Le premier article revient sur une attaque à la peinture contre la statue David de Pury à Neuchâtel publié le 14 juillet. David de Pury est un des visages de la participation de la Suisse à l’esclavage et au colonialisme dans ce qu’il a eu de plus sanguinaire, et de plus rentable. Si sa statue trône aujourd’hui au milieu de la ville de Neuchâtel c’est parce qu’à sa mort il lui a versé près de la moitié de sa fortune, fortune qu’il avait notamment amassée dans le business colonial. Ici, l’attaque de la statue à la peinture rouge vient éclabousser le mythe de l’innocence suisse et s’insère dans un contexte de forte mobilisation contre le racisme à travers le monde entier suite à l’assassinat de George Floyd par la police de Minneapolis, aux Etats Unis.
Le deuxième article, signé par le collectif SECU (Solidarité Enflammée Contre l’Uniforme) et publié le 15 juillet dénonce les violences racistes commises par l’entreprise Securitas contre les personnes migrantes enfermées dans le camp fédéral d’Embrach. Cette action entend elle aussi contribuer à la “vague de révolte contre les violences policières et l’autorité de la police”.
Dans son article pour la RTS Ludovic Rocchi avance que le collectif “renversé” aurait revendiqué les deux actions. Il avait pourtant tapé juste en
rappelant plus bas qu’“il faut également préciser que le site se veut participatif et que les revendications qu’il publie sont en général le fait d’auteurs anonymes et indépendants ou signés par différents collectifs qui”partagent des perspectives émancipatrices, pour soutenir et renforcer les mouvements sociaux et révolutionnaires", comme l’écrit Renversé.
Le lendemain, toujours dans l’émission La Matinale, la journaliste Cléa Favre nous gratifie d’un très beau lapsus mais se reprend immédiatement, elle dit d’abord un “acte de vandalisme revendiqué PAR un site d’ultra-gauche romand”, puis, confuse,“SUR un site d’ultra-gauche, pardon”.
Les communiqués liés aux deux actions dont parlent les journalistes de la RTS ont comme point commun de dénoncer le racisme structurel en Suisse, dans son aspect le plus concret, le plus matériel, comme dans ses symboles. Ils ont aussi en commun d’avoir été écrits en “nous”. C’est peut être ce “nous” qui prête à confusion dans le monde des journalistes. Nous allons donc expliquer de quoi il en retourne.
Comme nous l’écrivons ici Renversé.co est une plateforme de diffusion, un site participatif sur lequel celles et ceux qui luttent sont invitées à publier, leurs communiqués comme leurs analyses. Cela signifie que le collectif de modération traite des articles proposé à la publication par d’autres personnes et organisations, extérieures au site. Nous sommes responsables de ce que nous choisissons de publier mais nous ne sommes pas à l’origine des textes, fussent-ils écrits en “nous”. La nuance ne nous paraît pas insurmontable, nous espérons donc que ces quelques précisions clarifieront notre fonctionnement et que nous éviterons à l’avenir les petits cafouillages médiatiques et les enquêtes policières foireuses.
Pour finir, précisons que le site regorge d’autres “revendications” que vous êtes cordialement invité.e.s.x à (re)découvrir. Et si vous voulez dénoncer des violences liées à des oppressions systémiques ou partager des informations de lutte et des analyses politiques, voici comment proposer un article. .