Jeudi 9 février vers 11h, un rassemblement spontané a eu lieu devant le bâtiment pour organiser un repas et une distribution de légumes.
La police est arrivée sur les lieux de l’occupation très rapidement avec voitures et fourgons.
A partir de 14h, la police, en tenue anti-émeute, a commencé à éloigner les personnes du bâtiment. Les agents ont formé des cordons autour du bâtiment et dans les rues adjacentes. Les personnes venues en soutien ont été contraintes de quitter les lieux de l’occupation très vite, poursuivies par la police. Plusieurs personnes ont été blessées à hauteur de tête par des flics qui visaient volontairement cette zone du corps avec leur matraque. Les flics ont sans relâche donné des coups de matraque, sur la tête ou sur les autres zones du corps (taille, dos), et/ou ont propulsé des personnes à terre.
Les coups étaient donnés de manière indifférenciée. Les flics, s’encourageant mutuellement, cherchaient à frapper le plus possible. Personnes venues en soutien, journaliste, chien, passant.e.x.s : tout le monde y est passé. Des insultes et menaces de mort ont été proférées par les agents : “Tu dégages, tu dégages ! Je te tue !” “Tu bouges, tu bouges ! Je te tue !” alors qu’ils étaient en train de frapper les sympathisant.e.x.s. Les flics ont également prétendu foncer sur une personne avec un de leurs véhicules. Des personnes blessées ont déclaré qu’elles allaient déposer plainte contre la police.
Il semblerait que les agents qui sont intervenus violemment pour disperser le rassemblement étaient notamment des “apprentis policiers”, utilisant cette intervention pour se former à réprimer violemment.
Des cordons de policiers ont poussé les personnes venues en soutien dans les rues de Lausanne et du Môle. Elles ont ensuite été brutalement repoussées vers la place de la Navigation, toujours à coups de matraque.
Le bâtiment occupé a été cerné, privant les personnes se trouvant à l’intérieur de toute possibilité de s’en aller et les personnes se trouvant à l’extérieur d’observer les violences policières commises à leur encontre. Aucune interpellation n’a été effectuée à l’encontre des personnes à l’extérieur. Lorsqu’une personne se faisait rattraper par les agents, elle était systématiquement frappée puis rejetée à terre ou dans la foule.
Vers 16h, le quartier était encore bloqué par la police. L’opération policière a eu des répercussions dans tout le quartier, notamment au moment de la sortie des écoles. Les cordons policiers empêchaient les habitant.e.x.s de circuler, les flics étant particulièrement désagréables avec celleux-ci.
Sur place, un véhicule blindé rempli de personnes cagoulées, un camion avec une échelle et des véhicules de pompier, une bonne dizaine de voitures et le même nombre de fourgons ont été mobilisés. Les agents qui sont intervenus en tenue anti-émeute étaient environ une centaine et d’autres revêtus de tenues militaires (sans signe distinctif) sont également intervenus durant la journée, probablement sur le bâtiment même. Il n’est pas possible d’avoir plus de renseignements sur leur rôle à ce stade, puisque tout accès au périmètre était bloqué.
Vers 17 heures, une fois entrés dans le bâtiment à renforts de meuleuses et autres outils, les agents ont méticuleusement cassé les vitres du bâtiment et ont sans doute commis d’autres dégâts à l’intérieur. Selon nos informations, une vingtaine de personnes a été arrêtée, elles ont ensuite été conduites en garde à vue.
À l’heure de l’écriture de ce communiqué, nous n’avons pas de nouvelles d’elles et avons de bonnes raisons de penser qu’elles sont toujours détenues.
Force à elleux et ACAB toujours.
Appel à témoignage : si vous avez des informations en lien avec ces évènements et notamment avec les arrestations, n’hésitez pas à écrire un mail à : antirep-ge@riseup.net.
