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Histoire du 8 rue Royaume
Acheté en 1996 pour 2 millions par la société Burval SA, l’immeuble a peu fait parler de lui avant que des incendies se déclarent en 2020 et 2021. Cependant, pendant ces 25 ans, la gestion du bâtiment de la part de la société BURVAL SA et de son propriétaire Jean-Pierre Romy n’a pas été moins désastreuse et pourrie [1].
En 2016, un accord est passé entre le propriétaire et une personne active dans le milieu de la nuit pour ouvrir un bar et un salon de massage. Le locataire récupère l’ensemble des baux pour 80’000.- et Jean-Piere Romy le convainc de s’occuper des rénovations. Il témoigne alors que l’immeuble était à ce moment déjà dans un sale état et que le toit était sur le point de s’écrouler. Le propriétaire ne lui transmettra cependant jamais les autorisations de rénovations, sans pour autant reprendre l’organisation des travaux nécessaires à sa charge. Pressé par un loyer mensuel important, le locataire loge des dizaines de personnes dans le bâtiment. S’en suit une gestion problématique des loyers, qui sont payés en cash par l’intermédiaire d’un homme de main du propriétaire. Alors que la régie du bâtiment (le Comptoir Immobilier) et Jean-Pierre Romy se plaignent de n’avoir pas reçu les loyers attendus à plusieurs reprises, le locataire soutient, avec documents signés à l’appui, avoir remis l’argent demandé. Chacun semble donc essayer de se tirer comme il peut de cette affaire, à commencer par le propriétaire niant toutes les accusations qui lui sont portées [2].
Mais qui sont les personnes payant le prix véritable d'une gestion aussi catastrophique ? La réponse est bien trop souvent la même : les gens qui vivent réellement dans ce bâtiment.
Les appartements sont sous-loués à des personnes en situation précarisée qui ont été victimes de marchands de sommeil. Les sous-locataires étaient menacéexs de d’expulsion par la force s’ieles ne payaient pas les loyers, qui, bien sûr, se sont avérés être bien trop chers : parfois 800.- par personne pour se retrouver avec autres 7 habitantexs dans un 3 à 4 pièces (2 et 3). Un système a été mis en place où un seul contrat était conclu au sein du bâtiment, avec une seule personne essayant de tirer le maximum de profit des sous-locataires précariséexs. Les conditions de vie dans le bâtiment sont mauvaises : les appartements sont aménagés pour accueillir un maximum de gens, l’immeuble n’est pas entretenu, détérioré par le temps et délabré, pas de possibilités pour les habitantexs de contacter une maintenance ou une régie en cas de problème (1 et 3).
Dans ces conditions, les incendies qui se déclareront par la suite au numéro 8 de la rue Royaume n’ont pas de quoi étonner.
Selon des habitantexs du quartier, le premier incident a lieu en mars 2020. À l’arrière du bâtiment, le toit d’un local annexé à l’immeuble prend feu. Les pompiers sont intervenus mais rien n’a ensuite été mis en oeuvre à part la démolition des restes du toit. Ainsi le propriétaire n’aura engagé aucune démarche de rénovation, sécurisation ou réparation dans le bâtiment. Comme le révèle l’enquête de C. Krafft et A. Harari publiée dans la Tribune de Genève, la négligence pour la vie des gens vivant dans ses immeubles devient ainsi peu à peu la spécialité de Jean-Pierre Romy dans la gestion de son parc immobilier.
Ainsi se déclare un deuxième incendie, bien plus grave cette fois-ci au centre même de l’immeuble, dans la nuit du 10 janvier 2021. Quarante-six personnes sont évacuéexs par les pompiers qui ont dû intervenir avec 34 professionnellexs et 11 véhicules. Sept sous-locataires seront transféréexs aux HUG [3]. Après l’incident, les personnes qui vivaient dans l’immeuble se sont retrouvées à la rue, dans une précarité extrême, accentuée par les agissements spéculatifs des responsables de l’immeuble de la rue Royaume. Certainexs sont retournéexs dans le bâtiment, avant que la régie ne viennent sceller les entrées quelques jours plus tard, en leur laissant 2h pour récupérer leurs affaires [4]. Parmi les 46 personnes qui vivaient dans le bâtiment, seules quelques-unes ont été relogées par la régie. Pour les autres, le parcours qu’il faut effectuer pour avoir une chance de relogement relève de l’impossible [5].
