Culture - Contre-culture

[Genève] Les meilleures réactions à la manifestation sauvage du 19.12.2015

Pour les fêtes de fin d’année, nous vous proposons en guise de friandises ce best-of exclusif des réactions à la manifestation “sauvage” du 19 décembre 2015. Si cette belle unanimité démocratique vous donne le vertige, vous pourrez retrouver en fin d’article des liens vers les articles consacrés à cette manifestation qui ont été publiés à l’époque sur Renversé.co. Joyeux Noël !

Genève |

Apocalypse Now
« Genève craignait un acte terroriste. Le chaos est venu samedi soir d’une frange d’extrémistes suisses anarchistes et anticapitalistes animés par le désir de défier l’Etat. »
Sophie Rosseli

J’y étais !
« En moins de deux minutes, la façade de l’opéra change de couleur. Des projections de peinture en grande quantité. Souillures XXL. Le résultat est spectaculaire. »
Thierry Mertenat

Sexisme ordinaire
« Des casseurs salopent tout sur leur passage. »
Jérôme Faas

Geronimo se désolidarise
« Genève victime d’une pitoyable tribu libertaire. »
Michel Danthe

Péril rouge et noir
« La manifestation anarchiste voulait la casse et le chaos. »
Denis Masmejan

La fureur du dragon
« Je suis furieux et scandalisé par ce saccage. »
Pierre Maudet

Daech n’est pas loin
« Nos institutions et notre Etat se retrouvent affaiblis après ce week-end de violences et de déprédations diverses sur les bâtiments. Les émeutiers ont semé la terreur. »
Communiqué du Mouvement citoyen genevois (MCG)

Chaud patate
« Vous aimez les combats de rue ?! Chiche, c’est là que j’ai commencé à faire de la politique ! »
Carlos Medeiros

Un président ne devrait pas dire ça
« Un parlementaire peut exprimer des avis, mais on peut souhaiter une plus grande retenue du président d’un Conseil municipal. »
Roger Golay

Le libéral-traumatisé
« Il ne fait […] aucun doute que la population genevoise attend de vous l’Eclairage (sic) qu’il convient sur ce qui, ni plus ni moins, nous a traumatisé. »
Thomas Barth

Pompier de gauche
« Il y a plus de pyromanes que de pompiers dans cette République »
Sami Kanaan

Pyromane de gauche
« Tu récoltes ce que tu sèmes »
Olga Baranova

Plus chaud que la météo
« Nous faisions partie des policiers qui étaient présents cette nuit. Nous n’avons rien pu faire car notre Etat-Major nous l’interdisait !!!! Notre volonté première était d’intervenir, on bouillait de l’intérieur, ça nous démangeait de voir ce qui se passait et d’être dans l’obligation de rester passif. »
Commentaire anonyme sur les réseaux sociaux

Mémé dans les orties
« Nous trouvons regrettable que, dans une période où la police est mobilisée pour des questions sécuritaires, certains en rajoutent une couche, avec, comme simple revendication pour casser la ville, "Nous sommes en colère." »
Jean-Philippe Brandt

Vous pouvez répéter la question ?
« Je ne sais pas quels sont les liens entre ces événements et un quelconque mécontentement social. »
Pierre Maudet

Culture de la violence
« Qu’elle soit alternative ou pas, la culture n’a rien à voir avec les actes délictueux de ce week-end. »
Anne Emery-Torracinta

Violence de la culture
« Dans une telle situation, on ne peut qu’être tous solidaires. Ces extrémistes se sont attaqués à la culture, à des symboles de la société. C’est une manière de la prendre en otage, d’essayer de monter les uns contre les autres. »
Jean-Yves Marin

Good cop, bad cop
« [La loi sur les manifestations de 2012] pénalise les bons manifestants avec ses règles lourdes, tandis que les mauvais manifestants s’en passent »
Emilie Flamand-Lew

L’histoire ne se répète jamais
« Il faut empêcher le retour de tels événements »
Yvan Zweifel

Pacifisme culturel
« [La Culture Lutte] ne cautionne pas l’usage de la force par certains manifestants. La colère, bien que légitime, n’autorise pas l’emploi de telles méthodes »
Maud Pollien

Chuck Norris n’aurait pas mieux fait
« Quand j’ai vu les images en direct des casseurs, grâce à un système d’alarme, j’ai appelé le 117 et on m’a dit qu’on n’enverrait pas de patrouille ! Alors j’ai voulu aller sur place. On m’a répondu : faites comme vous voulez. Puis on m’a rappelé pour me décourager d’y aller. Je m’y suis rendu. Je me suis tout à coup retrouvé entouré de plus d’une centaine de personnes. Trois policiers présents sont repartis. J’ai dû faire face seul à cette situation pendant une vingtaine de minutes. Je ne pouvais pas partir. J’ai pris des projectiles. J’ai vu une personne près de moi tomber à terre et se faire frapper. J’ai chopé un manifestant que j’ai couché sur le trottoir »
Eric Stauffer

