Répression - Enfermement Violences policières

[France] 2000-2014 : 126 personnes tuées par la police française

Infokisoque.net revient avec une brochure qui dresse le portrait d’une police qui tue en se prenant pour James Bond : course-poursuite, baston et pistolet. Et ça rapporte même de l’argent de poche.

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En 2013, au moins onze personnes ont été tuées au cours d’une opération policière. Le constat est le même qu’en 1983 : dans la très grande majorité des cas, les victimes sont des héritiers de l’immigration. Ni dérapages fortuits ni bavures, ces meurtres sont l’aboutissement d’une violence quotidienne exercée au nom du maintien de l’ordre. Face à cet état de fait, certains s’organisent pour le faire reconnaître et enrayer la machine. État des lieux depuis les Minguettes et ses alentours.

« À 9h15 du matin, ils sont venus sonner chez nous. Tina était censée dormir chez sa copine Myriam. On s’est dit qu’elles avaient fait des conneries d’ado et qu’elles étaient en garde-à-vue. » Dans un café adossé à la butte de la Croix-Rousse, Faren, 22 ans, raconte l’histoire de sa grande sœur Tina, tuée à 17 ans par la police. « Ils nous ont fait attendre plus d’une heure au commissariat », se souvient-elle. Une policière finit par recevoir la famille de Tina dans son bureau, et leur lâche, sans état d’âme : « Votre fille est morte. On doit vous auditionner. » Pendant une heure Mellaz Sebaa, la mère, est contrainte de répondre à une batterie de questions. La famille court ensuite à l’hôpital, pour apprendre que Tina est en fait maintenue dans le coma. Son décès sera prononcé quelques heures plus tard.

La chasse est (toujours) ouverte

La nuit du 13 février 2007, en vadrouille à bord d’une voiture piquée un peu plus tôt, Raouf Taïtaï et Mehdi Marouani, 15 et 16 ans, croisent Tina Sebaa et Myriam Bahmed, 17 ans, et leur proposent de monter. La Brigade anti-criminalité (BAC) en patrouille reconnaît la voiture volée et les prend en chasse. Quelques minutes plus tard, la voiture des quatre jeunes gens s’écrase contre un mur de Saint-Fons, dans un virage à angle droit notoirement dangereux. Entre temps, la BAC a appelé du renfort : pas moins de douze véhicules de police ont été dépêchés sur les lieux. Toute la hiérarchie policière est là, ainsi qu’un substitut du procureur, fait extrêmement rare pour un accident de la route. Les policiers mettront plus de deux heures à appeler les secours. Le temps de maquiller la scène ? Une expertise indépendante réalisée plus tard montrera que ce soir-là, les corps des victimes ont été déplacés. Faute d’avoir été pris en charge rapidement, Raouf meurt d’une rupture de l’aorte, Tina et Myriam sont dans le coma. Mehdi s’en sort avec des brûlures au flanc gauche ; il a sauté du véhicule avant qu’il ne s’écrase.

Une « course-poursuite » parmi tant d’autres, qui se terminent « au mieux » en garde-à-vue, au pire contre un mur ou par un « parechocage », technique policière qui consiste à percuter un véhicule pour l’immobiliser. Des affaires comme celle-ci, classées « accident de la circulation » par les tribunaux, les archives silencieuses des rues en renferment des dizaines. « Aux Minguettes, il y a eu d’autres “accidents” de ce genre. Un an après le décès de Tina, deux jeunes de son collège ont été tués de la même façon. Pour les flics, c’est un jeu ! » Faren égrène les histoires entendues çà et là. « Un soir, la soeur d’un ami croise un pote et lui demande de l’emmener acheter des clopes. Le mec était recherché, alors les flics ont tiré sur la voiture. Elle est morte. »

Quelques semaines avant de rencontrer Faren, nous étions avec Khaled, Kamel et Moncef au PMU de Vénissieux-village. Khaled, la trentaine, habite le quartier Max Barel depuis toujours. Il s’informe et se mobilise contre les violences policières pour soutenir Moncef Marouani, 48 ans – tabassé à deux reprises par la police puis inculpé pour outrage – et parce qu’il estime que s’il a été personnellement épargné par ces violences, ce n’est qu’une question de chance. « Depuis le début des années 2000, douze personnes en moyenne par an sont tuées par la police. Vous êtes au courant que 2012 a été l’année la plus meurtrière en terme de crimes policiers ? Le collectif Vies Volées [1] en a recensé 18, soit un tous les vingt jours ! Le profil-type de celui qui tombe : un jeune homme des quartiers populaires, dont la famille vient du Maghreb ou d’Afrique subsaharienne. »

Au-delà des « courses-poursuites », il y a tous ceux qui décèdent des suites de mauvais traitements infligés par les forces de l’ordre dans les voitures de la BAC et les fourgons de police, ou au cours de gardes-à-vue.

