Vendredi, comme le dernier vendredi de chaque mois, la Critical Mass était de retour et plus vibrante que jamais. Le mois passé, les six personnes prévenues pour avoir participé à la Critical en juillet 2020 étaient acquittées par le tribunal. La justice bourgeoise et répressive a lâché sur ce coup-là, mais ce procès n’était pas le premier et assurément pas le dernier puisque certains sont déjà prévus. Il s’inscrivait dans la longue stratégie d’usure et de répression utilisée par la police et la justice pour étouffer nos joyeux cortèges cyclistes. Pour plus d’informations, consulter cet article ou celui-ci.

Pourtant, le mois passé, la réponse des camarades de la Critical était forte et solidaire : 250 personnes en soutien devant le palais de justice, 700 personnes lors de la critical qui s’en est suivie, sans compter celleux qui se sont impliqué.e.x.s depuis le début et à tous les stades de la défense collective. Forcément, en face, les flics ont pas trop kiffé qu’on aille se balader sur l’autoroute et Poggia (conseiller d’état MCG) s’est empressé de vomir dans le GHI que les « crypto-meneurs [...] les plus autoritaires que l’on puisse imaginer » que nous sommes étaient des ennemi.e.x.s de l’« ordre juridique » (bah oui !). Et que malheureusement, il n’y avait pas assez de policiers pour procéder à des interpellations, révélant une fois de plus son envie connue de mater la Critical. Il faut quand même dire que si les flics n’étaient pas assez pour mettre des amendes à tire-larigot, ils se sont pas gênés pour gazer le cortège. Face à des aberrations pareilles, il est certain qu’une seule mission nous incombe : répondre dans la rue en faisant des Critical toujours plus fortes. Ce qui a encore une fois été le cas ce vendredi 30 septembre.

Et c’était super ! Après le départ sur la place des Grottes comme d’hab, la Critical s’est baladée dans toute la ville. Pour beaucoup, ce cortège du vendredi était emprunt de nostalgie car Taz, un camarade ayant participé à toutes les Critical depuis une dizaine d’année, est décédé le 8 septembre. En hommage à lui et à toutes les personnes qui l’ont connu, une banderole a été déployée sur le parcours de la Critical et des feux d’artifices ont été tirés. Merci Taz, en Y jusqu’au paradis ! La Critical va pas s’arrêter et tu rouleras toujours avec elle.

Après une balade au bord du lac, la foule roulante s’est tranquillement dirigée vers les Cropettes où une deuxième banderole a été déployée de manière explosive pour rappeler que le discours des détracteurs de la Critical est l’expression d’un autoritarisme à peine camouflé. Derrière leur (fausse) préoccupation de la sécurité routière, on décèle une forte défiance des mouvements sociaux qui occupent l’espace public. Message qui vaut bien quelques feux d’artifice pour se faire voir et entendre : les « crypto-meneurs » emmerdent les crypto-fascistes !

Même si les amendes sont distribuées avec moins d’enthousiasme par les condés qu’à l’été 2020 ou qu’en début 2021, la répression est toujours bien présente. En effet, des procès doivent encore avoir lieu suite aux amendes distribuées à ce moment-là. En plus, certaines amendes continuent à tomber depuis. C’est pour ces raisons qu’une soirée de soutien a été organisée quasiment sur la ligne d’arrivée de la Critical : à l’Ecurie. Il y avait beaucoup de monde et la soirée a permis de récolter de l’argent pour soutenir les amendé.e.x.s et les prévenu.e.x.s.
C’était aussi l’occasion de profiter d’un dernier jet de boules lumineuses pour mettre en évidence les banderoles de soutien disposées çà et là autour de l’Ecurie.

Le message est clair. Le mois prochain on sera de nouveau là, et le mois suivant aussi et à chaque coup de pression on répondra par une mobilisation collective. Poggia n’a qu’à chouiner dans les journaux et tenter de nous mettre des bâtons dans les roues, s’il nous traine trop dans les pédales on va lui rouler dessus.