Logement - Squat Malagnou Répression Droit à la Ville

Encore un Café-Perquiz’ sur la parcelle du 154 route de Malagnou !

Quelques jours après le large succès qu’a connu la Manifestation pour le Droit à la Ville, talonnant celle du 1er Juillet lancée à l’initiative de la maison collective de Malagnou, ce mercredi 11 octobre en début de matinée, quatre agents de la BRIC* (police politique locale) ont débarqué à la Tortue**, mandat de perquisition et mandat d’amener à la main à l’adresse de l’un des habitants de la maison.

Genève |

Ayant constaté son absence, après avoir pris soin de regarder par le trou de la serrure de sa chambre fermée à clef, les flics sont répartis, se donnant la peine de nous avertir qu’ils « reviendraient tous les jours ». Cette nouvelle tentative de perquisition dans l’une des maisons de la parcelle s’inscrit dans le long et laborieux acharnement politique et policier mené contre ses habitantEs, avec au menu pour la seule année 2017 :

  • filatures ;
  • surveillance et photographies ;
  • contrôles d’identités aux motifs farfelus tels que « cambriolage », par exemple, à l’issue d’une conférence de presse ;
  • enlèvement d’un véhicule mal parqué sur la parcelle, « sécurisé » et encadré par un fourgon de policiers anti-émeute, deux patrouilles régulières et des agents de la BRIC ;
  • courrier de l’ex-service du commerce (aujourd’hui PCTN) à l’ex-présidente de l’association Xénope lui indiquant qu’elle fait l’objet d’une procédure de sanction administrative suite à une dénonciation de la BRIC pour exploitation d’un bar clandestin (qui serait en fait le carnotzet installé provisoirement dans la salle polyvalente) ;
  • plainte pénale d’une représentante de l’Etat à l’issue d’une visite pour « dommage à la propriété » à cause d’un tag sur le bâtiment qui en est en réalité recouvert depuis son abandon par l’Université en 2010 et dont l’Etat ne s’était jamais soucié auparavant ;

Rappelons d’ailleurs que les effets personnels et le matériel collectif saisis lors de la perquisition en avril dernier n’ont à ce jour toujours pas étés rendus et que nous demeurons sans nouvelles.
Il est évident que ces actes d’intimidation ont pour but d’entraver les mobilisations collectives actuelles largement soutenues. S’il est déjà inquiétant d’apercevoir des agents de la brigade de renseignements rôder devant nos maisons, il est alors inacceptable de les voir s’élancer au moindre prétexte sur la parcelle et s’introduire jusque dans nos chambres et espaces collectifs.

C’est dans ce cadre de harcèlement et de répression qu’il nous semble important de souligner que l’un des agents de la BRIC a récemment été condamné pour falsification intentionnelle de rapport, écopant ainsi de 120h de traveaux d’intéret général avec sursis. Dès lors, de manière antinomique avec la peine dérisoire délivrée par la Justice, on s’interroge sur la légitimité d’une telle brigade d’exercer. Il serait peut être temps de se pencher plus sérieusement sur les agissements sombres de cette police politique, qui semble plus servir les intérêts de ses propres agents et de leurs supérieurs plutôt qu’une vague idée de justice. Combien faut-il encore de preuves et de chefs d’accusation démontrant les manipulations systémiques des policiers, pour que ceux-ci soient déstitués de leur fonction ? Et pendant que la BRIC se veut un service de surveillance et de renseignement, qui surveille la BRIC ?

Nous ne plierons pas face aux menaces et intimidations grotesques de la police et de l’Etat. Nous commencons seulement à reprendre le cours de nos vies et notre ville , et nous ne nous arrêterons pas de si tôt.

Bisous,

Les habitantEs de la parcelle du 154 route de Malagnou

* : Brigade de recherche et d’îlotage communautaire

** : Grande soeur de la Grenouille (communément appelée "Malagnou"), qui lutte contre son expulsion, c’est une maison collective sur la parcelle qui fait partie de la coopérative CIGÜE.

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