Certains s’en sortent avec quelques hématomes, d’autres se retrouvent à l’hôpital avec des séquelles physiques plus lourdes, ou dans le coma. Ainsi, Lamine Dieng, 25 ans, meurt en juin 2007 à Paris dans un fourgon de police, après avoir été immobilisé sur le sol, face contre terre, le bras droit passé par-dessus l’épaule et menotté à son bras gauche replié dans le dos, une sangle de contention entravant ses pieds [2]. Abdelhakim Ajimi, 22 ans, est interpellé par la BAC en pleine rue suite à une altercation avec son banquier, en mai 2008 à Grasse. Les « baqueux [3] » lui font une clé d’étranglement, le frappent et s’assoient sur lui, entourés de policiers municipaux, sous le regard de nombreux témoins qui le voient devenir violacé et perdre conscience. Embarqué, il arrive mort au commissariat [4]. Ou encore Wissam El Yamni, 30 ans, interpellé et lynché sur un parking de son quartier à Clermont-Ferrand, alors qu’il fêtait le Nouvel An 2012. Arrivé inanimé au commissariat, il tombe dans le coma et décède à l’hôpital neuf jours plus tard [5].

Les armes dites « non-létales » (flashball, taser) qui prolifèrent dans l’arsenal policier depuis quelques années ont elles aussi fait de nombreux blessés et morts. À l’instar de Mahamadou Marega, 38 ans, tué par la BAC dans un foyer de travailleurs immigrés à Colombes en 2010. Il est matraqué, reçoit des salves de gaz lacrymogène puis dix-sept décharges électriques de 50 000 volts administrées au taser, pistolet à impulsion électrique. Il décède dans l’ascenseur, entravé aux mains et aux pieds [6].

Depuis plus de quarante ans, l’historien Maurice Rajsfus fait le décompte des morts causées par la police [7]. Son recensement éclaire une réalité largement ignorée. Dans les années 1980, en moyenne cinq personnes par an décédaient au cours d’une opération de police, onze dans les années 1990, douze depuis 2001 [8]. Ces décès ne sont pas que le fait de brutes épaisses d’extrême-droite. Les méthodes s’étant en quelque sorte « policées », les faits semblent moins sensationnels, et il est plus aisé d’invoquer l’accident. Il n’en reste pas moins que les policiers « polis » et « bien formés » tuent, avec des méthodes aussi banalisées que mortelles. La clé d’étranglement ou le pliage – techniques d’immobilisation pouvant entraîner la perte de conscience et l’asphyxie – sont enseignés à l’école de police. N’importe quel policier assermenté les maîtrise. Les agents qui ont tué Abdelhakim Ajimi, par exemple, n’avaient pas la réputation d’être particulièrement violents. Traînés devant le tribunal par la famille du jeune homme, ils déclareront n’avoir fait qu’appliquer les gestes appris [9].

La violence, les mutilations et les crimes commis par les policiers et les gendarmes français ne font pas couler l’encre et la salive des journalistes et des sociologues, par ailleurs très enclins à commenter les « statistiques de la délinquance », le « malaise des banlieues » ou les agissements des « casseurs » dans les manifestations. Comment expliquer ce déni ?

Des outrages faciles à encaisser

Menacer de coller un « outrage » permet à l’agent d’intimider la personne interpellée, en coller effectivement un sert à couvrir des violences policières... mais aussi à se faire de l’argent de poche ! De la même manière qu’il est courant pour les policiers de se faire prescrire des incapacités totales de travail (ITT) par le médecin du commissariat pour un petit doigt retourné lors d’une interpellation, et de réclamer ensuite des dommages et intérêts, l’outrage est un moyen facile d’arrondir ses fins de mois.
Selon l’Inspection générale de l’administration [10], 20 600 dossiers d’outrage et rébellion ont été déposés par des policiers en 2012 : 5 569 outrages, 5 540 rébellions, 8 228 violences volontaires. Seuls 300 dossiers n’ont pas abouti, tous les autres ayant débouché sur des indemnisations des policiers « victimes », aux frais du Trésor public et des personnes condamnées. Le total des sommes versées ne cesse d’augmenter : en 2006, les policiers plaignants ont perçu 8,7 millions d’euros ; en 2012, 13,2 millions. En moyenne, un outrage rapporte entre 300 et 700 euros à chaque agent. Et ceux-ci n’ont même pas à débourser de frais de procédure, puisqu’au titre de la « protection fonctionnelle », l’État se charge des honoraires d’avocat. Créneau juteux pour certains cabinets qui se sont spécialisés dans la défense des forces de l’ordre. À Paris, ce type de dossiers rapporte à cinq d’entre eux environ 2,5 millions d’euros de recettes.

