hygiène sur les lieux de travail. Belle hypocrisie". (source : Courrier, Tribune de Genève, )
11h15 : Concernant la position du Conseil fédéral sur les personnes à risque qui sont contraintes d’aller travailler, le président de l’USS au micro de la RTS déclare : "ça fait bientôt trois semaines maintenant que le Conseil fédéral dit aux personnes à risques « N’allez pas faire vos courses, ne voyez pas vos petits-enfants, mais vous pouvez travaillez », pourvu que l’employeur prenne quelques mesures, qui sont d’ailleurs pas contrôlées. Cette contradiction-là, elle demeure et elle est de plus en plus insupportable." Après des années de partenariat social intégral, l’USS est tellement mise de côté dans les discussions qu’en lisant les compte-rendus de la séance du CF d’hier, il n’y a rien qui mentionne la question des personnes à risque. (Source : RTS La 1re, La Matinale)
11h : Tag à Lausanne "Grève des loyers" ! (source : Page Facebook Feu au lac)
Mercredi 8 avril
13h50 : Saga des masques. On aurait pu naïvement penser que les autorités politiques se basent sur les connaissances en leur possession et non sur les capacités de les mettre en œuvre. Il n’en est rien. Le Courrier analyse le changement de discours des autorités politiques et sanitaires, qui après avoir tenu le propos inverse, admettent à présent que le porte de masque n’est in fine pas inutile. Le médecin-chef des soins intensifs des HUG le disait déjà à demi-mots lorsqu’il disait à l’antenne de la RTS que même un foulard vaut mieux que rien. Pourquoi ce changement de discours ? Parce qu’à présent, le stock de masques disponibles le leur permet. En effet, un avion parti de Shanghaï en a déposé quelques 2,5 millions à Genève. « Désormais, les autorités affirment que le masque ne suffit pas. Tout est dans la nuance. » ironise le journaliste. Mais l’affaire ne s’arrête pas là. « Faire figurer le port de masque dans les recommandations de l’OFSP aurait, du fait de la pénurie, obligé un certain nombre d’entreprises et d’industries non essentielles à fermer. » explique le Courrier. Et de rappeler comment Coop et Migros ont tout simplement interdit le port de masque à leurs caissier.e.s. Du rapport de l’Office fédéral pour l’approvisionnement économique de 2019, les journalistes tirent deux chiffres concernant le stock stratégique : le pays disposait de 186 000 masques (de type FFP2 et FFP3) alors qu’il en aurait fallu 745 000 pour faire face à un nouvel agent pathogène pendant les trois premiers mois, un chiffre calculé plutôt à la baisse. Et le rapport de conclure : n’y changeons rien ! Ah les économies… La découverte de ce rapport choque, du Collectif Grève du Climat Suisse à une conseillère nationale verte qui affirme « On considère dans ce pays que la santé est une charge et on analyse donc les besoins presque uniquement en fonction de ce qu’ils pourraient coûter. (…) on ne se permettrait jamais autant de légèreté avec les équipements militaires. » (Source : Le Courrier)
12h40 : Sur Renversé, un article critique la couverture de la révolte du week-end dernier à la prison de Champ-Dollon par la Tribune de Genève. L’administration pénitentiaire a encore une fois le monopole de la parole. "D’un point de vue journalistique il est scandaleux de reproduire tel quel les comuniqués de l’OCD sans faire un pas en arrière et se poser les bonnes questions, sans chercher à véritablement relater ce qu’il s’est passé." La journaliste se permet une "blague" de mauvais goût sur le fait que les prisonniers qui demandaient des cellules individuelles ont eu gain de cause en ayant été envoyés au mitard. "Comment peut-elle laisser entendre que le cachot serait équivalent à la revendication vitale et digne qu’ont portée ces personnes détenues ? Doit-on lui rappeler qu’on parle d’êtres humains enfermés 23/24h dans des cellules surpeuplées, dans des conditions de détention décriées par de nombreuses associations et organisations internationales contre la torture et les droits humains." (source : Renversé)
12h30 : Une dépêche de l’ATS annonce qu’un centre de requérants d’asile est désormais placé en quarantaine à Selzach (SO). Il semblerait qu’il s’agisse d’un foyer et pas d’un camp fédéral. "Quatre des 29 pensionnaires ont été testés positifs au coronavirus. Ils ont été isolés dans une partie séparée du bâtiment". (source : Tribune de Genève)
10h30 : Autopromo, le Silure continue sa récolte de témoignages sur le monde du travail ou la précarité sociale dans le contexte de la pandémie. Il publie un troisième récit, celui [d’une infirmière](http://silure-ge.net/fr/home/ressources/temoignage-dune-infirmiere) ayant côtoyé des mineurs non accompagnés (MNA) qui, bien qu’ils soient censés être pris en charge par l’État, sont bien souvent délaissés. Elle y souligne entre autres les difficultés pour accéder tant à la santé qu’à la prévention et dénonce la faim que rencontre certains d’entre eux dans l’un des pays les plus riche du monde. Si la précarité cruelle que l’État impose à ces jeunes ne date pas de la pandémie, celle-ci la rend plus visible et l’exacerbe comme pour tant d’autres laissés-pour-compte et ce par choix et non par oubli. (Source : Silure)
9h40 : Plusieurs informations à retrouver sur le site national du Syndicat des services publics (SSP-VPOD). D’abord, une interview du secrétaire syndical en charge de l’Aéroport de Genève qui raconte comment il s’est fait retirer son badge d’accès pour qu’il ne puisse plus aller parler aux salarié-e-s. "Cette crise est l’occasion pour le patronat d’attaquer de front de nombreux acquis, même le minimum prévu par le Code des obligations. Certains employeurs nous répondent simplement : « En ce moment, on n’est pas en mesure de respecter la loi » ! […] Les syndicats doivent se mobiliser dans tous les secteurs." Dans le numéro de leur journal "Service public" du 3 avril, il y a aussi des témoignages d’infirmières dans les hôpitaux de Lausanne, Fribourg et Genève. L’ordonnance du Conseil fédéral permettant de ne plus appliquer au personnel hospitalier les dispositions de la Loi sur le travail en matière de durée du travail est unanimement critiquée.
