PERSONNE A LA RUE

L’hébergement d’urgence transitoire et autogéré est à nouveau ouvert au Chemin Isabelle-de- Montolieu 19, dans les jardins de l’HETSL (Haute Ecole de Travail Social de Lausanne). Tout est mis en place à nouveau : il y a des tentes pour dormir, un espace pour les familles, un salon collectif, une cuisine collective, des toilettes, de l’eau courante, de l’électricité et une connexion internet. Les transports en commun sont accessibles rapidement depuis le site, en quelques minutes à pied. Chaque personne sans solution de logement est bienvenue nuit et jour. Les étudiant.e.x.s, professeur.e.x.s et le personnel de l’école sont bien sûr les bienvenu.e.x.s dans les espaces communs afin de partager des repas, des discussions, et autre dans le respect de touxtes.
Nous déplorons encore l’évacuation de l’hébergement d’urgence installé le 30 avril, qui a réprimé sans dialogue une solution concrète apportée aux personnes remises à la rue le 1^er mai à Lausanne. Nous avions prévenu que nous resterions déterminé.e.x.s à proposer une solution transitoire face à la politique du thermomètre imposée par le canton de Vaud et la Ville de Lausanne. Il est intolérable qu’aucune place supplémentaire d’urgence ne soit prévue d’ici l’hiver, comme c’est le cas chaque année.

PLUS DE PLACES, PLUS D’ESPACES

Pourquoi l’HETSL ?

L’HETSL représente d’une part un lieu de formation des travailleur.euse.x.s du social de demain - de l’ergothérapeute à l’animateur.trice.x socio-culturel.le.x et le spectre est encore large - d’autre part c’est également un lieu de travail social. L’HETSL prône des principes de respect de la dignité humaine et d’effort social et collectif pour aider les plus précaires. L’évaluation des politiques et interventions sociales réalisée par l’HETSL nécessite un contact direct avec le terrain et les personnes concernées. Dans un contexte où la précarité ne cesse d’augmenter, les pratiques sont nécessairement amenées à changer à une vitesse inédite.
Face à l’urgence du sans abrisme, l’HETSL doit faire vivre ses principes en son sein, soutenir l’action collective et, en contact direct avec les futur.e.x.s travailleur.euse.x.s, permettre de faire vivre cet hébergement transitoire collectif et autogéré.
Nous nous devons d’avoir un lieu qui soit autant sûr et digne que possible, et sans menace d’évacuation imminente. L’hébergement n’aura pas d’impact car le semestre se termine dans quelques semaines et que nous ne comptons pas empiéter sur leur lieu d’étude.
Nous avons reçu du soutien de la part de certain.e.x.s étudiant.e.x.s et professeur.e.x.s (par exemple cette tribune publiée dans Le Temps) et espérons faire vivre collectivement cet hébergement avec les personnes sur place.

UN TOIT C’EST UN DROIT

Nos intentions

La priorité est de mettre à disposition des places d’hébergement d’urgence dans les meilleures conditions possibles. Les besoins des personnes précarisées sont prioritaires. Dans ce contexte il sera donc primordial que la direction de l’HETSL nous permette de garder un accès permanent à l’eau et l’électricité, et que chaque personne soit respectueuse de cet espace et de celleux l’utilisant. Nous fonctionnons de manière autogérée et donc la co-construction sera bienvenue. Les étudiant.e.x.s, collectifs d’étudiant.e.x.s, professeur.e.x.s, et membres du personnel ont été invité.e.x.s à venir nous rencontrer et dialoguer, mais aussi à co-construire cet hébergement ensemble. Ceci devra impérativement se faire dans le respect de touxtes et toujours au bénéfice des personnes les plus précaires. Nous pensons que l’auto-détermination est un droit fondamental et que les personnes concernées sont expertes de leurs conditions de vie. La vie quotidienne et la création seront donc guidées par cela. Nous aimerions également ouvrir la discussion publiquement et inciter au dialogue, ce sujet doit être abordé largement. Nous aimerions que les personnes en situation de mal-logement ou sans abrisme puissent s’exprimer s’iels le désirent, et que les futures travailleur.euse.x.s sociales.aux et les professeur.e.x.s puissent se joindre à ces discussions. Les analyses faites dans les travaux de recherche et publications doivent être davantage visibilisées mais aussi confrontées aux réalités de terrain.
Nous sommes déterminé.e.x.s à investir nos énergies dans ce combat et espérons que vous vous joindrez à nous afin de faire entendre la voix des personnes concernées !