C'est donc aussi pour couper court au scandale spéculatif et à l'exploitation humaine liées à ce bâtiment que les occupantexs de la rue Royaume revendiquent son utilisation et son auto-gestion.
C’est donc aussi pour couper court au scandale spéculatif et à l’exploitation humaine liées à ce bâtiment que les occupantexs de la rue Royaume revendiquent son utilisation et son auto-gestion. Pour un bâtiment géré par des personnes et collectifs motivéexs à rendre un endroit vivable et solidaire plutôt que des spéculateurices sans scrupules !
Jean-Pierre et Alexandre Romy, exploitation et spéculation en famille
L’immeuble de la rue Royaume appartient à Jean-Pierre Romy – officiellement artiste contemporain, mais plus connu pour ses activités d’escroc en col blanc – par le biais de sa société Burval SA, dans laquelle siège son fils, Alexandre Romy. Cette société, dont les buts sont “l’achat, la vente, la construction, la rénovation, la transformation et la gérance d’immeubles ; le courtage immobilier ; l’étude et la mise en valeur de toute propriété foncière” existe depuis 1995 et est en liquidation depuis 1998. Alexandre Romy est lui-même liquidateur de la société. Christian Sciarini, comptable, est également membre du Conseil d’administration de Burval SA, ainsi que de près de 25 sociétés, touchant à des domaines aussi variés que les produits de beauté, aide aux déclarations fiscales, exploitations financières, immobilier, service de publicité, commerce de vêtement, architecture, développement durable et humanitaire, etc... Selon l’enquête de C. Kraft et A. Harari publiée en cinq articles dans la Tribune de Genève en 2021, Romy possède également une vingtaine d’immeubles en Suisse romande, à hauteur d’environ 150 millions de francs suisses. Ses activités immobilières sont caractérisées par les agissements suivants :
- Une stratégie spéculative qui constiste à faire signer des faux contrats de bail avec des proches (souvent des employés), puis d’augmenter les loyers de ces baux d’année en année afin de gonfler artificiellement la valeur locative du bâtiment.
- Des méthodes de marchand de sommeil avec des faux contrats de bail qui lui servent à profiter de la situation de détresse de personnes précaires, parfois sans papiers, en les logeant illégalement dans ces appartements. Privées de droits, ces personnes sont contraintes à accepter des conditions déplorables de logement et à payer en cash des loyers exorbitants, sans passer par la régie.
- Des pratiques négligentes, voire méprisantes envers ses locataires : des immeubles qui se dégradent au stade de l’insalubrité, des travaux sont effectués sans demande d’autorisation et sans prévenir les locataires alors qu’ils impliquent leur départ.
Parmi les plus connues des affaires le concernant, on peut citer la “Verrue” à Lausanne Bel-air [6], l’immeuble de Grand-Rue 16 [7], de l’avenue du Lignon 5-6-8 [8], de la Rue Royaume 8 [9] et de la rte de Malagnou 25 [10] à Genève, mais aussi un bâtiment de Sainte-Croix [11]. Grâce à une carte provenant de la TDG [12], on sait qu’il est actuellement propriétaire d’autres immeubles à Genève, situés à la rue du Prieuré 20 et à la Rue de l’Aubépine 6-8.
L'enquête de C. Kraft et A. Harari a mis en lumière les agissements scandaleux de Romy et son fils, qui sont actuellement poursuivis par au moins trois parties différentes
L’enquête de C. Kraft et A. Harari a mis en lumière les agissements scandaleux de Romy et son fils, qui sont actuellement poursuivis par au moins trois parties différentes et pour au moins trois chefs d’accusation différents. Romy serait actuellement recherché par les autorités et séjournerait au Portugal [13]. Les chefs d’accusation le concernant sont : infraction à la loi sur les étrangers et l’intégration (LEI), escroquerie et faux dans les titres. Quant à son fils, également poursuivit pour infraction à la LEI, il aurait fait de la détention provisoire dans le cadre d’une affaire de marchand de sommeil. Tous deux contestent les accusations [14].