Enfin, un communiqué publié hier met en avant le fait que des personnes vulnérables dans le secteur des soins sont obligées de travailler par leur employeur à cause de la décision du CF du 20 mars dernier. "Carolina*, aide à domicile, personne vulnérable, n’a pas pu arrêter son travail pendant plusieurs jours, car son employeur exigeait un certificat médical du médecin traitant (médecin inatteignable). Elle a bien tenté de passer par le médecin du travail. Refus de l’employeur. Elle s’est ainsi exposée pendant plusieurs jours et a fini par être testée positive. En arrêt de travail aujourd’hui, terrorisée et contrainte au silence par crainte de représailles." Le SSP a lancé une plateforme "Je soigne Je témoigne" (source : SSP)
9h30 : L’Union syndicale suisse (USS) parle d’un "développement effroyable" du chômage en Suisse et se plaint que des branches qui n’ont eu aucune restrictions d’activité comme l’industrie, les transport et le secteur financier licencient en masse. Attachée à la "défense des places de travail", l’USS a été très accomodante avec le patronat depuis le début de la crise. (source : USS, Le Temps)
Mardi 7 avril
19h : Le vidéaste Alexandre Salama a fait un reportage embedded avec des syndicalistes d’Unia Vaud qui intervenaient dans un grand chantier du canton. Les syndicalistes bloquent l’entrée avec leur véhicule de bon matin, la police est appelée par les cadres de l’entreprise HRS et rouvre le chantier. La stratégie des syndicalistes est de provoquer un contrôle inopiné pour faire constater le non-respect des normes de l’OFSP, ce qui pourrait aboutir à une fermeture. Des ouvriers pointent l’hypocrisie de leur entreprise, "ils viennent de mettre le savon" alors qu’il n’y en avait pas les autres jours. Les contrôleurs sont débordés par les sollicitations : "On a 150 demandes […] on tape au hasard des urgences". C’est le premier reportage vidéo de ce type sur les chantiers en temps de pandémie, à voir ! (Source : Chaîne Youtube SALAMA, Page Facebook Unia Vaud)
11h : Le témoignage récolté par le Silure sur la personne en confinement dans sa voiture a été traduit en allemand sur Barrikade. Merci ! (source : Barrikade)
10h50 : En Suisse alémanique, lancement d’une ligne d’info en droit du travail en temps de pandémie, le "Corona Solifon". Ils répondent aussi en français. "On t’a licencié a cause du Corona ? Tu travailles sur appel et tu ne reçois plus boulot ? Tu ne sais pas où tu peux demander les allocations pour perte de gain (APG) ? […] Tu n’es pas tout·e seul·e. Apelle-nous et on essaiera de t’aider." Le numéro est +41 76 620 95 74. (source : Coronasoli, FAU Bern)
10h40 : Banderole au balcon à Genève dans le quartier de Saint-Jean. "Vidons les prisons. Interdisons les expulsions. Refusons le travail exploité. Unifions les luttes. Solidarité !" (source : email)
10h30 : Double peine. Alors que la Fédération européenne des associations nationales travaillant avec les personnes sans-abri préconise la protection de ces dernières contre les mesures punitives, la police de Renens (VD) inflige des amendes pour non-respect des distances sociales à des personnes vulnérables et bien souvent précarisées par l’État. Le Courrier nous apprend encore que le municipal PS en charge de la cohésion sociale défend une « régularisation collective (des personnes) qui n’ont pas de statut de séjour et vivent régulièrement en Suisse », considérant que « (l)a très grande majorité des personnes qui fréquentent les dispositifs n’ont pas besoin de lieux d’hébergement d’urgence mais de permis de séjour qui leur permettent de travailler et de vivre de manière autonome ». (Source : Le Courrier)
10h10 : Le directeur général du CHUV, ancien médecin chef des soins intensifs, partage son avis sur les appels de politiciens et des milieux économique à relancer la machine : « (Ces pressions) sont trop précoces. Il faut d’abord s’occuper de la santé de la population. (...) Si les mesures de déconfinement viennent trop tôt, nous risquons un deuxième pic qui lui va être extrêmement grave avec de nombreux décès notamment. (…) Il est trop tôt pour prendre des mesures de déconfinement, il est clairement trop tôt ! » En plus de les applaudir tous les soirs, est-ce qu’on ne les écouterait pas ? (Source : La Matinale, RTS La 1re)
10h : La pression pour relancer la machine en Suisse va bon train. Les milieux économiques et la droite dure (UDC et PLR) réclament que les entreprises et les commerces ouvrent à nouveau au 19 avril. Concernant les employé.e.s à risque aujourd’hui obligé.e.s d’aller travailler si l’employeur considère que les mesures de sécurité qu’il a mises en place sont satisfaisantes, un journaliste de la RTS rappelle que la pression ne s’exerce pas uniquement dans le milieu hospitalier : « la pression est partout dans l’industrie, les chantiers, les les bureaux, les commerces d’alimentation. Un médecin nous a, par exemple, confié avoir certifié qu’une patiente présentait de hauts risques en raison d’un diabète, mais cette caissière de supermarché a été contrainte de retourner au travail car son employeur a décrété que la sécurité sanitaire est assuré dans le magasin où elle travail. "C’est l’ordonnance du Conseil fédéral qui le permet et c’est choquant", commente le médecin qui veut rester anonyme. » Nos mort.e.s, leurs profits ! L’obligation de travailler des personnes à risque doit faire l’objet d’une communication du Conseil fédéral demain (mercredi), vont-ils confirmer leur décision du 20 mars ? (Source : RTS)
Lundi 6 avril
19h15 : Traduction par la page FB Feu au lac d’un texte du Anarchistische Gruppe Bern intitulé "Et soudain, tout le monde est solidaire les uns des autres". Ces camarades bernois soulignent concernant les réponses à tout va à l’appel à la solidarité du gouvernement suisse : "il est clair qu’il n’y a pas de resserrement des rangs avec le sommet. Il est particulièrement important maintenant, outre l’organisation pratique de l’aide directe, de s’opposer à ceux qui sont responsables de l’oppression et de l’exploitation avant, pendant et après la crise. Nous ne voyons pas notre rôle dans l’apport d’un soutien caritatif pour faire traverser la crise à l’État." Et de poser la question : "Quel intérêt les partis de gauche à droite, par exemple, ou les entreprises ont-ils à rejoindre une organisation d’aide de voisinage ou d’autres initiatives ? Migros, par exemple, utilise directement l’idée de l’aide de voisinage. Elle offre sa propre aide et, selon ses propres déclarations, dispose de milliers de bénévoles qui distribuent les produits achetés aux ménages. Les partis peuvent montrer leur soi-disant côté social à un moment où toute la société est dans le besoin. Ils contribuent ainsi à pacifier et à canaliser un tel mouvement vers le parlementarisme." Enfin concernant l’aide de voisinage et autres actions similaires qui émergent, tout en émettant deux critique à savoir une portée "plutôt symbolique au lieu d’une aide efficace ou la non-inclusion des sans-abri ou des demandeurs d’asile dans les camps", ils y reconnaissent une première approche de l’auto-organisation et espèrent qu’elles perdureront après la crise. Et de conclure par l’importance tant d’y participer, que de s’opposer à toutes tentatives de récupération. (Source : Page Facebook Feu au lac, site web Anarchistische Gruppe Bern)
18h15 : Grande fresque sur le toit de la Reitschule de Berne "Gesundheit über Profit. Krieg dem Virus = Krieg dem System" [La santé avant le profit. Guerre au virus = guerre au système]. Le communiqué dit que "le capitalisme et un bon système de santé ne vont pas ensemble." Il y a une vidéo sur Youtube et les réseaux sociaux. (source : Page Facebook Feu au lac, site web RJG Bern : Revolutionäre Jugend Gruppe)