L’urbanisme à coups de kärcher

« Ils ont tout agencé de façon à pouvoir maîtriser les routes : des blocs de pierre sur certains chemins pour couper toute issue de secours, des caméras... », explique un habitant des Minguettes à propos des nouveaux aménagements du quartier. En novlangue d’aménageur urbain, on appelle ça « prévention situationnelle ». Jamila Hassani, directrice-adjointe de la police municipale de Vénissieux, en fait un point-clé de la future rénovation des Minguettes : « Il faudrait tout raser pour que ce soit sécurisé. Par exemple, dès que les flics sortent du commissariat, les jeunes de la Darnaise [11] les voient venir. Il faut des bâtiments plus bas et tous à la même hauteur, des voies larges pour esquiver le caillassage, des éclairages. Pas de recoins ni de bancs, pour éviter les squats. Nous conseillons les urbanistes qui rénovent les Minguettes le plus en amont possible. Mais, en France, les urbanistes ont encore du mal à intégrer l’idée qu’il faut qu’on bosse ensemble. Or, celui qui commet une infraction a toujours une longueur d’avance sur nous. » L’enjeu de la prévention situationnelle ? « Être capable de se mettre dans la peau d’un futur délinquant, anticiper les comportements et les usages futurs des espaces par les gens. Ça n’est pas simple. » Et d’ajouter, enthousiaste : « On bosse aussi sur un projet de caméras mobiles, déplaçables à l’envi. Ce qui nous permettrait d’éviter “l’effet plumeau”. » L’effet plumeau ? « La caméra fixe, c’est comme un plumeau qui éparpille la poussière, la pousse plus loin. Le délinquant sait où se trouve les caméras, il peut donc les détruire ou simplement se déplacer hors-champ. » À quand les caméras avec aspirateurs intégrés ?

Crimes policés

Petit retour en arrière. Dans les années 1970-1980, c’était par balles que tuaient la police et les « tontons flingueurs », comme on surnommait le quidam prompt à tirer sur des Arabes [12] à l’époque où le film éponyme connaissait un grand succès. Mis sur le compte des rancunes racistes liées à la récente indépendance de l’Algérie, ces assassinats sont alors nombreux et, quand ils donnent lieu à une condamnation, ne coûtent guère plus de trois mois de prison avec sursis.

Depuis, les militants scandant « Rengainez, on arrive ! La chasse est fermée » sont passés par là. Des émeutiers des Minguettes en 1981 aux marcheurs de 1983, en passant par les Zaâma d’banlieue et les JALB [13] à Lyon et à Vénissieux, ou encore ceux de Rock Against Police en banlieue parisienne, toute une génération d’héritiers de l’immigration s’est mobilisée contre les crimes racistes, les brimades policières et la justice qui ne les punit pas. Occupations, émeutes, radios libres et télés pirates, journaux autonomes, grèves de la faim, autodéfense [14]... Au fil des années 1980, les tontons flingueurs ont de plus en plus mauvaise presse et les peines s’alourdissent [15]. Les policiers, quant à eux, continuent à tuer sans que cela ne fasse de vagues.

La rupture, préparée par les mobilisations initiées en 1981, s’est opérée fin 1986. Le 6 décembre, en marge de manifestations étudiantes, Malik Oussekine est tué par des voltigeurs – policiers à moto chargés de nettoyer les rues à coups de matraque en fin de manif. L’affaire, médiatisée comme « une bavure scandaleuse », radicalise le mouvement étudiant. Les brigades de voltigeurs sont dissoutes, le ministre de l’Enseignement supérieur, Alain Devaquet, démissionne. La gestion médiatique du crime devient alors un enjeu crucial pour le maintien de l’ordre : mal contrôlée, elle peut coûter cher aux autorités.

Il leur faut maîtriser le discours public, et justifier les actes.

Les leçons du « complexe Malik Oussekine » sont vite appliquées [16]. Ce même jour, Abdelwahab Benyahia, 19 ans, meurt sous les balles d’un policier à Aubervilliers, dans le silence le plus complet : l’information est gardée secrète pendant 48 heures. La police française va ainsi faire du « maintien de l’ordre sans tuer » une spécialité internationalement reconnue. Dédicace à Michèle Alliot-Marie, ex-ministre de la Défense qui, en janvier 2011, en pleine répression sanglante de la révolution tunisienne, propose à l’Assemblée nationale de porter secours au chef d’État Ben Ali pour écraser le peuple en révolte en lui procurant un peu de ce « savoir-faire qui est reconnu dans le monde entier de nos forces de sécurité (...) pour que le droit de manifester puisse se faire en même temps que l’assurance de la sécurité [17] ».

Dès lors, quand les grands médias consacrent quelques lignes à un de ces homicides, le qualificatif de « bavure » revient sans cesse.

Qui dit « bavure » insinue accident.

