Féminismes - Luttes Queer Répression Manifestation

Oops we did it again !

Noux, militantexs enragéexs, gouines triomphantes, personnes trans et genderfluid étincelantes, reinexs et king des caddiexs, bartenders anticapitalistes, forainexs révolutionnaires, manifestantexs hasardeusexs, enfants rebellexs (qui seront comme noux), alcooliquexs incontinentexs, vieullexs insolentexs, pyromanexs furtifves et féministes insomniaques... noux noux félicitons de l’énorme succès collectif du N’8 mars R’attack, qui comme chaque année fut révolutionnaire, radieux et créatif.

Genève |

Avant de revenir sur le déroulement de la soirée du 8 mars, nous souhaitions répondre à l’ignorance transphobe des médias qui, une fois de plus, en relayant notre événement, n’ont eu de cesse d’invisibiliser notre multiplicité.
Notre collectif outrepasse la binarité de genre et se veut un espace féministe ralliant les personnes subissant le patriarcat ainsi que d’autres formes d’oppression, que celles-ci soient des personnes queers, des meufs, des personnes trans, non-binaires ou intersexes (liste non exhaustive). Les médias transphobes, à bas ! (à bas !)

Mardi 8 mars, noux étions présentexs pour reprendre la nuit, le pouvoir sur nos corps et nos luttes et affirmer un féminisme antifasciste et antiraciste face à la banalisation des discours de l’extrême-droite et l’instrumentalisation des féminismes. Noux ne le répéterons jamais assez : le droit de manifester ne se quémande pas, il se prend. Cette année encore, noux avons occupé l’espace sans l’accord de qui que ce soit, et surtout pas d’une instance patriarcale, raciste, classiste, sexiste, putophobe, transphobe... bref ! Qui cumule...Les flics, à bas ! (à bas ! )

Patriarcat, bourgeoisie, tu verras on t’aura ha-ha

Le rassemblement a débuté dès 18h30 sur la Place des Grottes. Des dizaines de caddies et des centaines de manifestantexs enjouéexs ont envahi la place. Chamboule-tout, bar "casino prolo", un stand-animation "basculez votre vieux monde", bar "Carbo’nique le patriarcat", infokiosque, bar Comète-Bélier, stand de nail art ainsi que divers stands de bouffe ont affirmé notre inventivité et surtout notre amour pour le détournement des codes. Le tout rythmé au son de tambours bricolés et de DJ set stylés ! Après une prise de parole pour expliquer le choix de la mixité choisie sans mecs cis dyadiques, un discours dénonçant le patriarcat et ses dérivés faisait participer la foule à grands cris de "À bas !"

Vers 21h30, le grondement des tambours a lancé le signal de départ de la manifestation, alors que des feux d’artifices explosaient dans le ciel. La manif, joyeuse, spontanée et déterminée, s’est dirigée vers la Place de Montbrillant quand les flics, en un arsenal ridiculement gigantesque, noux ont barré la route et ont voulu décider du parcours du cortège. Ni une ni deux, les voix des manifestantexs se sont unies pour scander "Barrez-vous !" ou "On ne vous a pas invité !". Eh oui, c’est toujours les mêmes qui foutent la mauvaise ambiance... Malgré ce vilain paysage, notre foule en délire a continué sa route, portée par les tambours qui rythmaient l’indémodable "Tout le monde déteste la police !" et le célèbre "Siamo tutt* antifascist* !". RaviExs d’avoir pris la rue dans la mixité que nous avions établie, les forces de l’ordre ne pouvaient rien contre la joie militante qui s’échappait de notre foule !

Police partout, justice nulle part, Fuck le 17 ou Laissez-nous mener la vie qu’on veut

Arrivéexs à l’Usine, puisque noux n’avions certainement pas besoin des flics pour noux indiquer la route jusqu’à Plainpalais, noux avons collectivement décidé qu’il en était assez de suivre leurs injonctions infantilisantes. Reprenant le contrôle de notre itinéraire, en continuant à avancer malgré le barrage policier, le cortège a résisté solidairement. En réponse à cette « arrogance », la police a infligé de nombreux coups de matraque sur les personnes de la première ligne. Banderoles arrachées, caddie sono emporté, mollets et dos bleuis, noux avons brandi nos parapluies, seule protection contre les robocops. Si cette violence policière est représentative de la répression des mouvements contestataires, elle traduit aussi le mépris paternaliste de l’état qui tente de noux déposséder de notre pouvoir d’agir. La violence légitime est toujours celle de l’état, une violence blanche, bourgeoise et patriarcale. Lorsque noux noux sommes confrontéexs à la barrière de robocops pour continuer notre chemin, les flics ont été surpris, pris de court face à notre détermination, comme si noux ne pouvions pas faire trembler l’appareil d’état en mettant nos corps en jeu.