18h : Interrogé dans la Tribune, un sociologue genevois rappelle que la mobilité s’accompagne aussi de son lot d’inégalités : "la mobilité est ambivalente. Valorisée si vous êtes un homme d’affaires volant en première classe, elle ne l’est plus s’agissant d’un migrant. Mais il est vrai que ceux qui continuent de se déplacer aujourd’hui sont souvent des « petits » : le personnel des supermarchés, les éboueurs, les soignants. Les cadres, eux, travaillent en ligne. Spatialement immobiles, ils continuent d’être mobiles socialement en vaquant à toutes leurs activités." Autre point soulevé : " On est en plein paradoxe. D’une part, il y a ces informations terribles, ce confinement, des pans entiers de l’économie qui s’effondrent, comme à l’aéroport. Mais il en résulte une amélioration saisissante de la qualité de vie et de l’environnement. C’est ambivalent, étonnant. En plein drame, on redécouvre un monde urbain sans nuisance." Omettant de préciser que la jouissance de ce dernier est elle aussi inégale, ce dernier termine sur une note optimiste :"Nos rythmes de vie étaient jusqu’ici très soutenus : nous nous déplaçons vite, loin et souvent, mais cette espèce de danse de Saint-Guy relève en partie de la contrainte ou d’une croyance qu’on ne peut pas faire autrement, bien que cela soit pénible et fatigant et que cela prenne beaucoup de temps. Et quand tout cela nous est supprimé, tout n’est pas négatif. (...) (Le) rythme effréné de nos vies, (...) c’était une pression mal vécue depuis plusieurs années : le fait de vivre autre chose devrait renforcer sa contestation ainsi que l’aspiration à la proximité, à des activités moins frénétiques." (Source : Tribune de Genève)
17h45 : Banderole à Genève "Corona et capital : contre les virus, solidarité" (source : Page Facebook Feu au lac)
13h15 : Dans 24 heures, un article sur les foyers pour immigrés de l’Établissement vaudois d’accueil des migrants (EVAM). Des employés et le syndicat SSP demandent des mesures spéciales en raison des problèmes posés par la promiscuité. "[L]’inquiétude s’insinue dans l’esprit des professionnels quant aux dégâts sociaux et psychologiques que peut avoir cette crise. « Les foyers regroupent des gens malades, des toxicomanes, des cas psychiatriques ou encore des familles, explique Letizia Pizzolato, du Syndicat des services publics (SSP). Certaines d’entre elles paniquent. C’est une bombe à retardement ! » Douches, toilettes, cuisines, de nombreux espaces sont parfois partagés. « Cela rend le confinement encore plus difficile », souligne Letizia Pizzolato. Des mouvements de panique et de la violence ont déjà éclaté, rapportent différents employés. Notamment au grand centre d’Écublens, occupé actuellement par 160 personnes. […] « Il faut rappeler que ces foyers ne sont pas conçus pour être des lieux de vie mais des lieux d’hébergement précaire, de dissuasion et de coercition. Le confinement rend encore plus criante cette inadaptation structurelle. »" (source : 24 heures)
11h10 : Dans Le Temps, chroniques de plusieurs avocats genevois qui tentent d’obtenir la libération de leurs clients. Un homme d’affaires suspecté de malversations financières peut sortir alors que dans le cas d’un « prévenu au bénéfice d’une formation d’infirmier », la Chambre pénale de recours refuse la libération. Il avait « tenté de convaincre qu’il serait plus utile en liberté, là où il pourrait apporter sa contribution au dispositif de soins ». Le procureur général Olivier Jornot (PLR) ne veut pas de libérations. "Personne ne sort qui ne devrait pas sortir", dit-il cyniquement. D’autre part, "Genève se montre aussi strict sur les libérations conditionnelles. Pas question de brûler les étapes et d’anticiper les sorties pour alléger Champ-Dollon d’une partie des détenus qui y exécutent leur sanction. Certains dossiers sont même bloqués par la crise". Seule bonne nouvelle, le sans-papier du centre de rétention de Frambois qui était positif au Covid et qui avait été transféré à Champ-Dollon a pu quitter la prison. (source : Le Temps)
11h : Comme nous l’indiquions hier, la vingtaine de détenus qui a participé samedi dernier au second mouvement de protestation à la prison de Champ-Dollon. sont au mitard. Aujourd’hui on apprend qu’ils sont en plus "privés de visites, de télévision ou encore d’ateliers […] L’heure de promenade quotidienne doit se faire à tour de rôle et dans une cour isolée du reste des détenus." Solidarité ! Le 20 Minutes titre à la une "Week-end de révolte derrière les barreaux" (source : Tribune de Genève, 20 minutes)
10h50 : Hier soir, le médecin-chef des soins intensifs des HUG était interrogé sur l’empressement irresponsable de certains à renvoyer les gens au travail en Suisse. A l’injonction "il est temps que l’économie reparte", il répond : « (...) on a encore une bonne part de cette épidémie qui est devant nous, et je pense que c’est simplement beaucoup, beaucoup trop tôt de ramener les gens dans des espaces communs, à travailler dans des open-space. Ça nous fait très peur en tous cas ! » Écouterons-nous celles et ceux qui sont en première ligne et voient tous les jours des gens guérir mais aussi mourir ? Il ne suffit pas de les applaudir tous les soirs.... (Source : 19:30, RTS 1)
10h45 : Divers collages à Genève et une fresque dans la cour du bâtiment de la coopérative Ressources urbaines au sentier des Saules, où est situé le Silure.
Dimanche 5 avril
15h30 : Banderole hier devant les HUG et maraude pour les personnes vulnérables organisée par les Brigades de Solidarité Populaire de Genève. “Être solidaires envers ielles signifie aussi être prêts à lutter à leur côtés lorsque les coupes budgétaires menacent leurs santés et donc la nôtre”.
(source : Acta, Page Facebook Brigades de solidarité populaire, Page Facebook JRG - Jeunes Révolutionnaires Genève)
15h : Aufbau a publié 4 nouveaux articles sur son site. Le premier raconte la répression à la frontière gréco-turque et est introduit par une réflexion sur le sens du mot « solidarité » lorsqu’il est utilisé dans la bouche du gouvernement suisse.
Un autre article parle du télé-travail et explique qu’on ne peut pas le considérer comme une amélioration car il contribue à l’indissociation croissante entre le travail aliéné et la vie privée. « Le fait que le travail salarié soit entièrement déplacé vers le lieu de résidence engendre de nombreux problèmes pour de nombreuses personnes […] Il semble que chaque travailleur salarié du bureau à domicile devienne un "Moi-entreprise », qui doit constamment s’efforcer de rationaliser son processus de travail ».
Le 3e texte parle de la fermeture de la frontière suisso-italienne le 13 mars dernier et du discours de la conseillère fédérale Karin Keller-Sutter (PLR) qui assurait que la Suisse n’accueillerait pas de patients italiens, que les demandeur.se.s d’asile ne pourraient pas entrer non plus et qu’ils n’avaient qu’à déposer leur demande en Italie. L’article souligne que les frontaliers italiens continuent de venir travailler en Suisse. Les frontières ne sont donc pas entièrement fermées, elles sont fermées pour les personnes qui fuient la misère, mais elles restent ouvertes pour l’exploitation.
Le dernier article parle de la poussée néolibérale dans le système hospitalier suisse, et pointe du doigt le rôle des consultants dans ces contre-réformes, par exemple à l’hôpital de Zurich. La résistible montée des logiques de profit dans la santé a généré de nombreuses résistances comme durant la grève aux urgences l’année dernière en France. (source : Aufbau)
10h40 : Dans le magazine catholique L’Echo (!), un article sur la colère des nettoyeuses du Centre médical universitaire (CMU) de Genève, qui est un des bâtiments de l’université. "S’il y a un lieu où l’on peut s’attendre à ce que les recommandations de l’OFSP soient respectées à la lettre, c’est bien là" dit le journaliste, mais ce n’est pas le cas. Après les mesures annoncées par le Conseil fédéral le 13 mars, rien n’a changé pour elles la semaine suivante et l’entreprise sous-traitante ne leur a pas donné les protections adéquates. Les 48 nettoyeuses de l’entreprise de nettoyage sont obligées de se changer dans le même local. « « Nettoyer les toilettes et récurer a toujours été un job pénible et ingrat estime Sofia*, ça n’est pas nouveau. Ma santé et celle de mes collègues, le stress, les problèmes chroniques de dos et de nuque dus aux cadences de travail trop élevées n’ont jamais fait partie des préoccupations de nos chefs. Mais là, avec ce virus… C’est différent. Notre vie et celle de nos proches sont en jeu ! Et pourtant, on continue de nous ignorer. […] Dans ce monde, c’est un peu comme sur les chantiers : il faut bosser dur et vite et tout le monde ne parle pas français ». Elles ont eu en partie gain de cause après avoir sollicité Unia. (Source : Echo, Page Facebook Unia Genève)
