Selon cette nouvelle procédure, pour recevoir l’aide d’urgence, les personnes concernées doivent désormais non seulement faire tamponner leur “papier blanc” à l’OCPM, mais également se rendre au préalable dans les locaux du Service asile et rapatriement (SARA) de la police internationale à l’aéroport, soit chez les flics mêmes qui sont chargés de les renvoyer. Les fonctions de contrôle et de répression qui est au coeur de cette “aide” de 300 CHF par mois, seul revenu de centaines de personnes qui n’ont pas d’accès légal à un travail, sont affirmées sans honte par les autorités. Au coeur de ce nouveau coup de bâton aux personnes parmis les plus précarisées du Canton, c’est la vision policière, carcérale et administrative d’un système qu’on ose encore appeler “asile” qui est en question.
Pour celles et ceux qui douteraient encore des intentions des autorités, nous publions ici le courrier adressé par l’Aide aux migrants (AMIG) à Bernard Gut, directeur de l’OCPM. L’AMIG est le service de l’Hospice général chargé entre autres de fournir l’aide d’urgence aux personnes en exil.
Si pour l’instant, Bernard Gut, en brave sous-fifre, assume l’entière responsabilité de cette nouvelle saloperie administrative (voir ses déclarations dans la TdG du 23 mars), il n’est qu’un maillon de la machine à broyer des corps et des vies. D’autres décident au-dessus de lui, d’autres encore tabassent et assassinent en dessous de lui. Ce qui n’empêche pas d’être toujours surpris.e.s par l’hypocrisie des politiques qui se pérorent ensuite pour la semaine contre le racisme.
Bien qu’il parade dans les journaux avec son opération Papyrus et sa semaine contre le racisme, son chef, Pierre Maudet n’a de cesse de conduire une politique hostile aux étrangers.ères et cette mesure n’en est qu’une nouvelle manifestation. En effet, il compte à son palmarès une pléiade de mesures “créatives et innovantes” pour nourrir “la mécanique insidieuse du racisme et des discriminations” à Genève. On dénombre le développement exponentiel des places de détention administrative à Genève, la répression des personnes en exil en lutte dans le cadre du mouvement No Bunkers, son zèle à faire de Genève le meilleur élève parmi les cantons hélvétiques en matière de renvois, sans parler de son empressement à construire un Centre fédéral fermé au Grand-Saconnex. Le tout accompagné par le pouvoir judiciaire avec la directive Jornot, du nom du procureur général du canton, qui permet d’enfermer les personnes en exil pour le simple fait de ne pas avoir de papiers
Ainsi, lorsque Pierre Maudet appelle la population à se mobiliser contre le racisme dans le courrier des lecteurs du 23 mars de la Tribune de Genève, il nous est difficile de comprendre comment cette nouvelle mesure répressive à l’encontre des personnes en exil aidera Genève à “rayonner au coeur de la Suisse et dans le monde” en tant que “terre de diversité et d’ouverture”.
Même paru un 1er avril, son courrier ne nous aurait pas fait rire.
Contre cette mesure et la politique raciste de Pierre Maudet, mobilisons-nous !
Venez nombreux-ses au rassemblement mercredi 28 mars, 17h30, devant l’Hôtel-de-Ville et tenez-vous informé.es des prochains rendez-vous sur renverse.co !
Collectif Sans retour
sansretour@riseup.net