Antiracisme - Luttes décoloniales Violences policières Nzoy

28 JUILLET Présentation à Lausanne de l’histoire de Nzoy

En vue du rassemblement du 30 août, cette présentation sera donnée par le collectif Alliance Justice4Nzoy qui lutte pour la vérité et pour que ce crime ne tombe pas dans l’oubli.
28 juillet 2023 à 18h, Néo Martine (Rue des Côtes-de-Montbenon, Lausanne)

Lausanne |

Aujourd’hui

Le 30 août 2021 un agent de police tire à trois reprises à la gare de Morges sur NZOY. Trois autres policiers prennent part à cet intervention et ne font rien d’autre que de passer les menottes à un homme en train de mourir, sans lui administrer de premiers secours après le tir.
En 2023, on ne sait toujours pas si et quand le policier qui a tiré sera jugé. On ne sait toujours pas non plus si les trois autres policiers seront mis en cause pour leur omission de prêter secours comme l’avait demandé la famille de Nzoy en entamant les procédures nécessaires il y a plus d’un an et demi.

On sait maintenant que le procureur en charge de cette affaire est le même que pour celle des assassins(fraîchements acquittés) de Mike. On peut donc s’attendre à qu’il fasse traîner l’affaire et qu’il mène son enquête de façon tout aussi lacunaire et partiale.
C’est à nous de nous mobiliser pour que la vérité soit donnée.
C’est à nous de nous mobiliser pour soutenir la famille, les proches et les militante.x.s qui se battent sans relâche depuis 2 ans.
C’est à nous de nous mobiliser pour crier encore que la police est une institution raciste qui tue en toute impunité et que nous continuerons à nous mobiliser tant que cela n’aura pas cessé.

L’affaire de Nzoy n’a pas que le procureur en commun avec celle de Mike. On peut remarquer un bon nombre de similitudes dans les questions que soulèvent ces cas et dans la mauvaise foi raciste de l’institution judiciaire.On remarque évidemment cette même criminalisation et dévalorisation de la victime combiné avec une exotisation qui l’aurait rendu plus dangereuse, parce que perçu par les policiers comme un homme « de couleur ». On doit aussi évoquer -pour ne citer que quelques points- la notion de proportionnalité des actions de la police en rapport avec une certaine perception de la menace, le rapport des agents avec ce qu’ils ont appris dans le manuel de police ou lors de leur formation et la question de savoir pourquoi une telle intervention est-elle aussi mal gérée au niveau de la responsabilité (lequel des 4 agents sur place était sensé donner les indications ?), de la communication entre les agents et dans l’ensemble des choses à mettre en place pour sauver une personne sur le point de mourir.

Une enquête indépendante est menée depuis janvier de cette année pour mettre tous ces éléments en lumière et révéler tous les manquements de celle du Ministère Public.

Tous les facettes de cette affaire dans son état actuel seront détaillées lors de la présentation du 28 juillet à Lausanne.

À suivre aussi sur renverse.co

English Version - Today

28 July 2023 Presentation in Lausanne of Nzoy’s story, a black man killed by Morges police on 30 August 2020.
This presentation will be given by the Alliance Justice4Nzoy collective, which has been fighting for the truth and in order for this crime not to sink into oblivion.
28 July 2023 at 6 pm, Néo Martine (Rue des Côtes-de-Montbenon, Lausanne).