10h15 : Parmi les articles de camarades parus cette semaine, signalons le papier de Klaus Knamm sur le site d’Ajour Magazin. C’est une critique au vitriol de la presse bourgeoise alémanique et de l’une de ses figures tutélaires, le conseiller national UDC Roger Köppel. Celui-ci a écrit un éditorial odieux avec des considérations eugénistes et des appels à une réflexion dépassionnée sur le prix de la vie humaine. La NZZ lui a emboîté le pas quelques jours plus tard avec des thèses similaires. Pour Klaus Knamm, c’est un signe que pour ces gens « "l’économie" est traitée comme un processus indépendant […], comme une divinité. Des vies humaines lui sont alors aussi sacrifiées encore et encore ». L’article est aussi republié sur le site Coronasoli. (source : Ajour Magazin, non traduit)
Samedi 4 avril
23h : Deuxième révolte aujourd’hui à Champ-Dollon. Malheureusement avec une intervention de la police et l’envoi de 20 prisonniers au mitard. "La rébellion, débutée à 15h15 après la promenade par une vingtaine de détenus qui ont refusé de réintégrer leurs cellules, s’est achevée à 20h45 […] mais avec la mise en cellule forte de tous les protestataires - qui n’étaient pas les mêmes que la veille […] Des négociations successives avaient été tentées avec la vingtaine de frondeurs qui, après avoir fait des demandes confuses, détaille Laurent Forestier, réclamaient avant tout d’être seuls en cellule. Ils ont notamment évoqué leur peur du coronavirus pour appuyer leur demande." A l’évidence, la confusion vient plutôt du Département de la sécurité de Mauro Poggia qui ne sait plus quoi dire pour justifier l’injustifiable. Solidarité avec les prisonniers ! (source : 20 minutes)
22h45 : Il est toujours possible de manifester avec la distance de sécurité. La preuve avec ce rassemblement vendredi dernier à Berne contre la détention administrative des sans-papiers. (source. Page Facebook Welcome to hell)
22h40 : L’UNHCR nous apprend qu’en Suisse des réfugié.e.s s’organisent pour venir en aide à des personnes âgées ou nécessitant un coup de main pour des courses. « Nous avons vécu, et nous vivons encore, une crise en tant que réfugiés », déclare Shadi, 34 ans, originaire de Deraa, au sud de Damas, et arrivé en Suisse en 2013. « Cela nous aide probablement à comprendre plus rapidement qu’il y a une crise et comment aider. » Fort de son expérience passée, il dit encore :
« Nous savons donc ce qu’est un système médical en panne. (...) Nous connaissons des gens qui sont morts de blessures légères car ils n’ont reçu aucun traitement, et nous ne voulons pas en arriver là. Si nous sommes unis maintenant, nous soutiendrons le système médical. » Cette histoire tranche avec tant d’autres récits tendancieux que nous servent en temps normal bien des médias et des hommes politiques participant à leur façon à une longue tradition en Suisse, à savoir sa politique xénophobe envers les personnes en exil et dites étrangères. (Source : site internet UNHCR)
22h30 : Sur Renversé, un témoignage venu des abords immédiats de la prison de Champ-Dollon durant la mobilisation d’hier soir (3 avril). "Nous étions tenu.e.s à grande distance par les barrages de police, les cris, les voix et les revendications des personnes détenues nous parvenaient parfaitement […] Croyez-nous, ce n’était pas les seules voix de 40 personnes qui retentissaient mais également celles des autres, probablement depuis leur cellule. […] Leurs voix étaient puissantes. Ces voix isolées, ces voix enfermées, ces voix auxquelles on essaie d’enlever toute humanité, retentissaient dans toute la campagne environnante. Et rien de plus fort et percutant que d’entendre autant de personnes crier en même temps, autant de personnes demander la "liberté", et ce, dans le contexte de crise sanitaire que nous vivons." Il pointe aussi les zones d’ombre dans la communication de l’administration pénitentiaire : "Un autre élément complètement tu par le communiqué de l’OCD et donc par la presse est celui du résultat des négociations entretenues entre les détenu.e.s et les autorités de la prison. Comment les personnes sont-elles finalement retournées dans leur cellule ? Ont-elles été d’accord de les réintégrer ou ont-elles été forcées à le faire ? Ont-elles obtenu quelque chose ? Ou plutôt ont-elles été menacées ?" (source : Renversé)
22h : Le ralentissement des activités économiques intensifie la crise que connaît la presse écrite depuis plusieurs années. Les éditeurs mentionnent des chiffres assez vagues qui vont de 75 % de pertes chez Ringier à 400 millions pour l’ensemble des éditeurs alémaniques. L’ensemble des recettes publicitaires de la presse s’élèverait à quelque deux milliards. Les associations d’éditeurs démarchent frénétiquement la Confédération, mais, croit savoir Le Temps, Simonetta Sommaruga n’a pas encore convaincu ses collègues de lâcher 80 millions d’aides à fonds perdu. Le principe d’aides publiques directes a toujours été rejeté pour des questions d’indépendance rédactionnelle. La Confédération soutient la presse en subventionnant des tarifs postaux spéciaux pour la distribution. Une aide dont Migros et Coop ont été parmi les principaux bénéficiaires en raison de l’importante contribution au débat démocratique de titres comme Coopération, Construire ou encore Betty Bossi.
La WoZ souligne que le modèle économique du pure player alémanique Republik, pas si loin du sien ou, toutes proportions gardées, de celui du Courrier, semblent mieux à même de résister à la crise. Possible, mais cela n’empêche pas que des sommes faramineuses d’argent public (chômage partiel et subventions) seront englouties pour maintenir un système industriel qui produit une information dégradée. Ainsi, c’est TX Group – nouveau nom de Tamedia – qui a été le premier à demander de bénéficier du chômage partiel alors que, selon le syndicat Syndicom, il s’apprête à verser un dividende de 37 millions et dispose de 2 milliards de fonds propres. De même, le groupe de presse de Christoph Blocher (Zeitungshaus, anciennement BaZ Holding) a également demandé le chômage partiel pour les rédactions des 25 journaux gratuits qu’il a achetés en 2017. (source : Canal Telegram Détaché de presse)
14h25 : Dans le 12h45 de la RTS, des images de Champ-Dollon hier soir où l’on entend des clameurs venir des prisonniers. Cela s’inscrit en faux avec le communiqué du DSES qui disait que le "mouvement d’humeur n’a pas suscité de tensions dans le reste de l’établissement".
La présidente de la commission pénale de l’Ordre des avocats de Genève demande à nouveau des libérations pour désengorger la prison. Dans le journal de 12h30, le conseiller d’Etat Mauro Poggia (MCG) dit « qu’il est exclu qu’on [?] cède » en matière d’allégement de peine. « Les libérations conditionnelles se feront au cas par cas […] Une aile entière de la prison est prévue au cas où il y aurait des contaminés ». Lamentable ! N’hésitez pas à nous envoyer des informations supplémentaires, par exemple sur le sort réservé aux 43 détenus qui ont débuté la protestation : silure-news(at)protonmail(point)ch . Source : 12h45, RTS 1, Journal de 12h30, RTS La 1re)
11h : Autre article sur le manque de protection des assistantes médicales après l’article du Courrier d’hier, mais cette fois-ci dans la Tribune de Genève. La présidente de leur association déclare : "Le problème, c’est que les assistantes médicales osent rarement parler […] Elles restent donc seules dans leurs relations avec leurs employeurs. Leur fonction est également mal connue. Ce sont elles qui ont le premier contact avec les patients, et elles pratiquent aussi des actes médicaux, comme les prises de sang […] « Nous avons connu un pic d’appels d’assistantes médicales très inquiètes entre le 17 et le 27 mars, explique de son côté Clémence Jung, juriste au SIT (Syndicat interprofessionnel des travailleurs). C’était marquant car ce n’est pas un secteur professionnel très organisé. Ces femmes ont tellement peur qu’elles n’osent pas adhérer à leur association. »" (source : Tribune de Genève)