Exit la mise en cause des ressentiments de la guerre d’Algérie et du racisme de l’institution policière : on incrimine désormais le sort... et les victimes. L’« accident » de Saint-Fons ne déroge pas à la règle : le communiqué de presse dédouane la police en même temps qu’il charge les adolescents. Juste avant l’enterrement de Tina, en réaction à la plainte déposée par sa mère, le procureur de la République Xavier Richaud demande une autopsie « pour détecter de l’alcool, du cannabis ou une grossesse éventuelle ». « Leurs casiers judiciaires étant vierges, il essayait de les salir » explique Faren, « mais les analyses ont montré qu’aucun d’entre eux n’avait bu ou fumé ce soir-là. » Avant même d’en avoir les résultats, le procureur convoque une conférence de presse et annonce qu’il s’agit de « quatre jeunes Nord-africains qui ont beaucoup bu et fumé », produisant ainsi une version officielle à servir en pâture aux journalistes. Le Monde du 13 février 2007 reprend fidèlement ses allégations : « Ils avaient consommé de l’alcool et du haschich, et le conducteur, connu des services de police, a accéléré afin d’éviter un contrôle de police “compte tenu de leur état”, a affirmé M. Richaud. (…) Selon le procureur, les policiers se sont approchés à une dizaine de mètres de la voiture pour l’identifier, puis ils l’ont suivie à distance, ralentissant très fortement à plusieurs reprises, y compris quelques instants avant l’accident. » Même son de cloche chez Libération. Comme dans les autres affaires similaires, les termes utilisés euphémisent, voire camouflent le meurtre : on parle d’« accident » ou de « conduite sans casque » pour une poursuite mortelle ; de « malformation cardiaque » ou de « comportement hystérique » dans des cas de personnes tuées à main nue. À longueur de journaux télévisés, radiophoniques ou papier, sont assénées des expressions toute faites qui légitiment l’intervention des forces de l’ordre, et jettent la suspicion sur le défunt : « connu des services de police », « jeunes Maghrébins sous l’emprise de stupéfiants ». S’il y a eu « intervention musclée », c’est qu’elle était motivée : ils devaient l’avoir cherché. Le maintien de l’ordre passe aussi par la guerre des mots.

Usual suspects

La mort est l’aboutissement de la « hoggra [18] policière », ce mépris policier à l’encontre des jeunes héritiers de l’immigration, et de la violence exercée au nom du maintien de l’ordre. Chaque jeune vivant dans un quartier comme les Minguettes – où Faren et Tina ont passé leur enfance – est « présumé délinquant ». Faren raconte ainsi qu’« un soir, alors qu’on vivait déjà à Paul Santy dans le 8e arrondissement de Lyon, des CRS viennent vers moi. Ils n’étaient pas du coin, ils ne nous connaissaient pas. Ils me contrôlent, je donne mes papiers, j’étais en survêt, dégaine quartier. Ils me disent qu’ils vont me verbaliser, je dis “Pourquoi, j’ai pas le droit d’être dehors ? J’ai 15 ans”. “Vous étiez en scooter il y a deux jours”. “Ah bon parce que vous vous avez la mémoire d’il y a deux jours ? Et puis moi, là, j’ai l’air d’avoir un scooter ?” “On vous a bien reconnue, costaud, sportive, habillée sportswear”. Au loin, trois copines arrivent : “Vous pouvez faire la différence avec ces trois-là ? On a toutes des survêt’, on a toutes des baskets, on a toutes une couette”. Ils me mettent une amende, je crise pour qu’ils me rendent ma carte d’identité, les jeunes du quartier s’en mêlent et ça commence à partir en cacahuète. » Les petites vexations, provocations et abus d’autorité de ce type sont quotidiens. En témoignent les contrôles d’identité assaisonnés de méticuleuses fouilles au corps, au prétexte de délits supposés. Répétez ce cocktail à longueur de journée et vous obtiendrez une belle étincelle. « Ils attendent juste que la personne soit agacée. Qu’elle ose dire quelque chose, et puis hop ! Ça leur fait une affaire », explique un habitant des Minguettes. Au cours des vingt dernières années, le nombre de contrôles a explosé : la loi Pasqua du 10 août 1993 a donné carte blanche aux bleus pour contrôler à tire-larigot ceux que Didier Fassin – chercheur et auteur d’une enquête sur la BAC – nomme les « usual suspects de la délinquance ordinaire [19] », les jeunes de banlieue, gonflant ainsi le contingent des « personnes connues des services de police ». Plus besoin ni d’un contexte d’infraction, ni d’un comportement louche, on contrôle pour « prévenir une atteinte à l’ordre public ».

suite de la brochure

Touche pas à mon policier !

En janvier 2013, Manuel Valls, alors ministre de l’Intérieur, porte plainte contre Amal Bentounsi, la sœur d’Amine tué par la police en 2012, pour « diffamation envers une administration » à cause d’un clip vidéo (« Outrage et rébellion ») publié sur son blog Urgence notre police assassine. Le procès s’est tenu le 7 avril 2014, verdict fin mai. Quelques mois plus tôt, Walid et Dorsaf du CVJ pour Abdelhakim Ajimi avaient été condamnés à quatre mois de prison avec sursis et 150 euros d’amende. En 2010, c’était le père de Malek Saouchi qui avait été attaqué en justice par le maire de la commune de Woippy, pour avoir osé diffuser, alors que son fils venait d’être tué, une photo du véhicule de police municipale enfoncé par le choc avec le scooter de Malek [33].

Poursuivre en justice les proches de victimes de la police est une stratégie classique pour les dissuader de se battre.