Today
On August 30 2021 a police officer shoots Nzoy three times at Morges train station. Three other officers are taking part in this intervention and do nothing but handcuff a man who is dying before their eyes, after shooting him and without providing him in any form of care.
In 2023, we still don’t know if and when the police officer who shot Nzoy will be judged. We don’t know either whether the three other policemen will be charged for failing in their duty to rescue, as asked by Nzoy’s family who took the necessary proceedings more than one and a half year ago.
We now know that the prosecutor in charge of this case is the same as for Mike’s recently acquitted killers. We can expect that he will be dragging out the case and leading the investigation in a just as gappy and partial way.
We have to mobilize in order for the truth to come out.
We have to mobilize in order to support Nzoy’s family, friends, and the activists who have been fighting tirelessly for 2 years.
We have to mobilize in order to shout again that police is a racist institution, killing with impunity and that we will continue to mobilize until it’s over.
Nzoy’s case does not only have the same prosecutor in common with Mike’s. There is a number of similarities to be noticed in both the questions that these cases bring forward and in the racist bad faith displayed by the judiciary institution. We obviously notice the same criminalization at work and the same defamation of the victim, combined with an exotisation suggesting the victims be more dangerous because police officers see them as people of color. But we can also talk about – to name just a few – the notion of proportionality of the actions of the police in relation with a certain perception of the threat, the relationship between what agents learned in their police textbook or during their training and why such an intervention was so poorly managed on the level of responsibility (which of the four agents on the field was supposed to give indications to the others ?), the issue of communication between the agents and in general what steps need to be taken in order to save a person who is about to die.
An independant investigation has been conducted since January 2023 in order to bring light to all of these elements and uncover the Prosecutor’s Office’s failures.
All angles of the case in its current state will be delivered during the 28 July presentation in Lausanne.
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Extraits de l’entretien avec Evelyn Wilhelm

Extraits de l’entretien avec Evelyn Wilhelm du collectif Justice4Nzoy Réalisé par la librairie la dispersion et Enquête Critique

‪Je n’ai pas d’explication. Je n’arrive toujours pas à comprendre. Je ne sais pas comment quatre‬ ‪officiers de police peuvent ne pas contrôler un homme adulte. Un seul homme. Pourquoi la dernière‬ ‪option, le tuer, est devenue la première ? Ils n’ont même pas essayé de le frapper ou quoi que ce soit‬ ‪d’autre. Ils n’ont rien essayé. Ils ont simplement sorti leur arme et l’ont abattu. C’est tout. Ils n’ont rien‬ ‪fait d’autre.‬

‪‬


‪Le procureur a ouvert un dossier automatiquement et le père [de Nzoy] faisait automatique‪ment partie de la procédure. Parce qu’il est le parent le plus proche en tant que père et ensuite nous‬ ‪avons voulu ouvrir un dossier aussi, mon frère et moi, et le procureur a refusé deux fois. Il a dit que nous‬ ‪devions d’abord prouver l’existence d’une relation étroite, non pas que nous ayons une relation ou que‬ ‪nous étions frères et sœurs, ça c’était clair. Nous devions prouver que la relation était étroite, alors j’ai‬ ‪écris à tous mes contacts sur mon téléphone parce qu’ils savaient que j’avais un frère et que nous étions‬ ‪proches. Je devais donner les numéros de téléphone pour que le procureur puisse les appeler. J’ai dû‬ ‪donner le chat WhatsApp, les photos des fêtes et des vacances ! Et à deux reprises, il a dit non, il n’y a‬ ‪pas assez de preuves. Et puis, nous avons dû aller avec cette demande de devenir partie à la procédure‬ ‪- Mon dieu c’était fou ! - au tribunal cantonal, où ils ont dit que nous pouvions participer à l’affaire. Ma‬ ‪mère était décédée, ce qui n’était pas un secret. C’était clair, documenté, et mon frère et moi représen‪tions donc notre mère dans cette procédure. C’est ainsi que nous avons pu ouvrir le dossier et avoir‬ ‪accès au dossier du procureur. Mon frère est décédé à la fin du mois d’août, et c’était à la fin de l’année‬ ‪que nous sommes enfin devenus partie à la procédure, en octobre ou novembre.‬

Quelques Rappels des faits [1]