10h35 : Argument juridique à l’appui - l’ordonnance fédérale autorise les stands alimentaires -, un collectif chaux-de-fonnier a fait plier la Ville du Haut du canton de Neuchâtel. Celle-ci autorisera dès la semaine prochaine des producteurs locaux et des maraîchers a tenir des stands en ville. Un collectif national, fraîchement créé et soutenu par le syndicat Uniterre, s’apprête à livrer bataille pour étendre cette mesure à d’autres cantons. En plus d’être une mesure inégale, un chaux-de-fonnier souligne la dimension absurde de privilégier la grande distribution sur la production locale : « On a, par exemple, la Migros qui vend des fraises en plein hiver, alors eux, ils peuvent ouvrir. Et les vendeurs de choux, des légumes de saisons, doivent rester fermés. C’est un non-sens total ! » (Source : 19:30, RTS 1)
10h30 : Quelques informations supplémentaires sur le mouvement de prisonniers hier soir à Champ-Dollon. Il aurait commencé vers 15h30, et aurait quand même duré un bon moment puisqu’« à 22h20, la quarantaine de prisonniers impliqués étaient à nouveau en cellule » Du côté de l’Etat, il est dit qu’il n’y a pas eu d’ « intervention de la police » ni de « contrainte », comme si le déploiement d’un dispositif complet n’était pas en soit une contrainte… Le Courrier se demande si des militaires n’auraient pas été aussi amenés sur place. La coalition électorale Ensemble à gauche a sorti un communiqué où elle demande des libérations pour divers motifs, par exemple les personnes qui sont en prison pour infraction à la loi sur les étrangers ou « en raison de la conversion d’amendes en peine privative de liberté ». Elle demande aussi le test systématique des détenus et des gardiens. (Source : RTS, Tribune de Genève, Le Courrier, Ensemble à gauche)
Vendredi 3 avril
21h30 : A la prison de Champ-Dollon située à Puplinge (GE), une quarantaine de détenus ont refusé de réintégrer leurs cellules à l’issue de la promenade. Cette prison est, rappelons-le, dramatiquement surpeuplée. "A 19 heures, ils n’avaient toujours pas obtempéré aux injonctions des gardiens". Les prisonniers se plaignent de leurs conditions de détention et demandent plus de libérations conditionnelles. La police a bouclé tout le secteur. Et quoiqu’en dise le porte-parole de l’office cantonal de la détention, leurs revendications sont on ne peu plus claires : sport et… liberté ! Sur une vidéo postée par une journaliste, il y avait encore des clameurs provenant de la prison à la tombée de la nuit. (Source : 20 minutes, RTS, @AmosFlore sur Twitter)
17h50 : Ce suivi aimerait aussi parler des zones frontalières mais c’est difficile d’avoir des informations, écrivez-nous si vous en avez ! Dans la PQR, on apprend que l’administration de la région Auvergne-Rhône-Alpes est sensée avoir donné des directives pour désengorger les prisons mais les sorties ont été plus que modestes. "Une trentaine de détenus en fin de peine sont sortis la semaine dernière de la maison d’arrêt de Bonneville, en Haute-Savoie. Des libérations qui soulagent un peu mais ne désengorgent pas le centre pénitentiaire totalement saturé. En janvier 2020, la surpopulation à la prison de Bonneville atteignait 182,4 % dans le quartier des hommes", soit 228 détenus pour 125 places théoriques. Les détenus sont souvent à deux ou trois dans des cellules et les syndicats de matons craignent une situation "à l’italienne". (Source : Dauphiné Libéré)
17h45 : Dans la Tribune de Genève, un article sur les conditions de travail à la Protection civile où les civilistes sont mobilisés pour diverses tâches dont l’organisation de certains hébergements pour sans-abris (et bientôt la Caserne des Vernets). Il n’y a pas de masques, la planification est déficiente et ils sont souvent les uns sur les autres. "Ce manque de précautions et d’instructions aurait toutefois conduit des miliciens à ne plus se représenter, de peur de « mettre en danger » leurs proches." (source : Tribune de Genève, via email)
17h20 : Le Secours rouge Genève a publié un tract et une affiche sur Facebook. "Partout en Europe les systèmes de santé sont dans une situation proche de l’explosion. La Suisse ne fait pas exception. […] Cette situation n’est pas le résultat de l’arrivée du nouveau virus. Il s’agit du bilan de la politique des gouvernements capitalistes libéraux pour qui le profit passe avant tout. La privatisation et la "rationalisation" du système de santé ont créé cette situation. En cherchant à toujours gagner plus et à n’importe quelle condition, ils nous ont toutes et tous mis en danger. Aujourd’hui c’est une fois de plus les travailleur.euse.s et les classes populaires qui en payent le prix fort !" (source : Page Facebook Secours rouge Genève)
17h15 : Le conseiller d’Etat argovien en charge de la sécurité Urs Hofmann (PS) a eu la riche idée de donner le champ libre à la police pour avoir accès à toutes les caméras et à en installer de nouvelles à sa guise. C’est passé hier par ordonnance. Ce grand socialiste se justifie en arguant qu’il n’y a pas assez de policiers par habitant dans son canton. "Grâce à la surveillance en temps réel, la police dispose d’un moyen efficace pour vérifier si les personnes se trouvant à certains endroits respectent les règles de distance". (source : email, La Presse, RTS La 1re et Aargauer Zeitung)
17h : Encore dans Le Courrier, un article sur les assistantes médicales "mal protégées". Elles travaillent souvent dans des cabinets de généralistes ou dans les permanences médicales. "« Ces assistantes avaient notamment des questions sur la fréquence à laquelle un masque doit être changé, n’osant pas interpeller le médecin par crainte d’être licenciées ou après avoir reçu des réponses paternalistes », explique Mme Jung. […] Anna Gabriel, du syndicat Unia avec qui collabore l’Agam, affirme […] que « les assistantes médicales sont un peu les oubliées du personnel de santé dans cette crise ». Elle demande aux autorités cantonales d’établir des recommandations plus précises pour les cabinets." (source : Le Courrier, via email)
15h : La prison du Simplon à Lausanne va être fermée la semaine prochaine. Elle est dédiée aux peines de moins de 12 mois et ses 26 détenus y étaient emprisonné la nuit et le week-end. « Les détenus auront le choix (sic) de reporter l’exécution de leur peine à des jours meilleurs, ou de la poursuivre en régime ordinaire dans une autre structure, comme la prison de la Croisée. »
Contrairement à Genève, les parloirs sont supprimés dans les prisons vaudoises mais il y a pris quelques changements pour les détenus : "L’affranchissement en courrier B de leurs lettres est offert, ils peuvent recevoir un colis de 6 kilos par semaine au lieu de 6 par an et ont un accès accru au téléphone - minimum deux fois par semaine […]. La rémunération est garantie pour ceux dont le travail en atelier a dû être suspendu, distanciation sociale oblige. « Et ceux dont l’atelier est maintenu car indispensable, comme la buanderie ou la cuisine, reçoivent 120% de leur rétribution. »" (source : Acta et 24 heures)
10h40 : D’abord la RTS, puis le Temps, les médias passent la pommade aux policiers suisses dans tous les formats possibles. Du côté du Temps, nous avons le droit aux fulgurances sur la vie de la sous-officière Claire Berset : "On perçoit un salaire pour un métier qui n’est pas sans risque, et c’est toute l’année." (Comme tous les salariés, en somme). Sur la RTS, on se penche (au risque d’y tomber) dans la tête des policiers et l’on apprend que ces chevaliers contemporains qui nous protègent de notre côté obscur sont "parfois confrontés à la mort" (Comme tout le monde, en somme). Mais ni la RTS, ni le Temps ne parlent de la descente de la police de l’Ouest Lausannois pour contrôler et évacuer les sans-abris qui vivaient sur le terrain attenant au Sleep-In de Renens (fermé dans ce contexte) sous prétexte de COVID-19. Malgré la pandémie, certains réflexes policiers ne changent pas. (source : Canal Telegram Détaché de presse, page Facebook Association Sleep-In)