Les rappeurs aussi sont des cibles privilégiées. En 2002, Nicolas Sarkozy, fraîchement promu ministre de l’Intérieur porte plainte contre Hamé, du groupe La Rumeur, pour « délit de diffamation publique envers une administration publique, en l’espèce la police nationale ». En cause, un texte, « Insécurité sous la plume d’un barbare », qui accompagne l’album L’Ombre sur la mesure. Les passages incriminés ne font pourtant que dénoncer une réalité bien banale : « Les rapports du ministre de l’Intérieur ne feront jamais état des centaines de nos frères abattus par les forces de police sans qu’aucun des assassins n’ait été inquiété » ; « La justice pour les jeunes assassinés par la police disparaît sous le colosse slogan médiatique “Touche pas à mon pote” » et enfin : « La réalité est que vivre aujourd’hui dans nos quartiers c’est avoir plus de chance de vivre des situations d’abandon économique, de fragilisation psychologique, de discrimination à l’embauche, de précarité du logement, d’humiliations policières régulières. » [34] Avant lui, d’autres rappeurs avaient été poursuivis. En 1995, le ministre de l’Intérieur de l’époque, Jean-Louis Debré et trois syndicats de police tirent à boulets rouges sur le groupe Ministère A.M.E.R. pour une chanson intitulée Sacrifice de poulets, inspirée du film La Haine. Le groupe sera relaxé du délit d’injure pour l’utilisation du qualificatif « poulet » mais condamné à 250 000 francs d’amende pour « incitation au meurtre ». Cette affaire a eu raison du groupe, qui s’est ensuite séparé.

2000-2014 : 126 personnes tuées par la police française

Ce recensement a été réalisé par des historiens, des collectifs militants et à l’aide de coupures de presse. Il est ici fait état – de manière non-exhaustive malheureusement – des 127 personnes tuées lors d’interventions policières ou par des policiers et des gendarmes en civil entre 2000 et début 2014. En parallèle, des indications quant aux évolutions des dispositifs et armements policiers sont données. Cette chronologie ne fait en revanche pas mention des personnes qui décèdent de façon suspecte en prison et en centre de rétention.

- 2000 / 3 morts

Jérémie B., 23 ans, Mayenne (53). Mort par strangulation au commissariat.

Riad Hamlaoui, 23 ans, Lille (59). Tué d’une balle dans la nuque à bout portant.

Ali Rezgui, 19 ans, Combs-la-Ville (77). Tué lors de son interpellation.

2001 / 9 morts

Manuel De Jesus, 27 ans, Saint-Martin-d’Uriage (38). Tué par balle.

Jérémy Tailhandier, 20 ans, Blanzy (71). Percuté par une voiture de gendarmerie.

Redouane Techambi, 23 ans, Antibes (04). « Malaise cardiaque » lors d’un contrôle. d’identité

Djamel S., 17 ans, Montigny-les-Cormeilles (95). Tué au cours d’une poursuite.

Edouard Salumu Sumbu, 43 ans, Paris 9e (75). Mort en garde-à-vue.

Abdel Ila, Hocine, Saïda et Stéphane, 20 à 30 ans, Thonon-les-Bains (74). Tués au cours d’une poursuite.

2002 / 5 morts

Ricardo Barrientos, 52 ans, Roissy (95). « Pliage » et mort par « malaise cardiaque » lors de son expulsion par avion.

Mohamed Berrichi, 28 ans, Dammarie-lès-Lys (77). Tué au cours d’une poursuite.

Moussa Bradey, 17 ans, Porte de Saint-Ouen (93). Tué d’une balle dans la tempe.

Xavier Dem, 23 ans, Dammarie-lès-Lys (77). Tué d’une balle dans la tête.

Georges Mondésir, 42 ans, Châtenay-Malabry (92). Mort par strangulation et « malaise cardiaque ».

2003 / 7 morts

Mourad Belmokhtar, 17 ans, Nîmes (30). Tué d’une balle dans la nuque. 17 balles tirées.

Nicolas Billotet, 23 ans, Lyon (69). Tué par balle.

Mariam Getu Hagos, 24 ans, Roissy (95). Mort par « pliage », étouffé lors de son expulsion.

Aurélien Joux, 24 ans, Feurs (32). Tué par balle.

Kanavathipphillai Manikkavasakar, 39 ans, Saint-Aybert (59). Mort en garde-à-vue.

« Léon », 50 ans, Paris 18e (75). Mort « maîtrisé » sur le trottoir.

Moktar, 20 ans, Meaux (77). Tué par balle.

2004 / 5 morts

Abdelkarim Aouad, 30 ans, Marignane (13). Mort à la suite de son interpellation.

Mickaël Cohen, 19 ans, Maisons-Alfort (94). Mort noyé.

Ibrahim Diakité, 7 ans, Paris 19e (75). Tué d’une balle dans la tête tirée par un voisin policier.

Hassan Jabiri, 33 ans, Strasbourg (67). Tué d’une balle dans la tête.

Abdelhafid Rouag, 45 ans, Paris 17e (75). Placé en garde-à-vue et retrouvé mort devant le commissariat.