Les différentes plaintes à leur encontre ont été déposées par François Ambrosio, administrateur de la copropriété du Lignon 5, par la SUVA (pour gonflement de l’état locatif par le biais de baux fictifs), par un ancien employé de Romy (pour infractions d’escroquerie par métier, d’escroquerie, de contrainte et de faux dans les titres), et par le Comptoir immobilier, la régie qui s’est occupée de leur parc immobilier jusqu’au scandale de la rue Royaume (pour escroquerie et faux dans les titres).
En tant que partie plaignante, cette dernière accuse Romy de l’avoir trompée et d’avoir fait son business de marchand de sommeil à son insu. Or l’enquête de C. Kraft et A. Harari révèle des témoignages d’anciens locataires et des documents officiels qui contredisent ces propos. Des personnes qui vivaient à la rue Royaume affirment que le propriétaire a visité plusieurs fois l’immeuble des Pâquis avec le responsable de la régie Comptoir immobilier [15], qui était donc au courant qu’il n’y avait pas qu’un seul locataire dans tout l’immeuble, contrairement à ce qu’il prétend. À Grand-Rue, un locataire raconte qu’il a vu des employés du Comptoir immobilier venir détruire des arrivées d’eau pour provoquer des inondations, et des intimidations sur des portes pour accélérer l’expulsion des derniers locataires [16]. Les relations entre les sociétés de Jean-Pierre Romy et le Comptoir immobilier témoignent de l’hypocrisie de cette dernière : “Durant des années, un membre de la direction générale de Comptoir immobilier et responsable de sa succursale vaudoise a administré une quinzaine de sociétés appartenant à M. X [Romy].” Et “en 2017, une holding zougoise aurait détenu des participations dans neuf sociétés de M. X [Romy], dont les sociétés propriétaires du Lignon et de la rue Royaume, pour un total de 215 millions de francs. Le président de cette holding n’était autre que… Paul Epiney, président et administrateur délégué du Comptoir Immobilier.” (4)
Selon nos sources, c’est aujourd’hui le groupe M3 qui aurait repris la gestion du parc immobilier de la famille Romy.
Inaction des pouvoirs
Le 10 janvier 2021, l’immeuble de la rue Royaume prend feu, dévoilant ainsi les conditions de vie tragiques des personnes qui vivent dans l’immeuble. C’est alors que les autorités font part de leur consternation dans les médias. Or il est difficile de croire qu’elles n’étaient pas au courant des agissements du propriétaire, car, comme le soulèvent C. Kraft et A. Harari dans leur enquête, Jean-Pierre Romy est connu des pouvoirs publics depuis de nombreuses années. Par exemple en 2014, Rémy Pagani, alors conseiller administratif, intervient dans un litige entre Romy et ses locataires (à Grand-Rue 16), en proposant que la Ville de Genève rachète l’immeuble. Ce litige révèle de nombreux travaux effectués sans autorisation de construire et des appartements loués à des marchands de sommeil. L’Office cantonale du logement et de la planification foncière (OCPLF), en charge d’accorder et de contrôler les autorisations de construire et les travaux sur le canton, n’intervient à aucun moment pour empêcher des travaux. À noter que depuis 2020, une enquête pénale du Ministère public sur les sous-locations illicites dans les immeubles de Romy est en cours... Il a pourtant fallu attendre un incendie, et donc la mise en danger de la vie des personnes, pour que les pouvoirs publics réagissent !
Il a pourtant fallu attendre un incendie, et donc la mise en danger de la vie des personnes, pour que les pouvoirs publics réagissent !
Du côté de l’État, différents sons de cloche. Christina Kitsos, cheffe du Département de la cohésion sociale et de la solidarité, dit dans Le Temps : « sur le plan politique, les pratiques abusives des marchands de sommeil doivent être fermement condamnées » [17]. De son côté, Antonio Hodgers conteste les critiques faites à l’OCPLF (l’organisme qui planifie le logement, la construction, la supervision des travaux, etc) : « Aucun dossier ne traîne sur les bureaux par manque d’effectifs. Ce sont des procédures longues et fastidieuses mais il n’y a pas d’impunité. » [18]. Du côté de la Ville, Alfonso Gomez, député en charge du logement, s’exprime sur Léman Bleu : “les entités publiques doivent (...) limiter la spéculation foncière” [19]. Que de belles paroles. En attendant, l’immeuble de la rue Royaume reste vide.
