L’immeuble a été violemment évacué le jour-même avec l’aval du Conseil d’État. En procédant à l’expulsion, les magistrats se sont cachés derrière la légalité, incapables de reconnaître la légitimité politique et sociale de cette action. Au-delà de la gestion immobilière scandaleuse du propriétaire de l’immeuble du 8 rue Royaume, cette occupation visibilisait et dénonçait une politique du logement qui défend les intérêts financiers des propriétaires aux détriment des habitant·exs.
Les promoteurs immobiliers s’en mettent plein les poches pendant que la majorité de la population n’a pas de quoi se payer un appartement décent. À Genève, bientôt seuls les riches pourront se permettre de vivre au centre-ville, les places dans les hébergements d’urgences ne suffisent pas, les personnes sans statut légal sont à la merci de marchands de sommeil ou logé·exs dans des abris PCI, la mauvaise gestion des foyers d’hébergement a des effets mortels... pendant que des immeubles entiers restent vides.
Cette occupation était une réponse à la crise structurelle du logement à Genève. Il s’agissait de réquisitionner un espace vide et d’affirmer la prépondérance du droit d’usage sur les profits des propriétaires. Cette action aurait permis de soustraire cet immeuble à la spéculation et aux pratiques scandaleuses du propriétaire. L’expropriation d’usage est inscrite dans la loi comme compétence du Conseil d’État pour s’opposer à de telles pratiques(1), mais les magistrats préfèrent criminaliser les occupant·exs. En plus de la plainte pour violation de domicile et dommage à la propriété déposée par la régie M3,l’État y a ajouté une plainte pour dégradation des équipements policiers.
Parce que les immeubles vides appellent le plein.
Parce que les occupations sont une réponse à la politique du logement antisociale de l’État
Parce que Genève n’appartient pas aux promoteurs immobiliers ni aux régies
Parce que les propriétaires abusent de leur droits
Parce la réponse du Conseil d’État n’a été que la répression
Nous appelons à une manifestation pour le droit au logement vendredi 17 février à 18h30 à la place de la Navigation.
Nous revendiquons :
- Le droit d’usage immédiat du 8 rue Royaume pour le quartier et ses habitant·exs
- Le retrait des plaintes pénales à l’encontre des occupant·exs
- L’expropriation du propriétaire de ses nombreux immeubles vides et en premier lieu de celui du 8 rue Royaume et du 16 Grand Rue
Le collectif rue Royaume
Soutiens :
- AHJ (association des habitant-e-x-s de la Jonction)
- CRAQ (collectif radical d’action queer)
- CGAS (Communauté genevoise d’action syndicale)
- CUAE (conférence universitaire des associations d’étudiant-e-x-s)
- Ensemble à Gauche (SolidaritéS, DAL, PDT)
- Libradio
- Liste d’Union Populaire
- Le Silure
- Maison collective de Malagnou
- Survap (association des habitant-e-x-s des pâquis)
- Squats du Solitaire et du Porno Diesel
- Cinéma le Spoutnik
- AFA Genève
- Solidarité Tattes
- RMNAGE
- Collectif 8 mars pour un féminisme révolutionnaire
- Nadir