2005 / 4 morts

Zyed Benna et Bouna Traoré, 15 et 17 ans, Clichy-sous-Bois (93). Morts électrocutés dans le transformateur EDF dans lequel ils s’étaient réfugiés alors qu’ils étaient poursuivis.

Abou Bakari Tandia, 38 ans, Courbevoie (92). Mort des suites de sa garde-à-vue.

Karim, 17 ans, Aubervilliers (93). Tué lors d’une poursuite.

2006 / 7 morts

Vilhelm Covaci, 20 ans, Saint Denis (93). Mort noyé.

Taoufik El-Amri, 33 ans, Nantes (44). Mort noyé après un contrôle de police.

Guillaume Perrot, 35 ans, Corbeil-Essonnes (91). Mort noyé.

Julien Quemener, 25 ans, Porte de Saint Cloud (75). Tué par balle.

Fethi Traoré, 31 ans, Charenton (94). Mort noyé.

Un homme et une femme sans-papiers, Calais (32). Morts écrasés lors d’une poursuite.

2007 / 16 morts

Lamine Dieng, 25 ans, Paris 20e (75). Mort dans un fourgon de police.

Mohammed Elmi-Abdi, 23 ans, Lyon (69). Mort noyé.

A.H., 40 ans, Paris 10e (75). Tué par balle.

Gérard Le Méteil, 48 ans, Dieppe (76). Mort au commissariat.

Chulan Liu, femme sans-papiers de 51 ans, Paris (75). Morte après avoir sauté par la fenêtre à l’arrivée de la police.

Nelson Lobry, 14 ans, Marseille (13), fauché par une voiture de police.

Olivier Massonaud, 38 ans, Poitiers (86). Tué par balle.

Louis Mendy, 34 ans, Toulon (83). Tué d’une balle dans la tête.

Joseph Randolph, 42 ans, Paris (75). Mort dans un fourgon de police.

Larami Samoura, 16 ans, et Moushin Sehhouli, 15 ans, Villiers-le-Bel (95). Morts renversés par une voiture de police.

Tina Sebaa, 17 ans et Raouf Taïtaï, 15 ans, Saint-Fons (69). Tués au cours d’une poursuite.

Jonathan, 24 ans, Montpellier (34). Tué au cours d’une poursuite.

Homme, 37 ans, Rouen (76). Mort lors de sa garde-à-vue.

Homme, 58 ans, Bordeaux (33). Mort au commissariat.

2008 / 10 morts

Reda Semoudi, 31 ans, Noisy-le-Sec (93). Mort défenestré lors d’une perquisition.

Baba Traoré, sans-papiers de 29 ans, Joinville-le-Pont (94). Mort noyé.

Joseph Guerdner, 27 ans, Brignoles (83). Tué par balles dans le dos en fuyant menotté.

Mohamed T., 39 ans, Corbeil-Essonnes (91). Tué par balle.

Iliès, 15 ans, Romans-sur- Isère (26). Tué au cours d’une poursuite.

Elvis Akpa, 41 ans, Paris (75). Mort pendant une perquisition à son domicile.

Naguib Toubache, 20 ans, Chantilly (60). Tué par balle.

Abdelhakim Ajimi, 22 ans, Grasse (06). Mort par strangulation.

Homme, 28 ans, Paris 11e (75). Tué par balle.

Femme, 40 ans, Paris 18e (75). Morte au commissariat.

2009 / 7 morts

Hakim Amara, 29 ans, Bussy-Saint-Georges (77). Tué par balle.

Mohamed Benmouna, 21 ans, Firminy (42). Mort en garde-à-vue.

Mohamed Boukourou, 41 ans, Valentigney (25). Mort dans un fourgon de police.

Christian Courchay, 22 ans, Rouen (76). Mort en garde-à-vue.

Hakim Djellassi, 31 ans, Lille (59). Mort deux jours après son interpellation par la police.

Yakou Sanogo, 18 ans, Bagnolet (93). Tué au cours d’une poursuite.

Ali Ziri, 69 ans, Argenteuil (95). Tué par « pliage », asphyxié.

2010 / 10 morts

Karim Boudouda, 27 ans, Grenoble (38). Tué d’une balle dans la tête.

Lassana Diarra, région parisienne. Mort en garde-à-vue.

Luigi Duquenet, 22 ans, Thésée-la-Romaine (41). Tué par balle.

Louis Klinger, 55 ans, Dijon (21). Mort lors de son interpellation.

Mahamadou Marega, sans-papiers de 38 ans, Colombes (92), aspergé de gaz lacrymogène et électrocuté par dix-sept coups de taser.

Joseph Petithuguenin, 77 ans, Amancey (25). Mort pendant sa garde-à-vue.

Malek Saouchi, 19 ans, Woippy (57). Tué au cours d’une poursuite.

Mostepha Ziani, 43 ans, Marseille (13). Mort suite à un tir de flashball.

Ahmed, 15 ans, Mantes-la- Jolie (78). Mort noyé.

Homme, 45 ans, Boulogne-Billancourt (92). Mort suite à une garde-à-vue.