Malgré tout cela (multiples plaintes déposées contre le propriétaire, enquête du Ministère public en cours, longue enquête journalistique publiée dans la presse en 2021, multiples prises de position par des députés, question urgente au Conseil d’État), une autorisation de construire a été déposée par la société BURVAL SA en août 2021, et acceptée par l’État (!!) en mai 2022.
Si les autorités décident de faire encore une fois confiance à Jean-Pierre Romy, ce n’est pas notre cas !
Royaume 8 : quel avenir pour cet immeuble et pour les Pâquis ?
Les Pâquis
Le quartier des Pâquis a toujours été mixte. D’un côté il est luxueux et touristique, de par sa proximité avec la gare et le lac. L’hôtellerie y est implantée depuis le XIXe siècle (Richemond, Beaux-Rivage, Hotel d’Angleterre), puis les organisations internationales s’y installent au XXe, à quelques centaines de mètres. Populaire de l’autre, avec l’installation d’une petite industrie au moment de la construction de la gare Cornavin et l’arrivée de classes populaires qui densifient le quartier. Dans la 2e partie du 20e siècle, le quartier est soumis à une forte pression immobilière. Beaucoup d’anciens immeubles sont détruits et des personnes aisées, travaillant souvent dans les organisations internationales voisines, viennent s’installer dans les nouveaux immeubles. Cette tension subsiste jusqu’à aujourd’hui, car la partie du quartier tournée vers le tourisme, qui s’est d’abord concentrée sur le bord du lac et la rue du Mont-Blanc, remonte petit à petit dans le quartier. De nouveaux bars et restaurants, ainsi que des galeries d’art et bureaux d’architectes se rapprochent de la place de la Navigation en remontant le long de la rue de Monthoux. Ces établissements ne sont pas tous particulièrement chers, mais sont tournés vers une clientèle jeune, touristique et/ou bobo. Les loyers ne cessent d’augmenter.
Surveillance et répression
Le quartier et ses rues sont aussi un lieu de travail pour des personnes dont l’activité est particulièrement stigmatisée et réprimée : les travailleureusexs du sexe et les personnes qui vendent de la drogue. Si ces personnes ne sont pas précarisées de la même manière et subissent différentes oppressions, l’approche des pouvoirs publics les concernant est toujours la même : illégalisation, criminalisation et donc répression. Les rues sont constamment patrouillées par les flics, la brigade des stups effectue des contrôles au faciès tous les jours. Connu pour être un quartier populaire, les Pâquis sont un lieu de contrôle social important, terrain de jeu favori des réactionnaires du coin. En 2014, le Conseil d’État (projet de Pierre Maudet) décide d’y installer 29 caméras de surveillance avec des flics en permanence derrière, pour “lutter contre la délinquance”.
En janvier 2018, l’abruti d’extrême droite Éric Stauffer avait mené une action de “fermeture” du préau de l’école des Pâquis contre les “dealers” (heureusement l’action avait été interrompue par des habitantexs du quartier et des militantexs).
Au printemps 2020, pendant le premier confinement, la police s’acharnait sur les groupes de plus de 5 personnes à la place de la Navigation et devant le Temple des Pâquis, alors qu’à quelques centaines de mètres, des bobos s’agglutinaient pour faire leur footing et pic-niquer à la Perle du lac.
Heureusement, le quartier est aussi un lieu de lutte et de résistance populaire, où des organisations sont actives depuis plusieurs dizaines d'années.
Heureusement, le quartier est aussi un lieu de lutte et de résistance populaire, où des organisations sont actives depuis plusieurs dizaines d’années.
