Antiracisme - Luttes décoloniales

Pas de barrière à Pâquis-centre. Compte-rendu de la soirée du 30 janvier

Ce mardi 30 janvier, dans le quartier des Pâquis, Stauffer et son nouveau parti Genève en Marche (GeM) sont venus parader en faveur de la fermeture du préau de l’école des Pâquis et contre ’les dealeurs’. Un cortège qui prévoyait de se rendre jusqu’à l’école des Pâquis pour y mener une action symbolique. En opposition, un appel est relayé dans le quartier et sur les réseaux sociaux pour s’opposer à l’action raciste de Genève en Marche.

Genève |

Comme on pouvait s’y attendre, le traitement médiatique de cette affaire ne va que dans un seul sens. L’action de Genève en Marche est relayées en détail - Les ’bons genevois’ en position de victime dans ’le quartier mal famé des Pâquis’ -, tandis que l’opposition des habitant·e·s et leurs arguments est passée sous silence ou, au mieux, caricaturée. On va profiter ici de notre média chéri Renversé pour faire un compte rendu des évènements, loin des discours des dominants, publiés dans les médias mainstream.

Un beau pied de nez à l’effectif policier démesuré

Aux alentours de 19h, soit 30 minutes avant l’heure d’arrivée prévue par Stauffer et sa clique, une contre-manifestation se rassemble à la rue du Môle, devant l’entrée du préau de l’école primaire. Il n’y a pas encore beaucoup de monde - on estime une vingtaine de personnes - quand les flics débarquent en tenue anti-émeute. Tout de suite, ils se positionnent autour de nous et commencent à filmer.
Sachant qu’un grand nombre de policiers votent à l’extrême droite et que des partis comme le MCG et GeM sont en grande partie composés de policiers, on s’étonne à moitié d’un tel dispositif.
Ils nous annoncent que notre rassemblement n’est pas autorisé, nous menaçant d’user de la force et d’appeler les renforts. Le cadre est posé, on nous menace rapidement d’amende pour manifestation illégale. N’étaient-ils pas au courant que toutes les dernières condamnations pour cette raison s’étaient terminées par un acquittement ?

La contre-manifestation est composée quasi-exclusivement d’habitant·e·s des Pâquis dont des jeunes fréquentant régulièrement le préau de l’école (que Stauffer veut fermer). Les provocations de la police font rapidement monter la tension.
Une dizaine de minutes plus tard, quelqu’un·e indique que la manifestation de Stauffer se rapproche du préau de l’école pour y faire une action. Apparemment, ils veulent y mettre des barrières pour symboliser la fermeture du préau en faveur de la protection des enfants. Un prétexte pour proposer une énième mesure sécuritaire et raciste dans le quartier. C’est inacceptable.

Leur présence n’est pas la bienvenue, nous décidons alors de nous rapprocher de leur cortège. Nous ne pourrons pas les atteindre, notre chemin est rapidement bloqué par un cordon bleu qui protège les quelques populistes et leur tracteur, positionnés à une cinquantaine de mètres derrière les policiers. De plus en plus de fourgons débarquent, la tension monte encore. ’Flics, fachos ! cassez-vous !’ peut-on entendre et une banderole est déployée ’Stauffer raciste dégage !’

Les insultes fusent contre le groupe de manifestant·e·s d’extrême droite, malgré les avertissement de la police et de certain·e·s membres de l’association de quartier qui tentent de nous faire rester “pacifique” qu’importe la violence des mesures proposées par les crypto-fascistes* et les fascistes d’en face.

Voyant que ça ne menait à rien de rester là à les insulter, un groupe de jeunes du quartier prend l’initiative de faire le tour du préau pour faire courir un peu les flics et les fachos. ’On connait mieux le quartier, ils peuvent rien faire’. Ça a bien marché, durant 45 minutes ça joue au chat et à la souris avec les flics, les insultant et les faisant courir dans tout le quartier.
Un beau pied de nez à leur effectif démesuré.

Stauffer et son cortège ont vite filé hors des Pâquis, se dépêchant de prendre quelques photos de leur action et de partir. Notre technique de course les força à faire un peu de sport, on a vu des municipaux bien pédaler et des anti-émeutes bien stresser. Les flics se sont quand même vengés en encerclant un petit groupe et en faisant voler les matraques et les gants de frappe sur les côtes et les têtes qui dépassent. Pas d’arrestation, juste pour se défouler. Après ça, les robocops continuent à provoquer en invitant à venir se battre. Sales schmidts.

Gentiment ça s’est calmé et dans le quartier ne restaient plus que les flics en civil de la BRIC et des fourgons par ci, par là.

Pour des Pâquis populaires

Gardons en tête que nous parlons du quartier le plus cosmopolite et animé du centre ville.
Que la Genève des riches et des décideurs voit l’avenir des Pâquis sans ses habitant·e·s d’aujourd’hui, car trop tournée vers la finance et les institutions internationales, ne rêvant que de les nettoyer à coup de surveillance et de présence policière.
Que les travailleurs de rue le font sous la contrainte d’une situation rendue illégale par la politique ’d’asile’ suisse raciste et arbitraire.
Que la stratégie de mise en opposition classique et populiste du GeM ne sert en aucun cas à donner la parole aux concerné·e·s.

La manifestation de ce 30 janvier démontre que, face à une organisation politique haineuse, les habitant·e·s du quartier ont la volonté de s’organiser pour des Pâquis populaires.

Des pâquisard·e·s

P.S.

*Le crypto-fascisme est le fait d’adhérer au fascisme de façon détournée.

#1201 #pks #pasdepopo #pasdefafa #auxpâpâ

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