2011 / 12 morts

Steve B., 25 ans, Courtry (77). Tué par balle.

Nabil Madi, 38 ans, Annemasse (74). Mort suite à une garde-à-vue.

Homme, 23 ans, Cenon (33). Mort en garde-à-vue.

Kevin, 19 ans, Saint- Laurent-de-Mure (69). Tué par balle.

Homme, 43 ans, Angers (49). Mort des suites de son interpellation.

Homme, 25 ans, Montfermeil (93). Tué par balle.

Mohamed Ben Ammar, 20 ans, Le Vésinet (78). Tué au cours d’une poursuite.

Homme, 30 ans, Neuilly-sur-Seine (92). Tué au cours d’une poursuite.

Serge Partouche, 48 ans, Marseille (13). Tué lors de son interpellation.

Homme, 25 ans, Paris (75). Meurt suite à son interpellation.

Deux hommes, Clermont-Ferrand (63). Tué au cours d’une poursuite.

2012 / 17 morts

Wissam El Yamni, 30 ans, Clermont-Ferrand (63). Coma suite à son interpellation. Décède neuf jours plus tard.

Amine Bentounsi, 28 ans, Noisy-le-Sec (93). Tué de plusieurs balles dans le dos.

Abdelilah El Jabri, 25 ans, Aulnay-sous-Bois (93). Mort lors d’un contrôle.

Homme, 36 ans, Magland (74). Mort noyé.

Homme, 42 ans, Pontault-Combault (77). Tué par balle.

Ahamadou Marega, 17 ans, Ivry (94). Tué au cours d’une poursuite.

Homme, 39 ans, Vaulx-en-Velin (69). Mort « tombé » d’une voiture de police.

Christian Pancrate, 13 ans, Nantes (44). Mort noyé.

Mohamed H., 24 ans, Massy-Palaiseau (91). Tué au cours d’une poursuite.

Homme, 17 ans, Cayenne (97). Mort en garde-à-vue.

Youssef Mahdi, 24 ans, Melun (77). Mort noyé.

Femme, 62 ans, Bondy (93). Malaise cardiaque lors d’une perquisition.

Nabil Mabtoul, 26 ans, Millau (12). Tué par balle.

Homme, 35 ans, Perreux-sur-Marne (94). Mort noyé.

Noureddin Mohamed, 28 ans, Calais (62). Mort noyé.

Homme, 36 ans, Douai (59). Mort en garde-à-vue.

Abdelghani 0., 17 ans, Clermont-Ferrand (63). Tué au cours d’une poursuite.

2013 / 11 morts

Homme, 24 ans, Grigny (91). Tué au cours d’une poursuite.

Yacine Aïbeche, 19 ans, Marseille (13). Tué par balle.

Lahoucine Aït Omghar, 26 ans, Montigny-en-Gohelle (62). Tué par balle.

Homme, 45 ans, Crozon (29). Mort électrocuté au taser.

Homme, 36 ans, Chevilly-Larue (94). Tué par balle.

Homme, Montereau-Fault-Yonne (77). Tué au cours d’une poursuite.

Homme, 39 ans, Biscarosse (40). Tué par balle.

Perrine, 19 ans, Brest (29). Fauchée de nuit par une voiture de police banalisée, sans sirène ni gyrophare.

Christian O., 17 ans, Montreuil (93). Tué au cours d’une poursuite.

Loïc Louise, 21 ans, La Ferté-Saint-Aubin (45). Mort électrocuté au taser.

Carlos Batista Da Silva, 32 ans, Cayenne (97). Tué par balle.

2014 / 3 morts (au 11 avril)

Cyril Cozic, 45 ans, La-Queue-lez-Yvelines (78). Mort en garde-à-vue à la gendarmerie.

Alexis, 27 ans, Dijon (21). Mort des suites de coups et blessures à la sortie d’une boîte de nuit.

Homme, 17 ans, Marseille(13). Tué au cours d’une poursuite.

2001-2009 : 17 lois portant sur la lutte contre l’insécurité

- Renfort des moyens policiers de contrôle, perquisition, fichage.
- Incitation au témoignage anonyme.
- Collaboration des travailleurs sociaux à la délation.
- Instauration des peines planchers.
- Loppsi : Loi d’orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure.
- LSQ : Loi sur la sécurité quotidienne.
- LSI : Loi pour la sécurité intérieure.
- Interdiction de la technique du « pliage » (maintien de force de la tête penchée contre le buste et les genoux de la personne, dans une position qui l’empêche de respirer).

2004-2005

- Généralisation de l’emploi de l’hélicoptère.
- Extension du principe des couvre-feux municipaux.
- Grenades de désencerclement.

2005

- Trois semaines d’émeutes dans 300 villes. 4 402 personnes placées en garde à vue, 763 écrouées.
- État d’urgence décrété pendant trois mois. Utilisé pour la première fois [en France métropolitaine] depuis la guerre d’indépendance algérienne.