Insalubrité et rénovations
Comme à son habitude, J.-P. Romy a, pendant toutes ces années, montré qu’il ne prend jamais en charge la rénovation de ses immeubles dans le but de loger dignement ses habitant-e-x-s. Il a même procédé à la dégradation de logements dans le but de se débarrasser de leurs locataires. L’insalubrité est la responsabilité du propriétaire qui a voulu loger un maximum de gens dans des situations précaires, quitte à les exposer à des incendies. En effet, la cause possible de l’incendie serait une surcharge électrique due à de mauvaises installations. Suite à l’incendie, mais surtout à des années de négligence, le bâtiment est en mauvais état. Nous refusons de laisser cet immeuble continuer à se détériorer, alors que l’accès aux logements et aux locaux à prix abordables est de plus en plus compliqué à Genève. Notre priorité est de le sécuriser et le rénover pour le rendre habitable et qu’il puisse accueillir des activités au plus vite. Un état des lieux et un suivi des travaux seront effectués par un-e architecte, ainsi que par des professionnellexs de la construction.
Notre vision pour cet immeuble
Les personnes qui occupent aujourd’hui le bâtiment défendent des pratiques d’autogestion et de résistance contre la gentrification des Pâquis et contre la répression des plus précaires. Nous souhaitons soustraire cet immeuble à la gentrification et le rendre aux Pâquis pour un usage solidaire et politique.
Des logements collectifs !
C’est un lieu commun que de rappeler qu’à Genève, il est difficile de trouver des logements abordables. Ces 15 dernières années, alors que les taux hypothécaires étaient historiquement bas, les loyers n’ont cessé d’augmenter (+20% selon l’Asloca). Dans le contexte de crise que nous traversons, ces taux connaissent une hausse qui va empirer la situation, avec des augmentations de loyer difficiles à contester puisque celui-ci est fondé sur les coûts. Cette contestation doit être politique ! Il est scandaleux que Romy père et fils continuent à spéculer sur des immeubles qu’ils laissent vides. Si l’État néolibéral s’est retiré de la régulation des marchés foncier et immobilier, il faut alors réquisitionner cet immeuble pour le réhabiliter. Cette occupation s’inscrit dans une lutte pour le droit à la ville et au logement, pour rappeler que nos villes ne sont pas des terrains d’investissement pour faire fructifier leur argent mais des lieux pour vivre. Nous revendiquons un accès au logement qui ne soit pas défini par nos revenus, et des lieux de vie qui ne soient pas pensés à partir de l’organisation d’une famille nucléaire. Notre vision du logement intègre différentes formes de cohabitation où les adultes, les jeunes et les enfants vivent ensemble. Nous revendiquons ici un projet de vie collective qui s’élève contre la propriété privée et pour des logements pour touxtes !
Des activités publiques non-marchandes et contre la répression et la gentrification !
Le coût de l’immobilier a des conséquences sur les villes qui se gentrifient à grande vitesse, puisque les arcades bon marché permettant des activités non-marchandes sont de plus en plus difficiles à trouver. La gentrification est un processus urbain, par lequel le profil socio-économique des habitantexs d’un quartier se transforme au profit d’une couche sociale supérieure. En somme, c’est un processus de remplacement d’anciennexs habitantexs de classes populaires par des ménages plus riches issus de classes moyennes et/ou supérieures. Ce phénomène n’est pas nouveau dans le quartier des Pâquis, qui se transforme petit à petit pour servir les désirs d’une population aisée. Des caméras de surveillance ont été installées dans tout le quartier en 2014, les flics quadrillent les rues et contrôlent en permanence les personnes qui y travaillent. De nouveaux commerces et lieux de restauration chers et/ou branchés ouvrent les uns après les autres – transformation qui ne correspond en rien aux besoins réels de la population du quartier.
Cet immeuble doit devenir un lieu de vie ouvert au quartier, un lieu d'organisation politique et d'action sociale, un lieu de résistance et de solidarité face à la gentrification du quartier !
Les arcades de l’immeuble seront investies dès les premiers jours de l’occupation pour y organiser des cantines à prix libre plusieurs fois par semaine. Cet immeuble doit devenir un lieu de vie ouvert au quartier, un lieu d’organisation politique et d’action sociale, un lieu de résistance et de solidarité face à la gentrification du quartier !