Le 30 août 2021 vers 18 heures des personnes présentes en gare de Morges s’inquiètent du comportement d’un homme sur le quai no4. Craignant que l’homme ne se blesse elles ap­ pellent la police. Deux voitures de patrouille, soit quatre agents, se rendent sur place. À leur arrivée, Nzoy, visiblement en proie à beaucoup d’émotions difficiles, avance rapidement vers les policiers. Un des policier ouvre le feu et l’abat de deux balles dans le corps puis d’une balle supplémentaire lorsque Nzoy, pourtant griève­ ment blessé, tente de se relever en titubant. Il décède quelques minutes plus tard sur le quai

firme que le policier aurait tiré pour se défendre et que les agents auraient ensuite prodigué les premiers soins avant d’être relayés par les secouristes qu’ils avaient appelé en renfort. Cette version est d’abord reprise telle quelle dans les médias mais elle est démentie dès le lendemain par une vidéo prise par un·e passant·e. Les images sont glacantes. On y voit Nzoy agoniser pendant 4 longues minutes sans la moindre assistance jusqu’à ce qu’un infirmier, qui passait là par ha- sard, intervienne de son propre chef. Pire encore, si les agents ne tentent à aucun moment de porter secours à Nzoy, ils commencent par le menotter, le poussent avec leurs pieds et s’agenouillent sur lui.

La police vaudoise corrigera son premier communiqué en en publiant un deuxième mais elle n’expliquera jamais pourquoi elle avait dans un premier temps relayé des mensonges ni pourquoi les policiers présents sur place n’ont pas jugé bon d’intervenir pour secourir Nzoy. Comme à son habitude l’institution policière couvre ses agents – même si cela implique de mentir – et comme toujours les médias se font le relais de cette version parfois même en faisant du zèle.

La couverture médiatique des événements, comme à l’accoutumée, tend ainsi à justifier l’action de la police.
Le soir même du drame, la presse régionale laisse planer la menace islamiste dans des articles comme celui de la Tribune de Genève, qui évoque le fait que l’homme abattu par la police aurait été vu en train de ‘prier’, sans préciser comment. Dans le même article un parallèle est fait entre cette situation et l’apparente « insécurité » aux alentours de la gare de Morges, un meurtre dans un kebab s’y étant déroulé l’année précédente. Sur quoi se basent ces raccourcis dressés le soir même de l’incident, si ce n’est la rengaine bien connue islam = insécurité = nécessaire intervention de la police ? Et quand il est évident que la situation ne peut être imputée à la « menace islamiste », on voit s’ingénier les médias pour trouver toutes sortes de justifications qui défient l’imagination, le 20 minutes ayant même l’indécence de parler de « suicide par policier », alors que Mise au Point dédie 15 minutes à la difficulté d’être un policier inculpé pour homicide ( alors qu’on sait très bien que c’est gagné d’avance), en nous faisant nous mettre à la place du pauvre agent qui aurait été contraint de tuer quelqu’un. Islamophobie, psychophobie, on voit bien que devant l’évidence de l’inhumanité de la réaction policière, matérialisée par les vidéos ( entre autres diffusées par le quotidien Le Courrier ), tous les moyens sont bons pour rejeter la faute sur la victime.
En plus des médias, les proches de Nzoy ont dû et doivent encore faire face à la justice qui a dans un premier temps refusé à sa soeur de se constituer partie plaignante et dont on n’attend pas grand chose pour la suite, au vu du traitement des derniers crimes policiers qui ont coûté la vie à trois autres hommes noirs dans le canton de Vaud entre 2016 et 2021.
La justice, Les médias, tous s’allient pour déshumaniser, tuer deux fois les victimes de meurtres policiers.
Celles et ceux qui subissent la brutalité policière sont dépossédé·exs de leur statut de personne et de leur statut de victime. Qu’est­ce qu’on ne ferait pas pour rendre légitime un meurtre policier ? Où est la propotionnalité des actes policiers quand il s’agit de personnes non-­blanches ?

ON NOUS FAIT CROIRE QUE LE RACISME C’EST LA PEUR DE L’AUTRE, MAIS DE TOUTEVIDENCE C’EST SURTOUT SA MORT.

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Agenda

28 JUILLET Présentation de l’histoire de NZOY

 vendredi 28 juillet 2023  18h00 - 22h00
 vendredi 28 juillet 2023
18h00 - 22h00
 Néo Martine,

 

Rue des Côtes-de-Montbenon, Lausanne

Notes

[1Articles de Outrage Collectif, du Projet Évasion ou anonymes trouvés sur Renverse.

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