2006

- Généralisation de l’utilisation du taser. Permet d’appliquer à distance et à répétition des décharges électriques interrompant la communication entre les neurones et les muscles.
- Drones pour surveiller les « zones urbaines sensibles » ou les manifestations.
- Courses-poursuites et « parechocage », largement utilisés par la BAC, entrent dans le répertoire des polices municipales.

2007

- Deux jours d’émeutes à Villiers-le-Bel.
- Vaste opération policière pendant trois mois.
- Intervention massive des unités antiterroristes (RAID, Police Judiciaire, GIGN).
- Mise en examen de cinq personnes sur la base de témoignages anonymes. Deux d’entre eux, les frères Kamara, écopent de douze et quinze ans de prison. Maka Kanté fait trois ans de prison avant d’être disculpé en appel.
- Nouvelle génération de flash-ball : le « lanceur de 40 », 50m de portée.
- Gilets tactiques et boucliers balistiques, adaptés aux « violences urbaines ».
- Rapports d’études sur la maîtrise des « foules non coopératives » : préconisent l’utilisation de produits incommodants, irritants, suffocants, assourdissants, éblouissants, glissants, collants, soporifiques, calmants.

21 octobre 2010

- Garde-à-vue à ciel ouvert expérimentée place Bellecour à Lyon, pendant le mouvement des retraites. 300 personnes retenues pendant six heures.

2012

- Création des « Zones de sécurité prioritaires » (ZSP).
- Délimitation de territoires « à risque ». Facilite la mise en place de dispositifs de police d’exception.
- Été 2012 : 15 ZSP.
- Automne 2012 : 64 ZSP.
- Automne 2013 : 80 ZSP.

Quelques Comités "Vérité et justice" :

Mahamadou Marega
Adbelhakim Ajimi
Wissam El Yamni
Hakim Djelassi
Ali Ziri
Urgence notre Police Assassine
Vies Volées/À toutes les victimes des États policiers
Ces deux derniers sites recensent des informations sur plusieurs personnes tuées par la police, dont les collectifs n’ont pas forcément de site internet.

Collectifs de personnes mutilées :

Collectif 8 juillet
Face aux armes de la police
27 novembre 2007

Collectifs de soutien et sites d’information :

Résistons Ensemble contre les violences policières et sécuritaires
Observatoire des libertés publiques, bulletin « Que fait la police ? »
Les mots sont importants
État d’exception

Mathilde Blézat, Tifenn Hermelin

[1] Lancé en 2010 par plusieurs familles de victimes, le réseau Vies Volées recense les décès et diffuse des informations concernant les collectifs de lutte contre les crimes et violences policières.

[2] Les Inrocks, « Il y a cinq ans, Lamine Dieng mourait dans un fourgon de police », 23 juin 2011.

[3] Argot qui désigne un agent de la BAC.

[4] Mathieu Rigouste, La domination policière, p. 153.

[5] Voir le site urgence-notre-police-assassine.

[6] Voir le site du Collectif Vérité et Justice pour Mahamadou Maréga.

[7] Maurice Rajsfus publie depuis 1993 un bulletin mensuel recensant les exactions commises par la police, disponible sur le site Que fait la police ? et dans plusieurs ouvrages.

[8] Il n’existe pas de données officielles sur les morts liées à la police française mais bastamag.net a publié en mars 2014 une base de donnée sur 50 ans.

[9] Libération, 14 janvier 2013.

[10] Rapport sur l’évolution et la maîtrise des dépenses de contentieux à la charge du ministère de l’Intérieur, Inspection générale de l’administration, septembre 2013.

[11] La Darnaise est un quartier du plateau des Minguettes qui a une vue imprenable sur le bas de Vénissieux, où se trouve le commissariat.

[12] Durant plusieurs mois en 1983, un crime raciste est commis tous les deux jours. C’est « l’été meurtrier ».

[13] Jeunes arabes de Lyon et banlieue, collectif qui luttait, entre autres, contre l’expulsion d’enfants d’immigrés nés en France, au titre de la « double peine ».

[14] Lire Mogniss H. Abdallah, Rengainez, on arrive !, 2012, un très bon ouvrage qui relate les mobilisations et formes d’autodéfense contre les crimes racistes et sécuritaires.

[15] Lors de leur rencontre à l’Élysée, les Marcheurs de 1983 obtiennent de François Mitterand la possibilité pour les associations de quartier de se constituer partie civile dans les affaires de crimes racistes.

[16] Rigouste, ibid., p. 47.

[17] Rue89, « L’indécence au pouvoir : MAM offre l’aide sécuritaire à la Tunisie », 12 janvier 2011.

[18] Mépris, haine arbitraire, en arabe.

[19] Didier Fassin, La Force de l’ordre, p. 23.

[33] Le Parisien, « Le maire de Woippy attaque en justice le père du jeune tué en scooter », 3 mars 2010.

[34] Télérama, « La Rumeur, huit ans de procès contre Nicolas Sarkozy », 29 juin 2010.

P.S.

Brochures subversives à lire, imprimer, propager
sur www.infokiosques.net

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