10h30 : Dans la presse, un article sur les "femmes de ménages, nounous, aides à domicile et autres employées de maison [qui] se retrouvent privées de tout ou partie de leurs revenus à cause des mesures de confinement". Le syndicat SIT a rédigé un cahier de doléances à l’Etat, et demande la "création d’allocations forfaitaires temporaires de pandémie" à 3320 francs bruts mensuels. On rappelle que malgré l’opération Papyrus il y a encore plusieurs milliers de travailleuses sans-papiers dans le canton de Genève. "Le syndicat reçoit chaque jour des dizaines d’appels d’employées de maison catastrophées. « Leurs employeurs les congédient du jour au lendemain parce qu’ils ont peur d’être contaminés ou parce que, étant euxmêmes confinés, ils n’ont plus besoin de leurs services, par exemple pour garder les enfants », constate Mirella Falco, en charge de l’économie domestique au SIT." Le SIT veut aussi des engagements de l’Etat pour qu’il ne transmette pas les informations sur ces employées à la police des étrangers. (source : Tribune de Genève, Le Courrier)
10h15 : Le téléjournal d’hier a fait un petit reportage sur le travail de l’association Fleurs du pavé, qui essaie de garder un lien social avec les travailleuses du sexe à Lausanne malgré la pandémie. Le travail du sexe a été officiellement interdit par l’Etat, mais seules les prostituées avec des papiers valables peuvent avoir droit à l’allocation perte de gain. Pour les autres, il n’y a aucun revenu et donc un grand risque de prostitution clandestine. (Source : 19h30, RTS 1)
10h10 : Dans les pages Carrières du Temps, un article sur les personnes que "le virus a forcé à changer d’emploi". Pour la deuxième fois, la boîte d’intérim Coople, "plateforme numérique pour les emplois flexibles", se paie une publicité gratuite dans ce journal. Un start-uppeur est devenu agent de sécurité dans un supermarché, des esthéticiennes travaillent dans l’électronique, un cuisinier est devenu manutentionnaire. On insiste de façon démesurée sur le côté enrichissant de l’expérience. Or, ce n’est pas le virus qui les a fait changer d’emploi mais bien le fait qu’en tant qu’indépendants ils n’avaient pas le choix pour s’assurer un revenu. Le boom du travail sur appel est l’un des aspects les plus cyniques de la crise actuelle et contrairement à ce qu’affirme Le Temps, il n’a rien de romantique et nous ramène plutôt des siècles en arrière. (source : Canal Telegram Détaché de presse & Le Temps)
9h30 : Anticipant un manque de personnel, des cantons et hôpitaux suisses ont écrit à des médecins installé.e.s ou retraité.e.s, ainsi qu’à des étudiant.e.s en médecine et soins infirmiers en fin de formation. Un appel auxquel ont répondu quelques 800 volontaires pour les HUG, 380 à Fribourg, 200 à Neuchâtel et 1’200 à Berne. La Matinale note l’"ampleur de la solidarité parmi les professionnels de la santé" en Suisse. Témoigner d’actes de solidarité n’est pas insignifiant, espérons que les médias continueront après la crise. Cependant, rappelons aussi que nous observons aujourd’hui l’impact d’une série de coupes budgétaires drastiques imposées aux HUG, à la suite de l’intervention de boîtes de consulting privées. (Source : La Matinale, RTS La 1re)
8h45 : Sur Barrikade, un appel pour une journée d’action contre le régime des camps d’asile fédéraux le dimanche 5 avril prochain. Le texte explique que les camps fédéraux ne sont pas adaptés à la prévention et qu’il vaudrait mieux les fermer et réquisitionner les hôtels et les espaces vides pour les migrants qui sont forcés d’y loger. Il explique aussi qu’à Bâle, on a déplacé une cinquataine de personnes du camp fédéral… pour les loger dans des bunkers ! Notons qu’à Genève, les bunkers ne sont plus utilisés pour loger les requérants d’asile après une importante mobilisation en 2015 et l’occupation du théâtre du Grütli. Les photos/vidéos sont à envoyer à kontakt(at)3rgg.ch. (source : Barrikade, non traduit)
8h : Dans Le Temps, un article pro-patronal sur le travail sur les chantiers. En Valais, "le service d’inspection du travail […] a ordonné mercredi la fermeture de quatre chantiers. Une annonce survenue quelques jours après une interpellation politique rarissime : cinq élus cantonaux, représentant les principales forces politiques du pays, ont enjoint à leur gouvernement de fermer provisoirement les chantiers." L’article donne la parole au syndicat minoritaire Syna, très proche du patronat et qui sans surprise est pour la poursuite du travail. Enfin « à Bâle, un ouvrier qui a publié sur Facebook une photo d’un rassemblement sur le chantier géant de la tour de Roche a été licencié. » (source : Le Temps)
Jeudi 2 avril
17h50 : Dans le 24 heures d’hier, un article sur le travail dans les usines à laver les draps "infectés" par le virus. Ce travail est fait par des femmes souvent originaires du Portugal. "[O]n lave les draps des malades mais nous, personne ne nous applaudit". Des employées des Blanchisseries générales (LBG) d’Yverdon ont demandé par le biais d’Unia "le paiement d’une prime de risque hebdomadaire jusqu’à la fin de la pandémie" ainsi "des aménagements des horaires de travail pour éviter les regroupements, les distances de sécurité entre travailleurs n’étant souvent pas respectées". (source : 24 heures)
16h : La page Facebook "Corona Virus : faisons payer les riches" a traduit la revendication d’une action banderole à Bâle avec une grande banderole pour l’arrêt du travail : "Stopper la production non-essentielle. Avec les salaires entiers". Il y a une vidéo de cette action. "Le chantier de prestige de Roche à Bâle continue de fonctionner - même si les premiers cas de corona ont déjà eu lieu sur le chantier. Les entreprises se fichent de la santé des gens."
Sur le site du Aufbau, il y a aussi une interview datée du 29 mars avec un maçon qui raconte les conditions de travail sur les chantiers de Zurich. Il raconte qu’en plus d’être exposés au virus, ils n’ont plus de masques pour se protéger contre la poussière. Le fait que les ouvriers du bâtiment continuent de travailler représente "une dévalorisation supplémentaire de notre profession et de notre identité qui fait clairement ressortir que notre santé et celle de nos familles valent moins que celle d’autres parties de la société"
Il y a aussi eu un deux grands tags sur le mur d’un chantier de Zurich. "Gesundheit statt Profit. Solidarität mit allen Arbeitenden. Streik und Widerstand" [La santé au lieu du profit. Solidarité avec les travailleurs. Grève et résistance]
15h20 : Autopromo, le Silure a publié un excellent article sur la façon dont le gouvernement suisse gère la crise et les rapports de force qui se sont dessinés sur la question de l’arrêt du travail. Le texte brosse une chronologie de ces deux dernières semaines et montre comment les centrales syndicales nationales se sont progressivement alignées sur les positions anti-shutdown du Conseil fédéral. "Cette réalité dans laquelle, pour préserver la machine économique, on surveille massivement et on sélectionne les vies qui méritent d’être sauvées, peut sembler un scénario fou ou digne de la science-fiction. Mais, il y a quelques semaines encore, qui aurait prédit ce que nous vivons aujourd’hui ? " (source : Silure et Renversé)
15h : Sur Renversé, un article critique la poursuite des procédures d’asile par le SEM et informe qu’une personne migrante est touchée par le coronavirus au foyer du Lagnon à Bernex (GE) et que "rien n’est mis en place dans ce foyer pour prévenir toute contagion pour les autres résident-e-s". Il y a aussi des infos sur la situation au camp fédéral de Boudry (NE) : "La promiscuité est toujours la règle dans les structures du centre, les requérant.e.s étant logé.e.s dans des dortoirs de 6 à 12 places. Les personnes vulnérables et en mesure de confinement total sont logées dans la troisième aile récemment inaugurée. Le problème : le nombre de personnes concernées et le peu de place en chambre les fait les loger dans des couloirs. Ces personnes pointent à nouveau du doigt la promiscuité mais aussi le manque de suivi : interdiction de balade, accès très restreint à des achats (carte de téléphone, etc.), manque de nourriture. Les personnes qui passent en procédure élargie (plus de 30 jours), le plus souvent pour des questions de santé, sont transférées dans des centres cantonaux déjà surchargés dans lesquels la situation n’est pas plus favorable." (source : Renversé)
