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[Genève] Rendez-vous devant le foyer Appia et nouvelles de Frank-Thomas

Le collectif Perce-Frontières* vous invite à partager un thé ce mercredi 21 décembre 2016 dès 17h, devant le foyer Appia (av. Appia 11, bus n°8, arrêt OMS). Ce lieu symbolique, obtenu dans le cadre du mouvement No Bunkers de l’été 2015, l’est d’autant plus qu’il constitue le seul foyer d’importance ouvert par les autorités et qui n’était pas prévu avant cette mobilisation. Il aurait dû contribuer à fermer les bunkers fin 2016, comme Maura Poggia l’avait annoncé, mais les autorités annoncent sa destruction pour juin 2017, alors que 7 abris PCi logent encore plus de 400 personnes à ce jour.

Genève |

Comme lors de chaque rencontre que nous souhaitons créer devant les lieux d’hébergements de l’Hospice général, ce sera l’occasion de rompre pour un temps la ségrégation entretenue par la politique d’accueil genevoise entre les personnes en exil et les habitant.e...s de longue date du canton et de partager un moment convivial ensemble. Nous en profiterons pour rappeler les échéances à venir en 2017, et le lieux d’organisation qui nous permettront de poursuivre la lutte avec les personnes en exil pour des conditions d’existence dignes.

Il y aura à boire et à manger pour braver le froid hivernal, mais n’hésitez pas à amener votre plat favori.

Vous trouverez ci-dessous le texte d’invitation à la dernière réunion du collectif Perce-Frontières, ainsi que le communiqué de presse du 12 décembre 2016 sur la situation des habitant.e.s du foyer Frank-Thomas en rénovation depuis que ces derniers l’ont sauvé de la destruction. Aujourd’hui, l’Etat piétine ses engagements et veut faire des habitant.e.s les grand.e.s perdant.e.s de cette lutte victorieuse.

Au plaisir de vous voir nombreuses et nombreux le 21 décembre devant le foyer Appia.

Pour des conditions d’accueil et de vie dignes pour les personnes en exil !
Pour la fermeture des bunkers ! Pour des foyers, pas des prisons ! Contre les violences faites aux personnes en exil, le racisme et les renvois !

Le collectif Perce-Frontières

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* Perce-Frontières est un espace de coordination de collectifs et individu.e.s en lutte sur des questions liées aux personnes en exil. Il a été créé à l’automne 2015, pour prendre le relais du mouvement No Bunkers, qui avait occupé le Grütli durant l’été.

Un an plus tard, un tel espace garde toute son importance. Les mêmes problématiques restent d’une brûlante actualité et de nouveaux enjeux émergent. En effet, malgré les promesses des responsables politiques, les bunkers ne fermeront pas cette année. Les arrestations souvent brutales et les renvois continuent, dans les rues et jusque à l’Office cantonal de la population et des migrations (OCPM). La Suisse construit des centres de renvois fédéraux, et Genève est en passe de devenir le fer de lance d’une politique d’asile carcérale et des vols spéciaux.

Depuis 2015, le collectif de personnes en exil Stop Bunkers en lutte contre l’hébergement dans les abris PCi a initié un mouvement qui n’a cessé de prendre de l’ampleur. Le collectif d’occupation du Grütli (No Bunkers) contre les transferts dans ces mêmes abris et la solidarité qu’il a attiré ont notamment permis l’ouverture du foyer Appia. Enfin, la lutte des habitant.e.s contre la destruction du foyer Frank-Thomas soutenus par Perce-Frontières a conduit à la rénovation du foyer et à la promesse de relogement de ses habitant.e.s dans leurs anciennes chambres. La lutte contre les renvois, notamment des blessés des Tattes, et contre les accords Dublin s’est également menée de front durant toute cette période. Ces quelques exemples de luttes furent des espaces de rencontre, des moment de construction d’un rapport de force hors des institutions, dans la rue, et aux côtés des premier.e.s concerné.e.s.