Fortexs, fièrexs, féministes et vnr, noux ne noux sommes pas laisséexs faire et sommes repartiexs de plus belle après quelques "ACAB" et autres slogans pertinents. Après une course enthousiaste de la foule, les flics à la traine noux ont offert un spectacle des plus risible en tentant de passer par-dessus une barrière de chantier dans lequel ils s’étaient coincés. Il semblerait que leur accoutrement est aussi inefficace et inutile qu’eux.

Arrivéexs aux alentours de la Plaine, toujours encercléexs par un canon à eau et des dizaines de robocops, sans oublier leur ridicule drône, noux noux sommes retrouvéexs nasséexs. La foule a résisté, pleine de force et d’humour, devant les successives tentatives d’intimidation de la part des flics. Ceux-ci se sont montrés plutôt indécis quant au sort qu’ils nous réservaient : au départ, une sortie de la nasse garantie en échange de nos identités. Puis, le ton est monté noux menaçant de poursuites pénales, au vue de notre détermination à noux célébrer toute la nuit. En effet, noux avons collectivement choisi de rester uniexs sans révéler nos identités le plus longtemps possible. Leur dispositif répressif, à bas ! (À bas !) Leur justice de merde, à bas ! (À bas !)

A chaque déclaration, à chaque « la police vous parle », on pouvait entendre résonner dans tout le grand Genève : un « ta gueule » unanime, des « on ne vous entend pas, on s’en fout de ce que vous dites » suivis de grands éclats de rire. Cela a été une stratégie gagnante, puisqu’après deux heures de nasse, les flics ont cédé en noux laissant partir en beauté, mais attention, « quatre par quatre » ! Et surtout, sans le moindre contrôle d’identité.

Si le bilan est positif, noux ne pouvons oublier que la police, bras armé du patriarcat, n’a eu de cesse de tenir des propos sexistes, misogynes, racistes et paternalistes pendant toute la nasse : « vous avez qu’à boire moins de bières, vous pisserez moins » (à des personnes souhaitant aller aux toilettes situées juste derrière le cordon de keufs) ; « ah ! ça va plus vite lorsqu’il s’agit de sortir les sans-papiers » ; « tu auras la mort de ta pote sur la conscience, moi je travaille dans une piscine et là, elle a déjà perdue six degré » (à la copainex de la personne à terre suite à un malaise) ; de plus, noux ne retranscrirons pas les nombreuses « blagues » sexistes entendues.

Finalement, noux souhaitions contrer les déclarations fallacieuses de la police dans les médias, qui ont assuré avoir relevé l’identité de touxtes les manifestantexs. Honte au journalisme qui légitime son information avec les versions de la police ! Le journalisme bras droit de l’état, à bas ! (À bas !).

Ce rassemblement a été une grande réussite grâce à notre détermination à rester soudéexs, notre love révolutionnaire et notre joie militante. Noux remercions touxtes les participantexs pour cette lumineuse soirée. Merci aussi aux camarades d’être venuexs noux soutenir pendant la nasse (même si on gagnait déjà).

Contre l’enfermement et les politiques sécuritaires ! Les prisons, à bas ! (À bas !)
Contre l’État, contre sa violence raciste, la justice, la police : à bas ! (À bas !)
Contre les politiques migratoires qui tuent et enferment. Les frontières : à bas ! (À bas !)
Contre les multinationales et leur idéologie coloniale qui pillent, tuent et détruisent la terre ! Les riches et leurs sbires à bas ! (À bas !)

En espérant que tout s’est bien déroulé pour voux, on R’attackera !
Pour un 8 mars révolutionnaire et un turfu radieux !

PS : rendez les banderoles, on a déjà la sono.
Les voleurs de banderoles, à bas ! (À bas !)

Articles parus dans les médias :
https://www.tdg.ch/la-police-met-fin-au-8-mars-sur-la-plaine-de-plainpalais-381163257719

https://www.rts.ch/info/regions/gen...

https://www.lemanbleu.ch/fr/Actuali...

Le suivi renversé :
https://renverse.co/infos-locales/a...

P.S.

Le collectif invite toute personne dont l’identité a été relevée par la police à écrire à l’adresse antirep-ge@riseup.net. N’hésitez également pas à noux contacter à 8mars@riseup.net pour des retours.

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