13h25 : Le Conseil fédéral maintient et signe sa politique funeste : pas d’arrêt des procédures d’asile, ni des expulsions. La concession du délai de recours contre une décision du SEM passé de 7 à 30 jours ne changera rien. Non seulement les requérant.e.s vont continuer à être contraint.e.s de voyager pour être auditionné.e.s à Berne, exposant ainsi leur santé et celle de la communauté, mais le conseil juridique lors de ces auditions n’est plus garanti. Le Courrier souligne que "préserver la santé des réfugiés, en Suisse déjà, passe visiblement après la volonté de délester le système. On ne change pas une formule qui gagne." Un autre sordide exemple qui montre comment la prévention n’a pas cours pour certaines catégories de la population. (Source : Canal Telegram Détaché de presse + Le Courrier)
13h15 : Unia Genève estime que trop de gens se font livrer des repas avec les plateformes Smood, Ubereats ou EatCH au lieu de cuisiner eux-mêmes. Les livreurs sont exposés et pourraient même être des propagateurs du virus. Unia s’oppose aussi au plan du conseiller d’Etat Pierre Maudet (PLR) qui veut pousser les restaurants au tout-numérique. Le syndicat propose plutôt de renforcer le Service nutrition de l’Imad, qui livre des repas aux personnes vulnérables. (source : Le Courrier)
13h : Le magistrat PS Grégoire Junod permet aux chantiers commandés par la Ville de Lausanne de réouvrir si les entreprises prouvent qu’elles ont pris des mesures. Lesquelles ? On ne sait pas. La démarche est discrétionnaire puisqu’une commission de 3 personnes (un membre de l’organisation patronale, un membre d’Unia et un membre du Service d’architecture) rendront leurs décisions au cas par cas. (source : 24 heures)
11h51 : L’hébergement d’urgence a connu pas mal de changements l’an dernier à Genève avec la création du CAUSE, une coordination d’associations et de personnes actives sur le terrain qui ont reçu des subventions pour ouvrir des nouveaux lieux d’accueil de nuit. Leur travail a été salué et ils pensaient obtenir une perénnisation de leur action mais c’est le contraire qui arrive. Avec le corona, la magistrale des Verts Esther Alder réquisitionne la Caserne des Vernets mais refuse que le CAUSE gère ce nouvel espace. Outre ce lâchage en bonne et due forme, le personnel du CAUSE critique le fait que la structure des Vernets sera fermée aux mineurs non accompagnés (MNA), aux usagers de drogues ainsi qu’aux travailleuses du sexe alors que ces trois populations venaient régulièrement dans les hébergements d’urgence qu’il gérait durant l’hiver. (source : Tribune de Genève, Le Courrier, email)
10h40 : Après la grève spontanée du 17 mars à l’entreprise HRS, la TdG parle des pressions des maîtres d’ouvrage et de certaines fractions du patronat pour rouvrir le maximum de chantiers dans le canton de Genève. Pour rappel, le 25 mars, le Conseil d’Etat genevois a réautorisé l’ouverture des chantiers pour éviter un conflit avec le CF, et ce, au mépris de la santé des ouvriers. L’article raconte une intervention syndicale hier au siège d’une entreprise d’échafaudage qui veut que son personnel retourne au turbin. "Une dizaine d’entre eux ont refusé de travailler car les mesures sanitaires n’étaient pas respectées. » Elle évoque des transports réalisés avec plusieurs ouvriers dans le même véhicule ou l’absence de produits désinfectants. « En outre, comment voulez-vous que les ouvriers se tiennent à deux mètres de distance sur la passerelle d’un échafaudage ? interroge Camille Layat. Et comment éviter de ne pas toucher les mêmes outils et les mêmes pièces de montage ? »" (source : Canal Telegram Détaché de Presse et Tribune de Genève)
10h24 : Même la droite valaisanne demande la fermeture des chantiers. Le conseiller national PDC Sidney Kamerzin souligne l’incohérence de la position du Conseil fédéral : "appliquer des normes de sécurité" qui sont en réalité inapplicables sur le terrain et ne pas indemniser le personnel. Il note : « on dit aux entrepreneurs : "Vous devez fermer parce que vous n’appliquer pas ces normes, mais on ne vous verse pas les indemnités parce que vous devez prendre toutes sorte de mesures très couteuses pour vous conformer au droit." Là, on a vraiment un double message contradictoire. » (source : La Matinale, RTS La 1re)
Mercredi 1er avril
17h46 : Un article publié aujourd’hui sur Renversé propose un grand "banderole game" :
"Les revendications sont multiples mais se rejoignent dans le refus des travailleur.ses et des plus précaires de payer la crise sanitaire. Défendre ensemble la solidarité comme antidote à la crise face à l’individualisme de la société néo-libérale.
Que ça soit pour soutenir le personnel soignant, dénoncer le traitement subi par les réfugié.e.s, exiger un salaire de confinement pour tous et toutes, appeler à la grève des loyers, rappeler le rôle catastrophique des politiques, soutenir les femmes contre les violences sexistes, promouvoir l’entraide et le mutualisme dans nos quartiers, etc… Faisons fleurir des banderoles aux fenêtres et aux balcons !
Même confiné.e.s restons déters !"
Les images sont à envoyer par la page Facebook Feu au lac et il y a des prix à gagner.
(source : Renversé)
12h09 : Banderole à Genève sur la façade de l’Usine. “No borders, no prisons. Stoppons le virus sécuritaire”. (source : email)
10h40 : Dans Le Temps, article sur les start-up qui gagnent beaucoup d’argents avec la crise du coronavirus avec l’exemple de l’entreprise zurichoise Coople, “spécialisée dans le placement de temporaires”last minute“[…]”Du jour au lendemain, toute la demande s’est concentrée sur le secteur de la vente d’alimentation.“Selon lui, une chaîne de supermarchés a mis Coople en concurrence avec une agence de placement traditionnel. Objectif : trouver 800 personnes en 48 heures. C’est, assure-t-il, l’algorithme qui l’a emporté”. (source : Le Temps)
10h17 L’excellente revue de presse alémanique Antira(point)org du 30 mars aborde l’incidence du coronavirus sur les immigrés en Suisse. Au sujet des camps d’asile fédéraux, des témoignages venus de Rohr (ZH) et de Bâle confirment que les distances de sécurité sont impossible à respecter en raison de la promiscuité [voir aussi l’article sur le foyer de Gavard plus bas]. La décision du Conseil fédéral d’autoriser les entreprises à faire travailler leurs employés mêmes s’ils font partie des catégories vulnérables va avoir un impact désastreux sur les femmes migrantes qui sont surreprésentées dans certains secteurs. Les douaniers refoulent les personnes qui veulent demander l’asile en Suisse. La fermeture des deux centres de rétention du canton de Genève (Frambois et la Favra) est saluée même si un détenu positif au covid-19 a été transféré à Champ-Dollon. Dans d’autres cantons, les centres de rétention continuent d’enfermer des immigrés alors même que les renvois sont suspendus jusqu’à nouvel ordre, Antira estime que la “dernière pseudo-légitimation” est tombée et que ces centres doivent libérer tous leurs détenus. Elle espère aussi que la lutte contre l’enfermement des migrants se poursuivra après la pandémie. (source : Barrikade, non traduit)
9h31 : Banderole vue à Genève dans le quartier des Eaux-Vives. “_Arrêt de toutes les activités non essentielles. Pour ne pas avoir à choisir qui sauver ! Nos vies valent plus que vos profits_” (source : email)
9h20 : Dans le 19:30 d’hier, on se demande si le coronavirus ne va pas conduire à une nouvelle hausse des primes maladie alors que les coûts de la santé sont déjà exorbitants en Suisse. Espérons qu’il y aura des résistances contre cette grossière tentative de faire payer à la population le coût de la crise. (source : 19:30, RTS 1)
