L’affaire remonte à plus de 2 ans. Au printemps 2020, le fameux cortège cycliste essuyait un nouvel épisode répressif. Sur le moment, les flics ditribuaient amendes et ordonnances pénales à tout va en prétextant tout et n’importe quoi. Mais la Critical ne s’est pas démontée et grâce à une solide mobilisation au printemps 2021, elle a réussi à déjouer la répression dans la rue. C’est maintenant l’heure des batailles juridiques. Le deuxième procès collectif de cette saga, pour des faits remontants à juillet 2020, aura lieu vendredi 26 août 2022 au Palais de Justice. Montrons-leur que la Critical ne se laisse pas faire, dans la rue comme dans les tribunaux !
Pour la mémoire
Voilà comment débute l’affaire. En mai 2020, les flics avient empêché la Critical d’avoir lieu en déployant un dispositif hallucinant. Au passage, on remarque leur légendaire efficacité : il leur a fallu pas moins de 579 heures (!) de travail pour bloquer un pont de chaque côté [1]. Une personne s’était d’ailleurs fait poursuivre, arrêtée et mettre en garde-à-vue. En juin 2020, la Critical a bien eu lieu mais sous haute surveillance policière, que ce soit par des flics en tenues anti-émeutes, des voltigeurs à moto ou des patrouilles en scouter. 23 personnes s’était faites interpellées. En juillet 2020 c’était pareil, on avait compté au moins 12 fourgons de flics qui menaçaient le cortège. Lâches comme on les connait, ils avaient interpellé au moins 9 personnes en fin de cortège. C’est aussi cette fois-ci qu’ils avaient fait leur ridicule show-rodéo sur Plainpalais. En août 2020 il pleuvait des cordes et on n’était pas beaucoup. Les lâches de service étaient encore présents et interpellaient une dizaine de personnes.
Début 2021, la répression policière a continué. En janvier on se faisait courser dans les rues-basses par groupes de 2. En février les flics essayaient encore d’empêcher le cortège de se former. En mars, un cycliste s’était fait charger par un flic en scouter qui avait défoncé son vélo. Il avait passé 20h en garde-à-vue.
Heureusement, la Critical mass a repris des forces vives au printemps 2021, notamment grâce au nouveau lieu de rendez-vous sur la place des Grottes dès avril. Des miliers de personnes ont participé aux rendez-vous entre avril et octobre, ce qui a permis d’imposer un rapport de force important dans la rue face aux keufs, en plus de se solidariser face à la répression.
Les suites juridiques
2 procès ont déjà eu lieu depuis le début de cette affaire. En août 2021, 5 personnes passaient en procès pour la Critical de juin 2020. Iels étaient accusé.es d’avoir par exemple dépassé une ligne blanche. Un rassemblement de soutien avait eu lieu devant le palais de justice, et le juge avait fini par réduire le montant des amendes de 80% tout en maintenant les ordonnances pénales [2].
En avril 2022, un septentenaire habitué de longue date de la Critical comparaissait devant la juge pour la fameuse Critical de mai 2020, celle qui a été empêchée par les flics. Il était accusé d’avoir fui 2 fourgons de police... à vélo. Devant le grotesque de la situation, il a bien sûr été aquitté.
Ce mois-ci, ce sont 6 personnes qui passent en procès pour la Critical de juillet 2020. Cette fois, les chefs d’inculpation sont “infractions à loi sur la sécurité routière”, avec des ordonnances pénales variant entre 500 et 1000.-. Ce qui est d’autant plus ridicule quand on sait que les personnes amendé.es sont accusé.es d’avoir “grillé un feu rouge” ou de s’“être arrêté.e sur une artère”... pendant la Critical. Visiblement, le ridicule ne tue pas (la justice).
Rassemblement de soutien et départ de la Critical
Ces épisodes répressifs ne sont pas nouveaux, la Critical a toujours plus ou moins dérangé les pouvoirs [3]. D’abord, parce que c’est un rassemblement spontané qui dure depuis plus de 20 ans et qui participe au mouvement de réappropriation plus large Reclaim The Street. Ensuite, parce que la Critical n’a jamais demandé ni attendu de recevoir aucune autorisation de la part de qui que ce soit pour rouler chaque dernier vendredi du mois dans les rues de Genève. Enfin, parce que la Critical n’a pas besoin de “responsables” ni “organisateurs” pour avoir lieu chaque mois et que ça, ni les flics, ni les juges ne pourront jamais le comprendre.
Comme en 2020, comme pour le premier procès, on ne se laissera intimider ni par les flics, ni par les juges ! Retrouvons-nous à vélo vendredi 26 août à 17h30 place du Bourg-de-Four pour soutenir les 6 inculpé.es, avant de prendre la ville d’assaut pour une Critical joyeuse et déterminée !
RENDEZ-VOUS A VÉLO VENDREDI 26 AOUT 2022 POUR LA CRITICAL
17H30 PLACE DU BOURG-DE-FOUR
18H15 DEPART
POUR SOUTENIR NOS CAMARADES DURANT LEUR PROCÈS
POUR MONTRER AUX AUTORITÉS QU’ON EST ENSEMBLE
POUR LEUR MONTRER QU’ON N’A PAS PEUR