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Pour le retour des habitant.e.s du foyer de Frank-Thomas

Communiqué de presse du 12.12.2016

Le 15 juillet 2016, le Département de l’emploi, des affaires sociales et de la santé (DEAS) annonce par voie de presse la rénovation du foyer Frank-Thomas afin de continuer à y loger des réfugié.e.s jusqu’à fin 2019. Dans son communiqué, le DEAS affirme que « les résidents pour lesquels aucune autre solution de logement définitive n’aura été trouvée dans l’intervalle, pourront reprendre leur chambre à Frank-Thomas ». Il aura fallu une mobilisation de plus de 2 mois pour que l’Etat parvienne enfin à cette solution de bon sens : rénover un foyer et loger 135 personnes plutôt que de le démolir et faire place à une route de chantier.

« Paroles, paroles, paroles … » ou quand les autorités piétinent leurs engagements

Aujourd’hui, l’État et l’Hospice général reviennent sur leur parole. Début novembre, dans une lettre adressée au Collectif d’habitant.e.s du foyer de Frank-Thomas, l’Hospice général déclare que seul.e.s les ancien.ne.s habitant.e.s qui bénéficient d’un permis N (requérant) ou F (provisoire) pourront réintégrer le foyer lors de sa réouverture partielle prévue entre mi-février et mi-mars, s’ils.elles en font la demande. Or, cela concerne moins de 10 personnes sur la centaine qui logeaient au foyer au printemps dernier et presque aucune de celles qui ont évité sa destruction, pour la majorité des habitant.e.s de longue date à Genève, bénéficiaires de permis B, C et F (réfugié).

Le mépris de l’État et de l’Hospice général

Cette situation illustre la piètre considération que l’État et l’Hospice général ont des personnes en exil. En juillet dernier, vivant sous la menace quotidienne d’une expulsion, les habitant.e.s apprennent par la presse qu’on leur donne raison et que leur foyer ne sera pas détruit. Ils.elles acceptent, contre la promesse de leur retour au foyer, une dégradation temporaire de leur condition d’existence : déménagement au foyer Appia, perte d’une partie de leurs affaires personnelles jetées aux poubelles, promiscuité dans leurs nouveaux foyers où ils souffrent des nouvelles règles dégradantes qu’impose l’Hospice général, hébergement en bunkers etc. Tout cela pour apprendre, quelques mois plus tard, qu’ils...elles seront les dindons de la farce.

Un coup de poignard dans le dos

Alors que le conseiller d’État Mauro Poggia se réjouissait de la conclusion positive qu’avait permis la mobilisation des habitant.e.s du foyer et de la société civile (journal télévisé, Léman bleu , 7 juillet 2016), il poignarde dans le dos les ancien.ne.s habitant.e.s en revenant sur ses engagements. Incapable de concevoir une politique d’accueil et de construire des structures adaptées, le gouvernement bricole des solutions en punissant les personnes en exil qui ont lutté et en détournant leur victoire. Les rénovations effectuées au foyer semblent ainsi conduire à une détérioration des conditions de vie pour les prochain.e.s résident.e.s qui occuperont ce foyer (chambre à partager, contrôle accru, visites refusées, etc.). Combien d’autres Appia (ouvert grâce au mouvement No Bunkers en 2015 pour sortir les personnes des abris PCi), d’autres Frank-Thomas faudra-t-il pour que les autorités cessent de mener une politique faite de bouts de chandelles ?

Une fois de plus, les personnes en exil font les frais de la piètre planification et du mépris des autorités, qui ont visiblement décidé de leur faire passer l’envie de lutter, plutôt que de reconnaître qu’elles contrebalancent la passivité des responsables.

Le collectif Perce-frontières refuse d’accepter ce revirement des autorités ! Nous exigeons que l’État et l’Hospice général tiennent leurs engagements et attendons donc que :

• Tou.te.s les ancien.e.s habitants et habitantes forcé.e.s de déménager puissent regagner leur chambre à Frank- Thomas dans de meilleures conditions, sinon les mêmes. 

• Qu’à cette fin, l’Hospice général fasse le nécessaire pour les contacter. 


Pour des conditions d’accueil et de vie dignes pour les personnes en exil !

Le collectif Perce-frontières et le collectif des habitant.e.s du foyer Frank-Thomas

Agenda

[Genève] Rendez-vous devant le foyer Appia

 mercredi 21 décembre 2016  17h00 - 20h00
 mercredi 21 décembre 2016
17h00 - 20h00
 Av. Appia 11, bus n°8, arrêt OMS,

 

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