Le silence est d’or
« Quant au bras droit de Pierre Maudet, était-il dans son rôle ? S’est-il immiscé dans la gestion de la manifestation par la police ? Pourquoi a-t-il réagi pour venir en aide à Eric Stauffer et pas plus tôt, lorsque le Grand Théâtre était attaqué à l’huile de vidange ? Patrick Baud-Lavigne ne souhaite pas s’exprimer pour le moment. »
Sophie Roselli

Cul bordé de nouilles
« Personnellement, j’ai eu de la chance. On s’est contenté de taguer ma vitrine. »
Un propriétaire de magasin de vins et spiritueux

Réalisme policier
« Je vous interdis de dire que nous avons été débordés. »
Monica Bonfanti

Papy fait du consensus
« On se calme, de toute urgence, et on remet un peu d’ordre dans la rue et dans les esprits. »
Pierre Ruetschi

Franche camaraderie
« M. Stauffer et moi, on a pu se protéger mutuellement. »
Un dénommé "Michel" (interviewé par Piero San Giorgio)

Porte-parole de Genève Tourisme
« Le dégât d’image pour le canton, lui, ne se calcule pas. »
Sophie Rosseli

Opéra prolétarien
« La colère est une chose. L’agression et la souillure en sont une autre. Je vous rappelle que les premiers prix [du Grand Théâtre] commencent à 20 francs. »
Sami Kanaan

Faute avouée
« A gauche, de nombreux élus ont fustigé la casse et appelé à ne pas en rendre responsables les milieux culturels, en lutte pour leurs subsides. Le député PS Roger Deneys, qui avait relayé samedi l’appel à manifester, s’est repenti dimanche. »
Marc Moulin

Jamais vu Züri brennt
« Mais on peut comprendre la rage d’une jeunesse face à des décisions qui ne prennent pas en compte certains besoins, même si sa réaction est stupide et dommageable pour les défenseurs de la culture. Cela n’arrivait pas dans les années 80, alors que le mouvement alternatif était bien plus fort. Mais il y avait alors du dialogue, pas juste des échanges d’invectives sur Facebook. »
Carole-Anne Kast

Manque de dialogue
« Faute d’avoir pu dialoguer de vive voix avec un des responsables de Renversé.ch, nous ne saurons pas comment ils se positionnent par rapport aux débordements qui ont suivi la « Fête sauvage » de samedi. »
Aymeric Dejardin-Verkinder

Dépérissement de l’Etat
« Si l’Etat ne reconnaît pas sa responsabilité, c’est la faillite. »
Eric Stauffer

La chute du faucon noir
« Je n’arrive pas à croire qu’un officier de sa qualité, le plus expérimenté de la police genevoise, ait pu faire une erreur d’appréciation du renseignement. D’autant plus qu’il [Christian Cudré-Mauroux] a toujours choisi de mobiliser davantage de policiers sur un événement, au cas où. »
Jean Sanchez

Tirer dans le tas
« Dès lors que des personnes participent à une manifestation non autorisée à laquelle des casseurs se mêlent, elles se solidarisent indirectement et prennent le risque conscient de subir l’intervention de la police. »
Pierre Maudet

Situationnisme à la petite semaine
« "Le Temps", encore tout tremblotant de peur rétrospective, a beau la qualifier de "manifestation anarchiste", la "sauvage" de samedi n’avait en réalité aucun contenu politique, et n’était pas plus "anarchiste" qu’une casse d’après-match de supporters de foot bourrés. Dans les années soixante, les situationnistes saluaient les émeutes et les pillages dans les villes d’Amérique du nord, et les bastons des "blousons noirs" en France -sans faire ni des unes le signe d’un mouvement révolutionnaire, ni des autres des insurgés, mais en faisant des unes et des autres les marques d’une résistance paradoxale et festive au règne de la marchandise. Paradoxale, parce que les émeutes et les pillages, quelque signification subversive que des intellectuels de haut vol (comme Guy Debord) aient pu leur donner, ne sont finalement que le signe d’une adhésion frustrée à la mercantilisation »
Pascal Holenweg

Bon sens numéro 1
« Je comprends la colère de ces jeunes, on ne leur laisse pas beaucoup de place dans notre société. Et quand on voit que la fonction publique manifeste pacifiquement dans la rue depuis quinze ans, sans succès, c’est peut-être le seul moyen de se faire entendre. »
Catherine B., passante citée dans Le Matin du 21.12.2015

Bon sens numéro 2
« Tous ces tags sont cohérents, ils expriment le ras-le-bol des jeunes contre la société actuelle : les banques, le capitalisme, l’Etat policier, les coupes dans le budget. C’est bien que partout dans le monde, des gens se mobilisent. »
Florence R., passante citée dans Le Matin du 21.12.2015

Enfin, n’hésitez pas de relire les textes de Renversé sur le scandale du 19 décembre :

- L’appel original à la manifestation “sauvage” du 19 décembre 2015

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