9h09 : Certaines entreprises suisses font le maximum pour ne pas arrêter leur production, c’est le cas de l’industriel ABB actif dans les technologies de l’énergie et de l’automation. Dans les cantons de Zurich et d’Argovie (peut-être aussi ailleurs ?), ABB a fait passer un test à l’ensemble de ses employés. Cette initiative visait surtout à les faire continuer à aller au turbin. Un membre de l’OFSP rappelle que la période d’incubation au Covid-19 peut aller jusqu’à deux semaines. Fin 2017, une grève avait eu lieu sur le site d’ABB Sécheron de Satigny (GE) contre sa fermeture. (source : revue de presse RTS La 1re et Tages Anzeiger)
9h05 : Quatre portraits de travailleuses et travailleur freelance du monde culturel dans la Tribune de Genève. Ils n’ont plus de revenus du jour au lendemain. Comme les intérimaires, on a recours à eux pour "compléter les équipes" et ils sont exclus des aides du CF. (source : TdG)
8h45 : L’économiste à l’Université de Genève Bruno Amable a signé une tribune hier dans Libération où il critique la gestion de la crise sanitaire par le gouvernement français. "[T]out le monde voit bien le lien qui existe entre la baisse des moyens de l’hôpital public et la difficulté à réagir à la pandémie" C’est l’une des premières interventions critiques venue du champ de la recherche en sciences sociales en Suisse, qui jusqu’à présent était resté assez aphone. (source : Libération)
8h12 : Les prisonnières de la Tuilière à Lonay (VD) ont adressé une pétition aux autorités pénitentiaires contre la suppression des parloirs. Elles protestent notamment contre son impact sur leurs relations sociales et le fait de ne plus pouvoir voir leurs enfants. La pétition date du 18 mars dernier. (source : Journal de 8h, RTS La 1re)
8h08 : Sur Swissinfo, un informaticien de la Haute école spécialisée de la Suisse italienne s’inquiète des mesures de surveillance téléphonique qui vont se mettre en place en Suisse. Il pointe le fait qu’elles vont se prolonger et devenir une surveillance permanente de l’État. "Tout le monde dit que cela n’arrivera jamais, mais c’est techniquement possible" (source : Swissinfo et Canal telegram Détaché de presse)
Mardi 31 mars
18h58 : Durant la "besondere Lage", le business militaire continue. L’entreprise d’armement RUAG (propriété de l’Etat suisse) continue sa production comme si de rien n’était et indique qu’elle n’a pas eu besoin de faire recourt au chômage partiel car les exportations d’armes vers les pays étrangers se poursuivent comme d’habitude (source : Tribune de Genève, signalé par email)
16h40 : Dans le Courrier d’aujourd’hui, tribune commune de Jean Ziegler, du sociologue Ibrahima Guissé et d’un député pour demander une intervention du Conseil fédéral pour accueillir des migrants prisonniers dans les "hot spots" des îles grecques, mais aussi une demande d’arrêt des décisions du SEM quant aux demandes d’asile. "[D[ans la situation actuelle, renoncer aux entretiens et aux auditions pour protéger la santé des requérant-e-s d’asile […] est une nécessité" (source : Le Courrier)
14h52 : Le 20 mars dernier, le Conseil fédéral a modifié unilatéralement les textes de loi pour retirer le droit au repos du personnel soignant, ce qui a provoqué beaucoup de colère dans le pays. Le SSP a lancé une pétition en ligne qui a dépassé les 30’000 signatures. Dans Le Temps d’aujourd’hui, un médecin assistant à Lausanne déclare. « Tous les collègues s’étaient déjà organisés pour faire face à la vague et, soudainement, le Conseil fédéral décide qu’il a la mainmise sur tout. Comme s’il fallait nous contraindre pour que nous ne désertions pas… C’est ça, l’image qu’ils ont du personnel soignant ? Pour moi, la confiance est brisée. Pour l’instant, on se concentre sur les patients, mais dès que la crise est finie, je descends dans la rue ! ». A l’inverse, H+, l’organisation nationale des hôpitaux, cliniques et institutions de soins publics et privés est très satisfaite de cette "flexibilité". (source : Le Temps)
13h02 : Comme vous le savez peut-être, le centre autonome Silure récolte et publie des témoignages sur le monde du travail ou la précarité sociale dans le contexte de la pandémie. Après un premier entretien avec un homme confiné dans sa voiture, il publie aujourd’hui un second entretien avec un éducateur travaillant aux EPI. Il parle du manque de matériel de protection et de directives claires alors que les personnes suivies aux EPI ont parfois de forts troubles psychiatriques. (source : Silure + Renversé)
12h51 : La section genevoise d’Unia dénonce le fait que de nombreux intérimaires n’ont pas le droit aux RHT. Leurs contrats ont été résiliés très rapidement et ils ne sont pas considérés comme les salariés fixes. Témoignage de trois temporaires qui travaillent dans l’hôtellerie, une manufacture horlogère et à l’aéroport sur les difficultés rencontrées. (source : Unia Genève)
12h40 : Contrairement à d’autres pays, l’Etat suisse continue à procéder à des interrogatoires dans le cadre des procédures de demandes d’asile. La coordination SCCFA qui regroupe les associations caritatives qui travaillent dans les centres fédéraux appelle à l’arrêt des procédures. (source : RTS)
9h38 : Le Bewegung für Sozialismus a publié hier [sur son site](https://sozialismus.ch/artikel/2020/schweiz-im-gesundheitswesen-war-schon-vor-corona-notstand/) un article bien documenté sur la marchandisation du système hospitalier suisse depuis les années 1990 et son impact sur le personnel soignant (majoritairement féminin) en terme d’intensification du travail. (source : BfS, non traduit)
8h55 : Action banderole hier à Zurich “Gegen häusliche Gewalt & Isolation. Für die feministische Revolution” [Contre les violences domestiques et l’isolement. Pour la révolution féministe] (source : Facebook Revolutionäre Jugend Zurich - RJZ]
Lundi 30 mars
20h25 : D’après la CGAS, une soixantaine d’annonces de réouvertures de chantiers ont été émises pour aujourd’hui à Genève suite à la décision du Conseil fédéral de la semaine dernière. L’intersyndicale “condamne par ailleurs fermement la tentative de la centrale zurichoise de la Société suisse des entrepreneurs (SSE) de reporter la responsabilité du respect des normes sanitaires sur les travailleurs, en les obligeant à signer une”auto-déclaration“selon laquelle c’est à eux”d’appliquer les mesures de protection.“” (source : CGAS)
19h52 : Un appel a été lancé à Milan et Paris pour la création de brigades de solidarité populaire. L’Action Antifasciste Genève y a répondu et a constitué une Brigade “Yvan Leyvraz” en mémoire du brigadiste internationaliste suisse assassiné par les “contras” au Nicaragua en 1986. Elle a participé à des maraudes le week-end dernier aux côtés des bénévoles de l’association Swiss Gambia Solidarity dans le quartier populaire des Pâquis.
14h36 : Les chantiers du canton de Vaud sont autorisés à réouvrir depuis ce lundi matin suite à la décision du Conseil fédéral de retirer les possibilités de s’inscrire au chômage partiel si les cantons mettent à l’arrêt des secteurs économiques entiers. "C’est un pas en arrière et une bêtise" déclare un syndicaliste d’Unia Vaud (source : 24 heures)
13h02 : Les foyers pour requérant.e.s d’asile comme celui de Gavard à Carouge (GE) sont connus pour leur surpeuplement et les directives données par la direction de l’Hospice interrogent. Lorsqu’un cas de Covid-19 se déclare en foyer, il faut faire des « réaménagements pour les isoler le plus possible des autres ». Quid d’un relogement dans des appartements, hôtel vides ou dans le parc immobilier de l’Hospice comme l’exige le Collectif des déboutés ? L’institution, qui a une longue histoire d’imposition de la promiscuité à ses "bénéficiaires" (bunkers, chambres, espaces communs exigus et surpeuplés), répond que c’est une solution "inadéquate […] Ce n’est pas idéal pour le suivi. La dispersion limiterait notre prise en charge. Avoir les personnes au même endroit nous permet une vue plus globale de la situation." Le contrôle social des immigré.e.s passe avant la prévention. (source : Le Courrier)
10h : Droit du travail : Le Conseil fédéral a modifié le 20 mars dernier l’article de son ordonnance sur la protection des plus de 65 ans et des groupes à risques (personnes vulnérables, immunodépressifs, etc). Désormais, ces derniers peuvent être obligés à aller travailler par leur employeur. "Ces gens sont morts de peur", prévient l’USS. (source : Tages Anzeiger)