Migrations - Frontières MNA Collectif lutte des MNA

MNA - lettre ouverte à la délégation du Conseil d’État

Depuis le début de l’été, le collectif lutte des MNA se bat pour obtenir des conditions d’accueil digne pour les mineur.e.s non accompagné.e.s. Le collectif a à plusieurs reprises fait entendre ses revendications pourtant claires - conférence de presse, manifestation, rencontre avec les autorités, etc. - mais ces dernières n’ont toujours pas été entendues.

Le 11 septembre 2019, une lettre demandant des réponses et des résultats a été envoyée à la délégation du Conseil d’État aux migrations.

Genève |

Concerne : URGENT - Lettre ouverte à la Délégation du Conseil d’État - situation actuelle des MNA à Genève

Madame la Conseillère d’État, Messieurs les Conseillers d’État,

Nous avons appris que les mineurs non accompagnés arrivés il y a quelques jours sur le canton, ont tous été logés à l’hôtel Aïda. Il nous avait semblé clair, autant de notre point de vue que du vôtre, qu’il n’était plus possible que des mineurs non accompagnés soient logés dans cet établissement. Il est inacceptable qu’après avoir pris connaissance des conditions désastreuses dans lesquelles les MNA ont dû évoluer par le passé dans cet hôtel, que l’unique solution d’hébergement d’urgence proposée par le canton soit l’hôtel Aïda. Ce qui se passe là-bas est grave. Avons-nous encore besoin de vous rappeler qu’un hôtelier n’a pas les compétences requises pour héberger des MNA ? Devons-nous vous rappeler les violences qu’ont subies les MNA au sein de cet hôtel ? Nous exigeons que dès demain, l’intégralité de ces mineurs soit logée dans des conditions dignes, subsidiairement, dans un autre hôtel où leur dignité ne serait pas totalement bafouée. Si déjà à l’époque, le bénéfice du doute vous était difficilement imputable, aujourd’hui, c’est en toute connaissance de cause que vous vous rendez responsables de cette situation inhumaine.

À notre connaissance, c’est toujours Reset qui prend en charge les nouveaux mineurs arrivant et malgré notre demande de transparence, nous ne savons toujours pas quel est leur cahier des charges. Au sein du réseau même, personne ne semble savoir et l’inquiétude est présente. Selon nos sources, et au vu de votre silence coupable, c’est Reset qui s’occupera du dit suivi socio-éducatif au sein du foyer pour mineurs non accompagnés qui ouvrira ses portes en automne 2019. Nous sommes réellement inquiets.ètes que cette tâche leur soit confiée. Qui plus est, au vu de votre attitude lorsque nous avons évoqué Reset lors de notre rendez-vous. Avez-vous une réponse quant à la légitimité de Reset dans le suivi de ces jeunes, quant à leur rôle, leur mandat actuel et leur cahier des charges ? Nous vous demandons une réponse d’ici la fin de la semaine, sachant que nous vous avons déjà posé la question.

Nous avons été mis au courant qu’il n’y avait qu’un seul curateur actif en ce moment au SPMi, que les jeunes n’ont pour la plupart si ce n’est tous pas vu leur curateur.trice depuis plusieurs mois et que certains de leurs appels à l’aide envers eux.elles étaient laissés sans réponse. Encore une fois, nous n’avons pas à vous rappeler que ces jeunes ont besoin de ces curateurs.trices pour toutes leurs démarches, notamment médicales.

Si même quand ces derniers.ères sont présent.e.s, la prise en charge est loin d’être suffisante, qu’en est-il quand ils sont absent.e.s ? Les conséquences sont les suivantes : les jeunes n’ont pas accès à la santé en cas de besoin, ne mangent toujours pas trois repas par jour, se retrouvent sans abonnement tpg, etc.

Les démarches quant à leur scolarisation n’avancent aucunement malgré notre entrevue avec le SPMi ayant eu lieu le 30 août. La question de leur possibilité de se légitimer vis-à- vis des services de police n’a toujours pas été réglée comme l’ensemble des questions urgentes que nous avons abordées lors de notre rendez-vous de 26 août.

Il était convenu que nous fassions un bilan de l’avancement de la situation qui, dans les faits, s’aggrave de jour en jour. Ainsi, nous vous laissons nous proposer une date pour une rencontre qui aurait lieu au plus tard début de semaine prochaine.

En espérant que ce courrier retienne toute votre attention au vu de l’urgence persistante de la situation, nous vous prions de bien vouloir recevoir, Madame la Conseillère d’État, Messieurs les Conseillers d’État, nos salutations les meilleures.

Copie à :
Ligue Suisse des droits de l’Homme (LSDH) CSP
Païdos
Service de protection des mineur.e.s (SPMi) Les Assises

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