Logement - Squat

PORNO DIESEL : nos vies ne sont pas un concours !

Ce résumé vise à tenir au courant nos soutiens ainsi qu’à être transparent.e.x.s quant à nos positions concernant l’avancée du projet qui nous menace.

Lausanne |

En avril 2021, nous avons publié et adressé un communiqué à la Ville présentant nos revendications et positions. Nous nous opposons à ce que nos lieux de vies et d’activités soient mis au concours par la Ville de Lausanne.
Sans réponse officielle de la Ville, nous sommes resté.e.x.s dans le flou pendant environ une année. Pas de véritable annonce de continuation du projet, mais aucun abandon non plus. La date qui nous avait été communiquée pour le lancement du projet étant dépassée, le projet serait-il annulé ?

Récemment, Madame Litzistorf, municipale en charge du logement, de l’environnement et de l’architecture, nous a demandé un entretien. Depuis, nous avons accepté deux rencontres avec elle.

Lors d’un premier rendez-vous le 30 mai, Madame Litzistorf nous annonce que le projet de la ferme du Châtelard va reprendre au plus vite, et que cela commencera par la mise au concours du projet qui paraîtra dès le lendemain sur le site de la ville.
Nous déplorons que malgré nos propositions ainsi qu’un grand soutien externe de la scène militante et culturelle, aucune des revendications de notre communiqué n’ait été prise en compte ou même écoutée. Comme à son habitude, la Ville continue imposer des démarches unilatérales mais toujours présentées comme « participatives ».

Pour nous, il aurait été facilement possible de ne mettre au concours que les terres ainsi qu’une partie des locaux, sans nous priver de nos lieux de vie, soit les mêmes espaces actuellement utilisés par les exploitants agricoles en place. Nous regrettons le choix délibéré de la municipalité de ne pas avoir modifié cette mise au concours pour en faire un projet qui aurait simplement pu s’accorder avec notre présence.

Les responsables du projet continuent de nous demander de candidater pour la mise au concours alors que nous avons affirmé clairement nos positions, implications et notre volonté de rester dans nos champs d’action, de ne pas nous transformer en ce que nous ne sommes pas. Nous ne serons pas une vitrine pour la Ville.
Nous y ressentons une volonté d’annulation de tous les projets qui ne sont pas contrôlés par la Ville, qui trouvent leurs raisons et moyens d’exister hors institutions, dans les zones grises. La volonté de nous déloger nous apparait comme évidente.

Il nous est reproché une rupture de confiance du fait d’avoir décidé de porter nos revendications publiquement avant de tenter de discuter avec la ville. Nous réaffirmons notre volonté de rester libres de la manière, du moment et du contenu que nous diffusons.

Lors du deuxième entretien, le 13 juin, nous continuons d’aborder des questions de fond et tentons à nouveau de démontrer l’absurdité de ce projet impliquant la disparition de ce lieu de vie si important pour nous et pour tant d’autres.
La réponse reste la même : si vous voulez rester, vous devez candidater et espérer gagner la mise au concours...
Autrement dit, se plier à la politique et aux envies de la Ville, se faire assimiler dans un projet de greenwashing, effacer 9 années de vies/projets collectifs et perdre ainsi notre autonomie et notre identité au service de l’image d’une Ville « écolo ».

On essaie encore de nous faire croire que ce projet est populaire, tourné vers l’avenir et vers l’autosuffisance alimentaire. Pire, on nous fait le coup « des paysans sans terres » !
Les « paysans sans terres » semblaient moins importants pour la Ville quand celle-ci a décidé de bétonner et d’imperméabiliser 16 hectares de terres agricoles à la Blécherette pour y construire des terrains de foot synthétiques payants et un stade ridicule sponsorisé par le géant de la pétrochimie Ineos, spécialisé dans le gaz de schiste.
La Ville ne s’est pas non plus privée de détruire la ferme en bas de chez nous alors qu’aucun projet n’y a finalement pris place.
Nous rappelons ici, qu’à l’heure actuelle le projet n’exclut toujours pas la présence d’animaux d’élevage qui seront exploités contre leur gré. Dans notre futur, il n’y a pas de souffrance animale et pas de gaspillage massif de ressources.

Une visite de la maison et des alentours pour toutes les personnes intéressées à postuler a eu lieu le mardi 28 juin. Quel sentiment étrange de rencontrer des gens venus vous virer pour créer leur « projet ». Nous avons saisi cette occasion pour manifester notre opposition à la mise au concours de nos lieux de vie et d’organisation collective. Plusieurs candidat.e.x.s ont déclaré leurs intentions de retirer leur dossier ou de ne pas y inclure notre maison.

Nous restons ouverte.x.s à des collaborations qui nous permettraient de continuer à construire nos vies et nos activités.

Le projet « Espace Blécherette » représente une énième tentative de faire semblant d’agir contre les changements climatiques tout en évitant d’affronter les problématiques structurelles, systémiques ni de remettre en cause un capitalisme de prédation et de destruction sans limites.
Nous soutenons pleinement une agriculture respectueuse de la nature mais continuerons à lutter contre l’aseptisation de la ferme du Chatelard et à la répression de nos formes de vies créatives, autonomes et collectives.

  • Nous revendiquons la ferme du Châtelard et les espaces utilisés actuellement
    La ville représentée par Mme. Litzisdorf devrait soutenir des projets comme le nôtre qui œuvrent depuis toujours dans une direction écologique et militante. En mettant nos lieux de vie au concours, elle affaiblit nos pratiques et souhaite nous effacer du paysage politique.
  • Nous demandons l’annulation du projet « Espace Blécherette »
    Ce type de démarche pseudo-publique discute des projets avant de parler des besoins. Elle s’inscrit toujours dans le copinage et les faux-semblants. Doit-on encore s’étonner de l’invitation de nombreuses personnes sélectionnées à des séances d’informations se déroulant bien avant que l’appel à projet soit même lancé. Ces mêmes personnes ne prennent alors même pas la peine de se déplacer pour les visites et les ateliers du projet… Les gagnants du concours seraient-ils déjà connus ?
    Les surfaces agricoles du Chatelard doivent être à disposition de personnes souhaitant cultiver les terres avec soin et respect de la nature hors du couperet institutionnel de la Ville.
  • Nous demandons la suppression de l’aéroport de la Blécherette et sa reconversion en un lieu de vie respectueux de la nature
    Aviation d’affaires, riches qui paradent le week-end vs pollution et changements climatiques. Cet aéroport absurde et néfaste doit disparaitre et laisser sa place à de véritables projets utiles : logement, culture, agriculture…
    Stop à l’orgie de béton dans le quartier de la Blécherette ! L’ecoquartier le plus vert est celui qui n’existe pas.
  • Nous demandons que la Ville et ses institutions se retirent des projets collectifs et auto-organisés
    Dans une volonté de récupération politique, les institutions de la Ville ralentissent et empêchent les personnes de : créer, produire, s’organiser et vivre dans des horizons dessinés par leurs soins. Nous défendons le droit de vivre et de nous organiser selon nos besoins. Pour la liberté d’agir et de construire une vie et des projets hors des cadres institutionnels.

À présent que le projet est relancé, nous tiendrons nos soutiens au courant de son évolution. MERCI et à bientôt on espère !

Le Porno Diesel restera !

P.S.

Pour nous contacter :
collectifpornodiesel@riseup.net

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